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Alerte n°225 – Nouvel achat IMPACT : Des gains à réaliser sur le franc suisse

Par 11 avril 2019AGD Alertes

 Jim RickardsCher lecteur d’Alerte Guerre des Devises,

Deux enfants sur une balançoire à bascule peuvent-ils se retrouver en l’air en même temps ?

Réponse : non.  Les balançoires à bascule ne sont pas conçues ainsi. Pour que l’un soit en haut, l’autre doit être en bas. Il ne peut en être autrement. Et c’est justement ce que les enfants trouvent amusant.

Le système monétaire international fonctionne de la même façon. Il n’y a pas de point d’ancrage, pas d’étalon-or. Les devises fluctuent les unes par rapport aux autres, sans point de référence externe. Lorsque l’on calcule un cours croisé, si l’une des deux devises augmente, l’autre baisse, face à elle. Il ne peut en être autrement.

Cette simple indication est essentielle, pour prévoir les taux de change. Lors de la première phase de la crise de la dette souveraine européenne (2010-2014), les économistes conventionnels tels que Paul Krugman, Joseph Stiglitz et Nouriel Roubini ont proclamé haut et fort que « l’euro était mort ».

Ils ont affirmé que la Grèce serait « éjectée » de la zone euro, que l’Italie et l’Espagne abandonneraient l’euro et dévalueraient leurs monnaies, que la zone euro se scinderait en deux : un euro du sud (France, Italie, Espagne et Grèce) et un euro du nord (Allemagne, Pays-Bas), et que seule  la zone du nord aurait une monnaie ressemblant à l’euro.

A l’époque, j’ai déclaré que ces prévisions étaient totalement fausses. J’ai dit que personne n’abandonnerait l’euro, que personne ne serait mis dehors, et que de nouveaux membres adhèreraient à l’euro, lequel se renforcerait. Et c’est exactement ce qu’il s’est produit.

Les gens me demandent comment j’ai fait pour que ma prévision soit juste, et si je disposais d’une boule de cristal. Mais une boule de cristal était inutile. Il suffisait de comprendre les rudiments de la dynamique « des hauts et des bas » décrite ci-dessus.

En janvier 2010, le président Obama a déclenché une guerre des devises et affirmé qu’il fallait que le dollar baisse pour favoriser les exportations américaines. Cet accord de principe s’est conclu à huis clos lors du sommet du G20 de Pittsburgh, en septembre 2009. La Fed allait orchestrer la baisse du dollar via des taux à zéro et un assouplissement quantitatif (QE).

L’économie mondiale était encore fragile, au lendemain de la crise de 2008-2009. Les États-Unis étant la première économie mondiale, s’ils entraient en récession, le reste du monde leur emboîterait le pas rapidement. Il était donc nécessaire de faire baisser le dollar afin d’importer de l’inflation et de stimuler les exportations ainsi que les emplois de ce secteur, afin de donner un coup de pouce à l’économie américaine.

Une fois que l’on a compris que le dollar doit baisser, la suite logique, c’est que l’euro augmente. Il ne peut en être autrement. Et c’est ce qui s’est produit.

De juin 2010 à avril 2011, l’euro s’est envolé de 1,19$ à 1,48$, soit une forte hausse de 24%, alors même que Paul Krugman se lamentait sur la mort de l’euro.

Et en juin 2014 encore, l’euro se situait à un niveau élevé de 1,36$. La baisse du dollar était une mesure politique américaine, et l’augmentation de l’euro en était la conséquence inévitable.

Contrôleurs agréés en train de vérifier la présence de lingots d’or, dans une chambre forte de Zurich

Photo (prise par moi-même) de contrôleurs agréés en train de vérifier la présence de lingots d’or, dans une chambre forte de Zurich. Le nom de l’affineur et le poinçon de l’essayeur sont frappés sur chaque lingot, ainsi que son année de production et son numéro de série unique. L’or fait partie des principales exportations suisses et agit comme un aimant sur les capitaux des investisseurs.

