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Le grand découplage

Par 9 juin 2020Alertes

« La réalité, c’est ce qui fait mal quand on éteint l’ordinateur. »

– John Warsen

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Ouille… A l’heure où j’écris ces lignes, le CAC 40 est très nettement dans le rouge, « rattrapé par la réalité économique », comme le dit le site Les Echos/Investir.

Une fois encore, vous avez une longueur d’avance sur les marchés : la réalité économique, depuis le temps que vous nous lisez… vous savez bien qu’elle n’est pas aussi reluisante que le laissait entendre l’envolée des cours la semaine dernière !

Les intervenants semblent le découvrir (ou peut-être font « semblant » de le découvrir), et cela pèse sur leur humeur aujourd’hui. Tout comme la hausse, on peut se demander combien de temps la morosité durera : la prochaine annonce un tant soit peu positive permettra-t-elle de leur redonner le sourire…

… Ou bien la baisse est-elle désormais installée ?

00:30 Je n’ai pas de boule de cristal, comme je le dis souvent… mais il faut bien avouer que les raisons de se réjouir ne sont pas nombreuses. Si la réalité a bel et bien « rattrapé » les marchés, attendez-vous à ce que ce soit durable – parce que ladite réalité n’est franchement pas idéale, surtout en France, comme l’explique Nicolas Perrin dans La Chronique Agora :

« A en croire les chiffres d’Eurostat sortis le 15 mai, la France est de loin l’économie de l’UE qui a le plus dévissé au cours du 1er trimestre : notre économie s’est recroquevillée de -5,8%, contre -3,3% en moyenne en Europe.« 


Récession Europe
 

01:15 Eh bien, voilà qui est dit… et malheureusement, les choses risquent de ne pas évoluer dans le bon sens avant longtemps. Nicolas cite en effet Patrick Artus, économiste chez Natixis – pour qui la demande, principal moteur de la croissance ces dernières années, n’est pas près de repartir.

Il cite quatre « inconnues » qui pèseront dans les mois et les années qui viennent :

« – La hausse de l’endettement et la baisse des profits des entreprises, qui va freiner leur investissement ;
– La prudence des consommateurs, et donc probablement la présence d’épargne de précaution ;
– Le recul durable de la demande pour certains biens et services (autos, tourisme, transport aérien, biens d’équipement industriel…) ;
– La faiblesse du commerce mondial et des exportations
« 

Un quatuor qui n’a rien de très réjouissant pour notre économie… mais « consolez-vous » (enfin… façon de parler), ce n’est guère mieux pour le reste de la Zone euro, comme l’explique encore Nicolas dans la suite de son article, juste ici.

02:00 Un segment du marché apporte une petite lueur d’espoir dans cette grisaille – les petites valeurs. Eric Lewin en dit plus sur leur bonne tenue dans Mes Valeurs de Croissance :

« Au moment où j’écris ces lignes, le CAC 40 recule de 1,8%, soit une perte de 14% depuis le 1er janvier qui reste très raisonnable au regard de l’ampleur de la crise sanitaire. Le CAC Small et le CAC Mid & Small se replient dans des proportions équivalentes, ce qui paradoxalement témoigne d’un retour en grâce des petites et moyennes valeurs, largement distancées par les big caps en 2018 et 2019.

D’une façon générale, les gérants avec lesquels je discute restent pleinement disposés à investir au gré des opportunités, un volontarisme qui tranche avec l’extrême frilosité consécutive à la crise des subprime.

Les auteurs d’une récente étude réalisée par Kepler Cheuvreux et que je me suis procurée estiment de surcroît que l’appétit pour le risque, la reprise économique (qu’elle soit en ‘U’ ou en ‘V’), la hausse de la monnaie unique et la faiblesse des taux sont autant de facteurs favorables aux small et midcaps. »

Et si, en 2020, les plus beaux profits étaient à rechercher auprès de valeurs méconnues, françaises et qui font beaucoup moins de bruit que les « gros bras » de la cote ? Une piste intéressante à explorer pour votre portefeuille – et Eric est là pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie, notamment parmi les très petites valeurs, dont le potentiel peut être spectaculaire, comme il vous l’explique juste ici.

02:45 Une autre chose va peser sur la croissance – mondiale, cette fois-ci – mais aussi sur les cours directement. Il s’agit d’un changement de fond, dont les conséquences seront profondes et ne seront pas entièrement connues avant des années : le « découplage » entre l’Asie (principalement la Chine) et l’Occident (principalement les Etats-Unis).

Etienne Henri nous explique dans Opportunités Technos qu’une nouvelle étape vient d’être franchie en la matière – la guerre commerciale n’était qu’une étape…

« La première phase du conflit était portée par les gouvernements qui multipliaient barrières douanières, création de normes contraignantes et autres rodomontades. Cet été, les acteurs de l’économie réelle sont désormais sommés de s’impliquer et de choisir leur camp – et Oncle Sam n’en sortira pas nécessairement gagnant.

