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e-SJP #11 – Interrogations, contestations, manipulations et réalité

Par 11 septembre 2019Alertes

Madame, Monsieur, bien le bonjour !

Un calme relatif règne sur les marchés financiers depuis quelques jours. C’est l’occasion de faire quelques petits rappels toujours utiles…

La situation est actuellement particulièrement délicate pour les épargnants qui veulent valoriser leur capital financier…

En effet, les décisions d’investissement doivent (ou devraient) toujours se baser sur l’analyse de données qui devraient donner une image fidèle de la réalité.

Or ces données, objectives et concordantes, conduisent à confirmer que la zone euro est proche d’un éclatement… qui ne se produit pourtant pas !

L’euro-système à la peine

Les personnes qui prennent les décisions pour le compte de l’euro-système, c’est-à-dire les membres du Conseil des gouverneurs (les membres du Directoire de la BCE et les gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) avaient décidé fin 2018 de mettre fin à partir du début de l’année 2019 à la politique monétaire qu’ils avaient instituée précédemment pour résoudre les problèmes de la zone euro, à savoir le QE (pour Quantitative Easing) en considérant qu’elle avait atteint ses objectifs.

Cependant, après avoir constaté qu’elle ne donnait pas finalement les résultats positifs espérés, ils ont décidé récemment de revenir sur ces décisions pour relancer une politique monétaire… identique à la précédente !

Il est difficile de comprendre la logique de ces décisions contradictoires.

En fait, les dirigeants de l’euro-système refusent d’admettre qu’il est vicié à sa base et, qu’en conséquence, il n’est pas viable à terme.

Pour rappel, une monnaie est nécessairement celle d’une nation et non d’un groupe de nations indépendantes et souveraines. Dès lors, cette monnaie unique n’est pas pérenne.

Des banques en roue libre

Pour aggraver la situation, les banques de la zone euro ne respectent plus, pour la plupart, les règles prudentielles d’endettement depuis le début des années 2000 mais leurs dirigeants ont réussi jusqu’à présent à les faire survivre miraculeusement.

Dans ces conditions, plus que jamais, tout épargnant doit prendre en considération d’abord les données des marchés pertinents (en particuliers l’évolution de la structure des taux) et les fondamentaux (c’est-à-dire les analyses économiques de base, dites théoriques) ainsi que les réactions de certains intervenants majeurs (comme celles des dirigeants de la BCE et des grandes banques) pour prendre toute décision d’investissement.

Ces décisions, pour être gagnantes, doivent s’adapter très rapidement à l’évolution des marchés et aux déclarations des dirigeants économiques, financiers et politiques car il faut alors privilégier soit les investissements en actions (à l’achat quand la situation de la zone euro donne l’impression de survivre) soit, au contraire, les investissements en obligations des Etats-Unis (ou à découvert sur des actions) quand la situation est défavorable à la survie de la zone euro.

Ces produits financiers sont très réactifs, à la hausse et à la baisse, très rapidement.

Ils peuvent générer des profits très importants (comme je l’ai écrit au sujet de Natixis par exemple) ou des pertes elles aussi très importantes.

Il en est presque de même pour ce qui concerne les Etats-Unis avec cependant de grandes différences…

Les Etats-Unis exposés à un €-crash

En effet, tous les fondamentaux y sont bons. L’argent y est redevenu sain à partir du moment (2009) où les banques ont respecté les règles prudentielles d’endettement mais l’Amérique risque de subir le contre-coup de l’exacerbation de l’€-crise.

Donald Trump donne l’impression d’hésiter à donner le coup de grâce qui précipitera la crise dans la vieille Europe continentale car il risquerait alors de ne pas être réélu (à cause d’une récession aux Etats-Unis induite par l’€-crise).

Dans ces conditions, les cours des actions (américaines et européennes) peuvent continuer à progresser logiquement ou, au contraire, un flash crash peut se produire à tout moment comme au début du mois de mai 2010 (les cours des actions peuvent alors plonger de 30 à 40 % en un quart d’heure) ou encore il peut se développer un €-crash proche de celui qui s’est produit après la faillite de la banque Lehman Brothers.

De toutes façons, il ne faut pas oublier que des taux négatifs, ça n’existe pas, dans un monde normal et nous ne sommes plus dans un monde normalement constitué.

L’avenir est par définition incertain, mais une bonne culture monétariste alimente la spéculation gagnante

JEAN-PIERRE CHEVALLIER

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