Cher lecteur,
Alors que les marchés actions ont été assez durement secoués la semaine dernière, la faute essentiellement à deux indicateurs décevants outre-Atlantique (l’ISM manufacturier et l’ISM des services, qui ont l’un et l’autre fortement reculé au titre du mois écoulé, ce qui a considérablement renforcé les craintes d’un ralentissement de la première économie mondiale), l’une de nos valeurs, EKINOPS (FR0011466069-EKI), à laquelle j’avais attribué la note globale de 15/20 mi-juillet, tire son épingle du jeu.
Le titre du fournisseur d’équipements de télécommunications pour les opérateurs, essentiellement des opérateurs dits de rang 2 et 3, cote en effet 4,13 € au moment où j’écris ces lignes. Considérant que nous sommes entrés sur des niveaux de 3,65 €, il en découle à ce stade une plus-value de 13%.
Pour rappel, nous avons cédé la moitié de cette ligne, soit 2% de nos encours, autour de 4,10 € le 26 décembre dernier, avec un gain d’un peu plus de 12% à la clef. Les places boursières n’étant pas à l’abri, loin de là, d’un nouveau regain de turbulences, voire d’une correction d’ampleur, nous pensons qu’il est préférable de solder cette position dans les plus brefs délais.
Aussi, et même si ce dossier reste à nos yeux de grande qualité, nous vous recommandons de vendre le solde d’EKINOPS (FR0011466069-EKI) sur des niveaux de 4,15 €, afin de sécuriser une plus-value de près de 14% et un gain global de 13%.
A contrario, nous vous invitons à racheter pour 2,5% de BOLLORE (FR0000039299-BOL) sous les 3,50 €. Rappelons que nous avions acheté l’action de la société spécialisée dans les prestations de communication, de services logistiques et de transport le 21 mars dernier sur des niveaux de 3,91 €. Nous nous sommes ensuite délestés de la moitié de cette ligne, soit 2,5% de notre portefeuille, autour de 4,30 €, d’où une prise de bénéfices partielle de 10%.
Depuis, et alors que nous avons récemment touché un acompte de 0,02 €, ce qui ramène notre prix d’achat à 3,89 €, le titre est à la peine.
Une situation d’autant plus étonnante que le groupe a fait état de comptes semestriels de qualité, avec notamment une hausse de plus de moitié du bénéfice net part du groupe et une augmentation de 31% du bénéfice opérationnel ajusté à 919 %€.
L’action, qui a perdu plus de 10% en l’espace de trois mois, n’est pas chère actuellement avec une VE/Ebitda de 6. Nous continuons de viser les 5 € alors que le fonds texan Yacktman Asset Management LP s’est renforcé au capital et détient désormais plus de 5% du groupe.
Un week-end dans le Sud
Sachez par ailleurs que je me suis rendu chez BIO-UV GROUP (FR0013345493-ALTUV), à Lunel (Hérault), en fin de semaine dernière. J’ai passé de nombreuses heures avec Benoît Gillmann, qui dirige ce spécialiste du traitement de l’eau et de la désinfection par UV introduit en Bourse en juillet 2018, ayant notamment dîné avec lui vendredi avant une promenade sur la jetée de la Grande-Motte.
L’homme est très avenant, sympathique et ouvert. Et s’il n’est bien sûr pas satisfait de la valorisation de son groupe, compte tenu du fait qu’il délivre, il comprend aussi que le climat n’est pas favorable aux microcaps, actuellement soumises à une forte décollecte.
Durant mon escapade, j’ai visité l’usine de BIO-UV GROUP, rencontré ses salariés et mieux compris le business model de la société. Puis, dans l’avion du retour, j’ai refait mes calculs et pour tout vous dire, je reste très positif sur ce dossier.
Il me semble en effet possible d’arriver dès 2020 à un chiffre d’affaires de l’ordre de 30 M€ et à plus de 36 M€ l’année suivante, avec en parallèle une nette amélioration des marges d’Ebitda (10% cette année, 13% l’an prochain et 15% en 2021). Montée en puissance dans le traitement des eaux de ballast, dynamisme dans les piscines privées : tout semble aller pour le mieux pour la société, d’autant que ces estimations n’intègrent pas l’acquisition stratégique récente de Triogen Holdings, ci-devant propriété du groupe Suez.
Or, pour rappel, ce spécialiste du traitement de l’eau par l’ozone dégage une marge d’Ebitda de 10% pour un chiffre d’affaires de 8 M€, aussi cette opération d’un montant de 6,3 M€ sera-t-elle rapidement relutive et donnera-t-elle lieu à de belles synergies industrielles.
« Il existe une réelle complémentarité entre ces deux métiers, tant d’un point de vue industriel que d’un point de vue géographique », a résumé Benoît Gillmann, qui regarde aussi d’autres dossiers…
Très franchement et sans verser dans un optimisme béant, je trouve que la société n’est non seulement pas chère d’un point de vue boursier, mais qu’elle revêt en plus un intérêt spéculatif qu’on aurait tort de négliger…
En effet, si Benoît Gillmann a deux enfants, ils ne sont pas du tout impliqués dans la vie du groupe. Et à son âge, plus de 60 ans, même s’il est encore très jeune dans sa tête, il se doit de commencer à penser à sa succession…
« Pour l’instant, je suis focus sur le développement de ma société, mais tout entrepreneur doit avoir un coup d’avance dans sa stratégie », m’a-t-il confié, un brin énigmatique, avant de me ramener à mon hôtel.
Conservez précieusement cette belle valeur sur laquelle nous pouvons, je réitère, viser au moins 5 €. Cela peut paraître beaucoup, mais le dossier est vraiment de très belle qualité…
Amicalement,
Eric Lewin
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