« Il n’y a point d’accidents si malheureux dont les habiles gens ne tirent quelque avantage. »
– François de La Rochefoucauld
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Aujourd’hui, parlons pièges, embûches, gouffres à argent – parce que parfois, on part avec les meilleures intentions du monde, on a une vraie conviction, on est certain d’avoir trouvé LE placement… et puis quelque chose tourne mal.
On se retrouve le bec dans l’eau, avec des pertes parfois considérables et un cuisant sentiment d’échec.
Mais de tels incidents de parcours sont tout à fait normaux !
Même les meilleurs investisseurs au monde subissent des revers. Actions, obligations, trading, cryptos, immobilier… aucune forme d’investissement n’est 100% gagnante ; le vrai secret, c’est de parvenir à limiter au maximum ces accidents, et surtout de bien savoir les gérer ensuite.
00:30 Commençons par cet aspect « gestion » – avec l’immobilier et un cas de figure particulièrement douloureux, la vacance locative.
Non, il ne s’agit pas de louer le bon Airbnb pour votre petit séjour en Grèce cet été… mais de vous retrouver avec un bien inoccupé pendant une (trop) longue période.
Alexandre Lauzier explique cela dans De Zéro à la Liberté Financière :
« Les mathématiques sont formelles : chaque semaine passée sans locataire vous coûte une petite fortune et réduit comme peau de chagrin la rentabilité de votre investissement immobilier.
Quel que soit le montant de votre loyer, une semaine de carence vous coûtera près de 2% de vos revenus. Chaque mois sans loyer creusera vos pertes de 8,3%. Ces chiffres sont loin d’être négligeables lorsque l’on sait qu’un investissement dans une ville dynamique de province rapporte typiquement entre 4 et 5% par an !
Dans certains cas, il s’agit de surprises entre l’installation de deux locataires de long terme. Dans d’autres – pensons notamment aux résidences étudiantes notoirement connues pour être désertées en juillet et en août – il s’agit d’un comportement tout à fait classique des locataires.
En plus de vous priver de revenus, un appartement vide vous expose à un risque fiscal. Vous pouvez être soumis à la taxe sur les logements vacants si votre bien reste inoccupé trop longtemps, et l’administration peut même décider de requalifier votre bien locatif en résidence secondaire s’il est vide au 31 décembre.
Croyez-en mon expérience : dans ce cas, il est très compliqué de prouver que vous n’aviez pas la jouissance effective du bien pour éviter de devoir payer une taxe d’habitation supplémentaire. Comme pour tout litige administratif, vous devrez la payer et vous battre pour espérer la récupérer des mois plus tard.
La vacance locative a un coût important pour vous. Il est donc de votre responsabilité de l’empêcher au maximum ou, cas échéant, de diminuer son impact sur vos finances personnelles. »
Comment gérer un tel cas de figure ? De quelles ressources disposez-vous, et comment les appliquer ? Alexandre vous explique tout cela dans la suite de son article, juste ici.
Et si vous avez besoin de conseils plus approfondis dans le domaine de l’immobilier locatif, c’est par ici.
01:30 Vous voulez la preuve que personne n’est à l’abri d’une erreur ? Jeff Clark, trader avec plus de 30 ans d’expérience, est là pour démontrer que l’investissement n’est jamais miraculeux… et que les marchés ne se plient pas à votre volonté.
Il détaille cela dans La Chronique Agora :
« Le marché a pour habitude de donner une leçon d’humilité à ceux qui pensent qu’ils ont tout compris et n’ont plus rien à apprendre.
Pour moi [en tant que trader en options], la leçon a commencé très rapidement.
Dans un premier temps, mes positions ont commencé à évoluer légèrement dans le sens opposé à celui que j’aurais souhaité. Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, cependant – du moins c’est ce que je pensais. Il suffirait d’une seule bonne journée pour que mes investissements redeviennent bénéficiaires.
Mais ensuite, les uns après les autres, ils se sont tous révélés perdants. C’était particulièrement difficile à observer. Je n’allumais plus la télévision… et j’évitais de lire les journaux… par peur de voir une information négative à propos du marché boursier et de mes investissements.
Lorsque j’ai finalement trouvé le courage nécessaire pour appeler mon courtier, il m’a annoncé que la totalité des gains que j’avais réalisés au cours des six dernières semaines avaient été perdus.
« Vendez tout », lui ai-je alors demandé.
Ce fut une leçon coûteuse. Mais c’est ce que tous les traders finissent par vivre à un moment ou à un autre. J’ai simplement eu de la chance que cela me soit arrivé au début de ma carrière. »
Oui, le trading – en actions, en options ou autres – est une manière de gagner de l’argent rapidement… à la condition de soigneusement surveiller vos positions, et d’être bien accompagné.
02:30 Jeff a cependant appris une autre leçon, peut-être plus importante encore, au cours de sa longue carrière :
« A présent, j’utilise les options pour réduire, et non augmenter, le risque que je prends sur le marché.
Mais s’il y a bien une chose que j’ai apprise après 36 années de trading, c’est celle-ci :
Les trades les plus impopulaires sont ceux qui ont le plus de chance d’être les plus profitables.«
Surprenant ? Difficile à mettre en place ? Oui… mais extrêmement profitable – comme Jeff le démontre dans la suite de son article, disponible ici.
