« La liberté, c’est l’indépendance de la pensée. »
– Epictète
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Eh bien, contre toute attente, l’astrologie avait raison ! Le néfaste alignement de planètes cité dans l’édition d’hier a fait son oeuvre bien plus rapidement que prévu… et les marchés ont connu hier une journée noire.
00:15 Aujourd’hui règne une petite accalmie… mais, comme l’explique Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien, les perspectives ne sont guère encourageantes – les dernières statistiques n’apportant rien de positif à se mettre sous la dent :
« En premier lieu, l’indice ISM manufacturier est ressorti à 47,8 points en septembre, son plus mauvais score depuis dix ans, après 49,1 points en août et alors que les économistes tablaient au contraire sur une hausse à 50,3 points.
Le rapport mensuel d’ADP sur l’emploi privé a en quelque sorte achevé de couper les jambes des investisseurs, faisant état de 135 000 créations de postes le mois dernier, un chiffre grosso modo conforme aux anticipations et dont ils ne se sont pas formalisés. Non, ce qui leur a vraiment déplu, c’est la forte révision à la baisse du chiffre d’août à 157 000, alors que le cabinet de ressources humaines avait originellement annoncé 195 000 nouveaux emplois privés. »
Manufacture et emploi en berne, cela ne promet rien de bon pour l’avenir de l’économie – mais à ce stade, vous vous posez peut-être la même question que Philippe (et moi)…
01:00 … Finalement, pourquoi cette chute ? Les marchés en ont vu d’autres – et de pires – ces derniers mois, et cela n’avait pas franchement ébranlé leur conviction haussière…
Philippe reprend :
« Gardons en mémoire les nombreuses occasions précédentes durant lesquelles des séries de chiffres totalement à rebours du consensus – et donc de nature à plonger les marchés dans la déprime – ont débouché en quelques heures sur une vague d’euphorie qui ont pris tous les vendeurs à contrepied.
Reste qu’il n’en fallait pas davantage pour raviver les spéculations sur de nouvelles mesures de soutien monétaire de la part des banques centrales… Et qui pourrait douter en ce 3 octobre que la Fed cessera de tergiverser lors de sa prochaine réunion et poursuivra son cycle de détente de taux ?
Jusqu’au 30 septembre, la Réserve fédérale pouvait prétendre que ses deux premières baisses de taux estivales étaient préventives et qu’il n’y avait aucun ‘agenda’ prédéterminé en la matière.
L’économie américaine montrait alors des signes de résilience, notamment dans le secteur immobilier et de la consommation des ménages, mais voilà que surgissent (par-delà l’activisme des banques centrales) des craintes de ralentissement économique absolument déprimantes pour les consommateurs. Lesquels prendraient alors conscience que le marché de l’emploi se contracte depuis plusieurs mois et que les banques se montrent plus frileuses et pointilleuses sur la qualité des emprunteurs (il y a tellement de surendettement et de subprimedans les prêts à la consommation)… »
La suite de l’analyse est par ici, approfondissant les raisons de la baisse d’hier – et les suites potentielles sur les marchés.
01:45 Reste qu’une fois de plus, tout va dépendre des banques centrales, Fed en tête : l’avenir de l’économie… celui des marchés… et la réélection de Donald Trump, bien malmené en ce moment.
Jim Rickards rappelle dans la dernière alerte d’Intelligence Stratégique que cet état de fait n’a rien de nouveau – et met fin à un mythe persistant :
« Pour la Réserve fédérale, rien n’est plus précieux que son indépendance.
Il arrive fréquemment que la Fed soit désorientée, face à la situation économique. Elle s’appuie sur des modèles qui sont clairement défaillants et ne correspondent pas à la réalité. Traditionnellement, elle a ‘un métro de retard’ : elle relève les taux après le décollage de l’inflation et les abaisse lorsque l’économie est déjà entrée en récession.
Malgré ces ‘bourdes’, et bien d’autres, la Fed sait qu’elle prend des décisions libres de toute interférence politique. Mais cette indépendance est bien plus limitée qu’il n’y paraît.
