Cher Nouveau Rentier,
Je n’aime pas l’admettre, mais les récentes craintes de ma fille étaient plus fondées que je l’imaginais.
« Tu as dit que tout irait bien – mais en fait, pas du tout ! »
Ma fille montrait du doigt le gros titre qui dominait l’écran de son smartphone.
« Ça va vraiment, vraiment mal, a-t-elle dit, avant de réfléchir une seconde. Peut-être qu’on ne devrait pas aller à l’école, a-t-elle ajouté, juste pour être sûrs de ne pas tomber malades. »
Ce n’était pas une ruse pour rester à la maison ou éviter de faire ses devoirs. À cause de l’obsession des médias pour le coronavirus, ma fille a vraiment peur d’attraper la maladie.
Toutes les assurances que je lui avais données sont passées aux oubliettes. Pour être franc, le coronavirus se révèle plus important que je m’y attendais.
Avant de répondre à quelques questions tirées de notre courrier des lecteurs, je voudrais donc partager mes dernières réflexions sur cette épidémie.
C’est désormais pire que le SRAS
Le coronavirus ressemble beaucoup au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère).
Cette maladie a fini par infecter plus de 8 000 personnes au début des années 2000, tuant environ 775 d’entre elles.
Je pensais que le monde était mieux préparé à une nouvelle épidémie. Cependant, cette nouvelle forme de coronavirus a quelques tours dans son sac qui la rendent plus difficile à maîtriser.
Pour commencer, les médecins et les chercheurs ne sont pas encore entièrement certains de la manière dont la maladie se répand. Nous pourrions découvrir que les masques portés par les gens en Asie n’offrent pas beaucoup de protection.
Il est également possible – même si ce n’est pas prouvé pour l’instant – qu’une personne infectée puisse propager la maladie avant d’en présenter les symptômes.
Si c’est vrai, cela signifie qu’un voyageur pourrait être atteint par le coronavirus – mais passer les tests de détection sans encombre, infectant ainsi les autres par inadvertance.
Dans tous les cas, la portée du coronavirus est déjà plus vaste que celle du SRAS. À l’heure où j’écris ces lignes, on dénombre 91 320 cas confirmés et 3 118 morts.
Le taux de mortalité est toutefois bien inférieur à celui du SRAS. Les victimes du coronavirus ont donc de meilleures chances de survivre à la maladie.
La principale inquiétude reste donc l’impact économique de la maladie.
Le remède financier à une infection économique
Des villes chinoises entières sont sous quarantaine, les gens restent confinés chez eux.
Partout en Asie, des usines sont également fermées, principalement comme mesure de prévention.
Par conséquent, des entreprises du monde entier sont en situation de pénurie, manquant des composants et matières premières dont elles ont besoin pour fonctionner.
Mon collègue Byron King a écrit un article pour la newsletter Whisky & Gunpowder : selon lui, les investisseurs devraient être bien plus inquiets qu’ils ne le sont actuellement.
Actuellement, les marchés souffrent, avec des baisses considérables sur tous les principaux indices.
Pourtant, il reste des raisons d’être optimiste quant à la résilience de l’économie américaine.
La plupart des Américains ont encore un travail… ils gagnent un salaire plus élevé… paient moins d’impôts… et ont de l’argent pour acheter des choses qu’ils veulent et dont ils ont besoin.
Évidemment, tout cela pourrait changer en un clin d’oeil si les mesures draconiennes de la Chine échouent à maîtriser le virus… ou si ces mesures s’aggravent dans d’autres parties du monde.
Mais c’est là tout l’avantage d’investir dans des valeurs de rendement : même si leur cours s’effondre, elles continuent de rapporter des dividendes. Ce cash peut contribuer à compenser vos moins-values et peut être utilisé pour acheter de nouvelles actions profitables à des prix irrationnellement bas.
Certes, le coronavirus est une affaire plus importante que je le pensais au début – mais mes perspectives de long terme, elles, ne changent pas.
Nous conservons nos actions et collectons nos dividendes même si le reste de l’industrie financière commence à céder à la panique. Et nous sauterons sur toute occasion de vendre avec plus-value ou de nous positionner sur de bonnes affaires.
