Cher(e)s abonné(e)s,
Etat des lieux :
Le CAC 40 a clôturé le mois de novembre à 5 905 points après avoir touché un plus haut à 5 966 points le 19, ce qui constituait un nouveau plus haut depuis 2007. Ce début de mois de décembre a vu le Cac consolider jusque sur sa zone de support des 5 700 points (5 697 précisément) avant de rebondir vigoureusement en direction de ses récents plus hauts.
Le DAX 30 allemand quant à lui a fini le mois à 13 236 points, tout près de son nouveau plus haut de l’année atteint le 19 novembre à 13 374 points. Après une légère consolidation durant les deux premières séances de décembre qui ont vu son cours redescendre jusqu’à 12 927 points, il est repassé depuis très rapidement au-dessus des 13 000 points.
Sur les marchés américains, le DOW JONES a clôturé le mois de novembre à 28 051 points, au lendemain d’un nouveau record historique à 28 175 points. Comme ses homologues européens, après une brève consolidation qui a ramené son cours à 27 325 points, il reprend depuis la direction des 28 000 points.
Le NASDAQ 100 quant à lui clôturait à 8 403 points au lendemain d’un nouveau record historique à 8 445 points. Après deux jours de consolidation qui l’ont ramené sur 8 167 points, il rebondit franchement en direction de ses récents plus hauts.
Le S&P 500 clôture le mois à 3 140 points au lendemain de son nouveau record historique à 3 154 points. Comme pour le NASDAQ 100, après une consolidation de deux jours qui a ramené son cours à 3 070 points, il repart rapidement en direction de ses plus hauts récents.
En Asie, le NIKKEI japonais clôture le mois à 23 293 points sur des plus hauts de plus d’un an.
Du côté des matières premières :
Le baril de pétrole BRENT depuis un point bas le 03 octobre à 55,82 USD a poursuivi son ascension lente mais régulière pour finir le mois de novembre à 60,49 USD. Cette hausse se poursuit encore début décembre en direction des 65 USD.
Le baril de pétrole WTI (américain) qui avait quant à lui rebondi sur son support majeur des 50 USD a clôturé le mois de novembre à 55,17 USD. Ce rebond se poursuit début décembre en direction des 60 USD.
L’Once d’Or (XAU/USD) Ounce Gold USD se trouve à l’heure actuelle dans un étroit canal légèrement descendant qui lui a fait toucher un point bas le 12 novembre à 1 445 USD. Il termine le mois à 1 463 USD et connaît une oscillation de plus ou moins 40 USD.
Du côté des devises :
L’EURO face au DOLLAR (EUR/USD) termine le mois à 1,1020 USD après un plus haut du mois le 04 novembre à 1,1175 USD. Il amorce début décembre un léger rebond vers les 1,11. Depuis deux mois son cours fluctue dans un étroit canal entre 1,0980 et 1,1180 USD.
La LIVRE STERLING face au DOLLAR (GBP/USD) a quant à elle depuis son franc rebond amorcé en octobre dernier à 1,22 USD évolué pendant tout le mois de novembre dans un étroit canal entre 1,2770 et 1,30 USD. Ce canal a été cassé par le haut au tout début du mois de décembre en direction des 1,32 USD.
Synthèse :
Le mois de novembre comme nous venons de le voir a permis aux indices américains notamment de battre de nouveaux records historiques de hausse et au CAC 40 de venir flirter avec les 6 000 points, sans les atteindre toutefois.
Il est parvenu à casser par le haut cette lourde, très lourde chappe de plomb que constituait l’épaisse résistance des 5 700/5 715 points.
Véritable plafond de verre maintes fois touché ces dernières semaines mais qui finissait par paraitre infranchissable. Eh bien c’est fait !
A la faveur de rumeurs plus ou moins fondées ou maintes fois démenties. Mais qu’importe. C’est fait ! Oui mais les 6 000 points que tous les optimistes (dont moi) attendaient n’ont pas été touchés.
On a calé sur les 5 966 points et les quelques autres tentatives ont échoué, ramenant même le cours du Cac à 5 697 points le 3 décembre. Certains y voyaient déjà le signal d’un grand retournement baissier.
C’était sans compter sur l’une des grandes règles basiques de l’analyse technique des marchés financiers. Laquelle ?
Eh bien lorsqu’une solide résistance est franchie (à la hausse donc), elle devient support dans l’hypothèse d’un retracement baissier.
En clair la « grosse » résistance des 5 700 points, une fois cassée avait toutes les chances de devenir un support qui comme son nom l’indique pouvait mettre un terme à un retracement baissier. Voire même permettre au Cac 40 de rebondir sur ce niveau.
