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Attention au retour de la baisse…

Par 2 avril 2019Alertes

« On risque autant à croire trop qu’à croire trop peu. »

Diderot

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Serions-nous en train de ré-entrer dans une période d’incertitudes et de risques accrus, malgré le fait – ou peut-être faudrait-il plutôt dire « à cause du fait » – que les marchés soient en hausse ?

Eric Lewin est de cet avis, en tout cas… et les chiffres lui donnent raison, comme il l’explique à ses lecteurs dans la dernière alerte de La lettre PEA :

« La baisse de 2 % du CAC 40 il y a dix jours à la suite de PMI décevants est désormais bien derrière nous. Elle a été digérée et la Bourse de Paris a repris sa marche en avant, avec un indice de référence au-dessus des 5 400 points au moment où j’écris ces lignes. Déroutant !

Depuis le début de l’année, la décollecte sur les actions dans le monde atteint pourtant 79,3 Mds$, alors que dans le même temps le marché obligataire est parvenu à collecter 86,4 Mds$. Une situation pour le moins surprenante au regard de la faiblesse des taux longs, avec un dix ans allemand en territoire négatif et son homologue français qui végète dans une fourchette comprise entre 0,35 et 0,40%. »

00:45 Dans l’ensemble, continue Eric, tous les indices sont au vert – ce qui, paradoxalement (ou pas !) devrait vous inciter à la prudence :

« Sur les marchés actions, le Dow Jones s’est quant à lui adjugé 11,1% au premier trimestre. Le Nasdaq a fait encore mieux (+16,5%) et le CAC 40 a grimpé d’un peu plus de 13%. Des progressions stricto sensu remarquables, réalisées alors que le newsflow macroéconomique est loin d’être exceptionnel et malgré des incertitudes chroniques autour entre autres du Brexit et de la guerre commerciale sino-américaine.

Il commence tout de même à être difficile de justifier une telle hausse pour l’indice phare de la Bourse de Paris, qui se paie à présent sur un PER de 15, avec une croissance attendue des bénéfices de seulement 7%, sous réserve d’une stabilité économique de l’Eurozone tout sauf acquise… »

Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, conclut Eric – qui conseille d’ailleurs le maintien d’une stratégie de couverture jusqu’à nouvel ordre. (Pour avoir tous les détails de cette stratégie, rejoignez les abonnés de La lettre PEA : il suffit de cliquer ici.)

01:30 Gilles Leclerc vient appuyer ces mots d’ordre de prudence et de vigilance – se déclarant « très réservé » quant à la durabilité de ce rebond. Voilà ce que révèle son point technique dans La Bourse au Quotidien – en commençant par un petit résumé des épisodes précédents :

« En fin d’année 2018, une ambiance glaciale planait sur les marchés avec un CAC perdant 11%, l’Eurostoxx (indice principal de la Zone euro) reculant de 14% et le DAX fermant la marche avec une perte annuelle de 18%.

Pour autant, lors de mon dernier point trimestriel du 2 janvier, ma conclusion concernant ces trois indices était la suivante : nous sommes sur des points de rebonds potentiels, car les trois indices viennent simultanément toucher des zones de supports majeurs et préparent des signaux de retournement qui pourraient provoquer des rebonds en forme de pullback.

Les signaux ont été validés. Le ciblage et le timing du rebond se sont révélés exacts. Mais le rebond à bien excédé ce que l’on pouvait en attendre, tout au moins en un laps de temps aussi court. »

02:15 Gilles s’intéresse ensuite au cas spécifique du CAC 40 :

« […] La situation du CAC reste sensiblement la même. En début d’année, le timing et les signaux de l’analyse se sont révélés corrects : rebond sur le support (segment oblique vert) du canal haussier et du support horizontal ‘S’ (pastille verte).

graphe CAC40

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

À partir de là, le CAC a battu record sur record, notamment celui du trimestre le plus haussier en 12 ans. L’objectif était un retour sur la zone des 5 000 points. Petit bras ! En ce début de semaine le CAC s’apprête sans doute à aller tester les 5 400 points…« 

03:00 Mais ! Car il y a un mais…

… Ne vous précipitez pas pour autant sur l’indice français. Comme l’indique Gilles, plusieurs facteurs incitent à la modération :

« […] Je resterai cependant très réservé. La lecture des graphes incite à rester neutre tant que le CAC évolue entre son point pivot (rectangle violet) et la résistance ‘S’ (rectangle horizontal rouge) qui se situe vers 5 600 points.

Ici la vue est le mensuel, mais pour arriver à ‘swinguer’ dans ces conditions de marché, il faudra ici aussi se baser sur les signaux donnés par les unités de temps journalières. »

Gilles passe l’Eurostoxx 50 et le DAX 30 à la même « moulinette graphique » dans la suite de son article : une lecture utile pour mieux comprendre ce qui nous attend en ce tout début de trimestre – cliquez simplement ici pour y accéder.

03:45 Autre signe qu’un tournant négatif nous attend peut-être, l’évolution actuelle des technos – et notamment le profit warning récent de Samsung. Vanessa Popineau nous livre une analyse très complète dans Opportunités Technos :

« Il y a dans notre techno-bulle enchantée quelques (nouveaux) signes de faiblesse manifeste. Et ils n’ont rien d’engageant. Attention donc aux prochaines publications de résultats qui approchent à grands pas. Nous ne sommes pas à l’abri de quelques mauvaises surprises et, par extension, d’un bis repetita du mois d’octobre. C’est d’ailleurs ce que nous expliquait hier Etienne [Henri] en disant, je le cite, ‘le profit warning de Samsung est un véritable signal baissier pour le secteur technologique dans son ensemble’.

[…] Alors oui, le prochain retournement de marché ne viendra pas forcément ‘que’ des tech. Mais le secteur y contribuera certainement. Donc, un conseil pour finir, en ce moment, mieux vaut rester sur ses gardes et à l’écoute du marché car, c’est en prêtant bien l’oreille à ses murmures que l’on est capable de percevoir le bruit d’une bulle en voie d’éclatement – ou en tout cas un marché en phase de retournement.

Ne vous attendez donc pas à une détonation franche et affirmée mais plutôt à un léger bruissement. Celui d’un profit warning émis juste avant une publication de résultats (coucou Samsung)… c’est certainement un signal baissier avancé. Celui d’une grosse main affairée à trancher dans ses participations… c’est certainement un signal baissier avancé. Celui d’une courbe des taux longs qui s’inverse…

La dernière fois que cela s’est produit, c’était en 2008, juste avant que la crise ne s’abatte sur les marchés. C’est certainement un signal baissier avancé. Le léger gazouillis d’un canari moribond dans la mine… »

Et si vous avez besoin d’aide pour faire le tri entre le bon grain et l’ivraie sur un marché des technos désormais plus risqué… c’est par ici – histoire de mettre les bonnes valeurs en portefeuille, celles qui ont toutes les chances de surmonter tout retournement à long terme !

04:30 Allez, ne nous quittons pas sur une note négative – vigilance n’est pas alarmisme, et il ne faut pas que la prudence vous empêche de saisir les opportunités qui en valent la peine, même s’il devient un peu plus délicat de les identifier.

Zach Scheidt s’en charge pour vous, comme il le démontre dans son dernier article d’Investissements Personnels, avec un secteur qui fait feu de tout bois en ce moment :

« Aujourd’hui, les consommateurs à travers les États-Unis ont de plus en plus d’argent à dépenser grâce à l’accélération de la hausse des salaires. En fait, les salaires augmentent actuellement à un rythme inégalé depuis la crise financière, il y a plus de dix ans !

Graphe Hausse salaires travailleurs américains

La hausse des salaires des travailleurs américains continue d’accélérer
Salaire horaire moyen des travailleurs américains, glissement annuel (%)

Les entreprises américaines continuent de créer des emplois et acceptent d’accorder à leurs employés des salaires plus élevés afin de les fidéliser. Les consommateurs disposent ainsi d’un pouvoir d’achat en forte hausse. Ceci constitue évidemment une excellente nouvelle pour les entreprises de vente au détail dont les profits devraient grimper fortement grâce au dynamisme des dépenses de consommation. »

Oui, le consommateur américain est en pleine forme pour le moment… et cela devrait profiter notamment à trois entreprises bien spécifiques, explique Zach dans la suite de son article – que vous pouvez découvrir en cliquant ici.

Prudence donc… mais pas paralysie !

Excellente soirée,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

★★★ Le Chiffre du jour ★★

3

C’est le nombre de règles qu’Olivier Delamarche vous conseille d’appliquer à votre allocation d’actifs en ce moment : la première est assez classique (diversifiez-vous hors de l’euro)… mais les deux autres pourraient vous surprendre !

Cliquez ici pour les découvrir sans plus attendre.

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