Maintenant, passons à quelques questions du courrier des lecteurs…
Des réponses à vos questions
« Bonjour. Pour acheter du Qualcom Inc, quand je suis sur le site Degiro, j’ai trois choix :
1/ Qualcom usd
2/ Qualcom Inc chf
3/ Qualcom Inc usd. Lequel prendre ? C’est pas clair. Merci de me dire.Sur votre portefeuille à la dernière page, quand et à quel cours acheter ces actions ou faut-il attendre pour constitution de notre portefeuille vos nouvelles recomandations mensuelles ? Merci. » – Vincent T.
Bonjour Vincent. Concernant Qualcomm, la valeur que nous avons conseillée est Qualcomm Incorporated (QCOM), cotée au Nasdaq, qui a pour code ISIN : US7475251036. A priori, il s’agit donc de la troisième que vous citez, mais nous vous invitons à confirmer cela en vérifiant que le code ISIN correspond bien. À noter que vous retrouvez également toutes ces informations (dont le code ISIN, qui est propre à chaque action) dans le portefeuille de la lettre.
Pour votre question sur les cours d’entrée des valeurs, nous vous invitons à vous reporter à la colonne « Commentaire » du portefeuille en dernière page de votre numéro. Si le prix actuel de l’action est inférieur au prix limite donné dans cette colonne, alors vous pouvez l’acheter. Si le prix actuel de l’action est au-dessus de ce prix limite indiqué, vous ne devriez pas vous positionner pour l’instant.
« Pensez-vous faire, à l’avenir, un nouveau rapport spécial sur les obligations corporate à bas prix ? Dans la lignée du premier. » – Frank S.
Bonjour Frank, vous faites sûrement allusion au rapport La Rente Reagan – ou comment gagner 975 à 9 998 $ par mois et à vie que nous avons proposé il y a quelque temps à nos abonnés à vie.
Il va devenir de plus en plus difficile de trouver de bonnes obligations à des prix raisonnables.
Avec ses taux bas, la Réserve fédérale force les investisseurs à se précipiter sur le rendement partout où ils peuvent le trouver – notamment sur les obligations à haut rendement.
D’ordinaire, les courtiers passent leur tour sur ces obligations « de pacotille », très spéculatives. Mais avec une économie en pleine forme et des coûts d’emprunt très bas, des entreprises plus petites et moins établies peuvent prospérer plus facilement.
Les investisseurs sont donc plus confiants quant à l’achat d’obligations à haut rendement. Cette demande supplémentaire fait s’envoler leur prix bien au-delà de leur valeur nominale.
Bon nombre des obligations à très bas prix qui restent proviennent d’entreprises en grande difficulté – des investissements que je ne peux pas recommander, en toute conscience, sans recherches approfondies.
Il pourrait falloir passer des jours à fouiller les chiffres pour trouver une entreprise ayant un véritable potentiel de retournement. Dans les marchés actuels, il y a des opportunités bien plus profitables à explorer.
Évidemment, cela ne signifie pas que j’abandonne le marché obligataire. Simplement, ne vous attendez pas à voir bientôt d’autres recommandations sur des obligations à prix cassés.
« J’aimerais des informations sur les actions versant des dividendes mensuels, et je me demandais si vous avez une lettre mensuelle sur le sujet, sur le modèle du Nouveau Rentier ? » – Eugène W.
Je suis plus intéressé par le montant du dividende que par le moment où il tombe. Par conséquent, comme vous l’avez remarqué, nous n’avons pas beaucoup de sociétés versant des dividendes mensuels en portefeuille.
La seule qui me vienne en tête immédiatement est PennantPark Floating Rate Capital (PFLT).
Les opportunités de dividendes mensuels sont relativement limitées, composées principalement de fonds indiciels (ETF). Dans la mesure où les ETF contiennent un certain nombre d’entreprises, il est difficile d’y appliquer mes Trois Piliers de la Réussite.
Je peux cependant comprendre l’intérêt de toucher des revenus « frais » tous les mois – que vous vouliez payer vos factures ou faire grimper votre patrimoine le plus vite possible.
C’est donc une idée qui mérite réflexion. Si je trouve quelque chose, je vous le ferai savoir !
Voilà qui conclut les questions de lecteurs ce mois-ci.
Comme toujours, n’hésitez pas à nous envoyer toues vos questions à la-redaction-lenouveaurentier@publications-agora.fr.
Longue vie à vos revenus !
Zach Scheidt
Rédacteur en Chef