Ce qu’il n’a pas manqué de faire vigoureusement dès le lendemain. Très bien pour l’explication graphique me direz-vous, mais comment expliquer ce phénomène de façon cartésienne.
Eh bien imaginez que vous ayez vendu à découvert (spéculé à la baisse) le Cac 40 autour des 5 700 points fin octobre. Les chances que le Cac descende au contact de ce niveau de résistance étaient fortes puisqu’il butait sur cette zone depuis plusieurs semaines.
Seulement voilà, cette fois non seulement il ne descend pas mais il se met à monter, aggravant ainsi votre perte si vous n’avez pas de stratégie de « money management » visant à la limiter.
Il y a fort à parier que désormais vous rentriez dans ce qu’il est convenu d’appeler dans le milieu du trading : le « mode espoir ».
Non plus l’espoir de faire des plus-values mais bien l’espoir de voir le marché effacer vos pertes ou autrement dit vous « rendre votre argent » !
Eh bien si cette opportunité à laquelle vous aviez peut-être cessé de rêver s’offrait à vous, il y a fort à parier que vous la saisiriez sans hésiter une seule seconde.
Cela signifie que vous passeriez acheteur pour solder votre position vendeuse qui vous a tant fait souffrir. En faisant cela (n’oublions pas que vous êtes nombreux dans la même situation et donc à faire la même chose), vous contribuez au rebond du marché.
Rebond amplifié par les traders initiés qui se sont postés à l’achat sur ce niveau de support facilement identifiable.
Voilà comment un graphique boursier qui s’apparente à de la géométrie peut traduire bel et bien les biais psychologiques des humains que nous sommes. Bluffant, non ?
La motivation d’achat :
Dans la newsletter de novembre dernier j’évoquais ce qui semblait être un alignement des planètes de nature à favoriser la hausse des marchés.
Les arguments que j’avançais sont toujours d’actualité. D’une manière générale, ce qui fait monter les marchés au-delà des bonnes nouvelles, ce sont les perspectives.
Les perspectives encourageantes créent de la confiance en l’avenir, de l’optimisme. Cela génère chez les investisseurs un état psychologique propice à l’achat. N’oublions pas que la vocation naturelle des marchés est de monter.
Certes, la « vente à découvert » existe. Elle est même un excellent moyen de gagner rapidement de l’argent dans une tendance baissière. Mais elle ne constitue pas une attitude « normale » dans la gestion traditionnelle d’un portefeuille.
Dans l’inconscient collectif, gagner de l’argent en Bourse signifie acheter à un certain niveau de prix et revendre plus cher. Il en va de même pour l’immobilier, le domaine de l’art ou même des voitures de collection.
Cette attitude bien ancrée est sans doute liée au sens aigu de la propriété dont l’espèce humaine fait preuve depuis la nuit des temps. On veut être propriétaire et on souhaite faire de la plus-value en revendant.
Quel bonheur de voir le prix de ses biens (portefeuille boursier, immobilier, tableaux, voitures de collection…) s’envoler.
Cela crée chez l’investisseur, le propriétaire, une sensation très agréable. Le sentiment d’avoir fait les bons choix, d’avoir pris les bonnes décisions au bon moment procure un bien être dont l’estime de soi se délecte.
Cet état d’esprit positif et optimiste est propice à la consommation. Quoi de mieux pour la croissance économique dont la consommation constitue l’un des principaux vecteurs.
C’est ainsi que le cercle vertueux se crée. C’est hélas aussi dans ce contexte que parfois les « bulles » se créent. Ces dernières constituent les effets pervers d’un excès d’optimisme.
Les derniers arrivants sont souvent les « dindons de la farce ». La frustration de n’avoir pas su ou pas pu profiter d’une envolée des cours de Bourse ou des prix de l’immobilier par exemple peut provoquer un besoin irrépressible d’achat à tout prix.
Cela est souvent synonyme d’achat à n’importe quel prix. Réaction naturelle me direz-vous. Certes oui mais funeste bien souvent.
Comprenez bien que s’il suffisait de suivre ses pulsions pour devenir un heureux investisseur il n’y aurait pas assez de perdants pour rémunérer les gagnants.
Cruelle loi de la nature ! Acheter dans un marché qui monte : oui ! La difficulté consiste à acheter au bon moment.
Le point sur le portefeuille :
1/ Once d’Or (XAU/USD) Ounce Gold : achat début juillet 2019 au cours de 1 390 USD. Cours actuel 1 460 USD. Dans un étroit canal légèrement descendant et proche d’un support autour des 1 450 USD. Malgré une nette amélioration des marchés, notre intérêt est de conserver cette valeur refuge dans un contexte macro-économique et géopolitique somme toute assez incertain.