A la fin des années 1940 et au début des années 1950, la Fed a suivi les instructions de la Maison Blanche et du Trésor, en maintenant des taux bas afin d’aider à financer l’effort de guerre pendant la Deuxième guerre mondiale et la guerre de Corée.
Au début des années 1970, la Fed a aidé le président Nixon en maintenant des taux bas afin de favoriser sa réélection en 1972 (cela a provoqué de l’inflation au milieu des années 1970, et pratiquement une hyperinflation à la fin des années 1970).
Pourtant, malgré ces exemples (parmi tant d’autres) de politisation de la Fed, tous les présidents de l’institution clament sans cesse leur indépendance pour maintenir les politiciens à distance.
Mais la Fed n’est pas indépendante de l’économie. Elle doit réagir aux expansions et contractions économiques, et ajuster sa politique pour mener à bien son double mandat : préserver la stabilité des prix et un faible taux de chômage. »
02:30 L’économie, à son tour, est étroitement liée au sort des dirigeants politiques du pays. Jim poursuit ses explications :
« Mais que se passe-t-il lorsque la politique de la Fed, tout en se basant sur la situation économique, donne l’impression de favoriser un parti politique plus que l’autre ?
C’est précisément le dilemme que décrit cet article.
Carmen Reinhart et Vincent Reinhart, éminents économistes, remarquent qu’il se pourrait que la Fed soit obligée d’abaisser les taux et d’augmenter la masse monétaire pour combattre un ralentissement économique et éviter une récession aux Etats-Unis. Or ces mêmes politiques devraient doper le cours des actions et énormément favoriser les chances de réélection de Trump.
La Fed fait de son mieux pour soutenir l’économie américaine tout en conservant son indépendance. Mais ses politiques constituent un net avantage pour la campagne électorale de Donald Trump.
Cela montre bien que ‘l’indépendance’ est relative, et que la politique et l’argent sont profondément liés, que les banques centrales le veuillent ou non. »
Un facteur à prendre en compte lorsque vous analysez les déclarations des banquiers centraux, qu’ils soient américains… ou européens.
J’en profite pour vous signaler que le prochain numéro d’Intelligence Stratégique sera entièrement consacré à la procédure de destitution visant Donald Trump actuellement : Jim y analyse les enjeux – visibles et cachés –, les difficultés… et les opportunités, avec des recommandations pour vous positionner en conséquence. Ne le manquez pas ! Pour vous inscrire, c’est par ici.
03:15 Pour en revenir aux banques centrales, Bruno Bertez explique pour sa part dans La Chronique Agora que leur rôle est encore plus subtil – et pernicieux – qu’on pourrait le penser. Non contentes de jouer sur les taux et la création monétaire… elles viennent manipuler jusqu’à la valeur des actifs, pourtant censés être vraiment indépendants :
« Les banques centrales administrent les taux et ont trouvé le moyen – alors qu’elles ne maîtrisent que les taux courts – de prendre le contrôle des taux longs par la création monétaire, les rachats de titres à long terme, les guidances, les promesses, etc.
La règlementation aussi joue un rôle.
Grâce à la baisse des taux, le fardeau des dettes ne s’alourdit pas. On a trouvé le moyen de ralentir la progression du coût des dettes, de repousser les limites de la solvabilité.
En bonne logique, plus un gouvernement s’endette et plus sa solvabilité se réduit ; il a de moins en moins de facilités et donc de chances de pouvoir honorer ses dettes.
En clair, ses dettes doivent se déprécier. En clair, elles doivent valoir de moins en moins cher. En clair, les prêteurs doivent être de plus en plus réticents et, à la fin, refuser de prêter aux gouvernements.
Mais les universitaires ont trouvé une astuce ; elle est purement mathématique. Pour éviter que la valeur des dettes des gouvernements ne baisse sans arrêt et qu’à la fin plus personne n’en veuille, nos illusionnistes ont trouvé l’astuce qui consiste à chaque fois à baisser les taux d’intérêt.