Ce genre d’investissement – parier sur ce que le marché délaisse – est difficile. Il faut savoir tenir bon face aux gros titres (et à la pression de l’inévitable beau-frère/collègue/plombier de passage, qui se fait un plaisir de vous informer que « seuls les losers n’ont pas investi dans WeWork/Uber/autre licorne de votre choix ») et faire preuve de patience… mais les récompenses sont généralement à hauteur de la difficulté !
03:15 La base d’investissements réussis, c’est aussi faire ses propres recherches avant de se lancer. Ne vous contentez pas de ce que vous dit votre courtier ou votre conseiller financier. Creusez un peu de votre côté – déjà parce que c’est intéressant… mais aussi parce que vous pourriez déterrer des informations passant inaperçues de la plupart des gens (y compris des pros de l’investissement), mais qui peuvent faire la différence entre une perte et un gain.
Robert Kiyosaki explique cela avec son bon sens coutumier dans Investissements Personnels :
« Que vous investissiez dans une entreprise, vous en soyez propriétaire que ou que vous songiez à en créer une, les sages paroles de mon père riche font sens : ‘les chiffres parlent d’eux-mêmes’.
A l’école, votre bulletin scolaire est révélateur de votre réussite. En affaires, ce sont vos comptes annuels qui jouent ce rôle. Si vous voulez réussir en affaires, vous devez savoir lire un compte annuel et être en mesure d’en tirer des conclusions factuelles sur la santé et le potentiel d’une entreprise.
Lorsqu’il s’agit de lire un compte annuel, il existe différents niveaux de technicité. Tout au moins, vous devez être en mesure de comprendre les notions de revenu, de dépense, l’actif et le passif, ainsi que la relation que ces éléments entretiennent avec vos flux de trésorerie.
Mais pour devenir un propriétaire d’entreprise et un investisseur expérimenté, vous devez élargir votre corpus de connaissances et comprendre des concepts financiers encore plus avancés afin de déterminer la santé de votre entreprise ou de celle dans laquelle vous prévoyez d’investir. »
Robert vous dévoile ses huit ratios préférés dans la suite de son article : ils vous aideront à prendre de meilleures décisions d’investissement, en vous basant sur des faits plutôt que sur « un bon feeling » ou un article louangeur dans un magazine financier. (Et n’oubliez pas que Robert peut vous aider plus concrètement dans vos décisions d’investissement – ici même si vous êtes plutôt investisseur de long terme… et là si le trading vous correspond mieux.)
04:00 Enfin, bien investir, c’est aussi savoir quand s’abstenir. Il est nécessaire de prendre du recul, d’examiner l’ensemble du tableau – les données microéconomiques, les chiffres d’une entreprise précise, comme dit il y a quelques lignes… mais aussi les tendances macro : un marché/secteur a-t-il des fondamentaux solides ? La conjoncture économique va-t-elle dans son sens à long terme ?
Prenez par exemple la dernière recommandation de Jim Rickards et son équipe dans Crash Speculator. Il s’agit d’une valeur apparemment solide, dans le secteur des biens de consommation.
Sachant que la consommation est en pleine forme aux Etats-Unis, on pourrait se dire que c’est un bon investissement… mais il se trouve que les perspectives sont moins brillantes qu’on pourrait le penser au premier abord.
Explication :
« La population mondiale augmente toujours mais à un rythme plus lent. Or cette augmentation se situe essentiellement dans les pays les plus pauvres (tels que le Nigeria) pouvant le moins se permettre d’acheter les produits [de cette société].
Dans le même temps, les pays dont la classe moyenne est en augmentation et pourrait s’offrir ces équipements voient leur population diminuer (Japon, Russie et Italie) ou stagner (Chine, Allemagne, Royaume-Uni et Etats-Unis). Autrement dit, le socle de la clientèle se réduit.
La déflation est également une tendance internationale jouant contre les ventes. Une déflation généralisée incite les consommateurs à épargner davantage (car la valeur de leur argent augmente en période de déflation) et à moins dépenser (il n’y a aucune urgence puisque les prix baissent). La désinflation (les prix augmentent à un rythme qui ralentit) fonctionne comme la déflation car elle décourage la consommation au moment présent.
La quasi-totalité du monde développé et une grande partie des économies en voie de développement (dont la Chine) subissent une déflation ou une désinflation. Les banques centrales luttent contre cette tendance via l’assouplissement monétaire, mais leurs mesures sont vaines. La désinflation a peut-être ralenti, mais elle n’est pas terminée. Par conséquent, les consommateurs attendent volontiers pour remplacer leur lave-vaisselle ou leur sèche-linge. »
Jim fait le pari de se positionner sur la baisse de cette valeur – vous pouvez profiter de sa recommandation en cliquant ici.
Quant à vous, vous avez désormais les clés de l’investissement réussi : ne pas se laisser influencer, regarder les chiffres et les fondamentaux, et savoir gérer les pertes. Les doigts dans le nez !…
… Non ?
Je vous souhaite une très bonne soirée, à demain !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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★★★ Le chiffre du jour ★★★ |
23 € C’est le cours atteint par La Française des Jeux quelques heures après le début de sa cotation sur la place parisienne.Pas mal… mais est-ce le bon pari pour le long terme ?Quelques éléments de réponse par ici…
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