« Concurrence et profit : l’un est la guerre, l’autre le butin ».
Pierre-Joseph Proudhon
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 On grimpe, on grimpe, on grimpe…
Pour votre correspondante, durablement traumatisée par son tout récent séjour dans le parc à thème d’une célèbre souris (ce qu’on ne ferait pas pour ses neveux et nièces, tout de même…), cela n’augure rien de bon : une telle ascension est généralement suivie de hurlements, de nausées et d’un bon torticolis.
« Quelle rabat-joie », dirait ma filleule – et sans doute pas mal d’investisseurs encore sous le charme vertigineux des hauteurs atteintes…
… Mais le fait est qu’aux niveaux actuels, en cas de redescente brutale, le torticolis risque de se transformer en coup du lapin pur et simple.
00:30 Philippe Béchade dressait un panorama de la situation dans Béchade Confidentiel – avec notamment des nouvelles du VIX, « l’indice de la crainte », qui est à des plus bas révélateurs…
« Le Nasdaq affiche désormais +20% depuis le 1er janvier, et +28% depuis le 24 décembre : cela vous donne le vertige ?
Alors passez au menu VIX et profitez avec un peu de recul du paysage boursier en respirant bien tranquillement : faites comme lui, détendez-vous… avec -7%, vers 13,25 (ce qui le rapproche de sa meilleure marque de l’année, soit 12,8 le 5 avril).
Les grands indices américains et le VIX vous semblent trop interdépendants ?
Alors optez pour le Russell 2000, qui tente à son tour de combler son retard sur les big caps avec une accélération de 1,4% à 1 581 points. Là, il y a du potentiel, puisque le baromètre des mid caps reste encore loin de son zénith, inscrit à 1 742 points le 31 août dernier.
Mais si, à la fin de la journée, vous aspirez à un peu plus de calme pour passer une soirée en pente douce (mais sans cesser d’être haussière), alors vous ouvrirez le menu ‘obligations’ et vous achèterez n’importe quel bon du Trésor libellé en euro ou en dollar… peu importe, là encore, tout monte de façon parfaitement synchrone et unanime ».
01:15 Il faut dire que les banques centrales sont encore à la manœuvre. Donald Trump commence à organiser sa réélection côté américain… et l’Union européenne pour sa part a à affronter le Brexit et pas mal de vents contraires. En gros, chacune a intérêt à ce que les marchés continuent de grimper, et elles font donc tout pour.
Philippe reprend :
« […] Les minutes de la dernière réunion de la Fed confirment que la Réserve fédérale est bien déterminée à rester « patiente », alors que l’inflation tend à ralentir (le CPI progresse moins qu’attendu en février, au rythme idéal de 2% par an en données core).
Les rendements obligataires se sont détendus de trois points de base en moyenne de part et d’autre de l’Atlantique. Car quelques heures auparavant, la conférence de presse de la BCE (avancée de 24 heures pour cause de sommet européen extraordinaire consacré à l’extension du Brexit) fut l’occasion pour Mario Draghi de confirmer que l’économie nécessitait plus que jamais un stimulus monétaire sans faille, surtout en cas de poursuite de ces guerres commerciales dont Donald Trump semble un insatiable amateur.
Tous les outils restent sur la table, mais la BCE n’a pas encore déterminé dans quel ordre elle va les utiliser ».
02:00 La guerre commerciale contre l’Europe, je vous en parlais il y a quelques jours : c’est visiblement l’une des armes favorites de Donald Trump pour maintenir son aura parmi ses partisans. Rien de tel qu’un petit tweet en mode « America first » pour faire remonter les sondages… et tant pis si les victimes collatérales sont, au final, ceux-là mêmes qu’il prétend défendre.
Jim Rickards nous livre son analyse côté américain dans la dernière alerte Intelligence Stratégique :
« Trump doit admettre qu’il serait préférable, pour ses chances de réélection, que la Fed reste accommodante… surtout s’il a l’intention de faire constamment pression sur la Chine et l’Europe, en 2019 et 2020, pour obtenir de meilleures conditions commerciales.
[La semaine dernière], les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Europe sont apparus comme une question susceptible de faire bouger les marchés, quand Trump a tweeté ce qui suit :
‘L’Organisation mondiale du commerce trouve que les subventions accordées par l’Union européenne à Airbus ont eu un impact négatif sur les Etats-Unis, lesquels vont désormais appliquer des tarifs douaniers sur 11 Mds$ de produits de l’UE. L’UE profite des Etats-Unis depuis des années, sur le plan commercial. C’est bientôt fini !’
