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Garder la tête froide

Par 16 mars 2020Alertes

« Le vrai bonheur est dans le calme de l’esprit et du cœur. »

– Charles Nodier

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Votre correspondante a été accueillie ce matin par des bureaux quasi-vides… jonchés de papiers et de débris de Placoplatre… et quelques collègues debout, emmitouflés dans leurs manteaux, ordinateurs portables en bandoulière, et tenant de graves conciliabules dans le couloir.

« Tu ferais mieux de rentrer » a été la première consigne qui m’a été donnée.

Mesure de confinement à cause d’une (ou plusieurs) personne atteinte du coronavirus ? Clôture définitive des Bourses mondiales ? Grève générale des banques centrales ?

Absolument pas : aux Publications Agora, la panique ce matin était surtout liée… à la pluie, qui a inondé notre serveur informatique, nous empêchant de mettre quoi que ce soit en ligne.

00:30 Ce n’était vraiment pas le bon moment, compte tenu de la panique, pure et simple, qui s’est installée sur les marchés. De l’or aux obligations en passant par les cryptos, les actions et le pétrole, tout chute, tombe, dégringole.

Pas étonnant : un pays après l’autre est mis « sous cloche », étouffant toute possibilité de reprise dans l’immédiat. Les banques centrales ont eu beau réduire leurs taux et appliquer des mesures d’urgence, les marchés restent insensibles et continuent de plonger.

Je vais être franche : je n’ai jamais vu ça.

J’ai assisté à la crise des dot.com, au krach de 2008 et à la récession qui s’est ensuivie, à la crise de l’euro en 2010, au Brexit…  et de mémoire jamais, à aucun moment, les marchés n’ont enregistré une telle suite de baisses.

Je vais donc rester modeste, et vous conseiller ce que conseillent tous nos spécialistes – quelque chose d’aussi simple que difficile : gardez la tête froide.

Les marchés risquent de chuter tant que la pandémie continue de progresser, il faut intégrer ce fait et l’accepter. Il faut aussi anticiper une fermeture des Bourses mondiales et vous y préparer.

Dans tous les cas, ne vous précipitez pas, ni à la vente, ni à l’achat. Si vous avez de l’or, surtout, conservez-le précieusement.

01:15 En effet, comme l’explique Robert Kiyosaki dans Investissements Personnels, un rebond du métal jaune est sans doute à prévoir :

« Mon ami Jim Rogers, co-fondateur des fonds d’investissement Quantum Fund et Soros Fund Management, a récemment participé à l’émission Kitco News.

Il est convaincu que, même si la crise du coronavirus sera peut-être moins importante que ce que ne laissent penser les médias en proie à la panique, son impact économique pourrait s’avérer lourd. Jim signale que nous devons nous attendre à une nouvelle récession mondiale et que ce qui se produit dans le monde entier affecte très fortement les entreprises. Les gouvernements paniquent, réduisent les taux et impriment de l’argent, souligne Jim.

Face à cela, l’or est une valeur sûre. Même si le prix au comptant de l’or a baissé, cela représente simplement une opportunité d’achat. En cas de véritable crise économique, les gens se tourneront vers ce qui a été, historiquement, de l’argent réel, c’est-à-dire l’or et les autres métaux précieux comme l’argent.« 

Je sais que tenir, dans les conditions actuelles, est difficile – surtout si vous devez dégager des liquidités pour faire face à d’autres obligations (c’est notamment l’une des raisons de la baisse de l’or ces derniers jours)… mais je le réitère : tenez bon. La phase aiguë de la crise est la plus douloureuse, mais c’est aussi celle où il faut se garder de toute décision hâtive.

02:00 Nous sommes là pour vous aider à traverser tout cela… avec des conseils et des recommandations au cas par cas, mais aussi des outils très concrets que vous pouvez reprendre à votre compte – comme celui-ci, présenté par Gilles Leclerc dans La Bourse au Quotidien :

« Le contexte étant ce qu’il est, je vous propose exceptionnellement un éclairage sur un petit outil technique que j’utilise quand les marchés se mettent à paniquer en piquant du nez (ou au contraire quand ils explosent dans des phases d’euphorie) : l’ATR (pour ‘Average True Range’).

Il permet d’une part de savoir quand il ne faut surtout pas chercher à contrer un mouvement comme celui que nous connaissons, et d’autre part de déceler ce qui seront les prémices de sa fin probable.

Par ailleurs, cet outil ne doit être utilisé que sur des marchés ou des actifs à fort volume d’échanges (indices/actions du compartiment A par exemple). »

02:45 Gilles continue en exposant comment utiliser cet outil en ce moment :

« Prenons maintenant le cas actuel d’une forte baisse des marchés : quand la peur gagne les marchés, la volatilité explose à la hausse et tant que celle-ci monte, c’est que l’onde de peur continue à se propager. 

Dans cette situation, n’essayez pas de contrer le mouvement car il peut y avoir des rebonds, mais ils ne sont souvent que temporaire. 

