« Administration : mot femelle qui commence par admiration et finit comme frustration. »
Georges Elgozy
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 « En mai, vendez et partez », dit le célèbre dicton boursier. À en juger par les séances de ces derniers jours, les vétérans des marchés savaient de quoi ils parlaient… parce que tout est dans le rouge, à l’unanimité, à l’heure où je vous écris.
Il paraît que c’est une couleur facile à porter et qui va à tout le monde ; heureusement, parce qu’une bonne quantité d’indices montre qu’il va falloir s’y habituer dans les mois – voire les années – qui viennent.
00:30
Il suffit de regarder les dernières nouvelles provenant des États-Unis, telles que nous les livre Bill Bonner dans La Chronique Agora :
« Les marchés boursiers sont à la peine. La courbe des rendements – la différence entre les rendements obligataires de court et de long terme – s’est inversée… un signe classique de récession.
Aux États-Unis, les ventes au détail ont pris le chemin de la baisse. Idem pour la croissance du PIB. La production industrielle. Les heures travaillées. Les nouvelles embauches. Les ventes de biens durables. Les nouvelles commandes manufacturières (à part dans la défense). Les dépenses de construction. Tout baisse…
Une récession approche. Et notre drapeau d’Alerte au Krach est hissé sur son mât, où il claque dans le vent, patient, visible de tous.
Les signaux sont là. Ils sont sans ambiguïté. Mais nous ne connaissons pas l’avenir. Tout ce dont nous sommes certains, c’est que la quasi-totalité de ce qu’il se dit sur la présente économie est frauduleux, inexact ou trompeur.
Elle est « solide », disent les commentateurs médias. Elle « va très bien », dit la Fed. C’est « la meilleure économie que nous ayons eue », dit Donald Trump, et elle va aller en s’améliorant plus encore.
Rien de tout cela n’est vrai. Rien. »
Bill démontre cela point par point dans la suite de son article que vous pouvez lire ici. (Au passage, si vous vous demandez comment la France s’en tire de son côté… la réponse est ici.)
01:15 L’annonce d’une trêve dans la guerre commerciale Chine/États-Unis redonnerait sans doute un petit coup de pouce aux marchés, mais il faut bien reconnaître qu’on en est loin. Les leaders des deux partis campent sur leurs positions, leur ligne dure… et leurs cotes de popularité respectives.
La Chine a même eu recours à une forme de représailles plutôt originale, confiait Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :
« Pékin ne va pas interdire à une entreprise américaine d’exercer sur son territoire au motif de soupçons d’espionnage ; en revanche, en cas de manquements répétés, une mise sur une ‘liste noire’ se profile.
Le spécialiste de la messagerie FedEx vient justement de commettre des erreurs et des manquements à répétition : FedEx a – comme par hasard – mal acheminé deux colis contenant des produits Huawei, et deux autres livraisons erronées auraient été identifiées.
Imaginez-vous possible que FedEx ne commette aucune erreur sur des millions de colis livrés en Chine ou acheminés vers les États-Unis ?
Pour Pékin, la réponse est oui… et si FedEx ne délivre pas du 100%, alors l’entreprise sera déclarée ‘peu fiable‘… ce qui revient à la marquer au fer rouge aux yeux des utilisateurs.
La Chine va d’ailleurs dresser une liste des entreprises, mais également de personnalités, ‘peu fiables’ ou susceptibles de nuire aux intérêts de l’État ou du peuple chinois. »
Tout de même, ils sont forts, ces Chinois : foin des déclarations fracassantes, des sanctions et des tweets explosifs, passons directement à la vengeance par chicaneries administratives !
De quoi faire frissonner d’épouvante toute personne ayant croisé un formulaire Cerfa au cours de son existence (ce qui n’est sans doute pas le cas de Trump, à bien y réfléchir : ceci explique peut-être le cela de sa stratégie offensive…).
02:00 Et Philippe de nous conter ce qui attend sans doute les entreprises américaines commerçant avec l’Empire du Milieu :
« Personnellement, si j’étais installé en Chine, je n’aimerais pas figurer [sur cette liste noire]… à moins d’être rompu aux interrogatoires de routine, aux enquêtes sur ‘mes pratiques commerciales et mes relations de travail’, aux ‘réactualisations de mon dossier faisant soudain apparaître de nombreuses anomalies administratives’.
Sans un oublier un budget conséquent pour régler les nombreuses amendes encourues pour des ‘fautes’ que j’ignorais avoir commises, en vertu de règlements spécieux dont j’ignorais l’existence… »
L’administration, un piège difficile à battre !
02:45 Mais allons, plutôt que de nous concentrer sur ce qui pourrait tourner mal, voyons ce qui pourrait vous permettre de profiter d’une crise éventuelle, au lieu d’en être la victime.
