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Les marchés ont terminé le mois d’août en fanfare.
Le CAC 40 est revenu sur les 5500 points après une incursion sur les 5170 points le 15 août.
Le DAX 30 allemand est revenu sur les 11994 points après un plus bas le 15 août à 11266 points.
Le DOW JONES quant à lui est revenu sur les 26500 points après avoir touché les 25339 points le 15 août.
Le NASDAQ 100 après un plus bas du 05 août à 7356 points est revenu sur les 7747 points.
Le SP 500 passe d’un plus bas le 05 août à 2822 points à 2940 points le 30 août.
Le NIKKEI japonais quant à lui a touché un plus bas le 06 août à 20110 points et est remonté à 20748 points le 30 août.
Que s’est-il donc passé ?
Depuis leurs plus hauts historiques de juillet les indices américains ont corrigé comme nous l’avions anticipé entrainant dans leur sillage les autres indices mondiaux.
Toutefois cette baisse est restée modérée pour l’ensemble des indices, environ 10 % et depuis leur remontée a globalement regagné la moitié du terrain perdu.
J’ai eu à maintes reprises sur mes lettres hebdomadaires du mois d’août l’occasion d’évoquer les raisons plus ou moins « fondamentales » qui on fait danser les indices cet été :
Guerre commerciale entre les Etats Unis et la Chine mais également avec l’Europe, craintes de récession, politique accommodante des banques centrales, mais pas assez aux yeux de l’exécutif américain.
Dollar trop fort. Reproches et pression constante à l’encontre de la FED tenue pour responsable de la situation par Mr Donald TRUMP.
Ce dernier utilisant des tweets rageurs pour régler ses comptes avec les uns et les autres sans la moindre diplomatie.
Soufflant le chaud et le froid et provoquant une réaction immédiate des marchés dans le sens de ses humeurs.
La dernière semaine d’août a bénéficié d’une chute de la tension entre Chinois et Américains mais également d’une déclaration de Mme Christine LAGARDE nommée à la tête de la BCE en remplacement de Mr Mario DRAGHI qui bien que non encore en fonction a clairement affirmé être favorable à une poursuite de la baisse des taux.
Cela a suffi à redonner de la vigueur aux marchés et notamment au CAC 40 qui n’attendait que ça.
Ce qui m’amène à m’interroger une fois de plus sur la place des fondamentaux en économie quand la promesse d’un soutien artificiel suffit à redonner de l’optimisme et de l’appétit alors qu’il n’y a pas lieu d’en faire preuve.
Puissant rebond en cours :
Le rebond qui est en cours et qui a pris sa source durant la dernière semaine d’août sur l’ensemble des grandes places boursières mondiales ne change en rien l’interprétation que l’on peut faire de l’ensemble des marchés.
Sur le CAC 40, même si la tendance de long terme apparait haussière, il n’en est pas moins vrai que sur du court moyen terme les incertitudes demeurent.
D’un point de vue graphique la résistance des 5630/5670 points constitue le plafond de verre dont le CAC devra impérativement s’affranchir s’il veut prétendre poursuivre sa chevauchée fantastique.
N’oubliez pas que les acheteurs de juillet sur la zone des 5600 points qui ont subi la baisse de la première quinzaine d’août dans la douleur, n’attendent qu’une chose : que le marché leur « rende leur argent ».
Ils seront donc très nombreux « à vouloir récupérer leur argent » c’est-à-dire à passer vendeurs sur ces niveaux à l’approche des 5600 points et à renforcer de facto la résistance.
A moins que des évènements macroéconomiques ou des décisions majeures ne viennent « doper » le marché par le biais d’investisseurs rassurés et confiants en l’avenir.
Il faudra donc scruter très attentivement :
La façon dont le nouveau 1er ministre britannique Mr Boris JOHNSON va gérer la réalisation du Brexit avec ou sans accord. A noter que l’incertitude politique a tout dernièrement fait chuter le cours de la Livre Sterling en dessous de 1,20 USD.
L’avancée des négociations entre les Etats Unis et la Chine, les Etats Unis et l’Europe dans le cadre de la Guerre commerciale déclenchée par Mr Donald TRUMP et dont les enjeux économiques sont majeurs.
L’annonce officielle d’un accord « raisonnable » pour l’ensemble des parties constituerait un énorme soulagement pour les investisseurs et fournirait aux marchés le carburant nécessaire pour de nouvelles envolées vers les sommets. Jusqu’à l’excès sans doute. Car l’euphorie engendre l’excès.
A contrario, l’absence d’accord raisonnable et la mise en place de mesures excessives de taxations douanières perçues comme disproportionnées ou injustes créeraient une crise économique majeure et mondiale.
Dans ce contexte les risques d’entrée en récession des grandes puissances auxquels pour l’instant personne ne veut croire apparaitraient à ce moment-là comme inévitables.
La réaction des marchés pourrait être violente et la dégringolade brutale et excessive là aussi dans une spirale baissière infernale.
On peut supposer que dans un tel scénario les banques centrales viendraient au secours des marchés comme elles ont si souvent annoncé qu’elles le feraient. (Réunion de la BCE le 12/09 et de la FED 17 et 18/09).
Mais serait-ce suffisant dans un marché déprimé et au fil des jours de plus en plus en proie à la panique.
Il faudrait être devin pour anticiper d’ores et déjà l’histoire. Mais tous les scénarios sont possibles et c’est bien ce qui en l’état actuel des choses, rend si inconfortables les prises de décisions en matière d’investissement.
Reflet de cette incertitude, l’Or qui a remporté l’adhésion de bon nombre d’investisseurs (dont nous) ces dernières semaines avec un point haut récent le 26 août dernier à 1555 USD l’Once a fait l’objet de quelques prises de bénéfice ces derniers jours en même temps que les indices reprenaient quelques couleurs.
Mais le moindre signe de faiblesse du marché raviverait aussitôt les ardeurs acheteuses des investisseurs à l’égard du métal jaune.
Il permet donc de se « couvrir » c’est-à-dire de se protéger, de protéger son portefeuille en compensant par du gain tout ou partie d’un portefeuille en moins-values latentes.
La psychologie humaine étant ce qu’elle est vous comprendrez aisément que les mouvements de baisse sur les marchés sont en général beaucoup plus violents que les mouvements de hausse.
Et pour cause, n’oublions pas que la panique liée à la peur viscérale de tout perdre est beaucoup plus contagieuse que l’euphorie acheteuse en cas de bonne nouvelle.
La force de l’Or vient de ce que lorsque la plupart des actifs financiers se mettent à baisser chacun à sa mesure, la grande majorité des investisseurs se tournent vers un seul et même métal précieux. Précieux car rassurant et convoité par tous.
Attention toutefois, en cas de réelle amélioration de la configuration des marchés pour des raisons fondamentales avérées, période de croissance économique, relance de la consommation, baisse marquée du chômage etc… le cours de l’Or amorcerait une décrue rapide et conséquente.
Car ne l’oublions pas, si l’Or est une valeur refuge dans les périodes d’incertitudes ou de fortes tensions macroéconomiques ou géopolitiques, il n’est pas pour autant une valeur de rendement.
De ce fait il serait très vite délaissé et remplacé par des actifs plus rémunérateurs en cas d’embellie des marchés.
Le point sur le portefeuille :
Lors de la Newsletter de Juillet 2019 nous vous formulions quelques recommandations d’achat d’actifs avec toute la prudence liée au contexte du moment :
La 1ère recommandation concernait l’Or et plus précisément l’Once d’Or (XAU/USD) Ounce Gold à hauteur de 20 % du portefeuille pour un portefeuille dont le Capital est inférieur ou supérieur ou égal à 2000 EUR.
L’Once d’Or cotait à ce moment-là 1390 USD. Aujourd’hui son cours se situe autour des 1515 USD après avoir atteint les 1557 USD le 4 septembre soit un plus haut depuis avril 2013.
Malgré cette belle progression parfaitement justifiée pour des raisons que j’ai eu l’occasion d’exprimer précédemment nous allons le surveiller de près car d’un point de vue graphique il vient de buter sur une petite zone de résistance et il fait en ce moment l’objet de prises de bénéfices, certes tout à fait légitimes.
L’évolution de la conjoncture ces prochains jours nous dira si nous aurons intérêt éventuellement à nous alléger ou au contraire à renforcer notre position.
La 2ème recommandation concernait l’action Coface (COFA) à hauteur de 15 % du portefeuille pour un portefeuille dont le Capital est supérieur ou égal à 2000 EUR.
Coface cotait à ce moment-là 9,50 EUR. Nous vous avons incité à la vendre alors qu’elle cotait 10,62 EUR (voir Newsletter d’août).
En effet après une envolée fulgurante qui a porté le cours à 11,51 EUR elle subissait de violentes prises de bénéfices au moment de la petite spirale baissière des marchés durant la 1ère quinzaine d’août. Nous avons ainsi assuré une plus-value de 11,78 %.
La 3ème recommandation concernait l’action Alstom (ALO) à hauteur de 15 % du portefeuille pour un portefeuille dont le Capital est supérieur ou égal à 2000 EUR et à hauteur de 30 % du portefeuille pour un portefeuille dont le Capital est inférieur à 2000 EUR.
Alstom cotait à ce moment-là 36 EUR et offrait un dividende exceptionnel de 5,50 EUR/ action. Le cours de l’action cote actuellement environ 39,50 EUR.
La 4ème recommandation concernait l’action Engie (ENGI) à hauteur de 15 % du portefeuille pour un portefeuille dont le Capital est supérieur ou égal à 2000 EUR et à hauteur de 30 % du portefeuille pour un portefeuille inférieur à 2000 EUR.
Engie cotait à ce moment-là 13,74 EUR. Après un plus haut de plus de 4 ans à 14,39 EUR le 30 juillet dernier elle cote actuellement 13,65 EUR.
