« L’artillerie et surtout l’argent décident de tout à la longue. »
– Voltaire
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 De la part des autorités, les mesures de contre-attaque se mettent en place, se multiplient… et grossissent à vue d’œil.
On pensait que le bazooka était sorti – on n’avait encore rien vu. La BCE, souvent critiquée pour son inaction, a dégainé l’arme lourde, comme l’explique Eric Lewin dans La lettre PEA :
« Consciente de l’extrême gravité de la situation, la BCE vient d’annoncer, au terme d’une réunion d’urgence, le lancement d’un programme d’achats d’obligations d’un montant astronomique de 750 Mds€. Elle qui avait récemment maintenu ses taux directeurs, à la différence de la Fed, qui les a baissés à deux reprises en moins de deux semaines, vient donc de changer de braquet.
C’est évidemment une mesure sans précédent, un signal très fort adressé aux opérateurs et dont il découle une forte détente des taux longs. Concrètement, les achats de la BCE concerneront aussi bien les dettes souveraines et les dettes d’entreprise. Dans ce nouveau contexte, le dix ans italien est revenu sur des niveaux de 1,52% alors qu’il évoluait autour de 3% hier. Son homologue français oscille pour sa part autour de 0% après avoir grimpé au-dessus de 0,4% avant l’annonce de la banque centrale. »
Les marchés européens ont donc entamé la journée dans le vert… avant de reculer à nouveau, effrayés par le prolongement du confinement en Italie.
00:45 Côté américain également, on frappe fort, comme le décrit Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :
« Steven Mnuchin vient d’annoncer que des moyens illimités seront déployés pour soutenir les entreprises et l’emploi, tandis que la Fed dispose de moyens d’intervention tout aussi illimités sur les marchés : elle peut acheter des instruments obligataires, des dettes corporate et des obligations municipales pour regonfler son bilan sans aucune restriction.
En Europe, les régulateurs étudient des solutions de soutien aux banques qui seraient confrontées à une avalanche de mauvaises créances.
L’un des problèmes techniques parmi les plus cruciaux, c’est de garantir l’alimentation en dollars pour l’ensemble des intervenants : la peur d’un ‘manque’ avait provoqué une forte tension des taux moyen et long terme en fin de matinée (nos OAT affichant jusqu’à 0,50% de rendement contre -0,40% mercredi dernier.)
Heureusement, cela semble se calmer un peu sur les OAT dont le rendement est retombé vers 0,3%.«
La suite de l’article est ici – et j’en profite pour signaler que les lecteurs de Philippe et de Gilles Leclerc, son acolyte au sein de la lettre Béchade Confidentiel, ont pu déboucler aujourd’hui un beau gain de +32%… Une preuve supplémentaire du fait que les plus-values restent possibles, même sur les marchés actuels ! Pour rejoindre Philippe et Gilles, c’est par ici.
01:30 La question maintenant, bien entendu est de savoir si les actions des autorités politiques et monétaires auront un effet.
D’après certains de nos spécialistes, comme Bruno Bertez ou Bill Bonner, la crédibilité des banques centrales est sérieusement entamée… et leur arsenal quasi-vide.
D’après de nombreux autres, au contraire, les dirigeants devraient en faire plus parce qu’ils ont d’autres solutions à leur disposition… et sont trop pusillanimes pour l’instant.
Je suis d’avis, en ce qui me concerne, que les marchés ne se reprendront pas tant que les cas de coronavirus commenceront à refluer – ou au minimum tant que le confinement n’aura pas pris fin dans les économies occidentales. Et c’est peut-être aussi à ce moment-là que nous aurons une véritable idée de l’efficacité (ou non) des mesures de relance prises en ce moment.
02:00 Dan Denning explique cela très clairement dans La Chronique Agora, mettant en opposition les deux hypothèses – les banques centrales sont inefficaces/les banques centrales vont nous sauver :
« Si [les mesures fonctionnent], nous vivons aujourd’hui une sorte de crise de 2009-bis. Vous [pourriez] acheter d’excellentes entreprises et profiter d’une reprise spectaculaire au cours des mois qui viennent. La vie et l’activité des usines paraissent reprendre leur cours normal en Chine après une perturbation massive, ce qui semble indiquer que ce pourrait être le cas.