Contrairement à TSMC, qui a finalement choisi de se rapprocher de l’Occident, les géants technologiques asiatiques qui préparent leur IPO se tournent de moins en moins vers les Etats-Unis. Plutôt que de viser une introduction au NYSE, ils privilégient désormais les places de cotation locales comme Hong Kong, Shanghai ou Singapour.

Cet élan de patriotisme économique n’a rien d’anodin. En accueillant la cotation des plus belles entreprises technologiques asiatiques, les Etats-Unis gardaient la main sur la plus grande partie de la croissance mondiale, tirée depuis des années par l’Orient.



Croissance attendue en 2020 par pays selon le FMI : l’avenir n’est pas en Europe ni aux Etats-Unis
Source : FMI

 

Ce retour des entreprises cotées en Asie marque une nouvelle étape dans la tentative de découplage économique Chine/USA tant souhaitée par Pékin.« 

Si ce découplage se poursuit – voire s’approfondit – c’est l’équilibre mondial tout entier qui se retrouvera remis en question : Etienne continue l’analyse ici même.

C’est une tendance que nous allons surveiller de près, car elle aura de sérieuses répercussions sur votre épargne… et sur les opportunités d’investissement qui s’ouvrent à vous, notamment sur toutes les nouvelles technologies.

03:45 Pour terminer, passons à un autre « changement de paradigme », qui concerne l’épargne elle-même, cette fois-ci : Robert Kiyosaki démontre dans Investissements Personnels que « faire des économies » n’est plus, désormais, la voie royale vers la richesse…

Il explique :

« Il y a une ou deux générations, il était payant d’économiser de l’argent. Vous mettiez de côté une certaine somme et elle vous permettait de prendre votre retraite.

Vos parents et grands-parents l’ont probablement fait, et cela a fonctionné. Mais ce qui a fonctionné pour eux ne peut plus fonctionner pour vous, au sein de l’économie actuelle.

Pour le comprendre, il faut comprendre l’histoire de l’argent.

En 1971, Richard Nixon a supprimé l’étalon-or, système selon lequel chaque dollar de l’économie américaine était indexé sur l’or que possédait le pays.

En faisant cela, Nixon a déstabilisé l’économie, déclenché l’inflation et un certain nombre d’autres facteurs qui ont affecté le pouvoir de vos dollars. Avant 1971, l’argent était une monnaie adossée à la valeur de l’or.

Si vous économisiez 10% de vos revenus chaque année, cela pouvait vous rapporter suffisamment d’argent pour prendre votre retraite.

Après 1971, l’argent est devenu une monnaie dont la valeur pouvait fluctuer, et qui n’était adossée à rien d’autre qu’à la bonne foi et au crédit des États-Unis. Voilà pourquoi l’économie a été le théâtre de tant de fluctuations.« 

Là encore, les répercussions sont profondes – et c’est maintenant qu’il faut ajuster votre approche et votre manière d’épargner. Robert explique tout cela dans la suite de son article… à vous ensuite de prendre les mesures qui s’imposent !

04:40 Ah, et avant de vous quitter… je vous parle depuis quelques jours des bonnes performances engrangées par les lecteurs de Mathieu Lebrun dans le cadre du service La Bourse au Quotidien PRO – eh bien, les lecteurs eux-mêmes prennent la plume pour nous en parler :

F.S., par exemple, nous écrit :

« Bonjour Matthieu, résultats exceptionnels. Bravo.

Je suis vos conseils à la lettre et mon PEA présente de beaux résultats en partie grâce à vous. J’attends avec impatience les conseils de la semaine prochaine.« 

A. affirme, chiffres à la clé :

« Entré depuis peu j’ai fait une plus-value de 1 500 € sur RENAULT. N’ayant qu’un PEA & PME je ne peux pas tout prendre mais on continue c’est super.« 

Enfin, le témoignage de P. nous a fait particulièrement plaisir :

« Je suis abonné depuis quelques temps déjà […]. Aussi, je tenais à te remercier parce que grâce à toi, je viens de réaliser mes premiers ‘gros’ bénéfices (une centaine d’euros).

Il faut que tu saches que je suis smicard et que j’ai mis du temps à économiser de l’argent pour mon compte de trading.« 

Pour rejoindre Mathieu et bénéficier de ses conseils, c’est par ici – et si vous avez vous aussi des choses à dire sur nos services, adressez-vous sans hésiter à la-redaction@publications-agora.fr, ou bien directement sur TrustPilot : nous sommes ouverts à tout, félicitations… et critiques !

Excellente soirée et à demain,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 


★★★  Le chiffre du jour  ★★★
1

 

C’est le nombre de pertes engrangées par ce service : une seule moins-value en 10 mois… mais avec, en face, des gains de 364%, 227%, 214%, 775%… et bien d’autres encore (même en pleine crise du Covid-19 !)

Comment ces performances exceptionnelles ont-elles été enregistrées ? Tout est expliqué ici…

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