Quoi qu’il en soit, les marchés ne pourront se stabiliser que quand la volatilité commencera à retomber – ou à tout le moins à décélérer – et ce ne sera qu’à partir de ce moment-là que l’on pourra commencer à se poser la question de savoir s’il est opportun de se repositionner.

L’objectif est de visualiser les moments où la volatilité accélère en dehors des zones de ‘normalité’, c’est-à-dire quand l’indicateur (ATR) sort en accélérant au-dessus de la bande de Bollinger supérieure.« 

L’illustration graphique se trouve dans la suite de l’article, que vous pouvez consulter en cliquant ici – et n’oubliez pas que Gilles peut vous apporter ses lumières, son sang-froid… et ses recommandations affûtées… au quotidien : cliquez ici pour en savoir plus.

03:30 Philippe Béchade apporte lui aussi un éclairage très utile sur la situation, dans une alerte spéciale de sa lettre, Béchade Confidentiel – et confirme ce que je disais un peu plus haut : on n’a jamais vu ça… ou du moins pas depuis des décennies.

« Nous ne sommes donc pas vraiment surpris que survienne une correction également ‘atypique’. Elle se distingue des précédents effondrements par de nombreuses caractéristiques originales :

pas de figure de retournement (double-top, diamant, biseau d’élargissement, etc.) ;
– pas de divergences au sein des diverses catégories d’oscillateurs (ou alors, bien peu convaincantes, toutes les précédentes ayant constitué des fausses pistes) ;
– un premier décrochage en gap au lendemain d’un record absolu (du jamais vu) ;
– pas de rebond après les premiers 10% perdus ;
– ni après les 20% ;
– ni après 25% ;
– et à -33% sur le CAC 40 ou l’Euro Stoxx 50, ‘ça continuait de creuser’
[…]. »

04:00 Mais un « retour de bâton » d’une telle violence est-il réellement surprenant ? Considérant la nature de la hausse insensée qui l’a précédé… Philippe Béchade reprend :

« En réalité, durant toute la hausse orchestrée par les banques centrales et qui interdisait la moindre amorce de correction, il n’y avait plus de vendeur. Parce qu’on ne se met pas en face de la Fed, même si elle déraille en supprimant systématiquement le ‘risque’.

Nous n’avons cessé d’expliquer qu’un tel acharnement à empêcher l’amorce du moindre pullback s’expliquait par la crainte que survienne le genre de scénario auquel nous assistons. La Fed avait donc effectivement raison de craindre le pire et de repousser coûte que coûte l’échéance.

De ce point de vue, le coronavirus constitue le coupable parfait. Ce krach, ce n’est pas la faute des banquiers centraux, c’est de la faute au Covid-19, le cygne noir que personne n’avait identifié fin décembre, parce qu’il volait à contre-jour et que, dans ces conditions, sa couleur sombre était impossible à déceler.

Les banques centrales pourront donc prétendre qu’elles n’y sont pour rien. La meilleure preuve, c’est que, quand elles devancent les attentes des marchés, comme la Fed le 3 mars ou la banque d’Angleterre le 11 mars (abaissement surprise de 50 points de base du taux directeur dans les deux cas), les investisseurs boudent ces initiatives qui d’ordinaire les comblent d’aise.

C’est donc que le Covid-19 crée une ‘disruption’ et que le traitement de ce genre de problème n’est pas de leur ressort.

Mais Christine Lagarde a été encore plus loin ce jeudi en conférence de presse en déclarant :  ‘Personne ne doit s’attendre à ce que la banque centrale soit la première ligne de défense en temps de crise’.

C’est pourtant le rôle que la BCE de Draghi et la Fed de Bernanke, Yellen puis Powell assumaient depuis huit ans.

Et d’ajouter : ‘La BCE ne peut pas tout et c’est aux Etats de s’impliquer via des politiques fiscales et budgétaires volontaristes’.

Et comme il n’y a aucune coordination au niveau européen, pas de riposte budgétaire en vue, sans l’action de la Banque centrale, Bruxelles est aussi efficace qu’un couteau sans manche dont on a perdu la lame.

Les marchés en sont parfaitement conscients, d’où le krach qui s’est envenimé pendant 16 séances.« 

Je ne sais pas quand le plongeon s’arrêtera – « pas de sitôt », me répondront en chœur Jim Rickards, Bill Bonner ou encore Olivier Delamarche

… « Sans doute dès que le pic de l’épidémie sera atteint », diront d’autres.

Quoi qu’il en soit, d’ici là, toute notre équipe – française et internationale – est sur le pied de guerre pour vous aider et vous guider.

Tenez bon… ne tournez pas en boucle sur les médias/réseaux sociaux si vous voulez rester sain d’esprit… et surtout, lavez-vous les mains !

A demain,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 


★★★  Le chiffre du jour  ★★★

27 avril 2020
Cela pourrait être une date pivot dans la crise du coronavirus… et la clé de profits potentiels considérables pour qui saura en profiter.

Pourquoi ? Comment ?

Tout est expliqué ici…

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