« Les opportunités apparaissent le plus souvent sous la forme de malchance ou d’échec temporaire. »
– Napoleon Hill
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Vous connaissez cette sensation, lorsqu’on se remet d’une blessure ?
On tâte l’endroit du bout des doigts, précautionneusement, guettant les sensations… testant les fragilités… surveillant la douleur… bien conscient que, sous la peau réparée se trouvent encore des cellules endommagées, des fibres musculaires déchirées…
… Et qu’il ne faudrait pas grand’chose, une pression, un geste maladroit, pour mettre à bas tout cette fragile régénération.
Eh bien, c’est un peu la même chose sur les marchés aujourd’hui : le CAC 40 est dans le vert – vraiment dans le vert… mais tout le monde se palpe, s’ausculte et s’observe : rien n’est gagné, bien au contraire.
00:30 Je dirais même que la convalescence n’est de loin pas entamée… et qu’il faut rester extrêmement prudent sur la suite potentielle du rebond boursier.
Comme l’explique Eric Lewin dans La Bourse au Quotidien, au-delà de la contagion « coronavirale », il y a la contagion économique, encore plus profonde… et dont les répercussions se feront encore sentir bien après que le confinement aura été levé.
Eric précise :
« A Paris, plusieurs sociétés de premier plan dont Kering, qui remettra trois millions de masques de sa conception aux services de santé français dans les prochains jours, accusent désormais officiellement le coup. Le géant du luxe a indiqué prévoir un repli de 15% de son chiffre d’affaires, tandis qu’Airbus Group, Icade ou encore TF1 ont fait savoir que leurs objectifs annuels ne pourront être atteints.
Rien d’étonnant bien sûr et la liste des profit warnings ne pourra que s’allonger.
La contagion de la macroéconomie à la microéconomie se précise et une récession mondiale d’envergure est désormais inéluctable, dans un double choc de l’offre (avec la rupture des chaînes d’approvisionnement) et de la demande (effondrement de la consommation). »
01:15 Les autorités ne restent pas les bras croisés, bien entendu ; les mesures d’urgence se multiplient, comme l’explique encore Eric :
« Pour autant, nous sommes encore loin de la crise de 1929, et les autorités monétaires et budgétaires sont à pied d’œuvre pour que l’économie, à défaut de redémarrer, ne ralentisse pas trop.
Enfin, en termes d’investissement, un seul mot d’ordre : vu la nervosité historique des marchés, et tant que le fameux pic ne sera pas atteint, soyez gorgé de cash ! »
Pas de triomphalisme donc, au contraire – beaucoup de pragmatisme et de recul par rapport au rebond… et préparez-vous, psychologiquement et financièrement, à de nouvelles baisses. Eric peut vous y aider, d’ailleurs – il suffit de cliquer ici.
01:45 Pour en revenir à la stratégie déployée par les élites financières et politiques, là aussi, la prudence et le recul sont de mise. Parce que, comme l’explique Etienne Henri dans La Chronique Agora, inonder le système d’argent gratuit, c’est parfait sur le moment mais…
« Les banques centrales ouvrent grand le robinet du crédit. La Fed joue désormais avec les taux zéro et la BCE, dont les taux sont au plancher depuis plus de cinq ans, reprend de plus belle ses achats d’actifs. Obligations, actions, notre banque centrale ne s’interdit rien pour éviter la chute du prix des actifs.
Au niveau macro-économique, ce tour de passe-passe est des plus inquiétants.
D’une main, l’Etat paralyse l’économie réelle. Avec les meilleures intentions sanitaires du monde, il assigne les travailleurs à domicile, limite la circulation des personnes, et empêche les consommateurs d’acheter autre chose que des produits de première nécessité.
De l’autre il se porte garant du maintien en l’état de notre tissu économique, et annonce prendre à sa charge les risques de défaut et s’opposer aux faillites.
Il manque une seule donnée à l’équation : la provenance de l’argent qui règlera l’addition. »
Etienne continue l’analyse sur le site de la Chronique, ici même.
La crise et l’endettement massif des Etats auront des conséquences profondes pour vous en tant qu’investisseur et épargnant. Ce sont d’ailleurs des thèmes qu’Olivier Delamarche approfondit dans sa lettre Delamarche en Liberté – et ses conseils sont plus essentiels que jamais : vous pouvez les retrouver en cliquant ici.
