« Le moulin ne peut moudre avec l’eau déjà écoulée. »
– Proverbe anglais
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Le mois de décembre a commencé sans fanfare. Après la trêve de Thanksgiving et en attendant les résultats du Black Friday/Monday, les marchés n’avaient pas grand’chose à dire.
C’est tout juste si quelques statistiques, publiées vendredi, sont venues nous donner du grain à moudre… et encore ! Les nouvelles sont si mitigées qu’au final, on retombait sur une sorte de « match nul » des chiffres – laissant les marchés quasiment indifférents.
Jardins potagers à Montmartre, Vincent van Gogh
00:30 Voyons ce qu’en dit Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :
« [Nous] avons noté la chute de 1,9% des ventes de détail en Allemagne en octobre… une grosse déception sur le papier, mais absolument sans conséquence pour le DAX 30, qui grappille 0,2% et figure même en tête du classement européen.
Dans ce même domaine, la France s’en sort beaucoup mieux avec une hausse de 0,2% des dépenses de consommation des ménages (après -0,3% en septembre) et c’est cette résilience qui permet à l’Insee de confirmer une hausse de 0,3% du PIB de la France au troisième trimestre 2019. »
Un petit cocorico chez nous, donc (si vous souhaitez en profiter, d’ailleurs, c’est par ici). Voyons ce que deviendront ces chiffres si la grève du 5 décembre se prolonge et vient paralyser le pays – à moins qu’un effet « gilets jaunes » se produise ?
Les bons chiffres de l’économie française sur les derniers mois seraient en effet partiellement dus aux 17 milliards d’euros injectés par le gouvernement dans l’économie nationale en réaction aux manifestations du samedi. Pas sûr que les retombées du mouvement de décembre soient aussi positives, ceci dit…
01:15 Mais puisque les marchés « traditionnels » manquent de saveur aujourd’hui, allons faire un petit tour ailleurs, et approfondissons des sujets sur lesquels nous n’avons pas forcément le temps de nous pencher lorsque les marchés sont plus agités.
Commençons avec Arthur Toce, qui nous donne des nouvelles de la Chine dans Opportunités Technos. Beaucoup voient l’Empire du Milieu en première puissance mondiale à plus ou moins brève échéance… mais selon Arthur, le chemin n’est pas aussi dégagé qu’on pourrait le penser, en réalité.
La Chine de la croissance à deux chiffres (+19% de hausse du PIB en 1970, tout de même – et, plus proche de nous, +14% en 2007) a fait son temps ; désormais, c’est une autre réalité qui s’installe :
« En fait, ce que j’essaye de vous faire comprendre, c’est que la Chine n’a plus du tout le même profil que celui qu’elle nous a présenté ces 30 dernières années. Enterré est le pays émergent à la croissance insolente. Bienvenue dans une économie développée qui rencontre les mêmes problématiques que nous.
Ce qui est d’ailleurs confirmé par l’indice d’intensité du crédit. Celui-ci mesure le besoin en capital pour la création de croissance. Ce qu’on voit, c’est que, depuis 2008, la Chine a besoin de 2,5 unités de crédit pour créer une unité de PIB. C’est environ deux fois plus que sur la décennie précédente. On comprend donc que, pour produire de la nouvelle croissance, il faudra plus de capital.
Est-ce à dire que les 30 plus belles années de la Chine sont derrière elle ? Alors, que lui réservent les 30 à venir ? Le pays négocie actuellement son passage d’une économie de production à une économie de consommation de pays développé ‘classique’. Et cela ne va pas être sans mal. »
Oui, si l’on en croit Arthur, mieux vaut miser sur le Japon que sur la Chine, ces temps-ci – et pour vous faire une meilleure idée de ses arguments, je vous recommande la suite de sa passionnante analyse, juste ici.
02:15 Passons ensuite à un autre actif qui a quitté les gros titres de la presse financière grand public… et c’est sans doute dommage, car les cryptomonnaies continuent de connaître une évolution intéressante, même si plus discrète qu’à leurs débuts.
James Altucher revient sur le cas de Bitcoin, plus précisément, en expliquant que la messe est loin d’être dite pour la plus connue des cryptos. Et pour le prouver, il s’intéresse au cas argentin :
« Il y a des années que j’écris que l’Argentine pourrait devenir le premier pays où l’Etat est si corrompu que les gens ne font plus confiance à leur monnaie (le peso) et qu’ils achètent massivement du Bitcoin.