La 5ème recommandation concernait l’action Devoteam (DVT) à hauteur de 15 % du portefeuille pour un portefeuille dont le Capital est supérieur ou égal à 2000 EUR.
L’action cotait à ce moment-là 105 EUR. Après être montée rapidement à 113,20 EUR le 29 juillet une rapide décrue est apparue inversant une tendance qui devenait dès lors baissière.
Dans la newsletter d’août nous vous invitions à la vendre à 101,50 EUR soit en moins-value de 3,33 %. Sage décision si l’on en juge par la dégringolade qui s’en est suivie et qui a entraîné le titre à son récent plus bas le 4 septembre à 73,30 EUR.
La 6ème recommandation concernait l’action américaine Energy Partners (NGL) à hauteur de 20 % du portefeuille pour un portefeuille dont le Capital est inférieur ou supérieur ou égal à 2000 EUR.
L’action cotait à ce moment-là 15,19 USD. Soumise aux variations du prix du baril de pétrole l’action est descendue en même temps que l’or noir et cote actuellement 13 USD environ.
A noter toutefois un versement de dividende annuel de l’ordre de 10 % en moyenne. Une remontée du cours du pétrole WTI entraînerait dans la foulée un rebond de la valeur.
Une valeur dite « défensive » :
Plus récemment à l’occasion de la lettre hebdo N°3
Je préconisais une nouvelle recommandation d’achat (n°7).
Elle concernait l’action Rémy Cointreau (RCO) à hauteur de 10 % du portefeuille sans condition de Capital.
Rémy Cointreau cotait à ce moment-là 131 EUR sur une tendance haussière de long terme.
Après un pic le 04 septembre dernier à 142,90 EUR la valeur retrace quelque peu et cote actuellement autour des 138 EUR sans autre inquiétude à avoir.
Nous avons affaire ici à une valeur dite défensive : c’est-à-dire décorrélée de la situation économique globale. Ce qui représente une qualité non négligeable dans des marchés incertains.
Pour rappel un dividende de 2,65 EUR par action sera versé aux actionnaires. Le détachement de coupon est prévu pour le 12/09 et le paiement à partir du 16/09.
Les perspectives pour ce mois de septembre :
Pour faire usage d’une métaphore dont je suis friand, je vous dirai que le CAC40, mais c’est aussi le cas du DAX allemand ou du DOW JONES ou du Nasdaq et autre SP 500 américains, se trouve actuellement dans la situation d’une cocotte-minute prête à exploser. Je veux dire exploser vers le haut en faisant sauter le couvercle.
Mais vous me direz, et vous auriez raison, que les cocottes-minute ont toujours l’air de vouloir exploser sauf qu’elles n’explosent quasiment jamais. Et pour cause le fameux couvercle est fait pour résister à de très fortes pressions. Mais sait-on jamais ?
Trêve de métaphores si j’ose dire : l’analyse technique et graphique des marchés financiers permet de « décoder » le comportement des investisseurs influencés par le flot continu de nouvelles, de suppositions et autres « Tweets présidentiels », et d’extrapoler à partir de cette « matière première » des scénarios à plus ou moins forte probabilité de réalisation.
Je vous fais grâce d’un cours sur le sujet bien que ce soit ma spécialité comme vous le savez car ça n’est pas ici le lieu.
Toutefois pour celles ou ceux d’entre vous que cela intéresse je vous invite à regarder en replay ma dernière analyse du CAC40 dans la chronique « Chrono Cac » de la chaîne TV Finance de vendredi dernier 06 septembre.
En synthèse vous comprendrez que le CAC40 se situe à nouveau sous sa grosse résistance des 5630/5670 points. Que ce « couvercle » est particulièrement solide mais pas indestructible.
Il ne s’agit pas ici de faire de pronostics mais d’attendre que le marché prenne une direction suffisamment claire et franche pour qu’elle en paraisse fiable ce qui permettra des prises de décisions à fortes probabilités de succès.
S’il le « couvercle » se fissure la résistance immédiate se situera sur les 5712 points avant d’éventuelles envolées plus marquées.
Cela induirait des opportunités d’achat sur des actions libérant des potentiels de hausse appréciables.
Dans ce cas le cours de l’Or sous toutes ses formes refluerait très nettement au point de nous faire envisager d’alléger la position.
Si au contraire le « couvercle » résiste une fois de plus, nous pourrions assister à un retour sur les 5160 points induisant le fait que bon nombre d’actions d’entreprises se déprécieraient et nous serions amenés à prendre des mesures visant à en atténuer les effets négatifs sur notre portefeuille le cas échéant.
Point positif dans l’hypothèse de ce scénario, l’Or quant à lui reprendrait sa hausse de plus belle et nous pourrions être amenés à renforcer la position que nous détenons.
Trêve de spéculation : les acteurs principaux des marchés, en ce mois de septembre, seront une fois de plus des « Présidents ». Ceux des Etats Unis, de la Chine, de la Grande Bretagne (1er Ministre) et ceux de la FED et de la BCE.
Affaire à suivre…
Très cordialement,
Antoine QUESADA.