2/ Coface (COFA) : achat à 9,50 EUR début juillet 2019 et vendue en août 2019 à 10,62 EUR (+11,78 %). (Voir explications dans la newsletter de septembre 2019).
3/ Alstom (ALO) : achat à 36 EUR début juillet 2019. Cours à fin novembre : 39,58 EUR. Dividende exceptionnel de 5,50 EUR par action. Bien orienté, le titre est sur le point de franchir les 40 EUR.
4/ Engie (ENGI) : achat à 13,74 EUR début juillet 2019. Cours de clôture à fin novembre : 14,36 EUR. Stable autour des 15 EUR.
5/ Devoteam (DVT) : achat à 105 EUR début juillet 2019 et vendue en août 2019 à 101,50 EUR (-3,33 %). (Voir explications dans la newsletter de septembre 2019).
6/ Energy Partners (NGL) : achat début juillet 2019 à 15,19 USD. Cours à fin novembre : 9,96 USD. Dividende annuel de 10 % en moyenne. En nette baisse, il est vrai mais nous la conservons pour deux raisons : valeur à fort rendement et fort potentiel de hausse dans une hypothèse de reprise des cours du pétrole. Une amélioration des perspectives économiques mondiales serait un facteur déclenchant.
7/ Rémy Cointreau (RCO) : achat fin août 2019 à 131 EUR. Cours à fin novembre : 116,90 EUR. Dividende de 2,65 EUR par action. Valeur défensive par excellence, elle a toute sa place dans un portefeuille qui dans le contexte de marché actuel requiert de la diversification.
8/ Total (FP) : achat mi-septembre à 49,48 EUR. Cours actuel autour de 47 EUR. Dividende annuel de 5,6%. Valeur de « fond de portefeuille » exposée aux variations des cours du pétrole mais à fort rendement annuel. Forte résistance autour des 50 EUR.
9/ Christian Dior (CDI) : achat mi-novembre à 470 EUR. Cours actuel 448 EUR mais corrigé à la suite du détachement de dividende effectué le 06 décembre pour un montant de 31,40 EUR par action. A conserver car belle valeur de rendement : 6,68 % brut pour 2019. Sur une belle tendance haussière de long terme qui devrait se poursuivre.
Les perspectives :
D’un point de vue graphique les marchés mondiaux sont indéniablement haussiers. Les éléments chiffrés que je vous ai présentés plus haut dans la rubrique : « Etat des lieux » le prouvent. Inutile de revenir dessus.
Ce qui gêne aujourd’hui les investisseurs, c’est encore et toujours la peur que la « Guerre commerciale » entre les Etats Unis et la Chine ne trouve pas une issue favorable.
Cela n’a pas empêché les marchés de monter et de battre des records historiques pour les indices américains notamment. Le suspens savamment orchestré depuis des mois quant à l’issue du conflit, et la volatilité qui s’en est suivie a dû aider à la constitution de beaux profits outre Atlantique chez certains institutionnels initiés.
Les facteurs de soutien de la hausse sont malgré tout solides et factuels. La hausse des créations d’emplois aux Etats-Unis plus importante que prévue confirme la situation de « plein emploi » au pays de l’Oncle Sam.
De fait, la FED qualifie la conjoncture économique américaine de saine.
De nouvelles baisses des taux ne devraient donc pas avoir lieu dans l’immédiat.
Quant à la BCE, tout prête à croire que sa nouvelle présidente Mme Christine LAGARDE poursuivra la politique ultra accommodante de soutien aux marchés largement mise en place par son prédécesseur Mr Mario DRAGHI.
On sait le rôle très important que cette politique a joué dans la forte hausse que le CAC40 a connue tout au long de l’année 2019.
Parmi les sources d’inquiétudes à l’échelle macroéconomique mondiale : les craintes sur un fléchissement de la croissance chinoise.
Cela nous amène tout naturellement à ce qui obsède les marchés mondiaux : la résolution du conflit sino/américain. Obsession, le mot n’est pas trop fort.
De toute évidence les enjeux économiques mais aussi politiques paraissent énormes. La hausse qu’ont connue les indices mondiaux semble attester que nul ne peut imaginer un « non accord ».
Le bras de fer entre les deux puissances économiques ne serait rien d’autre qu’une guerre d’égo orchestrée par le président américain ?
On serait tenté de le croire dans un pays où va se jouer la réélection d’un président sortant qui avait pour slogan de campagne : « Make America great again ! ».
Verdict avant le 15 décembre prochain ? C’est en tout cas la date annoncée pour la mise en place de nouvelles mesures douanières à l’encontre de la Chine !
Voilà plus d’un an que ce conflit pollue l’économie mondiale.
Il serait grand temps de tourner la page et de passer à autre chose…
Très cordialement,
Antoine QUESADA