Deux mois de quarantaine aux Etats-Unis et en Europe – même si la situation est sans précédent et provoquera sans doute une récession mondiale – pourraient permettre d’obtenir un flux d’argent facile une fois que les échanges commerciaux habituels auront repris.
Mais – et c’est selon moi le plus probable – nous venons peut-être d’assister à l’événement qui transformera une génération d’investisseurs qui se ruaient sur chaque plus bas… en vendeurs systématiques au moindre rebond.
Trop d’acteurs ont trop à perdre et n’ont pas assez de temps pour se refaire : ils n’accepteront pas de faire face à une nouvelle baisse des cours de 50%. D’un point de vue générationnel, le vent a tourné, et les attitudes vis-à-vis du capital ont changé.«
02:45 Dan continue en approfondissant un peu le débat – et en s’intéressant également à la suite des événements… car ce qui est en train de se produire aura des ramifications qui dépassent de loin vos courses de demain, ou même le cours du CAC 40 en 2020 :
« Nous réalisons enfin ce que nous n’aurions jamais dû perdre de vue : les systèmes complexes sont également fragiles. Les systèmes financiers complexes basés sur des effets de levier et sur la maximisation des profits à court terme sont plus fragile encore. Ils peuvent très bien être réduits en miettes.
Ma principale inquiétude – en plus des gros reculs du marché – est que les mesures prises pour imposer un certain ordre parmi le chaos ambiant risquent de mener à une érosion encore plus rapide de nos libertés.
S’il est certainement raisonnable de restreindre la liberté de mouvement – avec des interdictions de voyager, des quarantaines obligatoires, des couvre-feux pour éviter que le virus ne se répande –, j’ai peur que ce type de décision ne devienne une règle de vie permanente.«
Je vous recommande la suite de l’article, juste ici, pour mieux comprendre ce qui pourrait se passer ensuite. Dan y ajoute quelques conseils concrets pour la protection de votre épargne – et si vous avez besoin de plus d’aide en la matière, vous pouvez cliquer ici.
03:30 Terminons sur une piste d’investissement concrète, qui vous aidera à diversifier votre portefeuille, grâce à l’immobilier… mais sans pour autant acheter de « murs ». Elle nous vient d’Alexandre Lauzier, qui explique dans De Zéro à la liberté financière :
« Les foncières cotées sont des actions pas comme les autres qui ont toute leur place dans le portefeuille d’un investisseur au long cours.
La valorisation boursière de la plupart des foncières est, en ce moment, inférieure à leur actif net. Par exemple, Icade détenait fin 2019 un actif net par action évalué à 94,9 €, alors qu’il est possible d’acheter le titre à 60,80 € lors de l’écriture de ces lignes. Chez Klépierre, la décote est encore plus importante puisque l’ANR est supérieur à 40 € pour un cours de 15 € seulement.
Pour l’investisseur qui se positionne sur le dossier à ce prix, cela revient à acheter les actifs de l’entreprise pour une fraction de leur valeur réelle.
Même en tenant compte de la fiscalité latente (qui est, vous le savez, un élément crucial de vos investissements), l’ANR dit ‘triple-net’ des foncières cotées est actuellement supérieur à leur cours boursier.
De plus, ces entreprises ont recours à l’endettement pour augmenter encore d’avantage la taille de leur parc sous gestion. La décote boursière et l’endettement représentent, pour vous, un effet de levier. Vos actions font travailler des actifs financiers pour un montant bien supérieur au prix que vous les avez payées.«
Pour savoir comment faire jouer efficacement cet effet de levier, suivez le guide : Alexandre vous explique tout dans la suite de son article, ici même.
C’est tout pour aujourd’hui ! Continuez de rester prudent (et gardez vos distances !)… et à demain,
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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