Ensuite, la crise de la dette souveraine européenne est entrée dans sa deuxième phase (2015-2016), au cours de laquelle l’Allemagne a affronté la Grèce en lui faisant bien comprendre qu’elle serait « éjectée » de la zone euro si les conditions budgétaires définies par elle n’étaient pas respectées. Désormais, la situation était différente. L’économie américaine allait beaucoup mieux, et un dollar bas n’était plus nécessaire. Il était temps qu’un euro bas donne un coup de pouce à la zone euro.

Une fois de plus, la Fed s’est portée volontaire pour manipuler la monnaie, mais, cette fois-ci, pour la faire augmenter, et non baisser. La Fed a déclenché le « taper talk » [NDLR : annonce de l’arrêt progressif du QE] en mai 2013, puis arrêté progressivement le QE entre décembre 2013 et novembre 2014, et relevé les taux d’intérêt en décembre 2015.

L’effet sur l’euro était prévisible : il a plongé de 1,36$ en juin 2014 à 1,04$ en décembre 2016. Là encore, les critiques ont exagéré. Lorsque la paire EUR/USD s’est située à 1,04$, ils ont affirmé que l’euro allait franchir la parité (passer au-dessous de 1$), puis s’effondrer brutalement.

[A l’époque], j’ai participé à de multiples interviews télévisées, sur Bloomberg et Fox Business, et prédit que l’euro n’allait pas franchir la parité avec le dollar. Et c’est ce qui s’est produit. L’euro est tombé à un plus bas de 1,04$ en décembre 2016 et, rapidement, a augmenté à nouveau pour atteindre 1,24$ en février 2018, soit une solide hausse de 19%.

Ce que je veux dire, c’est que les principales devises ne dégringolent pas à zéro et ne s’envolent pas non plus sur la lune : elles s’échangent au sein d’une fourchette basée sur un ensemble de mesures monétaires internes et de flux de capitaux internationaux. La banque centrale peut affiner sa politique monétaire pour manipuler les flux de capitaux. Une fois que l’on observe les marchés des changes en utilisant ce filtre, il n’est pas si compliqué de prévoir les cours croisés.

Ce qui nous amène au cas étrange du franc suisse (CHF).

L’économie suisse dépend énormément de ses exportations (notamment du tourisme, qui attire les flux de capitaux étrangers). Ses principales exportations sont les produits chimiques et pharmaceutiques, l’horlogerie, les machines de précision et l’or. Un franc suisse bas permet de favoriser ces exportations et de stimuler l’économie suisse.

La Banque nationale suisse (la « BNS », banque centrale du pays) encourage la baisse du franc en émettant de l’argent et en achetant des actifs libellés en euros et en dollars.

[Mais] une dynamique contrecarre sa politique : les grands investisseurs en quête de valeurs refuges pour leurs capitaux. L’or et le dollar se rangent tous deux dans la catégorie « valeur refuge », mais le franc suisse les rivalise fortement. Les capitaux affluent sur le franc suisse pour acheter de l’or, des œuvres d’art, des terres, des obligations d’entreprises suisses et des obligations souveraines.

Pour mieux comprendre la politique monétaire et de change suisse, imaginez que c’est un jeu du tir à la corde entre la volonté de la banque de faire baisser la monnaie et l’impact des flux de capitaux favorisant l’augmentation du franc.

De quelle façon cet équilibre instable, entre les objectifs de la Banque nationale suisse et la pression des flux financiers internationaux, va-t-il se comporter au cours des mois à venir ?

Pour notre analyse, le facteur essentiel est le suivant : les flux de capitaux internationaux sont capables de submerger n’importe quelle banque centrale, à l’exception peut-être de la Réserve fédérale.

La BNS a réussi à faire baisser le CHF, mais cette politique arrive peut-être à son terme, dans la mesure où les capitaux étrangers continuent d’affluer en Suisse. Or la BNS ne peut imprimer indéfiniment des francs suisses sans que son bilan ne finisse par déborder d’actions américaines et d’obligations souveraines allemandes.

