Je ne veux pas avoir d’ennuis…
Cher Nouveau Rentier,
Ce mois-ci, dans le dernier numéro mensuel, nos explications sur la 5G ont été plus longues que prévu – ce qui nous a contraints à réduire la place habituellement réservée aux questions de lecteurs.
Je voudrais donc me rattraper aujourd’hui en répondant à quelques questions reçues ces derniers temps.
Commençons par une question sur la position dans le secteur de l’énergie que j’ai abordée il y a quelques mois…
Les regroupements d’actions ne sont pas tous mauvais
Notre lectrice demande :
« Scorpio Tankers (STNG) a connu un regroupement d’actions 1:10 au début de l’année. Est-ce que ça signifie que les mauvaises nouvelles sont désormais terminées ? Souvent, les regroupements d’actions semblent ne rien annoncer de bon. »
— Roberta H.
Merci pour cette question, Roberta.
Nous avons recommandé les actions de cette société de tankers pétroliers dans notre numéro d’août, bien après le regroupement en question.
Mais je comprends votre inquiétude !
Remettons d’abord les choses à plat : un regroupement d’actions est une manoeuvre qui permet à une entreprise donnée de réduire radicalement le nombre de ses actions en circulation.
Dans le cas de Scorpio, son conseil d’administration a annoncé en janvier dernier que 10 actions n’en vaudraient désormais plus qu’une.
Ainsi, au lieu de 514 millions d’actions en circulation, la société n’en aurait plus que 51,4 millions.
Cette manoeuvre n’a pas vraiment affecté la part de quiconque dans l’entreprise, cependant.
Si vous déteniez 100 000 actions STNG avant le regroupement, vous aviez une part de 0,02% dans l’entreprise.
Après le regroupement, vos 100 000 actions s’étaient transformées en 10 000 actions – mais vous aviez encore une part de 0,02% dans l’entreprise, puisque le nombre total d’actions avait lui aussi été réduit.
La valeur de vos positions n’avait pas changé non plus. La veille du regroupement, chaque action valait 1,98 $ – de sorte que 100 000 actions valaient 198 000 $.
Le regroupement a simplement rassemblé 10 actions en une seule, de sorte que chacune valait 19,80 $. Dans cet exemple, vous déteniez désormais 10 000 actions – si bien que votre position valait quand même 198 000 $.
Vous pouvez probablement comprendre les raisons du choix de l’entreprise.
Une action cotant moins de 2 $ peut sembler être une start-up risquée. Grâce au regroupement, le prix a paru immédiatement plus raisonnable.
C’est pour cela que les regroupements d’actions ont une réputation aussi négative : beaucoup d’entreprises y ont recours pour masquer d’énormes pertes de valeur de l’action.
Cette manoeuvre peut même être une tentative désespérée de faire remonter le cours suffisamment pour que l’entreprise reste cotée sur un échange réglementé.
Toutefois, un regroupement ne résout pas automatiquement ce qui a provoqué la chute du prix à l’origine. Si la stratégie de l’entreprise reste identique, les actions recommenceront simplement à s’effondrer.
Or ce n’est pas le cas pour Scorpio. J’ai expliqué dans le numéro toutes les mesures intelligentes mises en place par l’entreprise… et pourquoi elle est dans la meilleure position possible pour profiter de la future interdiction du carburant à haute teneur en soufre.
Considérant les profits que nous constatons du côté de Scorpio, je pense vraiment que le regroupement d’actions n’était pas une mauvaise nouvelle.
Nous avons acheté une excellente entreprise à un prix raisonnable, avec de solides prévisions de revenus pour encore de nombreux trimestres.
Voyons maintenant comment faire pour investir lorsqu’on n’a pas de grosses sommes à disposition.
Investir avec 100 $ par mois
Un lecteur demande :
« Existe-t-il des investissements qui peuvent être faits mensuellement avec moins de 100 $ par mois ? »
— Don M.
Merci de nous avoir écrit, Don. Je reçois sans arrêt des variantes de cette question, ce qui la rend parfaite pour notre courrier des lecteurs.
Le fait est qu’il n’y a pas vraiment besoin de grosses sommes pour acheter des actions.
D’abord, il existe des courtiers qui n’exigent pas de minimum pour ouvrir un compte. Vous pouvez déposer une somme aussi grande ou limitée que vous le souhaitez.
De nombreux courtiers vous permettent aussi d’acheter une seule action à la fois, ce qui signifie que vous pouvez construire vos positions dans tout secteur de votre choix ou à peu près.
Ceci étant dit, moins vous avez d’actions, moins vous toucherez de dividendes. Toutefois, les sommes que vous gagnerez seront quand même supérieures à ce que vous obtiendriez sur un compte en banque traditionnel.
Et votre argent pourrait se multiplier rapidement grâce aux plus-values.
Revenons à l’entreprise dont je viens de parler, Scorpio Tankers.
Vous auriez pu acheter trois actions en août pour un total de 75,78 $.
En septembre, vous auriez touché 30 cents de dividende – pas de quoi sabrer le champagne, je vous l’accorde.
Mais c’est tout de même plus que ce que vous auriez gagné sur un livret classique.
Par ailleurs, aujourd’hui, votre position vaudrait 104,14 $.
Soit 28,36 $ de plus que lorsque vous vous êtes lancé… en seulement deux mois !
Évidemment, les cours peuvent chuter – c’est pourquoi je vous encourage fortement à répartir votre argent entre différents investissements.
Au minimum, vous pourriez acheter tous les mois une action de chaque nouvelle recommandation.
Et si je recommande une action trop chère pour votre budget, envisagez de mettre cette somme de côté, ou bien d’acheter plus d’actions sur un titre que vous pouvez vous permettre.
Suivez ce plan, et vous serez surpris de la vitesse à laquelle votre portefeuille peut se développer.
Pour terminer, une question sur l’avenir.
Craintes de récession
Ce lecteur demande :
« En quoi une récession affecterait-elle le marché de l’immobilier ? »
— Art Y.
Merci pour votre question, Art.
Commençons par dire qu’il y a beaucoup de craintes de récession ces derniers temps – mais en ce qui me concerne, je ne suis pas de cet avis.
Les marchés boursiers subissent peut-être des contretemps en ce moment, mais l’économie américaine reste vigoureuse.
Donc ne cédez pas tout de suite au pessimisme. Il n’y a pas de sens à s’inquiéter alors que les entreprises continuent d’enregistrer des milliards de dollars de profits.
Et même si une récession se matérialisait, je ne pense pas que l’immobilier souffrirait autant que durant la récession précédente.
En 2008, la réglementation entourant les prêts hypothécaires et immobiliers était bien moins stricte… plantant le décor pour une chute libre du marché immobilier.
Aujourd’hui, le secteur est en bien meilleure position. Le seul facteur déclencheur possible serait un changement significatif dans l’offre et la demande sur le marché du logement.
Cela ne semble tout simplement pas probable actuellement, alors que les taux immobiliers et le chômage sont si bas. Les gens n’ont aucune raison de retarder leur achat immobilier en ce moment – ce qui crée une demande constante.
Dans l’ensemble, je ne m’inquiéterais pas trop d’une potentielle perte de valeur de votre maison.
Ce segment du marché est bien mieux préparé à un recul qu’il ne l’était il y a une décennie.
Et c’est ainsi que se conclut cette édition du courrier des lecteurs.
Reparlons-nous bientôt, et…
… Longue vie à vos revenus !
Zach Scheidt
Rédacteur en Chef