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Duel au sommet : qui a gagné ?

Par 4 novembre 2020Alertes

« Duel : formalité préliminaire à la réconciliation de deux ennemis. »

– Ambrose Bierce

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Vous je ne sais pas, mais en ce qui me concerne, j’ai les nerfs à vif. Le duel est extrêmement serré ; les opposants sont au coude à coude. On retient son souffle… on se ronge les ongles… on fait les cent pas…

Impossible de dire qui l’emportera, en plus – seul le temps permettra de déterminer le vainqueur.

Comment ? Trump-Biden ? Rien à voir ! (De toute façon, à en croire Bill Bonner, peu importe qui remportera l’élection US : le cap général du pays ne changera pas…)

Non, le vrai affrontement, c’est celui qui se déroule en ce moment aux Publications Agora entre deux spécialistes d’envergure… Un combat d’idées dont personne ne sortira indemne : tremblez, GAFAM, les Publications Agora demandent des comptes !

ring boxe

Bon, soyons (un peu) sérieux, et examinons les forces en présence : Bruno Bertez – à ma droite – et Ray Blanco – à ma gauche – défendent des points de vue absolument opposés sur l’avenir du secteur technologique en général et des GAFAM en particulier… et votre correspondante est bien en peine de savoir qui aura raison, tant leurs arguments sont bons, d’un côté comme de l’autre.

00:45 Commençons par voir ce que Ray a à nous dire. Il nous donne dans Opportunités Technos son analyse sur les suites de l’élection US, et ce qu’elle signifie pour son domaine de prédilection, les nouvelles technologies :

« [C’est] un fait, cette élection aura des répercussions économiques. Des petites entreprises du cannabis aux géants de la tech, l’ensemble du tissu économique sera, d’une manière ou d’une autre, impacté par le résultat de ces présidentielles.

Reste à savoir qui sera affecté par quoi, et comment faire pour s’y préparer. »

01:00
Ray note, entre autres choses, que les GAFAM sont en pleine forme… et que leur puissance reste inégalée sur les marchés :

« Les grands acteurs technologiques sont à nouveau sous les feux de la rampe. Au Congrès, les discussions concernant la rédaction d’une nouvelle loi anti-trust auraient fait leur chemin.

Dans l’intervalle, les cinq principaux acteurs du secteur ont fait progresser leurs chiffres d’affaires et leurs activités.

Ces cinq noms – Apple, Amazon, Facebook, Google et Microsoftreprésentent près de la moitié du NASDAQ 100 en termes de capitalisation.

Les dernières publications de résultats montrent que ces grands acteurs sont loin de mettre un terme à leur domination. »

Le détail des résultats montre en effet des performances assez spectaculaires, comme vous pouvez le voir dans la suite de l’article de Ray, par ici.

01:45 Mais… se pourrait-il que ce soit le bouquet final, avant une longue et sombre nuit ? En tout cas, quelques signaux inquiétants méritent qu’on s’y intéresse, affirme Bruno Bertez dans La Chronique Agora :

« Savita Subramanian, stratège actions américaines à la Bank of America, incite à la réflexion. Elle fait remarquer que les réactions du marché aux publications de résultats sont atypiques : les titres des sociétés qui annoncent des résultats qui dépassent les attentes ne sont pas récompensés en Bourse. Ils sont distribués.

Elle note ainsi dans un rapport intermédiaire :

‘La précédente réaction des prix aux résultats des entreprises rappelle l’éclatement de la bulle technologique en 2000, lorsque le marché s’est effondré.

A cette époque, nous avons vécu la seule saison de reporting de l’histoire moderne au cours de laquelle la plupart des actions se sont comportées de manière contradictoire avec les résultats : celles qui ont dépassé les attentes n’ont pas été récompensées en Bourse. Mais celles qui ont déçu n’ont pas été punies non plus.’ 

Selon Subramanian, quelque chose de similaire à 2000 se passe actuellement. »

02:30 Ce n’est pas tout, ajoute Bruno. Il faut également regarder les tendances de marché dans leur ensemble – et là aussi, les conditions appellent à la vigilance autour des GAFAM et autres technos :

« Si la remarque de la stratège de Bank of America est judicieuse, le secteur des technologiques apparaît particulièrement dangereux. Il a été suracheté depuis de nombreux mois aussi bien par les investisseurs directs que par les ETF et les investisseurs passifs.

graphique flux cumulatifs de fonds globaux

Une grande partie de l’argent qui entre dans les ETF est investie dans les actions des leaders du secteur : Apple, Amazon, Microsoft, Google et Facebook.

En termes de capitalisation boursière, les ‘Big Five’ représentent désormais près de 25% du S&P 500.

C’est ce que l’on peut appeler une concentration dangereuse !« 

La suite de l’analyse de Bruno se trouve sur le site de La Chronique Agora, en cliquant ici. Un minimum de diversification s’impose, visiblement – de préférence dans des actifs solides mais qui gardent un vrai potentiel de croissance, comme celui-ci, par exemple…

03:30 Alors, les GAFAM : à fuir ou à adopter ? Impossible de le savoir, bien évidemment, à moins d’avoir une boule de cristal.

La vraie sagesse consiste sans doute à choisir le camp du pragmatisme éclairé : voir quelles valeurs, au cas par cas, en valent la peine… vérifier la solidité de leurs perspectives… et se positionner à un cours raisonnable.

C’est précisément ce que vous propose Zach Scheidt dans Investissements Personnels, avec une recommandation assez nettement dans le camp de Ray Blanco, puisqu’il s’agit… du Nasdaq lui-même. Zach explique :

« L’entreprise que je souhaite vous présenter est Nasdaq Inc. (NDAQ).

Lorsque vous entendez ce nom, vous pensez peut-être à l’indice Nasdaq Composite, qui réplique la performance d’un panier de titres faisant la part belle aux valeurs technologiques et que les médias financiers suivent avec attention.

Nasdaq Inc. est la société mère qui gère l’indice Nasdaq Composite. Mais les activités de Nasdaq ne se réduisent pas à cela, tant s’en faut.

Nasdaq est une entreprise technologique qui prodigue ses services à de nombreux secteurs du système financier. Le groupe me plaît particulièrement car il a vu ses activités croître fortement du fait de la crise du coronavirus.

En effet, en plus de concéder des licences d’utilisation des informations relatives à son indice Nasdaq Composite, Nasdaq gère également des Bourses très populaires.

Ces Bourses prélèvent des commissions pour chaque transaction qui a lieu sur les marchés. Par conséquent, plus le marché devient volatil et plus l’activité s’intensifie, plus Nasdaq augmente son chiffre d’affaires.

De plus, la société génère également des revenus en vendant des informations en temps réel sur les prix des actions et des autres produits qui s’échangent sur son marché. De fait, à l’heure où un nombre croissant de clients ouvrent des comptes via Robinhood ou via d’autres courtiers bon marché, le simple fait que les investisseurs vérifient les cours de leurs positions rapporte de l’argent à Nasdaq.

Nasdaq propose également d’autres produits qui aident les établissements financiers à mieux gérer les risques auxquels ils sont exposés et à déceler les cas de fraude comme le blanchiment d’argent. Elle prélève aussi des commissions lorsque les entreprises lèvent des fonds en cotant de nouvelles actions ou obligations sur ses marchés.

En bref, Nasdaq possède une gamme ultra-rentable de produits financiers technologiques. Et plus la volatilité boursière augmente, plus ces produits lui rapportent de l’argent ! »

Zach complète les éléments de ce dossier alléchant dans la suite de son article, par ici : un investissement technologique, certes… mais raisonné, loin des effets de mode et des « licornes » profitables sur le papier uniquement.

04:30 Et puis, rien ne vous empêche d’aller trouver refuge dans des actifs indépendants des marchés boursiers eux-mêmes – comme les cryptomonnaies, par exemple. Il s’y passe des choses intéressantes en ce moment, comme nous l’avons vu ces derniers jours

… Et la plus grande d’entre elles, le bitcoin, est à un carrefour « technique » intéressant, confie Gilles Leclerc dans La Bourse au Quotidien :

« Il se trouve en effet que la paire bitcoin/dollar est arrivée sur une zone de résistance (‘R’ sur le premier graphique ci-après) sur laquelle elle s’est systématiquement cassée les dents, du moins en vue mensuelle.

Les mèches des bougies montrent que les cours l’ont certes franchie en décembre 2017 puis en janvier 2018, mais en ces deux circonstances les prix se sont ensuite rapidement rétractés (cf. ‘1’ et ‘2’). Quant aux deux tests suivants, en juin 2019 et le mois dernier, ils se sont soldés par autant d’échecs.

Alors que le mois de novembre débute, on observe de surcroît un doji d’hésitation (la pastille jaune) une fois de plus pile sur la résistance susmentionnée. »

graphique BTC/USD
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir

Que va-t-il se passer pour le bitcoin à court et à moyen terme ? Faut-il vous attendre à une consolidation ? « Passera ? Passera pas ? », pour reprendre la formulation des Gilles – qui répond à toutes ces questions dans la suite de son analyse, disponible ici.

Enfin, n’oubliez pas que si vous voulez vous positionner sur les cryptos de votre côté, quelques conseils sont disponibles ici même.

Voilà pour aujourd’hui : bonne soirée, en attendant demain… où nous aurons peut-être de vrais résultats électoraux à commenter !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

PS : Si vous voulez vous changer un peu les idées, rendez-vous avec Nicolas Perrin, qui nous ramène sur les rivages européens et sur les profondes mutations de la BCE. Une analyse de fond, qui montre que notre banque centrale s’éloigne de plus en plus de son mandat de base : tout est là.

 

★★★ Le chiffre du jour ★★★


16h

Non, ce n’est pas l’heure à laquelle sera annoncé le nom du nouveau président des Etats-Unis… mais elle reste décisive, puisque c’est à 16h que se matérialisent les plus gros gains en Bourse.

Pourquoi – et comment profiter de cette « fenêtre dorée » ? Tout est expliqué ici.

 

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