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Deux secteurs pour survivre à la crise

Par 14 mai 2020Alertes

« L’Académie française est une étrange machine qui arrive à transformer une gloire nationale en fauteuil. »

– Marcel Pagnol

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Choc ! Coup de tonnerre !! Bouleversement !!! Rien n’avait aussi profondément ébranlé le monde depuis le début de la pandémie…

… On vient d’apprendre qu’il faut dire LA Covid-19, et non LE Covid-19 : en effet, raisonne l’Académie française, le terme provient de la maladie du coronavirus, et non du coronavirus lui-même. Le Canada francophone s’y est déjà mis, nos médias vont-ils suivre ?

Votre correspondante milite quant à elle pour l’égalité, et propose qu’on écrive désormais « la.le coronavirus.e ». Il n’y a pas de raison.

(Et qu’en est-il de « déconfinement », grand absent de tous les dictionnaires pour l’instant ?)

00:30 Quelle que soit la solution de votre choix (l’Académie français indique également que « l’usage fait loi », après tout…), il va falloir s’habituer au terme : l’OMS a annoncé aujourd’hui que le coronavirus pourrait bien ne « jamais disparaître » – un peu comme la grippe saisonnière.

Une annonce qui n’a pas plu aux marchés, dans le rouge encore aujourd’hui, et désormais proches de seuils critiques pour plusieurs grands indices. On dirait vraiment que les intervenants découvrent ce qui nous semble pourtant évident depuis des semaines : la reprise ne va pas être facile.

Eric Lewin – qui avertit depuis longtemps de la fragilité du rebond – nous donne plus de détails dans La Bourse au Quotidien :

« Alors [que] les incertitudes persistent au sujet des déconfinements, processus éminemment difficile et dont il est encore trop tôt pour évaluer s’ils sont une réussite ou un échec, la reprise économique est loin d’être au rendez-vous. Le secteur industriel n’est ainsi qu’à 77% de ses capacités dans l’Eurozone et même à 67% en France.

Au grand désespoir de Donald Trump, le président de la Fed Jerome Powell a quant à lui exclu l’instauration de taux négatifs, tout en estimant que le redémarrage sera lent, voire très lent.

[…] Plus largement, alors que le CAC 40 est passé de 3 600 à 4 700 points pratiquement en ligne droite, on ne peut exclure une séquence baissière comparable avec un indice qui refluerait vers les 4 000 voire les 3 900 points. Un rebond me paraît […] peu vraisemblable…« 

La suite de l’article se situe juste là ; n’oubliez pas de mettre en place votre stratégie de couverture – Eric en propose d’ailleurs une à ses lecteurs, et vous pouvez les rejoindre en cliquant ici.

01:15 Ceci dit, les pertes des uns font les gains des autres, comme le veut le balancier des marchés. C’est particulièrement vrai pour le pétrole actuellement, comme l’explique Ray Blanco dans le dernier numéro de NewTech Insider :

« Il y a 31 ans, nous avons été témoins de ce qui arrive quand une force inarrêtable rencontre un objet immuable. L’Exxon Valdez, un supertanker, est alors entré en collision avec un récif en Alaska, qui a creusé un trou dans son immense coque de près de 1 000 pieds de long.

Des millions de barils de brut se sont répandus dans la baie du Prince-William, en Alaska, et ont provoqué l’une des plus graves catastrophes environnementales de l’Histoire.

Nous avons assisté à une catastrophe pétrolière similaire la semaine dernière. Une guerre des prix entre producteurs de pétrole mettait déjà à mal les marchés, où les prix avaient baissé au début de l’année.

Le Covid-19 a ensuite frappé l’économie mondiale. La demande a encore baissé, car les gens restent chez eux et consomment moins de cette ressource. La collision entre les forces de l’offre et de la demande a creusé une brèche sur le marché du pétrole, et le prix de cette matière première est aujourd’hui à des niveaux plus bas que jamais. Les prix ont chuté jusqu’à devenir négatifs, étant donné que le monde n’a plus de solutions de stockage.« 

02:15 Evidemment, les cours finiront par se reprendre – l’économie va se remettre, lentement certes, mais elle n’est plus à l’arrêt comme elle l’a été ces dernières semaines… mais, comme l’explique encore Ray, il ne faut pas s’attendre à une envolée spectaculaire et immédiate de l’or noir :

« Les prix finiront par reprendre à la hausse, mais ce n’est pas un souci ponctuel. Les choses ne seront plus jamais pareilles, et le marché du pétrole va changer à jamais.

Les gens trouvent de nouvelles manières de vivre au temps du Covid-19, et ces changements vont s’inscrire sur le long terme. Les employés travaillent depuis chez eux grâce à des connexions à distance. Les réunions, les événements, se tiennent désormais en ligne. Les gens font leurs achats à domicile. Ils trouvent le moyen de se distraire sans sortir. Même les rendez-vous médicaux se passent en ligne.

Beaucoup se rendent compte qu’ils apprécient ce travail à distance, et qu’il leur permet d’être tout aussi productif tout en économisant du temps et de l’argent en évitant les transports. Les employeurs commencent à s’en rendre compte eux aussi.

De nouvelles habitudes sont prises, et elles ne seront pas perdues une fois que la crise du coronavirus sera derrière nous. Les facteurs qui font baisser la demande de pétrole vont aussi faire augmenter la demande de technologies. »

Quelles technologies exactement ? Eh bien, il y a bien entendu celles qui sont liées aux réseaux… mais lesquelles ? Et surtout, ce ne sont pas les seules… Ray consacre le nouveau numéro de NewTech Insider à la question : pour découvrir ses recommandations, cliquez ici.

02:45 Et puisqu’on en est aux actions/secteurs qui devraient connaître une belle évolution alors même que la crise se développe, voici une autre piste intéressante, identifiée par James Altucher dans Investissements Personnels :

« La carence d’investissements d’infrastructures passe souvent inaperçue, tant qu’une catastrophe n’est pas arrivée. Et je ne sais pas si vous avez remarqué les gros titres, dernièrement, mais il semblerait que cette catastrophe ait frappé

Je crois que nous allons assister à une grande modernisation des infrastructures, au cours des années à venir.

Les investisseurs devraient commencer à se préparer dès maintenant.

Le manque d’infrastructures est l’une des principales raisons expliquant que l’Amérique soit si peu préparée au Covid-19.

Les infrastructures permettant de produire des équipements, fournitures et tests vitaux sont insuffisantes.

Les infrastructures permettant de mobiliser rapidement l’aide financière destinée aux particuliers et aux entreprises sont insuffisantes.

Et les infrastructures permettant ne serait-ce que de coordonner les mesures en réponse à la crise au niveau national sont insuffisantes. »

03:30 Les domaines liés au coronavirus ne sont pas les seuls concernés, d’ailleurs. James continue :

« Il n’est pas difficile de trouver d’autres types d’infrastructures faisant défaut.

Sur tout le territoire des Etats-Unis, à l’heure actuelle, 47 052 ponts sont en mauvais état et environ 235 000 structures ont besoin d’être réparées ou remplacées.

Sur les autoroutes, 1 kilomètre sur 8 de chaussée doit être réparé, ce qui représente des réfections s’élevant à plus de 420 Mds$, au total.

Nous considérons souvent les infrastructures comme acquises. Mais ces dernières années, des défaillances infrastructurelles plus visibles ont attiré l’attention du public . »

04:15 Pour terminer, je vous propose une réflexion de fond – exigeante et éclairante – de la part de Bruno Bertez dans La Chronique Agora. On y aborde les racines de la crise… la manière d’y réagir par les autorités… le rôle des médias… et le sort des marchés :

« La crise en cours est une crise où le discontinu se révèle ; c’est une crise de stock excessif de crédit. On appelle cela une crise d’accumulation, une crise de sur-accumulation.

C’est un autre trait de la modernité : elle repose sur la gestion des flux et nie l’existence et le rôle des stocks, comme la mémoire par exemple.

La mémoire est une accumulation. C’est un stock dangereux puisqu’il compare le présent et le futur au passé. Donc il faut dévaloriser la mémoire. C’est la fonction de l’idéologie de la modernité et de l’idéologie du progressisme. Il s’agit de tuer la mémoire en posant comme principe que tout ce qui est moderne est supérieur, et que plus jamais ce ne sera comme avant. »

Je vous recommande de lire la suite en cliquant ici (un deuxième épisode est prévu pour demain, par ailleurs)… et si vous voulez savoir quoi faire, en plus de mieux comprendre la crise et ses enjeux, c’est par là.

Bonne lecture… et bonne soirée !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 


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4

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