Au premier rang des solutions d’investissement de ce genre, on trouve bien entendu l’or. Les cryptomonnaies occupent la deuxième place du palmarès pour pas mal de nos spécialistes… et la nouvelle ci-dessous, qui nous vient de Jim Rickards dans Alerte Guerre des Devises, permet de réconcilier les deux :
« [J’ai] donc été interloqué par ce gros titre : ‘La Banque de Russie pourrait envisager une cryptomonnaie adossée à l’or’.
L’idée en elle-même n’est pas nouvelle. La première fois que j’ai évoqué que la Russie pourrait acheter de l’or en ayant à l’esprit une nouvelle monnaie adossée à l’or, c’était dans le cadre d’une simulation de guerre financière à laquelle je participais, en 2009, dans un laboratoire top-secret du Pentagone.
Jim Rickards à la mine d’or de Homestake, à Lead (South Dakota).
[…] Bien entendu, cette information s’accompagne de multiples mises en garde concernant la nécessité de rester fidèle aux monnaies fortes. À ce stade, ce projet lié à l’or se limite à l’examen d’une proposition. Ce n’est pas un plan.
Pour autant, c’est une étape importante, s’inscrivant dans une démarche visant à échapper à l’hégémonie du dollar en tant que principale monnaie de réserve mondiale, et à s’orienter vers un autre système intégrant l’or.
En soi, cette information ne justifie pas de surcharger votre compartiment or. En fait, le cours de l’or au comptant (spot) a à peine bougé, à cette nouvelle.
Les cours de l’or ont beaucoup plus de chances d’être affectés par la vigueur ou la faiblesse du dollar américain, les taux d’intérêt réels, les perspectives d’inflation et les tensions géopolitiques. »
03:45 Cependant, continue Jim, il ne faut pas pour autant penser qu’il ne s’agit là que d’une anecdote. Les répercussions d’une telle nouveauté pourraient être profondes :
« […] Cette information est très significative à un autre égard. Elle signale que la demande en faveur de l’or physique émanant des principales banques centrales ne va pas disparaître.
Qu’une nouvelle cryptomonnaie adossée à l’or apparaisse l’an prochain ou dans cinq ans ne change rien au fait qu’il faut de l’or pour qu’une cryptomonnaie y soit adossée. Ni la Russie ni la Chine ne possèdent tout l’or nécessaire pour y parvenir, pour l’instant. Par conséquent, la demande en faveur de l’or va demeurer forte, même si l’offre stagne.
Et cela produit un trade asymétrique : l’or a de bonnes chances d’augmenter mais peu de véritables chances de baisser. Ce sont les meilleurs types de marché, pour le trading et l’investissement. »
Pour profiter de cette tendance, je vous recommande de suivre les conseils de Jim, expert reconnu en matière d’investissement aurifère : ils sont disponibles ici.
04:30 Enfin, terminons sur une vraie bonne nouvelle : pour vous enrichir, inutile de travailler plus dur… bien au contraire !
Robert Kiyosaki nous explique ce paradoxe dans Investissements Personnels :
« La plupart des personnes les plus prospères que je connaisse savent toujours comment faire pour travailler moins et plus intelligemment, et non travailler plus et plus dur. Si vous optez pour cette dernière méthode, en réalité, vous n’êtes pas libre. Vous êtes l’esclave de votre entreprise et cela ressemble à la situation dans laquelle se trouve un employé très bien payé.
En fait, d’après mon expérience, ceux qui se sentent obligés de travailler 80 heures par semaine, voire davantage, sont des entrepreneurs qui ont trop investi en capital-risque ou qui ont trop investi tout court. Le temps s’écoule inexorablement et ils ne sont pas vraiment propriétaires de leur entreprise contrairement à leurs partenaires d’investissement. Ces derniers sont donc très exigeants.
Dans la recherche d’un état d’esprit qui vous définit, votre engagement au travail et le nombre d’heures que vous y consacrez chaque semaine ne sont pas les seules façons de trouver votre valeur.
Les personnes les plus prospères que je connaisse, et par ‘prospères’ j’entends sur le plan financier, physique et spirituel, sont celles qui trouvent leur valeur dans le nombre d’actifs qu’elles sont en mesure de produire ou dans lesquels elles investissent pour libérer leur temps.
Réfléchissez de cette façon : si vous faites les choses correctement, votre entreprise ou vos placements ne devraient-ils pas vous rapporter de l’argent chaque mois même si vous ne travaillez pas ? Si vous devez travailler autant ou plus qu’un employé pour gagner de l’argent, alors quelle est la différence ? Vous ne possédez pas une entreprise, c’est vous qui lui appartenez. »
Faire travailler votre argent à votre place… et employer votre temps à des choses réellement productives et créatrices de richesse : voilà le secret de la prospérité !
Excellente soirée, à demain…
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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