« Se réveiller, c’est se mettre à la recherche du monde ».
– Alain
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Après la bonne surprise d’hier, aurons-nous droit à une mauvaise prochainement ? Le CAC 40 semble donner quelques – légers, très légers – signes d’agitation…
Le temps est-il venu pour lui de sortir de sa léthargie ? Est-ce le réveil du dragon ?
« [Les volumes] ont un comportement quelque peu suspect depuis grosso modo deux semaines.
Pour rappel, le CAC40 a réussi à passer l’ancienne résistance des 5 500 pts (devenue support ‘S’), un niveau important à moyen et long terme, et le 12 avril dernier j’expliquais que si ladite résistance ‘devait être franchie, il faudra(it) qu’elle le soit avec un appui, une poussée des volumes’, afin de montrer qu’il existe bien un consensus validant cette avancé.
Or, cela n’a pas été le cas. Au contraire, la semaine dernière, on pouvait constater une décroissance de la poussée des volumes (la petite flèche orange), une configuration dont je disais qu’elle ne me plaisait pas du tout.
Cliquer sur l’image pour l’agrandir
Et voici qu’en cette fin de semaine, nous avons probablement une cassure du canal haussier en train de se confirmer avec une hausse des volumes, mais cette fois ci des volumes de vente (la petite pastille orange en partie basse de graphique) ».
01:30 Est-ce le signe qu’il faut tout vendre, passer dans le camp des baissiers, jouer le CAC 40 à découvert ? Là encore, Gilles recommande la modération :
« Il convient […] de rester méfiant car nous avons déjà assisté à une éphémère sortie du canal haussier (le 25 mars dernier, la petite flèche verte), le temps d’aller tester le support ‘S1’, pour ensuite rebondir de plus belle, et il se pourrait bien que l’histoire se répète.
La cassure probable du canal haussier datant d’hier, nous manquons bien sûr de recul, mais en cette fin de semaine les opérateurs devraient théoriquement s’activer pour ‘tenir’ le marché, surtout si le support des 5 500 points est approché. Auquel cas, la défense bull devrait alors sonner du clairon.
Le second élément qui milite pour une sortie de la tendance en ligne réside dans la formation d’une ligne de divergence baissière (les segments rouges) sur l’indicateur MACD. Celle-ci est pour le coup déjà validée et les prix n’y répondent que très peu, ce qui témoigne de l’existence persistante d’une force, d’une inertie haussière sous-jacente.
En résumé, je pense que la probabilité que le canal haussier ait vécu est maintenant importante. Aussi, je vous invite à bien surveiller les volumes cette fin de semaine et au début de la semaine prochaine. Ils permettront en effet de déterminer s’il y a effectivement désengagement (rotation baissière) ou non sur le marché ».
02:15 Gardons aussi en tête que la plupart des intervenants ne veulent pas revenir à la réalité ; ils s’arc-boutent sur la hausse, prêts à tout pour la défendre… y compris aux plus incroyables folies. Philippe Béchade examine ce phénomène dans la dernière alerte e-mail de Béchade Confidentiel :
« Quand le surnaturel submerge la raison, c’est la raison qui s’adapte, au lieu de persister dans le diagnostic du dysfonctionnement généralisé et d’une hallucination collective des acteurs du marché.
Je voudrais en terminer avec une illustration très emblématique de ce que je décrivais ci-dessus.
Le chef de la stratégie actions de Wells Fargo, Christopher Harvey, se montrait le plus sceptique sur le mouvement haussier du siècle qui se déroule implacablement depuis 20 semaines. Il affichait les objectifs les plus conservateurs sur le S&P500 avec une cible de 2 665 points (soit quatre fois le cours plancher du 9 mars 2009).
A 2 950 points, le S&P caracole désormais 10% au-delà de son objectif de prix d’ici fin 2019.
Au lieu d’estimer qu’il s’agit d’un dangereux excès qui devrait inquiéter la communauté financière, il fait son mea culpa et retourne intégralement sa veste, pariant sur un objectif de 3 088 points (+5% par rapport au cours d’ouverture du 30 avril) et devient ainsi le plus ambitieux et le plus bullish des grands strategists, seulement devancé par Binky Chadha de la Deutsche Bank, avec une cible de 3 250, située 10% au-dessus de l’estimation médiane, à 2 950 points.
Christopher Harvey valide le scénario d’une réduction des taux d’ici fin 2019, estimant que cette année ressemble de plus en plus à 1995 : entamée au plus bas, elle se solda par neuf mois de hausse consécutifs et après une pause à l’horizontal en octobre, Wall Street reprit son ascension en novembre et décembre pour terminer l’année sur un gain de 40%.
