Cher lecteur,
Une nouvelle théorie terrifiante captive l’extrême gauche du spectre politique, et elle a d’énormes conséquences, pour les investisseurs.
Si cette théorie continue de faire des adeptes, de plus en plus d’investisseurs achèteront de l’or et d’autres actifs pour se couvrir. Même si cette théorie n’est jamais intégrée de près ou de loin dans une politique gouvernementale, l’or deviendra le meilleur type d’assurance, pour les portefeuilles de placement.
La « Théorie monétaire moderne », ou « TMM », est une théorie bancale qui est en train de gagner la sympathie d’un groupe d’électeurs, soit trop jeune, soit trop naïf, pour admettre que ce type de théorie a provoqué la catastrophe économique de ces dix dernières années, au Venezuela.
Selon la TMM, les artisans de la planification centrale peuvent gérer l’économie et la porter à de nouveaux sommets absurdes en actionnant des leviers et en tournant des manettes.
Cela fait même rougir les keynésiens les plus convaincus.
Jim a déjà abordé le caractère creux de cette TMM, l’an dernier, dans le cadre d’Intelligence Stratégique.
Voici un extrait du numéro 43 d’Intelligence Stratégique, de juin 2018 :
« Les partisans de la TMM s’appuient sur le pouvoir de l’Etat et le consentement des citoyens pour faire fonctionner leurs théories. La TMM part du principe que les citoyens feront toujours confiance à l’argent de l’Etat car l’état leur dit que c’est une obligation.
Mais l’histoire nous enseigne tout le contraire.
Une fois que les citoyens ne font plus confiance à leur Etat et à leur devise, tout ce montage pyramidal peut rapidement virer à hyperinflation. »
Avec un peu de chance, la TMM demeurera confinée aux salons des universités, où elle a sa place. A ce stade, elle est assez séduisante pour attirer un petit groupe de politiciens et d’électeurs ignorants. Mais malheureusement, la popularité de la TMM s’est développée, depuis cet article de Jim.
Voici comment saper le plus efficacement possible les arguments du camp de la TMM…
Les partisans de la TMM affirment la chose suivante : « il suffit d’augmenter les impôts », si l’inflation s’emballe. Cela n’arriverait pas. Les conditions politiques ne le permettraient pas.
Historiquement, les politiciens ont-ils jamais eu la rigueur d’imposer à la population une hausse des impôts au moment où le niveau de vie se dégrade à cause de l’inflation ?
Et nous ne parlons pas seulement d’impôts appliqués aux riches, si populaires. Les hausses d’impôt préconisées par la TMM, pour juguler l’inflation, devraient être assez étendues pour réprimer la demande au sein de toute l’économie. Bonne chance, pour faire voter cette loi par un parlement populiste.
Alors on peut en conclure sereinement qu’avec la TMM, on imprimerait de l’argent frais, il y aurait une spirale de l’inflation, pas d’augmentation des impôts et un effondrement de la production… et encore plus d’argent frais imprimé et de prestations versées par le gouvernement aux ménages afin de résoudre la « crise » de la baisse du PIB provoquée par la première salve d’impression d’argent frais.
A propos, le concept de « demande » est quelque chose qui obsède les politiciens orientés à gauche. Ils prêtent à peine attention à l’offre : ce que l’économie produit, et pourquoi on le produit.
Ils voient ce qu’une économie produit dans l’instant… ils s’alarment que les bénéfices de la production soient distribués de façon inéquitable… et ils alimentent les rancœurs sur le fait que le gâteau soit réparti d’une manière qu’ils jugent offensante.
Ces politiciens ne comprennent pas que ce que l’économie produit change au fil du temps. Ce que prisent les consommateurs change d’une génération à l’autre, à mesure que les innovations modifient le panier de produits et services que les gens ont envie de consommer.
Si la crise des inégalités s’est accélérée dans les années 1980, alors est-ce que ce serait mieux, si l’on pouvait remonter le temps, geler l’économie de 1980 et redistribuer le produit de ladite économie de façon plus juste ? Il est peu probable qu’un grand nombre d’Américains acceptent ce compromis.
Si les politiciens avaient redistribué les revenus et actifs des fabricants de fouets pour cochers, ou des fabricants de machines à écrire, aurait-on connu l’explosion de l’innovation et de l’offre en matière d’automobile et d’ordinateurs ?
Personne ne peut rien prouver, en ce qui concerne ce scénario hypothétique. Mais la nature humaine dit que l’on peut en douter. L’histoire, elle, indique que l’innovation et la production de biens prisés vont main dans la main avec des droits de propriétés en bonne et due forme et une incitation au profit.
Voilà pourquoi autant de vieilles voitures américaines datant des années 1950 circulent à Cuba. C’est parce que la révolution communiste a dicté que tous les gens seraient égaux : dans la pauvreté.
Et c’est là que le progrès a stoppé. Cuba a souffert d’un manque de développement pendant des décennies, et les gens de la classe ouvrière – que Fidel Castro affirmait protéger – s’en sortent beaucoup moins bien qu’ils ne l’auraient fait sur un marché plus libre.
De même, on peut facilement trouver les origines de l’effondrement économique tragique du Venezuela dans la façon dont Chavez et Maduro ont imité les folies commises par le régime communiste cubain.
La Réserve fédérale s’est montrée assez médiocre, dans sa mission de contrôler l’inflation, au cours du siècle dernier. On peut lui reprocher d’être en grande partie responsable de l’aggravation de l’inégalité de la richesse.
En effet, à chaque cycle d’assouplissement de sa politique, elle a subventionné les propriétaires d’actifs au détriment des épargnants économes.
Imaginez à quel point le palmarès de la Fed, sur 100 ans, aurait été encore pire, en matière de gestion du dollar, si le Congrès avait pu dépenser sans limite en ayant l’autorisation (des adeptes de la TMM) d’augmenter les impôts en cas d’augmentation de l’inflation. Il faut être naïf pour argumenter sérieusement que le Congrès aurait fait preuve de discipline, d’agilité ou de précision, à cet égard.
Bref, si le système de la TMM avait été en place au cours du siècle qui vient de s’écouler, les Etats-Unis aurait « brûlé » le pouvoir d’achat de plusieurs systèmes monétaires, à ce jour.
La TMM, en tant que théorie économique sérieuse, n’a pas encore été remisée aux poubelles de l’Histoire, où elle a toute sa place, avec le chartalisme, qui en est à l’origine.
Par conséquent, les investisseurs qui détiennent des actifs en dollar américain, partout dans le monde, vont vite commencer à s’inquiéter de cette TMM, lorsqu’elle fera partie du programme électoral des présidentielles américaines de 2020.
Et lorsque ce sera le cas, l’or attirera tout un flot de nouveaux acheteurs.
Bien à vous,
Dan Amoss, CFA Analyste
Alerte Guerres des Devises