« Horizon pas net, reste à la buvette. »
Loi de Murphy
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 En ce lundi ensoleillé, sortons notre longue-vue et balayons l’horizon financier et économique. Réglons nos oculaires, ajustons la dioptrie, faisons la mise au point… et voyons ce qu’il ressort d’intéressant.
À bien y regarder, ce respectable moustachu a des jumelles et non une longue-vue ;
peu importe, l’essentiel est de voir loin…
00:15 Tenez : là, un peu à votre gauche, quelque chose se précise… oui… c’est bien ça, c’est le secteur des petites valeurs ! Eric Lewin nous en donne quelques nouvelles dans la dernière alerte de MicroCaps Fortune, expliquant que le compartiment est légèrement à la traîne en ce début d’année :
« Les blue chips creusent l’écart avec le reste de la cote. Le CAC 40, qui cote désormais au-dessus des 5 400 points, s’adjuge ainsi un peu plus de 14% depuis le début de l’année, quand, dans le même temps, le CAC Small n’engrange ‘que’ 10%.
Une performance respectable, mais qui ne saurait occulter un constat général selon lequel les gérants restent globalement frileux s’agissant de notre compartiment, pour la simple et bonne raison que les souscriptions n’arrivent pas.
J’ai déjeuné il y a quelques jours avec un gérant spécialisé dans les small caps qui m’a expliqué qu’il disposait de 850 M€ d’encours en juillet dernier et qu’il ne lui restait plus que 520 M€ actuellement. Difficile dans ces conditions d’acheter des actions…
Mais ne soyons pas non plus défaitistes pour autant ! À un moment ou à un autre, les flux reviendront en effet sur les marchés actions.
Pour l’heure, le climat me semble plus que jamais propice aux OPA, considérant que de nombreux chefs d’entreprise réfléchissent à une porte de sortie, c’est-à-dire à un retrait de cote, dépités qu’ils sont par la faiblesse de leur valorisation et/ou par la faible liquidité sur leur société. »
En attendant que le secteur se reprenne, il y a moyen d’y acheter de belles valeurs à bon compte… en espérant un rachat potentiel qui viendra donner un bon coup de pouce au cours : si vous avez besoin d’aide en la matière, vous pouvez suivre les conseils d’Eric ici même.
01:15 Maintenant que nous avons pris des nouvelles des petites et moyennes valeurs, faisons un demi-tour complet pour nous intéresser à leur opposé – les monstres de la cote, ceux qui écrasent tout sur le passage… mais pour qui l’horizon manque un peu de netteté.
Ray Blanco répondait en effet à une question de lectrice dans la dernière alerte NewTech Insider :
« Où vont Nvidia, Amazon et Apple en 2019 ? – Martha H.
Amazon est une entreprise en excellente santé, mais je ne m’y intéresse que peu. Ils auront encore une très belle année. Ils sont en situation de quasi-monopole dans leur domaine et je pense que c’est de ce côté-là que viendront les problèmes. Notamment du fait de certaines pratiques qui nuisent à la juste concurrence.
Je serai plus prudent avec Apple. Les ventes de l’iPhone s’effondrent. Ils pensent s’en sortir par les services, mais je pense que fondamentalement ils sont une entreprise de hardware. C’est de ce côté-là qu’ils ont installé leur réputation et ils ne tiennent plus leurs promesses sur ce point. Aucun produit révolutionnaire n’est sorti depuis presque 10 ans.
Pour Nvidia, ma position est un peu différente. Nous l’avons en portefeuille et je suis dans une position d’attente. Ils ont la gueule de bois suite à la fin de la folie cryptos et ont actuellement beaucoup de cartes graphiques en stock, ce qui fait baisser les coûts. Il est probable qu’ils aient touché le fond. La récente acquisition de Mellanox, un leader discret des composants des data centers, est une très bonne nouvelle. »
Restez à l’écart d’Apple, surveillez Amazon et voyez ce qui se passe pour Nvidia, donc. Et si vous avez besoin de précisions supplémentaires, n’hésitez pas à faire appel à Ray en cliquant ici – dans la mesure où ses lecteurs ont actuellement en portefeuille des plus-values latentes de 24%, 64% ou même 120% (et j’en passe), je pense que vous ne le regretterez pas…
02:00 Allez, changeons à nouveau d’angle pour nous intéresser à tout autre chose : le pétrole, sur lequel Gilles Leclerc faisait un point complet dans La Bourse au Quotidien :
« Passera ? Passera pas ? Le Brent poursuivra-t-il sa remontée fulgurante ?