Quand on baisse les taux d’intérêts, les actifs financiers qui rapportent à l’ancien taux, plus élevé, sont recherchés, donc ils se revalorisent !
Au lieu de valoir moins, ils valent plus. Les clients des marchés financiers viennent les acheter sur le marché secondaire, sur le marché d’occasion, parce qu’ils rapportent plus que les nouveaux.
Et le tour est joué, un tour purement mathématique qui réside dans le fait que si vous baissez les taux, eh bien, les actifs anciens se revalorisent automatiquement… même si, en réalité, du point de vue fondamental, ils perdent de leur valeur. Leur prix ne reflète pas leur valeur, il s’en écarte de plus en plus. »
Il est urgent de remettre les choses à leur place, affirme Bruno dans son article – lisible ici –, car on marche assez littéralement sur la tête. De votre côté, vous pouvez prendre quelques précautions pour votre propre épargne, parce que le rééquilibrage banques centrales/économie réelle risque d’être douloureux : plus d’explications par ici.
04:00 Dans ce même esprit, Robert Kiyosaki vous encourage à voir au-delà des apparences, et à déterminer d’où viennent les vrais profits… qui ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être. Voici ce qu’il explique dans Investissements Personnels :
« Argent et vitesse sont liés, l’argent doit toujours être en mouvement pour perdurer et croître ; il en est de même pour les affaires. L’endroit où vous étiez hier doit déterminer votre destination de demain. Et chaque entreprise, au fur et à mesure de son développement, ouvre la voie à des entreprises encore plus grandes – si vos yeux sont grands ouverts.
Starbucks est un poids lourd du paiement par mobile aux Etats-Unis, avec son application mobile et son programme de fidélité. D’après une étude eMarketer, en 2018, ils sont 23,4 millions à avoir utilisé l’application de la société pour payer leur café. L’étude souligne que cela se situe au-dessus des 22 millions d’utilisateurs biannuels d’Apple Pay et des 11,1 millions de clients de Google Pay.
Les paiements mobiles en ligne représentent un énorme marché, qui devrait dépasser les 1 000 milliards de dollars en 2019. Avec tous ces montants qui passent par l’application de Starbucks, on réalise sans peine l’importance d’une opportunité qui n’a pourtant rien à voir avec leur activité principale – le café.
Ils ont développé une technologie d’application qu’ils peuvent vendre en marque blanche à d’autres entreprises tout en utilisant leur fonctionnalité de paiement en ligne et en facturant des frais pour chaque transaction. Ce faisant, ils ont augmenté la valeur de leur entreprise, encore et encore. »
04:45 Robert vous recommande d’appliquer ce même principe à votre propre activité :
« Pour commencer à trouver d’autres opportunités d’affaires, vous pouvez par exemple faire ce que j’appelle ‘ralentir pour accélérer’.
Souvent, nous sommes tellement accaparés par notre vie quotidienne que nous nous mettons en mode ‘action’, et non en mode ‘réflexion’. Cela signifie que nous nous enfermons dans une routine et que nous ne voyons pas les nombreuses occasions qui se présentent à nous. Et quand nous avons un moment de répit, nous le gaspillons devant les écrans, sur Facebook ou Netflix. Nous sommes hyper connectés et ne réservons quasiment jamais de temps et de place à la réflexion.
Cette dernière est pourtant essentielle à la réussite, que ce soit dans la vie ou dans les affaires. Je vous encourage à bloquer quelques heures cette semaine afin de réfléchir à votre entreprise ou à votre idée d’entreprise et à la façon dont vous pouvez la diversifier au fur et à mesure de son développement. Ces quelques heures sont peut-être les plus importantes de toute l’année. »
Un très sage conseil – que j’assortis de celui-ci : lisez l’intégralité de l’article en cliquant ici !
Et je terminerai en vous souhaitant une excellente soirée, à demain.
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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