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Le plus gros événement boursier de la semaine

Par 19 février 2020Alertes

« Bénis soient les plus jeunes, car ils hériteront du déficit budgétaire de l’Etat. »

– Herbert Hoover

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 L’événement de la semaine est aussi celui qui a fait le moins de bruit. Il n’est pas en une des médias… il est nettement moins commenté que certaine vidéo perturbant la course à la mairie de Paris… et il se limite en fait à une seule phrase :

Les taux bas (voire négatifs) font désormais partie du quotidien.

Vous le savez, déjà, bien entendu – et moi aussi. En l’occurrence, c’est la Fed qui fait désormais semblant de s’en apercevoir, et avoue ainsi à mots couverts le fait qu’elle est à bout de ressources.

Bill Bonner explique cela dans La Chronique Agora :

« Un titre de Bloomberg nous dit ce que nous savions déjà : la Réserve fédérale s’est heurtée à la réalité d’un monde ‘l’inflation ou la mort’. On ne peut pas revenir à ‘la normale’.

Powell considère les taux bas, des outils de période de crise, comme faisant désormais partie du quotidien de la Fed’.

La Fed sait que le boom factice dépend d’une quantité croissante de fausse monnaie. Retirez l’argent et l’ensemble s’effondre sur lui-même. Ça fait juste partie du quotidien. »

Les mesures d’urgence et les politiques non-conventionnelles font désormais partie du décor. A la prochaine crise, à quel remède les autorités auront-elles recours, alors ? La même chose, mais à plus grosses doses ? Le fameux largage d’argent par hélicoptère ? Autre chose ?

Il est assez intéressant de constater que, dans le même temps, l’or grimpe, grimpe, grimpe… dépassant les 1 600 $ l’once à l’heure où je vous écris. Evidemment, la petite phrase de Powell n’est pas la seule cause de l’envolée, mais tout de même… c’est significatif.

00:45 Autre chose qui fait désormais « partie du quotidien » – et qui est largement fomenté et encouragé par la Fed : la dette, partout, tout le temps et à tous les niveaux.

Bill reprend :

« La fausse monnaie entre dans le système financier sous la forme de dette. Elle est prêtée… augmentant la quantité de ‘liquidités’… mais aussi de dette. Bloomberg à nouveau :

L’emprunt a augmenté aux Etats-Unis pour le 22ème trimestre consécutif, de plus en plus de ménages contractant des prêts pour acheter des maisons ou refinancer des crédits immobiliers existants, selon un rapport publié aujourd’hui par la Réserve fédérale de New York.

La dette totale des ménages américains a grimpé de 601 Mds$ au quatrième trimestre par rapport à l’année précédent, soit 1,4%, dépassant les 14 000 Mds$ pour la première fois, selon le rapport trimestriel de la Fed de New York sur la dette et les crédits des ménages.

C’est 1 500 Mds$ de plus que le précédent sommet, au troisième trimestre 2008. Dans l’ensemble, la dette des ménages est désormais 26,8% supérieure au creux du deuxième trimestre 2013’. »

Cette dette, il faudra bien la rembourser un jour… et ce sera très, très douloureux pour un pays dont le déclin est lent mais constant, comme l’explique Bill dans la suite de son article.

01:30 La dette ne donne d’ailleurs pas le moindre signe de ralentir, bien au contraire. Les dirigeants américains s’y vautrent – des deux côtés du spectre politique. Jim Rickards examine les origines de cette débauche dans Intelligence Stratégique :

« Le président Obama a perdu le contrôle de la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat de 2010 à cause du mouvement du Tea Party, lequel se basait largement – si ce n’est exclusivement – sur les ‘milliers de milliards de dollars de déficit’ enregistrés sur les premières années du gouvernement Obama.