Et même alors, chaque fois qu’il y aurait de l’agitation politique, en Argentine, le cours du Bitcoin grimperait. De même, lorsque les Etats-Unis se sont retirés de l’Accord sur le nucléaire iranien, on a estimé que l’équivalent de 2 Mds$ de devises iraniennes avaient été transférées sur le Bitcoin.
Le 1er novembre, l’Argentine était si inquiète que les récents scandales monétaires poussent les gens vers le Bitcoin que le pays a INTERDIT aux gens d’en acheter.
On aurait pu penser que cela résoudrait le problème. Mais c’est l’inverse qui a tendance à se produire. Dites à des enfants qu’ils n’ont pas le droit de faire quelque chose et ils le font à la première occasion.
Le peso a chuté de 85% face au dollar, ces dernières années. C’est une chute libre. Les citoyens argentins s’appauvrissent et sont effrayés. Et que s’est-il passé, depuis cette interdiction remontant à quatre semaines ? Historiquement, jamais autant de pesos n’ont été convertis en Bitcoins.
Regardez ce graphique. »
03:15 Vous avez du Bitcoin en portefeuille et vous vous demandez quoi faire ? Tenez bon, répond James, votre jour viendra :
« […] Certes, le parcours du Bitcoin a été assez effrayant depuis janvier 2018 et jusqu’à présent.
Et certes, je l’ai dit et répété maintes fois dans cette lettre, la plupart des crypto-monnaies sont des impostures. Nous n’en avons jamais recommandé une seule et, à présent, 80% d’entre elles ont disparu (il en reste encore certaines, notamment la plus énorme : Ripple).
Mais il est important de garder un oeil sur ce qui se passe.
Le papier-monnaie, la monnaie fiduciaire, la monnaie gouvernementale : toutes sont confrontées à des problèmes, et ces problèmes se voient de plus en plus.
Certains évènements se produisent et génèrent des volumes de transaction en Bitcoin jamais constatés auparavant. Toutes les théories se vérifient, concernant le fait, qu’un jour, la monnaie fiduciaire se convertira en crypto-monnaie. »
Et ce jour-là, les investisseurs qui auront tenu bon seront récompensés à hauteur de leur patience…
04:00 Finissons avec un sujet qui fâche, d’ordinaire : la fiscalité. Je dis « d’ordinaire »… parce que Robert Kiyosaki vous propose de passer de l’autre côté de la barrière, avec ceux qui non seulement gagnent de l’argent… mais savent également le protéger… y compris contre un gouvernement parfois trop gourmand. Explication dans Investissements Personnels :
« Bien que cela semble être une bonne idée d’obtenir une bonne éducation et un emploi bien rémunéré, la réalité est que la plupart des personnes qui occupent des emplois bien payés ne sont pas riches. Pourquoi ? Parce qu’elles n’ont pas d’éducation financière et qu’elles n’ont aucune idée de la façon dont l’argent fonctionne ou peut fonctionner pour elles.
A la fin de la journée, souvenez-vous de cette règle fondamentale : être riche n’a rien à voir avec l’argent que l’on gagne, mais avec l’argent que l’on garde. Et l’une des meilleures façons de garder votre argent est de faire ce que le gouvernement veut que vous fassiez.
Lorsqu’il s’agit de payer des impôts, la plupart des gens espèrent qu’on leur rende de l’argent, mais secrètement tout le monde craint le contraire : devoir des centaines ou même des milliers de dollars au fisc.
C’est pourquoi nous sommes nombreux à redouter le moment de la déclaration d’impôts, surtout les Employés et les Travailleurs indépendants. Pourquoi ? Ils savent qu’ils n’ont aucun contrôle sur les impôts qu’ils devront payer.
Mais s’il y avait un meilleur moyen ? Et si on pouvait attendre l’époque de la déclaration fiscale avec impatience ? C’est ce que je fais. Et il peut en être de même pour vous. Vous devez commencer par penser et agir comme le font les riches. »
Prêt à faire comme Robert ? Prêt à adopter une autre mentalité – et les habitudes de richesse qui vont avec ? Si oui, vous n’avez plus qu’à cliquer ici !
Excellente soirée, à demain !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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