« L’Amazon passait. Sur le bord de la route
Un centaure y pensait, des plus visiblement…
Lors, l’Amazone, triste et qu’assaille le doute :
Est-ce à moi qu’il en veut, ou bien à ma jument »
Tristan Bernard
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Nous sommes en plein milieu du cérémonial boursier de la « saison des résultats ».
Il se produit tous les trois mois, et voit les analystes, commentateurs et intervenants se réunissant pour déplorer ou au contraire applaudir les derniers chiffres des entreprises…
… Le tout assorti des formules consacrées du genre « décevant », « supérieur/inférieur aux attentes », « meilleur/pire que prévu », etc.
Cette grand’messe autour des « chiffres » me semble assez ironique, étant donné que l’industrie financière est désormais entièrement coupée de l’économie réelle, et que les chiffres en question n’ont plus vraiment de signification (ou en tout cas pas celle que leur attribuerait le bon sens).
Mais ma foi… tous les prétextes sont bons pour tenter de faire durer la hausse – et tant pis s’ils sont basés sur la manipulation des cours et une interprétation assez libre de la vérité.
00:30 Philippe Béchade faisait un point de mi-parcours dans La Bourse au Quotidien :
« Alors que plus de la moitié des entreprises constituant le S&P 500 ont désormais dévoilé leurs résultats du premier trimestre 2018, elles sont presque 80% (entre 77% et 78%) à avoir publié des bénéfices supérieurs au consensus des analystes.
Chaque semaine qui passe (depuis le 8 avril) témoigne que les attentes compilées par le cabinet FactSet étaient bien trop ‘conservatrices’ (pessimistes) puisque la contraction des profits constatée n’est que de -2,3%, loin des -3,9% encore redoutés une semaine auparavant.
Mais nous attirons votre attention sur la publication de marges ‘meilleures que prévues’, alors que les chiffre d’affaires sont bel et bien aussi médiocres qu’attendu.
Et nous devons avouer que cette embellie sur les marges est assez surprenante en pleine période de guerre des tarifs douaniers sino-américaine.
La seule chose qui ait véritablement accéléré au premier trimestre, ce sont les buybacks (rachats de titres), sinon, quelque chose nous échappe… mais nous ne sommes pas les seuls ! »
Les rachats d’actions sont désormais le principal facteur de hausse des actions, explique Bill Bonner dans La Chronique Agora.
C’est un virage extrêmement inquiétant, qui signale que les marchés marchent vraiment sur la tête ; les hausses de cours ne sont plus nourries par une croissance saine et réelle des entreprises sous-jacentes… mais uniquement par des manoeuvres financières, des espoirs aveugles… eh bien… des bouts de ficelle.
« Notre bonne vieille ‘rivière sans retour’, Amazon, par exemple, a gagné quelque 10 Mds$ l’an passé. Pas mal.
Ces revenus ne justifient de loin pas une capitalisation boursière qui frôle les 1 000 Mds$. Avec de tels chiffres, un acheteur devrait dériver au fil de l’eau pendant près d’un siècle pour récupérer son argent grâce aux revenus.
Même aux taux actuels, artificiellement bas, les banques offrent 3% d’intérêt sur les certificats de dépôt (CD). Il ne faut attendre que 33 ans pour récupérer son argent… sans le risque de posséder l’une des entreprises les plus fragiles du marché boursier. »
Vous pouvez lire la suite de cette analyse – assez cruciale dans les conditions actuelles – en cliquant ici.
En tant qu’investisseur, mieux vous comprendrez la situation… plus vous verrez clair parmi les écrans de fumée et les miroirs aux alouettes… et plus vous pourrez augmenter vos possibilités de gains, à la hausse comme à la baisse.
02:00 Mais revenons-en à Amazon. Etienne Henri examinait hier le cas de l’échec du géant de la distribution en Chine ; aujourd’hui, il en tire des conclusions qui s’appliquent à l’avenir d’Amazon partout dans le monde :
« Alors qu’Amazon supprime de plus en plus d’intermédiaires entre usines et consommateurs, son hégémonie occidentale n’est absolument pas remise en question.