[…] Les données politiques et géopolitiques du moment seront susceptibles, en fonction de leurs issues, d’entraîner des turbulences à court terme. Je fais ici référence à la position américaine dans le sulfureux dossier vénézuélien ainsi qu’à une baisse de la production et à la réduction de l’offre sous l’impulsion de l’OPEP.«
02:30 Resserrons un peu le cadre, continue Gilles, pour qui le Brent future…
« … se retrouve aujourd’hui confronté à une zone de résistance majeure et qui se situe aux alentours des 70 $. Il s’agit là d’une zone ‘pivot’ qui devrait certainement avoir un impact sur l’évolution des prix.
Pour être précis, les prix ont plongé en se retournant sur la résistance ‘R’, avant de rebondir sur le support ‘S’.
Entre cette résistance et le support se trouve une résistance intermédiaire (‘RI’), horizontale et dont on peut observer qu’elle a souvent donné lieu à une réaction des prix (les petites flèches vertes et rouges).
La deuxième résistance qui vient la rejoindre est l’ancien support – devenu résistance donc – de l’ancien canal de tendance haussière bleu. C’est le segment vert pointillé.
Comme les deux segments précités ont déjà montré leur pertinence et se regroupent avec le même timing et le même niveau (la pastille orange), on peut s’attendre à un nouvel arbitrage de la part des professionnels du marché. »
03:30 Vous pouvez lire l’intégralité de son analyse en cliquant ici – et je vous en livre la conclusion générale pour orienter vos trades :
« Attention à la réaction des prix qui arrivent sur cette fameuse zone des 70 $ et suivez attentivement le comportement du SMI (ou, à défaut, de votre indicateur préféré). »
Il y a des choses à faire sur l’or noir à court terme – mais surveillez les supports de près !
04:00 Terminons notre panorama avec des nouvelles de ce qui sera sans doute LA fusion bancaire de la décennie, que dis-je, du siècle !
Il s’agit du mariage Deutsche Bank/Commerzbank, dont Philippe Béchade vous parlait déjà il y a quelques jours.
Le dossier semble avancer, et Simone Wapler expliquait dans La Chronique Agora ce matin qu’il n’y a pas de quoi se réjouir… bien au contraire :
« Deux fois plus ‘trop-gros-pour-faire-faillite’ semble préférable à seulement une fois ‘trop-gros-pour-faire-faillite’, semblent penser les Allemands – pourtant d’habitude assez rationnels. Deutsche Bank et Commerzbank ‘en difficulté’ s’apprêtent donc à fusionner. L’État allemand détient 15% de Commerzbank. Les deux banques comptent environ 20 millions de clients : voyez cela comme des déposants pris en otage.
Le résultat de cette cuisine faite par des marchands de crédits avariés sera une grande soupe de 1 800 milliards d’euros d’actifs, avec des fonds propres de 60 milliards d’euros. Le tout atteint une capitalisation boursière de seulement 25 milliards d’euros et ce dernier chiffre est une évaluation optimiste, la comptabilité étant opacifiée par de nombreux écrans de fumée. »
04:45 Les différents chiffres ne concordent pas, et cela devrait vous mettre la puce à l’oreille, continue Simone :
« Un tel écart entre la valeur de la banque estimée par les investisseurs et les fonds propres est évidemment plus que suspect. Les fonds propres correspondent à l’argent que possède réellement la banque : celui que les actionnaires ont initialement mis au pot et ses profits accumulés. Si les investisseurs pensent que la banque vaut moins que ses fonds propres, il y a un gros os dans la soupe.
D’ailleurs, Deutsche Bank a été mise sous surveillance aux États-Unis en juin 2018 car jugée trop risquée. Si seulement 3,3% des prêts (ou des produits dérivés) du monstre se trouvaient en difficulté, le monstre sombrerait et nous aurions une deuxième crise bancaire gratinée.
C’est probablement uniquement pour cette raison que l’Allemagne supporte la folle politique monétaire de la Banque centrale européenne. Mais cette délirante politique monétaire aggrave encore les risques du crédit. »
Lorsque la BCE sera à court d’arguments – ou que les investisseurs se lasseront de les entendre… les conséquences seront très, très douloureuses, et pas uniquement sur les marchés boursiers. Prenez vos précautions dès maintenant…
… Et rendez-vous dès demain pour de nouvelles aventures !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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