« Nulle montagne sans vallée. »
– Proverbe français
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Le ciel a beau être d’un gris uniforme sur les toits de Paris, la météo continue d’être au beau fixe sur les marchés – en apparence en tout cas.
Les statistiques américaines positives continuent de s’empiler, comme l’explique Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :
« L’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan du mois de novembre était ressorti largement au-delà des 95,7 anticipés, à 96,8 points (contre 95,5 points en octobre).
Même surprise positive avec l’indice PMI d’IHS Markit pour le secteur manufacturier des Etats-Unis qui grimpe à 52,2 en estimation flash pour le mois de novembre, bien au-delà du consensus qui visait une estimation flash à 51,5 (à comparer à 51,3 pour octobre). »
Un véritable alignement des planètes, dit Philippe – mais, comme toujours avec l’astrologie, il convient d’accueillir tout cela avec un peu de distance… et de prudence. Les gros titres euphoriques sont une chose, la réalité économique en est une autre.
00:45 Il faut donc garder les pieds sur terre, et se rappeler que toute cette « prospérité » repose en réalité sur une montagne – que dis-je, un massif entier – de dettes.
Dette des ménages, dette des entreprises, dette étudiante, dette automobile… sans oublier l’Everest qui les écrase toutes, la dette des Etats… tout cela grimpe, s’accumule et s’infiltre dans les rouages économiques.
La dette des Etats, notamment, n’est pas une dette « comme les autres », explique Bill Bonner dans La Chronique Agora :
« En théorie, les autorités peuvent emprunter jusqu’à la fin des temps. Mais elles ne produisent pas de richesse. Et plus elles empruntent, plus elles ponctionnent de temps et de ressources à l’économie, qu’elles gaspillent ensuite en usines à gaz, gabegies et escroqueries. Cela vient à son tour ralentir la croissance de l’économie et appauvrir les gens. »
01:30 Le remède des autorités à cela est pire encore que le mal, bien entendu : il s’agit des « mesures de relance » et autres injections de capital dans le circuit économique… et les effets sont pernicieux.
Bill continue, en se basant sur le cas des Etats-Unis :
« Rappelez-vous que la fausse monnaie des autorités vient s’approprier du temps et des ressources réelles.
Pour commencer, le plan d’argent factice n’est qu’un moyen de redistribuer la richesse – des classes moyennes vers les riches. Les détenteurs d’actifs riches le deviennent plus encore à mesure que la Fed stimule les prix des actifs… et que les riches les utilisent pour acquérir des maisons, du jardinage, des automobiles et autres biens et services du monde réel.
Cependant, progressivement, l’économie ralentit et la production réelle décline… suite à quoi les autorités ‘impriment’ de plus en plus d’argent pour tenter de rester au niveau des prix qui grimpent en flèche. »
Hyperinflation et panique dans les rues… ou lent déclin et enlisement ? Venezuela ou Japon ? Dans les deux cas, ce n’est guère un sort enviable, comme l’explique Bill dans son article, que vous pouvez lire ici.
Et en termes d’investissement et d’épargne, qu’est-ce que cela signifie pour vos investissements ? Comment vous protéger ? Quelques éléments de réponse juste ici.
02:15 En parlant du Japon, notez qu’il est peut-être temps de devenir « contrarien » sur le pays : alors que tout le monde s’en détourne… le moment est-il venu d’y réinvestir ?
C’est en tout cas l’avis d’Arthur Toce, qui approfondit dans Opportunités Technos le thème abordé il y a quelques jours. Et il a un allié de taille dans son raisonnement…
« Le Japon d’aujourd’hui pourrait bien être la Corée de 2004. Dans son autobiographie, Warren Buffett écrit au sujet des entreprises coréennes :
‘Ce sont de bonnes entreprises et pourtant, elles sont bon marché. Les actions ont vu leur prix baisser par rapport à il y a cinq ans, alors que leurs activités sont plus précieuses. La moitié des entreprises ont des noms qui ressemblent à des titres de films pornographiques.