En fait, Obama a bel et bien enregistré des milliers de milliards de déficit sur les exercices 2009, 2010, 2011 et 2012. Et il a fait bondir le ratio dette/PIB des Etats-Unis de plus de 100% pour la première fois depuis la Deuxième guerre mondiale. Lors de son second mandat, Obama a progressivement réduit les déficits budgétaires annuels pour qu’ils atteignent un plus bas intermédiaire de 438 Mds$ en 2015. Mais le mal était fait.

La question du déficit a cessé de faire les gros titres et perdu de son importance. Aujourd’hui, elle est à peine évoquée par lesdémocrates ou lesrépublicains.

Or devinez quoi ? Les milliers de milliards de dollars de déficit sont de retour, et cette fois-ci sous le mandat de Trump.

Le déficit s’est élevé à 1 090 Mds$ en 2019, et on estime qu’il devrait atteindre les 1 100 Mds$ en 2020 puis 1 070 Mds$ en 2021. Il est notoire que ces estimations sont sous-évaluées : il est donc probable que le véritable déficit se rapproche davantage des 1 200 Mds$, voire plus.

Pour les démocrates, ce n’est pas un problème car ils adorent dépenser. Pour les républicains, ce n’est pas un problème car ils sont aux commandes.
Mais cette question ne va pas disparaître pour autant. La situation est critique : les déficits américains augmentent plus vite que le PIB du pays. Par conséquent, le ratio dette/PIB augmente et ne devrait pas tarder à se rapprocher des 110%. »

02:15 Mais où est le problème ? Les Etats-Unis sont la première puissance mondiale… ils ne feront jamais défaut… les déficits n’ont pas d’importance… baisses d’impôts… croissance… bla bla bla…

Jim met bien vite à bas ces illusions :

« Selon l’un des mythes les plus persistants, en matière de politique budgétaire américaine, les allègements fiscaux ‘s’autofinancent’ via une hausse de la croissance et l’augmentation des recettes collectées grâce à cette croissance. C’est la position décrite dans cet article.

En vérité, les baisses d’impôt peuvent stimuler la croissance si elles sont conçues correctement, mais elles ne s’autofinancent jamais totalement, sur le long terme.

Cette idée que les baisses d’impôt peuvent s’autofinancer provient de la courbe de Laffer, une hypothèse mise en avant par l’économiste Arthur Laffer et soutenue par le principal conseiller économique de Trump, Larry Kudlow. Il n’existe pourtant aucune preuve empirique que cette courbe de Laffer fonctionne, sauf peut-être dans des cas extrêmes faisant intervenir des taux d’imposition de 90%.

Personne n’a envie de parler des milliers de milliards de déficit, mais ils sont bien réels, et les dégâts qu’ils provoquent peuvent être permanents.
La seule solution consiste à réduire les dépenses. Mais il n’y a absolument aucune chance que cela se produise dans un avenir proche.« 

Les Etats-Unis entrent dans une période glorieuse, selon Donald Trump. Les chiffres montrent que la réalité est toute autre – et il vaut mieux se préparer à des temps difficiles, comme l’explique encore Jim par ici.

03:00 De l’autre côté de la planète, les choses ne vont pas beaucoup mieux : le Covid-19 reste d’actualité en Chine, et on commence à se demander quelles en seront les retombées économiques, en plus de sanitaires.

Eric Lewin livre son analyse dans La lettre PEA – et il faut dire que le choc risque d’être profond et durable :

« Même si la Banque centrale de Chine reste en soutien pour alimenter le système financier local en liquidités, nul ne sait à ce stade quand l’épidémie de coronavirus (rebaptisé ‘Covid-19’) prendra fin ni quel sera son impact sur l’économie de l’Empire du Milieu, et par extension sur l’économie mondiale. Des prévisions inquiétantes commencent à poindre sur les marchés et certains spécialistes redoutent même une croissance nulle en Chine au titre du premier trimestre

Il ne fait en tous les cas aucun doute que le commerce international paiera un tribut élevé à cette épidémie, alors que le poids économique de la Chine dans le PIB mondial a été multiplié par trois depuis la précédente épidémie de SRAS en 2002/2003. »

03:45 Eric accompagne son analyse de quelques conseils plus concrets, que vous pouvez appliquer directement à votre propre portefeuille boursier :

« Dans ce contexte, il devient salutaire de faire du stock-picking, c’est-à-dire de sélectionner les sociétés selon un florilège de critères d’analyse fondamentale, et mieux vaut ne pas s’aventurer sur les secteurs de l’automobile, du luxe et du tourisme. Même remarque concernant les valeurs bancaires, le ralentissement de la croissance mondiale étant de nature à pérenniser la faiblesse des taux longs.