Et 1995 fut le prélude à l’envolée historique de 1996/1999, qui vit le S&P 500 pratiquement quadrupler de valeur en cinq ans, entre 450 et 1 550 points.
Or quadrupler, c’est exactement ce que vient faire Wall Street au cours de la dernière décennie.
Ce que Christopher Harvey suggère, c’est que le S&P 500 pourrait n’être qu’à mi-parcours et encore loin d’avoir épuisé son potentiel… et dans ce cas, ce n’est plus 3 080 qu’il faut viser, mais 3 290 ou 3 300.
A partir du moment où ce genre de construction mentale ne semble plus choquer personne, tout comme personne ne se soucie de l’effondrement graduel des volumes (et donc du risque de n’être en capacité de prendre qu’une infime partie des bénéfices), alors tous les opérateurs courent un grand danger« .
03:15 Passons maintenant à un autre secteur qui promet d’être intéressant. Si le pétrole devrait connaître une belle année 2019, selon Zach Scheidt, cela ne l’empêche pas de connaître de la volatilité à plus court terme… avec de très belles opportunités de trading à la clé.
Mathieu Lebrun nous en parle dans La Bourse au Quotidien :
« Observez la situation du Brent sur mon graphique hebdomadaire ci-dessous :
La semaine dernière, le baril a fait preuve d’une grande volatilité. Galvanisé par la décision des Etats-Unis de renforcer l’embargo à l’encontre du pétrole iranien, le Brent était allé chercher les 75 $ en première partie de semaine.
La suite des événements fut cependant plus nuancée, en raison d’une hausse surprise des stocks hebdomadaires de Brut outre-Atlantique, mais surtout des intentions affichées de Donald Trump ne pas laisser s’envoler les cours (dans la perspective de la fameuse driving season).
Pour faire simple, l’idée de voir l’Arabie Saoudite ‘faire tampon’ par rapport au pétrole iranien (par la voix du ministre saoudien de l’Energie, Khalid al-Falih, Ryad indiquait du reste en début de semaine que l’encadrement de l’offre pourrait être prolongé jusqu’à la fin de l’année) a lourdement fait rechuter les cours en direction des 70 $ vendredi dernier.
Graphiquement, et en ligne avec l’aspect technique de mes stratégies, cette baisse s’est traduite par l’apparition d’une belle mèche haute d’essoufflement (cf. le cercle noir sur le graphique). Depuis fin avril, une stabilisation est désormais à l’œuvre dans la zone des 72/73 $ (visible en rectangle bleu clair ci-dessus) et après les derniers signes de faiblesse apparus en fin de semaine dernière, il pourrait bien s’agir d’une opportunité intéressante pour se placer à la vente. Ceci dans l’optique d’un reflux plus marqué en sortie par le bas du biseau ascendant (visible en pointillés noirs) en place depuis la fin 2018« .
Mathieu en a profité pour sécuriser un gain de 10% en quatre heures seulement pour ses lecteurs de SMS Cash Alert – vous pouvez les rejoindre en cliquant ici. Nul doute que l’or noir proposera d’autres opportunités similaires à l’avenir.
04:15 Pour terminer, je vous propose de quoi lire ce week-end — afin de mieux comprendre ce qu’est devenue l’économie actuelle… pourquoi les marchés grimpent envers et contre tout… comment Uber & co. lèvent des milliards tout en perdant des sommes exorbitantes… et comment on fait d’un modeste stand vendant de la limonade une multinationale cotée en Bourse.
Petit extrait :
« ‘Le stand de limonade sera ‘rebrandé’ en tant que Refresh.net. Ensuite, on mettra sur pied une franchise, avec des boutiques dans toutes les villes du monde. »
Comme Starbucks, […] mais sans les coûts fixes des restaurants et du personnel.
Ensuite, une équipe d’experts préparera des comptes de résultat et des bilans pro forma jusqu’en 2025.
On obtiendra le financement – 200 millions environ, je pense – d’une banque d’investissement.
On installera des gosses partout, vendant de la limonade. La banque nous organisera ensuite un petit tour des plus gros investisseurs du pays.
Boston, New York, San Francisco… on ira dans tous les grands centres financiers’, continue-t-il.
‘Ah et n’oublie pas de porter un sweat à capuche ; tu seras la plus jeune licorne milliardaire du pays’.«
Qui est cette mystérieuse licorne et parviendra-t-elle à détrôner Mark, Jeff, Elon & co. ? Toutes les réponses sont ici…
… Bonne lecture et surtout, excellent week-end !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes