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CAC 40, films financiers et euro numérique

Par 11 décembre 2020Alertes

« Nous autres Anglais sommes toujours prêts à pardonner à nos ennemis ; ce qui nous dispense du devoir d’aimer nos amis. »

– P.D. James

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 « Tout ça pour ça ! »

Non, ce n’est pas la réaction des Français face au mi-déconfinement décrété hier soir par les autorités (plus besoin de se signer un mot d’excuse à soi-même à partir de lundi, youpi ! Par contre, si vous vouliez aller au musée, vous pouvez vous brosser).

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Pour nous consoler, une œuvre de l’un de mes peintres préférés, Vilhelm Hammershøi : Intérieur, rayon de soleil sur le sol

00:30 Tout ça pour ça, donc, ne visait pas Jean Castex mais bien la semaine boursière – qui termine dans la stagnation la plus totale, en dépit des nombreux événements qui auraient pu faire dérailler les marchés.

Gilles Leclerc nous dresse le tableau des lieux dans La Bourse au Quotidien, et examine les réactions du CAC 40 en conséquence :

« Même si un accord peut encore être ‘arraché’, les négociations ayant trait au Brexit sont mal engagées. Quant au plan de relance européen de 750 Mds€, il a finalement été adopté hier, la Hongrie et la Pologne, longtemps réfractaires, ayant fini par lâcher le lest nécessaire à la sacro-sainte unanimité.

Cette bonne nouvelle n’a toutefois eu aucun impact boursier, pas plus que les annonces hier par la présidente de la BCE Christine Lagarde de nouvelles facilités du côté du marché monétaire, histoire d’éviter qu’une crise financière vienne se greffer sur la crise économique.

Au moment où j’écris ces lignes, autour de 10h15, le CAC40 lâche 0,8% et cote juste au-dessus des 5 500 points, soit un repli d’environ 100 points par rapport à notre dernier point hebdomadaire.« 

Au moment où j’écris les miennes, de lignes, quelques heures plus tard, la situation s’est légèrement redressée, puisque le CAC 40 n’indique plus que 0,64% de baisse. Cela ne change pas grand’chose à l’affaire…

01:15 … Les indicateurs techniques n’en sont pas plus clairs, comme l’explique encore Gilles :

« ‘Tant que la zone de support des 5 500 points fera son office, (l’indice) pourra poursuivre son évolution dans un contexte positif’, concluais-je ce 4 décembre. Il se trouve que rien n’a changé sur ce plan depuis, aussi, sur le plan technique, réitérerai-je mes précédentes observations selon lesquelles les indicateurs techniques ne sont d’aucune utilité, ni d’aucun secours dans ce genre de marché.

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Il en demeurera ainsi tant que l’indice restera encalminé dans une zone comprise entre 5 500 et 6 500 points, et il reste tout aussi probable que les gérants ne prennent aucun risque d’ici le 31 décembre.« 

Enfin… nos amis anglais, en la personne de Boris Johnson, pourraient tout de même venir jouer les chiens dans ce jeu de quilles boursier, si le « no deal » se confirme au sujet du Brexit. Personnellement, je suis d’avis que les intervenants se sont habitués à cette idée et qu’une pièce de Shakespeare s’imposera, Beaucoup de bruit pour rien… mais on ne sait jamais.

Préparez-vous à quelques turbulences éventuelles en prenant une couverture de type tracker baissier… si vous êtes d’humeur aventureuse, des opportunités de trading apparaîtront peut-être… et si vraiment vous êtes convaincu d’un décrochage, pourquoi ne pas jouer la baisse ?

02:15 Quoi qu’il arrive, l’essentiel est de garder la tête froide, afin de ne pas vous laisser dépasser et entraîner à de mauvaises décisions. Pour vous aider dans cette démarche, vous pouvez compter sur… Hollywood. Comme l’explique James Altucher dans son Top 1%, tout investisseur se doit d’être cinéphile :

« Vous n’êtes peut-être pas passionné de cinéma, mais si vous investissez, il y a quelques films à voir à tout prix.

Wall Street (la version originale), Le Loup de Wall Street, Les Initiés, Margin Call, Le Casse du Siècle et, bien entendu, Un fauteuil pour deux.

Je vous suggère de commencer ce marathon cinématographique avec Un fauteuil pour deux.

Voici pourquoi…

Non seulement Un fauteuil pour deux et Noël vont parfaitement bien ensemble mais, en plus, Bill Valentine (joué par Eddie Murphy) offre une excellente leçon de trading sous l’emprise de l’émotion.

Lorsque Randolph Mortimer demande à Valentine pourquoi, à son avis, le cours de la poitrine de porc baisse, Billy fait cette brève analyse :

‘Les prix de la poitrine de porc ont chuté toute la matinée. Cela veut dire que tout le monde attend dans son bureau que les prix atteignent le plus bas pour pouvoir acheter bon marché et prendre des positions ‘long’ (spéculation à la hausse).

Alors les gens détenant des contrats sur la poitrine de porc deviennent fous parce qu’ils se disent : ‘Hé ! On perd tout notre foutu argent et Noël arrive, et je vais pas pouvoir acheter à mon fils le G.I. Joe Kung Fu !’ […]

Alors ils paniquent, en ce moment, et ils hurlent ‘VENDEZ ! VENDEZ !’ pour sortir avant que les prix continuent de chuter. Ils paniquent là, en ce moment ! Je le sens ! Ils sont là !’. »

03:00 James en tire cette conclusion extrêmement importante pour vos investissements et votre stratégie financière d’une manière générale :

« Lorsque les traders perdent de l’argent et n’ont aucune raison de détenir l’action avec laquelle ils se retrouvent, la panique s’installe. Une peur irrationnelle remplace le raisonnement logique et, au lieu de déterminer les issues probables, les traders concoctent des scénarios du pire très exagérés.« 

« Aucune raison de détenir l’action avec laquelle ils se retrouvent » – c’est vraiment LA chose à laquelle il faut prêter attention : si vous êtes confiant dans le fait que vous n’avez en portefeuille que des valeurs saines, prometteuses sur le long terme, avec de vrais ressorts de croissance… quelques turbulences, et même un krach, ne devraient pas vous inquiéter.

L’important, c’est de sélectionner les bonnes – comme le fait James (sans parler de tous nos autres spécialistes, dont c’est la mission au quotidien) – puis d’arbitrer au jour le jour sur ces valeurs : quand vous alléger, quand renforcer, quand vendre.

03:45 Zach Scheidt renforce d’ailleurs ce même message dans Investissements Personnels, insistant lui aussi sur le rôle souvent nuisible des émotions sur les cours :

« L’humeur des investisseurs a un impact très important sur les mouvements quotidiens du marché.

Cela peut sembler étrange dans un monde obsédé par les comptes de résultat, les analyses de bilan et les flux de trésorerie.

Mais chaque jour, des investisseurs décident d’acheter ou de vendre en fiant à ce que leur instinct leur dit sur l’économie, les perspectives de croissance et l’évolution de la situation à la Maison-Blanche, pour ne citer que quelques variables parmi tant d’autres.

Nous voyons souvent la cupidité s’imposer et propulser les cours des actions vers des sommets. Or parfois les chiffres ne suffisent pas à expliquer ces flambées de cours.

Elles sont le résultat d’émotions – comme la cupidité ou la peur de louper le coche.

Il arrive également que les investisseurs se prennent à redouter un risque en particulier. Nous l’avons constaté au début de la crise de coronavirus et à de nombreuses fois dans l’histoire, y compris lors de la crise financière, de la crise Internet et d’autre krachs boursiers.

Le plus triste est que lorsque les investisseurs agissent par peur ou par cupidité, les choses finissent presque toujours par mal tourner.« 

04:30 Il est donc essentiel de savoir garder la tête froide – même et surtout lorsque les choses tournent mal. Zach continue en disant :

« Ici même, dans les colonnes d’Investissements Personnels, nous avons parlé à de nombreuses reprises de la tentation de vendre lorsque la conjoncture nous fait peur et d’acheter quand tout semble aller pour le mieux.

Or, même si c’est beaucoup plus difficile, un investisseur avisé achètera durant les moments difficiles et prendra une partie de ses bénéfices lors des périodes d’euphorie.

C’est un excellent moyen d’acheter à bas coûts et de vendre au prix fort.

Comme l’a déclaré le célèbre banquier et homme d’affaires Nathan Rothschild :

‘Il faut acheter au son du canon et vendre au son du clairon’.

En d’autres termes, il faut acheter quand tout va mal et vendre quand tout va bien. C’est ainsi que les retraités avisés consolident leur capital au fil du temps. »

La suite de cet article plein de bon sens se trouve ici – je vous le recommande vraiment, il est riche d’enseignements qui vous aideront à mieux gérer vos investissements même lorsque les marchés tournent mal… et à avoir un portefeuille solide quelles que soient les circonstances.

05:15 Pour terminer, la lecture du week-end nous vient d’Eric Verhaeghe, qui nous avertit d’un risque de plus en plus pesant sur nos sociétés. La guerre contre le cash reprend… et elle prend désormais des allures bien concrètes, comme il l’explique dans La Chronique Agora :

« D’une manière générale, toutes les banques centrales ont mesuré l’intérêt des monnaies digitales : supprimer l’anonymat des transactions que permet encore l’utilisation de l’argent liquide. La BRI n’a pas caché son intérêt pour ce volet.

Officiellement, il s’agit de lutter contre le blanchiment de l’argent sale, particulièrement mafieux, et contre le financement du terrorisme.

Nous savons tous que l’immense majorité des épargnants appartient à au moins l’une de ces deux catégories. Il est donc normal et proportionné de surveiller les moindres faits et gestes de tous les épargnants du monde, pour éviter la survenue d’attentats parmi nous.

Si l’on accepte cette hypothèse (de la distribution large de la pulsion mafieuse ou islamiste parmi les épargnants), la monnaie digitale constitue un progrès.

Consciente des limites de l’argumentation, la BCE a proposé un autre raisonnement : la monnaie digitale permet aussi de régler des problèmes plus personnels et provisoires, comme la lutte contre la spéculation sur les cours ou les paniques bancaires.

Concrètement, en cas de ‘coupe-circuit’, la BCE pourrait facilement bloquer les avoirs des épargnants pour éviter un bank run.« 

Voilà qui devrait vous inciter à mettre en place des mesures de protection efficaces (débancarisation, diversification, monnaies alternatives)… et à être particulièrement vigilant dans les mois et les années qui viennent : Eric vous en dit plus par ici.

Et c’est tout pour aujourd’hui… je vous souhaite donc une excellente soirée et un très bon week-end !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

PS : Si ce n’est déjà fait, pensez à vous inscrire à notre conférence Tendances 2021 – elle aura lieu le mercredi 16 décembre à 18h, et réunira Philippe Béchade, Mathieu Lebrun, Eric Lewin et Arthur Toce. Tous les aspects de l’investissement seront couverts : ne manquez pas cet événement, il est gratuit ! Toutes les explications (et l’inscription) se trouvent ici.

 

★★★ Le chiffre du jour ★★★


50 000 $
 

C’est le prix que pourrait atteindre une once d’or – mais pour profiter de cette envolée, mieux vaudrait ne pas investir dans l’or physique !

Jim Rickards vous explique pourquoi dans ce message… et vous indique quels investissements privilégier lors de la future hausse du métal jaune : à lire absolument !

 

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