[…] Cette volée de tirs, sur le front de la guerre commerciale, signale que de nouveaux tarifs douaniers pourraient se profiler à l’horizon. Trump veut sûrement offrir à sa base électorale des résultats économiques tangibles d’ici l’automne 2020″.
02:45 Va-t-il y parvenir ? Je vais vous donner la réponse de Normand traditionnelle : p’t’êt’ ben qu’oui, p’têt’ ben qu’non… seul l’avenir nous le dira. En revanche, en tant qu’investisseur, vous pouvez tirer quelques orientations logiques pour vos propres placements. Selon Jim :
« Ce qu’il faut retenir, c’est qu’en élisant Trump, les électeurs américains ont choisi un combattant, et non un créateur de consensus.
Alors les investisseurs devraient considérer tout accord commercial comme un tremplin vers le chapitre suivant, dans lequel Trump place l’intérêt de l’Amérique avant tout.
Les investisseurs devraient se méfier des actions trop exposées aux échanges internationaux, indépendamment de la progression des négociations relatives aux accords commerciaux. Dans toute l’Europe et l’Asie, les économies ralentissent rapidement ».
Comment réagir face à ce ralentissement (et à de potentielles tensions commerciales graves entre l’Europe et les Etats-Unis) ? Jim a quelques éléments de réponse – et un investissement – à vous proposer ici même.
03:30 Passons du coq à l’âne – ou du moins à un domaine où les montagnes russes peuvent être tout aussi dévastatrices, les cryptomonnaies.
Elles ont repris de l’assurance ces dernières semaines, comme nous l’avons déjà vu… mais un point mérite votre vigilance, expliquait Florian Darras dans Cryptos Trading :
« La Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), institution communiste par excellence de planification de l’économie chinoise, menace de frapper d’interdiction le minage de cryptos.
Pour être plus précis, c’est l’activité de minage par preuve de travail, le Proof of work (POW), technologie utilisée notamment sur le bitcoin, ethereum (même si cela devrait changer avec une mise à jour) bitcoin cash, litecoin, monero par exemple qui est visée.
Cette activité énergivore est garante d’une plus grande sécurité sur le réseau, mais l’institution étatique la classifie parmi les activités polluantes et de fait la considère, ainsi que des milliers d’autres industries, comme étant indésirable.
Si l’interdiction venait à être confirmée le 7 mai prochain, elle pourrait fragiliser temporairement les blockchains fonctionnant sur le principe du POW« .
Il n’y a pas là matière à se faire trop de souci, cependant, expliquait encore Florian – dans Opportunités Technos cette fois-ci. Créativité et capacités d’adaptation sont les maîtres mots des acteurs du secteur, après tout !
04:15 Pour terminer, une petite dose d’auto-congratulation : si vous faites partie des lecteurs de Ray Blanco, bravo ! Vous venez de dénouer une plus-value non-négligeable de 80% sur une très belle valeur, dans un secteur extrêmement porteur, grâce à sa recommandation dans NewTech Insider :
« Les entreprises technologiques dans lesquelles il faut investir sont celles qui permettent et qui participent aux vagues d’innovations les plus puissantes.
Ce facteur disruptif a transformé l’action Xilinx (XLNX – NASDAQ) en jackpot. Nous voilà à la tête d’une plus-value de plus de 80 %.
L’entreprise est pionnière dans le secteur des FPGA (Field Programmable Gate Arrays), des puces qui sont très utiles dans le domaine de l’intelligence artificielle et du cloud computing. Mais ce n’est pas tout, le marché commence à comprendre qu’il y a une opportunité pour Xilinx dans le secteur de la 5G aussi.
Les standards de la 5G ne sont pas encore gravés dans le marbre et il est ainsi difficile pour les acteurs des télécoms de choisir la puce qui conviendra le mieux à leurs infrastructures. La flexibilité des FPGA de Xilinx profitent de cette situation incertaine de changement.
Si les standards évoluent, ils pourront reprogrammer les puces de Xilinx. Ainsi, ce fabricant de semi-conducteurs a le vent en poupe. Prenons déjà une part de nos profits, nous verrons ensuite où l’action nous emmène ».
Comment ? Vous n’êtes pas encore abonné ? Bon, ces +80% vous ont échappé… mais d’autres gains sont à venir, sans le moindre doute. Pour en profiter, cliquez ici…
Excellente soirée, à demain !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes