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Tesla et pétrole : chutes en vue

Par 28 novembre 2020Alertes

« On ne rassasie pas un chameau en le nourrissant à la cuillère. »

– Proverbe chinois

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 « On ne veut plus des licornes, mais des chameaux qui assurent à long terme. »

Cette petite phrase rencontrée au hasard des réseaux sociaux est-elle le symbole d’un vrai changement de fond ?

La pandémie et la crise qu’elle a engendrée auraient-elles commencé à influer, ne serait-ce qu’un petit peu, sur l’état d’esprit des investisseurs ?

Un retour à des valorisations vaguement plus normales et des marchés moins décorrélés de l’économie se dessine-t-il à l’horizon ?

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Plus ça avance, plus ça se confirme : on trouve vraiment tout dans les banques

Pas si l’on en juge par les performances du Nasdaq ces derniers temps… mais tout de même, cela ferait du bien, un marché dans lequel on peut avoir confiance, aux fondamentaux basés sur autre chose que le sable de la spéculation et de l’argent gratuit (lequel pourrait d’ailleurs prendre fin bientôt, considérant que le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin menace de « couper les vivres » à tout ce petit monde, comme l’expliquait Philippe Béchade hier).

00:45 Parmi les premières licornes à redevenir chevaux, Tesla pourrait figurer en tête. Son entrée au S&P 500 a fait s’envoler son cours, mais après les records boursiers, le chemin s’annonce semé d’embûche pour le constructeur, selon Dan Amoss – qui consacre une longue alerte Crash Speculator au « cas Tesla » :

« L’impact de Tesla dans le monde réel, en termes de chiffre d’affaires effectif et de parts de marché dans le secteur automobile, est une minuscule erreur d’arrondi, comparé à l’impact surdimensionné que cette société exerce sur le marché actuel aux allures de bulle.

Ceux qui anticipent que Tesla va progresser au point de dominer le futur marché des VE ne ressentent pas cette peur pourtant saine face à ces deux facteurs qui se profilent à l’horizon : une capacité de production excédentaire dans le secteur automobile mondial et une avalanche de VE concurrents.

A moins de considérer que les lois de l’économie et de la physique ont été révoquées, il n’est pas pertinent d’investir dans les actions Tesla à leur cours actuel.

Ces dernières semaines, la stratégie de certains traders de hedge funds et de nombreux petits investisseurs – consistant à jouer avec cynisme sur l’intégration largement attendue de TSLA dans l’indice S&P 500 – a gagné en intensité. Ces traders ont l’intention de fourguer leurs actions TSLA, comme si c’étaient des fruits rapidement périssables, aux détenteurs de valeurs du S&P 500 qu’ils considèrent comme des pigeons.« 

01:35 Voilà pour le contexte boursier qui entoure la valeur en ce moment – penchons-nous maintenant sur la santé de l’entreprise elle-même… et ses perspectives à plus long terme :

« […] Il est quasi-certain que le rendement à long terme de TSLA sera négatif. Mais les dirigeants de Tesla limiteront toutes futures dépenses de trésorerie (‘cash burn’) en vendant de plus en plus d’actions sur le marché secondaire.

Tesla est loin de l’autofinancement. Lorsque le marché lui permettant de revendre ses crédits-carbone à ses concurrents se sera évanoui, Tesla continuera de diluer son actionnariat pour financer ses activités non rentables, structurellement, de constructeur automobile.

Les haussiers sous-estiment à quel point le cycle de vie des modèles populaires de Tesla sera court. Il suffit d’observer l’historique des Modèles S et X, qui devaient atteindre un jour le seuil de rentabilité et financer ainsi le développement du Modèle 3. Ce n’est pas arrivé. (Et je ne prends même pas en compte les astuces comptables de Tesla, consistant notamment à rallonger les dépréciations et à recourir à une comptabilité hors-bilan pour ses investissements réalisés dans des usines chinoises.)

A la place, les marchés financiers en situation de bulle ont financé les principales activités de Tesla, génératrices des pertes. »

Il est bien entendu possible que cela ne dérange pas les intervenants, et qu’ils restent volontaires pour financer les pertes encore quelques temps… mais ensuite ? Combien de temps Elon Musk réussira-t-il à faire tenir le miroir aux alouettes ?

Ces questions devraient inciter n’importe quel investisseur à réfléchir sérieusement sur l’opportunité d’un investissement Tesla – ou alors, peut-être faudrait-il plutôt le jouer à la baisse

… Voire lui préférer des « chameaux » traditionnels, si vous voulez vous positionner sur le secteur des véhicules autonomes !

02:20 Enfin, pour l’instant, c’est beau temps partout ou à peu près – le CAC 40, notamment, est en pleine forme : « tout feu tout flamme », selon Gilles Leclerc dans La Bourse au Quotidien.

Gilles s’autorise même une pointe d’optimisme pour notre indice hexagonal, notant qu’on a franchi des seuils importants :

« [L’]ancienne résistance des 5 500 points s’est muée en support.

Premier point de repère : tant que l’on ne repassera pas en dessous, le biais haussier restera confirmé.

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Deuxième point de repère, pour ceux qui gèrent leurs positions à plus court terme : tant que le support du canal haussier (en vert sur le deuxième graphique, en vue deux heures celui-ci) ne sera pas cassé, la dynamique demeurera positive.

Pour prendre un peu de marge, disons que le niveau d’invalidation devrait tourner en ce moment vers 5 445 points, soit 100 points de plus que la semaine dernière. »

Gilles affine son analyse dans la suite de son article, par ici – il devrait y avoir de belles choses à réaliser sur l’indice et sur ses valeurs dans les temps qui viennent : si vous voulez un peu d’aide en la matière, cliquez ici.