Le graphique ci-dessous retrace l’évolution de la paire USD/CHF de 2014 à 2019. L’échelle de droite indique le nombre de francs nécessaires pour l’achat d’1 dollar. Le point le plus remarquable est ce super pic sur un jour opéré le 15 janvier 2015, date à laquelle la BNS a rompu son « peg » avec l’euro.
En quelques minutes, le CHF s’est envolé face à l’euro et au dollar. Cette hausse s’est rapidement retournée. Depuis 2017, le franc se négocie au sein d’une fourchette de 1,02-0,92 CHF affichant une tendance baissière. Or cette tendance baissière est prête à se retourner, désormais.
Graphique évolution USD/CHF

Bien entendu, je ne veux pas dire que la BNS souhaite que le franc augmente. Ce n’est pas le cas. Mais elle n’aura peut-être d’autre choix que l’accepter.

Si les flux de capitaux s’orientent vers la Suisse et les actifs en francs suisses, cela renforcera le franc automatiquement. Si la BNS veut combattre cela, elle devra imprimer encore plus de francs et les utiliser pour acheter encore plus d’actions américaines, et d’obligations allemandes en euros.

Le problème est le suivant : la BNS utilise ces tactiques depuis 2010. Elle a démesurément fait gonfler le bilan de la banque centrale et s’est dangereusement exposée à un effondrement du marché actions américain, ou des rendements obligataires allemands. Si la BNS modère ne serait-ce que très légèrement son émission monétaire, cela favorisera une augmentation du franc.

Il est important de noter que la demande en faveur du franc suisse (sous forme d’achats d’exportations suisses, notamment de machines de précision, de produits de luxe et de tourisme) ne provient pas uniquement de la zone euro mais également de plus en plus de l’Asie. Selon Capital Economics, prestigieux prévisionniste :

« L’économie suisse ne sera pas immunisée contre la faible croissance de la zone euro, au cours des années à venir, mais la progression de la demande provenant d’Asie, ainsi que l’importance accrue de secteurs relativement peu sensibles aux taux de change, atténueront au moins cet impact… Toutefois, bien que la Suisse n’évite pas un net ralentissement de croissance, cette année, la demande de plus en plus importante de l’Asie – et en particulier de la Chine et de l’Inde – en faveur de ses exportations, l’aidera à le contenir.

Nous sommes moins optimistes que le consensus, en ce qui concerne la croissance en Chine, mais la Suisse est bien placée pour profiter de l’accroissement de la classe moyenne [chinoise]. Si la part des exportations suisses destinées à la zone asiatique en cours de développement continuent d’augmenter au même rythme que ces cinq dernières années, cette région devrait dépasser la zone euro et devenir le plus grand partenaire commercial de la Suisse d’ici 2030.

Parallèlement, et bien qu’une augmentation du franc complique la tâche de certains exportateurs, les exportations suisses ont évolué ces dix dernières années vers des secteurs tels que les produits chimiques et pharmaceutiques, en particulier, moins sensibles aux variations de taux de change. Par conséquent, bien que nous ayons récemment revu à la baisse nos prévisions à court terme de son PIB, nous pensons que l’économie suisse surperformera la zone euro sur le court terme, même si c’est modestement. »

En ce moment les capitaux spéculatifs détiennent d’énormes positions « short » (pari à la baisse/vendeur) sur le franc suisse. La moindre hausse du franc déclenchera un rally de couverture des positions « shorts ».

Dans un contexte où Herman Cain et Stephen Moore, candidats [au conseil des gouverneurs de la Fed] réclament un abaissement des taux d’intérêt américains, la pression à la hausse qui va s’exercer sur le franc ne peut qu’augmenter.

Gaël, notre analyste, a identifié un excellent moyen de jouer la carte d’un rally inattendu du franc suisse.

Bien à vous,

Jim Rickards,
Rédacteur, Alerte Guerre des Devises

Pariez sur la hausse du franc suisse

 

 Gaël DeballeCher lecteur,

Jim a expliqué pourquoi notre système IMPACT signalait un fort mouvement du franc suisse.