A contrario, il semble judicieux de privilégier les entreprises sur lesquelles il y a peu de risques exogènes, peu de risques internationaux et qui peuvent se targuer d’une bonne visibilité. Des entreprises qui présentent également de solides garanties en matière de croissance, de rentabilité et de cash-flows futurs.« 

C’est exactement ce genre de valeur qu’Eric cible dans le nouveau numéro de La lettre PEA, au passage : si vous voulez profiter de sa recommandation, il suffit de cliquer ici.

04:15 Nous terminerons avec Ray Blanco, qui nous livre dans Opportunités Technos la clé des marchés boursiers – un « secret » ignoré de beaucoup d’investisseurs particuliers… mais qui ouvre des perspectives d’investissement réellement spectaculaires.

Pas besoin de délit d’initié, de boule de cristal ou de calculs d’un niveau de difficulté machiavélique – bien au contraire ! Je cède la parole à Ray pour plus d’explications :

« L’analyse d’entreprises cotées fait partie des services que Wall Street fournit à ses clients. […] Ces analyses ne sont pas gratuites. Les firmes de Wall Street gagnent de l’argent lorsque leurs clients suivent leurs conseils. Elles pratiquent un système de commissions indirectes appelé ‘soft dollars’.

Cela signifie que si un client veut acheter pour 10 M$ d’une action recommandée à l’achat, la firme est payée au pourcentage. Ce pourcentage peut varier, mais pour simplifier les choses, imaginez que cette commission soit de 5%. La société exécute l’ordre du client et empoche 500 000 $. Tout va bien.

A présent, prenons une société technologique innovante. Imaginez qu’un client veuille investir dans une société bien plus petite que celles que recommande cette firme de Wall Street. Un trade de 1 M$ serait énorme pour une microcap. Mais la commission serait infime, comparée à ce trade. Et selon le système décrit ci-dessus, la commission de 5% ne rapporterait que 50 000 $.

Alors comme vous pouvez le constater, Wall Street préfère recommander l’achat de grandes sociétés car la commission est bien plus élevée.

Cela nous offre l’opportunité d’exploiter cette absence d’information. De grandes sociétés telles que Coca-Cola peuvent être couvertes en permanence par au moins douze analystes. Le métier à plein temps de ces analystes consiste à analyser la moindre petite chose concernant Coca-Cola.

A votre avis, l’investisseur particulier peut-il avoir une chance de savoir quelque chose que ces analystes à plein temps ignorent ? Peut-être. Mais c’est peu probable.

Les petites valeurs technologiques n’ont pas cette couverture. Au contraire. Il est rare que quelqu’un en parle. Et voilà pourquoi elles représentent une excellente niche sur laquelle investir.« 

Ray continue ses explications sur les raisons de la profitabilité des petites technos juste ici. Sachant qu’elles ont déjà rapporté à ses lecteurs des gains à trois chiffres – comme vous pourrez le constater en cliquant ici – je ne peux que vous conseiller d’en mettre quelques-unes (soigneusement sélectionnées !) dans votre portefeuille.

Excellente soirée,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 


★★★  Le chiffre du jour  ★★★
100

 

C’est le nombre de « futurs crypto-millionnaires » invités à rejoindre James Altucher pour la prochaine vague de hausse sur le marché des cryptos.

Cette envolée ne profitera pas à toutes les monnaies, cela dit : découvrez les recommandations de James pour vous positionner sur les gagnants de ce nouveau boom en cliquant ici !

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