03:20 Puisqu’on parle actions, je m’autorise un changement d’angle, en passant de l’analyse technique… à la gestion d’héritage.

Cette question de lecteur, posée à Zach Scheidt dans Investissements Personnels, m’a semblée vraiment intéressante – je me suis donc dit que j’allais la partager avec vous :

« J’ai hérité d’un vaste portefeuille et je ne sais pas ce qui a motivé l’achat des titres qui y figurent, ni dans quel but ils ont été achetés. Je suis sûr que certains ont été achetés pour percevoir des revenus de dividendes, mais d’autres sont des investissements de long terme. Je ne sais pas comment les distinguer’.« 

03:50 La réponse faite par Zach est, comme toujours, pragmatique et pleine de bon sens :

« Bonjour, Bruce. Vous avez bien fait de m’écrire au sujet de cet héritage.

Plus vous vous renseignez, plus vous serez confiant quant à vos décisions d’investissement. Et cela vous permettra naturellement d’accroître votre capital.

Je ne peux pas vous donner de conseil personnalisé, mais je peux partager avec vous des considérations d’ordre général concernant les situations comme la vôtre.

La première chose est de prendre votre temps. Nul besoin de vous précipiter. Les décisions prises à la hâte nous coûtent souvent cher.

Deuxièmement, à votre place, j’analyserais chaque position pour en savoir plus sur l’entreprise et le titre lui-même.

Vous pouvez utiliser Finviz ou Yahoo Finance pour voir les fondamentaux de la société. Il est important de regarder les informations sur les dividendes pour savoir combien vous êtes rémunéré pour conserver ces actions.

Il convient également de se renseigner sur les conséquences fiscales d’une vente d’actions.

Vous me dites que certaines positions ont été ouvertes il y a longtemps. Selon les modalités de la succession, il se peut que vous ayez à payer une taxe sur les plus-values.« 

Même si vous n’avez pas hérité de portefeuille boursier, peut-être serait-il bon (si vous ne le faites pas déjà régulièrement) d’examiner vos propres positions selon ces trois critères : passez-les au crible comme si elles ne vous appartenaient pas, comme si elles étaient « nouvelles », en quelque sorte.

Conserveriez-vous toutes ces valeurs ? Les dividendes en valent-ils la peine ? Les fondamentaux sont-ils sains ?

Si votre portefeuille est solidement constitué, la réponse à toutes ces questions devrait être oui… et vous pouvez dormir sur vos deux oreilles – il faut simplement s’assurer, de temps en temps, que tout est bien « d’équerre » !

04:40 Pour la lecture du week-end, je vous propose une analyse en profondeur du secteur pétrolier, signée Etienne Henri dans Opportunités Technos.

Les choses sont en train de changer de manière radicale, pour l’or noir – et de nouvelles tendances se dessinent, qui pourraient être la clé de profits considérables pour les investisseurs qui auront su reconnaître (et anticiper) cette révolution de fond :

« Comme pour de nombreuses industries, la crise économique du COVID-19 a mis l’industrie pétrolière face à ses problèmes latents. Petits producteurs comme majors, jusqu’ici confortablement installés dans le déni vis-à-vis de leurs perspectives, ont subi plus tôt que prévu le retour à la réalité.

Tous les spécialistes du secteur voyaient, dès les années 2010, le pétrole de schiste américain comme un formidable feu de paille. Il a, en ce sens, parfaitement tenu ses promesses. Entre 2009 et 2014, soit à peine cinq ans, il a compensé à lui seul un quart de siècle de déclin de la production dite ‘conventionnelle’ de pétrole. Continuant sa croissance, il a même permis aux Etats-Unis de dépasser leur pic de production historique atteint en 1970 à 10 millions de barils par jour.

Comme tout bon feu de paille, cette hausse de la production n’a pas vocation à étancher la soif d’or noir des prochains siècles. Là où la production de pétrole conventionnelle avait lentement crû depuis le début de la révolution industrielle jusqu’aux années 1970, avant de décroître de façon quasi-symétrique, le pétrole de schiste est une course contre la montre géologique et économique. »

Une course que les producteurs ont bien du mal à mener, comme l’explique Etienne dans la suite de son article : il est de plus en plus pressant de s’intéresser à l’après-pétrole – et aux perspectives bien réelles qu’il ouvre.

C’est d’ailleurs ce que nous aimerions vous aider à faire lors du Sommet « Au-delà du pétrole », qui aura lieu du 6 au 11 décembre prochain : interventions de spécialistes, analyses sectorielles, recommandations concrètes… C’est un programme très riche qui vous attend – et l’inscription est gratuite : il suffit de cliquer ici pour passer à l’action.

J’espère que vous nous rejoindrez pour cette semaine exceptionnelle…

… Et je vous souhaite également un excellent week-end !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

PS : Suite à quelques recherches sur le Nasdaq, je viens de jeter un petit coup d’œil au portefeuille du service Alerte Innovations, de Ray Blanco – les deux premières lignes sont des plus-values latentes… de +278% et +590% respectivement. Le reste est plus modeste mais non moins profitable, avec des gains – latents là encore – de 110%, 45%, 55%… et d’autres encore. Avouez qu’il serait dommage de passer à côté de telles opportunités : pour en profiter, c’est par ici.

 

★★★ Le chiffre du jour ★★★


+30%
C’est la plus-value encaissée par les lecteurs de Mathieu Lebrun aujourd’hui… grâce à l’or !Malgré les difficultés du métal jaune ces derniers jours, un trade bien orchestré a permis ce joli gain à deux chiffres, rapidement et simplement.Mathieu a déjà l’œil sur une nouvelle opportunité : pour recevoir sa prochaine recommandation, cliquez ici.

 

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