Nous nous attendons à ce que le taux de change de l’USD/CHF atteigne 0,95 voire moins au cours des prochains mois.

Notre transaction haussière sur le franc en 2017 s’est traduite par un gain de 35% en quelques semaines. Nous constatons une situation similaire maintenant.

La meilleure façon de profiter d’un franc suisse plus fort est d’acheter des options d’achat sur l’ETF Invesco CurrencyShares Swiss Franc (NYSE : FXF). Voici un graphique du FXF en bleu et du USD/CHF en vert (notez que le USD/CHF évolue dans le sens inverse de FXF).

Graphiques des cours FXF (en haut) et USD/CHF (en bas)

FXF est un ETF qui détient un compte de dépôt libellé en francs suisses auprès de JPMorgan Chase Bank. Il suit l’évolution du franc par rapport au dollar américain.

Comme Jim l’a mentionné, le bilan de la BNS (Banque nationale suisse) est dangereusement exposé aux actifs étrangers comme les actions américaines et les bunds allemands.

Le bilan de la BNS figure sur la ligne bleue ci-dessous. La BNS, qui a été l’un des principaux participants à la ruée sur les actions (et notamment sur les actions américaines) suite aux différents QE, n’a pas élargi son bilan au cours des 18 derniers mois.

Graphiques des cours FXF (en haut) et USD/CHF (en bas)

Il est intéressant de noter que l’offre de francs (nouvellement) imprimés par la BNS représente un pourcentage très élevé de la masse monétaire M2 (ligne rouge) par rapport aux États-Unis.

En Suisse, les actifs de la banque centrale représentent 78 % de M2.

Aux États-Unis, les actifs de la banque centrale ne représentent que 27 % de M2.

Voici ce que cela signifie : en Suisse, la quantité de monnaie créée par les banques commerciales est petite par rapport à celle créée par la banque centrale. Il s’agit là d’une preuve évidente que la BNS a un impact extrêmement puissant sur le taux de change du franc suisse, bien plus important que, disons, la Réserve fédérale sur le taux de change du dollar.

Si le taux de change USD/CHF se dirige vers notre objectif de 0,95 d’ici septembre, FXF atteindrait environ 98$. À ce niveau, nos options d’achat sur FXF auraient une valeur intrinsèque de 14$, ce qui représenterait un gain de 62% par rapport au prix d’achat limite ci-dessous.

NOTRE CONSEIL :

Achetez des calls FXF SEP2019 84 C (calls de strike 84$ et d’échéance le 20 septembre 2019) au prix limite de 8,60$.

Un ordre à prix limite sous le prix actuel est recommandé car FXF pourrait rejoindre 92$ à court terme et nous souhaitons entrer au mieux.

Le contrat cote actuellement environ 9,30$ (bid à 7,50 $ et ask à 11,10 $).

Placez un ordre d’achat à prix limite entre le bid (meilleur acheteur) et le ask (meilleur vendeur) sur le carnet d’ordres au moment où vous souhaitez entrer en position.

Soyez par ailleurs assuré que le marché américain est ouvert au moment où vous placez votre ordre (pour avoir un carnet d’ordres reflétant le marché à ce moment et ne pas risquer de placer un ordre non cohérent par rapport au marché).

Si FXF rejoint rejoint 98$ au cours des prochains mois, ce qui nous semble réaliste, la valeur de ces options d’achat augmentera de 62% par rapport à notre prix limite.

Note sur le risque : Les trades sur options peuvent être volatiles et comportent tous beaucoup de risques. Bien que cette recommandation soit bien documentée par Jim, rien n’est garanti. Ne pariez pas de l’argent dont vous avez besoin ici. Et n’oubliez pas que c’est à vous de décider combien vous aimeriez mettre dans chaque trade. Assurez-vous de diversifier vos risques et de ne pas mettre tout votre argent dans un seul trade.

Bon trade,

Gaël Deballe

Portefeuille Alerte guerre des devises en date du 11 avril 2019

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