02:30 Il va falloir vous habituer à une sorte de… euh… schizophrénie cohérente, dans les mois qui viennent. Epargnant prudent et ultra-conservateur d’un côté, pour assurer vos arrières…
… Et de l’autre, investisseur à l’oeil d’aigle, prêt à fondre sur les meilleures affaires – qui ne manqueront pas de se présenter – lorsqu’elles sont encore ignorées de la masse.
C’est un peu ce qu’explique James Altucher dans sa dernière alerte Top 1% :
« Malgré l’apparition de ce que je considère comme des affaires incroyables de toutes sortes – d’entités en plein essor, comme Invitae (NYSE : NVTA), YEXT (NYSE : YEXT) et Pinterest (NYSE : PINS), à des franchises légendaires comme JPMorgan (NYSE : JPM), Disney (NYSE : DIS) et Nike (NYSE : NKE) – la réalité, c’est que Wall Street est pétrifiée de peur.
Et bien que je ne puisse pas vous dire précisément quand les marchés toucheront le fond, je peux vous assurer que les investisseurs guettent la prochaine tuile – ce gros titre effrayant annonçant que des dizaines ou centaines de milliers d’Américains sont infectés par le virus.
Maintenant, je sais ce que vous vous dites… Ce genre de gros titre ferait s’effondrer les Bourses. Et vous avez probablement raison. Cela se traduirait immédiatement par une baisse des cours.
Mais je suis persuadé qu’un tel événement pourrait être l’une des toutes dernières catastrophes. Et c’est ce que nous guettons avec mon équipe.
Actuellement, mon équipe cherche à dresser une très longue liste de titres – en vérifiant que nous savons précisément dans quels titres nous souhaitons vous voir investir lorsque nous sortirons de cette pandémie et de la contraction économique.
Car, croyez-moi, le moment d’investir massivement viendra bien avant le feu vert du gouvernement et de l’Organisation mondiale de la santé pour circuler à travers le monde en toute sécurité. »
Tenez-vous prêt, en d’autres termes… parce que même en temps de crise – surtout en temps de crise, en fait – les opportunités existent, mais il faut les saisir à temps, sans se laisser effrayer par les gros titres… ni se laisser influencer par l’humeur générale.
C’est plus compliqué que cela en a l’air, acheter lorsque tout le monde panique et que votre beau-frère vous demande si vous avez perdu la tête !
03:30 Gardez donc ceci en tête – une petite leçon d’optimisme de la part de Zach Scheidt, dans Investissements Personnels, qui pourrait vous aider à traverser ces temps turbulents… et à envisager correctement l’après :
« C’est une période effrayante que le monde traverse actuellement. A la fois sur le plan personnel et sur le plan financier.
Les choses changent rapidement et il est facile de tomber dans le piège consistant à se focaliser sur les aspects négatifs et les risques, en perdant de vue le fait que cette crise n’est en réalité que temporaire. »
04:00 « Temporaire » est le mot le plus important de cette phrase. C’est probablement difficile à accepter, coincé chez vous en attendant que le gouvernement nous « libère » ou au contraire en train de travailler en première ligne pour assurer que notre société continue de fonctionner.
Mais, comme le dit encore Zach :
« Maintenant, je ne suis pas en train de minimiser l’importance de rester en sécurité, de protéger les gens que vous aimez et de faire votre part pour stopper la propagation du virus au sein de votre communauté.
Mais cela ne signifie pas que nous devrions accepter que cette situation devienne la ‘nouvelle réalité’ de notre vie quotidienne ou pour nos finances.
Nous finirons par trouver une solution à cette crise.
Notre organisme développera ses propres mécanismes de défense immunitaire à cette nouvelle souche de coronavirus. La communauté scientifique développera de meilleurs traitements pour soigner les personnes déjà infectées, mais aussi pour aider à en stopper la propagation.
Et notre système financier finira également par s’en remettre.
Après tout, les gens ont un esprit combatif et nous avons une capacité exceptionnelle à nous sortir des situations les plus difficiles.
J’en suis réellement convaincu ! »
Alors retroussons nos manches… et affrontons ce que l’avenir nous réserve – avec patience et intelligence : nous sommes tous là pour vous y aider, en tout cas.
(Cela passe aussi par la suite de l’article de Zach, que j’ai failli oublier de mentionner… Il est lisible juste ici.)
Je vous souhaite une très bonne soirée, à demain !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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