Elles fabriquent des produits de base comme de l’acier, du ciment, de la farine et de l’électricité, que les gens achèteront encore dans dix ans. Elles ont une grande part de marché en Corée, ce qui ne va pas changer, et certaines de ces entreprises exportent en Chine et au Japon également. Pourtant, pour une raison ou pour une autre, elles sont passées inaperçues. […] Il se pourrait que je finisse par ne plus avoir que des actions coréennes dans mon portefeuille personnel’. »
03:00 Bon, me direz-vous, ça c’est la Corée… mais qu’en est-il du Japon ? Eh bien, les parallèles sont frappants, reprend Arthur – notamment au niveau des PME :
« […] Il n’est pas rare de trouver au Japon des entreprises cotées dont la valeur d’entreprise (VE) est négative ! Qu’est-ce à dire ? Tout simplement que leur capitalisation boursière est plus faible que la trésorerie de l’entreprise nette de dette ! Ce qui veut dire que si l’entreprise devait fermer demain, elle donnerait une prime à ses actionnaires !
Je vous vois venir : non, non, ce ne sont pas forcément des entreprises pourries, juste de petites boîtes qui grossissent doucement, mais qui sont totalement oubliées des marchés. Il faut aussi comprendre que ce phénomène est important au Japon car la cote y est très vaste, avec plus de 3 000 sociétés ! »
Je ne suis pas en train de vous recommander de transférer tous vos actifs sur un fabriquant d’éventails de Kyoto, évidemment – mais cela reste une piste intéressante à creuser… et l’article d’Arthur, disponible ici, est un bon début.
03:45 Vous préféreriez un investissement un peu moins « exotique » ? Zach Scheidt a ce qu’il vous faut ! Il présente dans Investissements Personnels une forme d’investissement relativement ignorée… mais extrêmement avantageuse :
« Une classe d’actifs peu connue – les actions privilégiées convertibles – permet […] aux investisseurs d’encaisser des revenus réguliers tout en conservant la possibilité de réaliser une plus-value importante.
Cette classe d’actifs trouve ses origines dans les actions privilégiées classiques, que les entreprises émettent historiquement afin de lever les capitaux nécessaires à leur développement.Les actions privilégiées sont généralement vendues pour 25 $ par titre et elles permettent de percevoir un versement trimestriel. Donc exactement comme les actions de rendement, ces titres permettent aux investisseurs de percevoir des revenus tout au long de leur durée de détention.
Mais contrairement aux dividendes, qui peuvent être augmentés ou réduits en fonction des bénéfices dégagés par l’entreprise, les actions privilégiées offrent un rendement fixe pour toute leur durée de vie. Et généralement, les entreprises disposent de la possibilité de racheter aux investisseurs à un certain moment dans le futur ces actions privilégiées (typiquement au prix de 25 $ par titre).
Etant donné que les actions privilégiées offrent un rendement fixe et ont une valeur de rachat dans le futur prédéterminée, ces titres sont très similaires à des obligations. Il s’agit d’une classe d’actifs fiable pour ceux qui souhaitent générer des revenus réguliers, mais qui n’est pas particulièrement enthousiasmante. »
04:30 Un jugement qui peut paraître sévère… jusqu’à ce qu’on examine la composante « convertible » de ces actifs. Explications de Zach :
« Comme son nom l’indique, les investisseurs ont la possibilité de convertir ce type de titres.
Plus spécifiquement, ils peuvent être convertis en actions classiques d’une entreprise. Chaque action privilégiée convertible possède un ratio de conversion qui correspond au nombre d’actions classiques qui peuvent être obtenues pour chaque action privilégiée convertible.
Voici pourquoi les actions privilégiées convertibles peuvent être particulièrement intéressantes pour les retraités…
Lorsque vous possédez une action privilégiée convertible, vous percevez un rendement régulier grâce à cet investissement. Tant que l’entreprise continuera de fonctionner de façon profitable, vos titres vous rapporteront des revenus supplémentaires.
Et si l’entreprise prospère et que le cours de l’action augmente, vos actions privilégiées convertibles augmenteront également. Ceci s’explique par le fait que les autres investisseurs savent que ces titres ont davantage de valeur étant donné qu’ils peuvent potentiellement être convertis en actions cotées classiques qui s’échangent à présent à un cours plus élevé.
Ainsi, cette catégorie de titres vous donne réellement ‘le meilleur des deux mondes’ et elle est particulièrement adaptée à un environnement de marché incertain comme aujourd’hui. »
Intéressé ? Zach vous donne quelques noms pour commencer à investir dans ces actifs dans la suite de son article, juste ici. Et si vous voulez aller plus loin dans votre stratégie de rendement, vous pouvez profiter de ses conseils en cliquant ici.
Il ne me reste plus qu’à vous donner rendez-vous jeudi : il n’y aura exceptionnellement pas de Marchés en 5 Minutes demain.
Je vous souhaite quand même une – non, deux excellentes soirées d’ici là !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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