Le retrait de Chine nous indique toutefois que les relais de croissance vont commencer à se faire rares… La dernière cartouche qu’il reste au plus sulfureux des GAFAM est l’Inde, pays dans lequel ses compétences logistiques pourraient avoir le même intérêt qu’en Occident. »
02:30 Et si l’Inde n’offrait pas les débouchés prévus, quid de la mirifique ascension d’Amazon ? Dans le deuxième épisode de son analyse, Etienne souligne qu’il est important de rester lucide sur les perspectives de l’entreprise :
« Pour les investisseurs, il est temps de prendre acte qu’Amazon ne sera peut-être plus une valeur de croissance pour longtemps. En Bourse, son action devra, tôt ou tard, être évaluée comme celle d’une utility. Lorsque ce jour viendra, les intervenants rechigneront à la payer près de 100 fois ses bénéfices annuels…
L’expérience de l’iPhone d’Apple nous le montre : même les plus puissantes des multinationales finissent par saturer leur marché. Lorsque cela se produit, gare aux secousses : l’action Apple (US0378331005 – AAPL) a perdu près de 40% de sa valeur lors de la dégringolade de la fin 2018. Le titre ne s’échangeait pourtant que 15 fois ses bénéfices annuels avant la purge.
Le spectacle devrait être passionnant lorsque les actionnaires d’Amazon (US0231351067 – AMZN) et son PER de 94 se feront la même réflexion… »
Et ce ne sera peut-être pas 100 ans qu’il faudra pour récupérer votre argent, mais bien 200… ou plus !
03:15 Heureusement, il reste des secteurs fermement enracinés dans l’économie réelle… et où restent de vraies opportunités, qui pourraient rapporter de jolis profits dans les années qui viennent.
Parmi eux, le pétrole pourrait être intéressant pour un investisseur en quête de rendement. Explications de Zach Scheidt dans Investissements Personnels, pour qui l’or noir est « l’investissement à ne pas manquer en 2019 » :
« Le géant de l’énergie Hess Corp (HES) a publié jeudi des résultats supérieurs aux attentes, avec un bénéfice par action de 9 centimes, alors que les analystes tablaient sur une perte de 2 centimes par action.
Chevron Corp (CVX) a également positivement surpris le marché vendredi matin en publiant un résultat par action de 1,4 $, soit quasiment 11% de plus que ce qu’avaient anticipé les analystes. Seule ombre au tableau, Exxon Mobil (XOM) a publié des résultats décevants, avec un résultat de 5 centimes par action alors que le consensus tablait sur 7 centimes.
Dans l’ensemble, il s’agit donc de publications encourageantes qui nous donnent une bonne indication de la façon dont l’ensemble du complexe énergétique devrait évoluer.
Il ne s’agit pas seulement des entreprises qui produisent du pétrole et du gaz naturel, mais également de toutes les entreprises parapétrolières qui fournissent les équipements de forage ainsi que les pipelines et gazoducs qui permettent d’acheminer le gaz et le pétrole depuis les puits où ils sont extraits.
Il s’agit également des raffineurs qui affichent d’excellentes perspectives en termes de marges bénéficiaires compte tenu du prix de vente actuel des carburants, ainsi que certaines sociétés spécialisées qui fournissent le sable et l’eau nécessaire au processus de fracking. »
04:00 Bon, me direz-vous, mais… avec toutes ces hausses et ces bons résultats… il est sans doute trop tard pour se positionner, non ? Détrompez-vous, poursuit Zach :
« Un grand nombre d’entreprises cotées du secteur affichent déjà d’excellentes performances en Bourse depuis le début de l’année.
Il se peut que vous ayez observé cette hausse en vous disant que vous commencerez à acheter la prochaine fois qu’une correction se produira.
[…] Les actions du secteur pétrolier ont déjà enregistré des gains depuis le plus bas du mois de décembre.Mais elles ont encore beaucoup de chemin à faire.
Gardez à l’esprit que ces entreprises n’ont pas nécessairement besoin que le cours du baril de pétrole continue de monter pour générer des profits. Une stabilité des prix au niveau actuel suffirait à permettre à des entreprises telles qu’Exxon et Chevron d’augmenter leur production et de générer de juteux bénéfices trimestriels.
Cela implique que les sociétés de pipeline transporteront davantage de pétrole vers les raffineurs et ces raffineurs pourront également augmenter leur production.
Ainsi l’ensemble des sociétés de la chaîne de valeur verra ses profits continuer d’augmenter au cours de cet été.
Alors, si vous êtes encore en train d’attendre en vous demandant à quel moment vous allez pouvoir vous positionner sur le secteur énergétique, s’il vous plaît, n’attendez plus un seul instant.
Les résultats des entreprises qui sont publiés actuellement devraient donner une nouvelle impulsion aux actions du secteur et prolonger la tendance haussière. Vous devez vous assurer que votre capital est investi sur cette période afin de profiter du mouvement. »
Les lecteurs de Zach ont d’ailleurs déjà en portefeuille des positions sur ce secteur : pour les rejoindre, c’est par ici !
05:00 C’est tout pour aujourd’hui… et pour demain : fête du Travail oblige, Les Marchés en 5 Minutes ne paraîtra pas. Rendez-vous jeudi, toutefois – et profitez bien de ce 1er mai, que je vous souhaite ensoleillé !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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