« Il n’y a rien de plus inutile que de faire avec efficacité quelque chose qui ne doit pas du tout être fait. »
– Peter Drucker
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Eh bien, même en mode « confinement + télétravail », le rythme ne ralentit pas aux Publications Agora… et l’édition du jour va donc devoir être un peu abrégée, pour cause de réunions successives.
C’est pour la bonne cause, ceci dit : nous sommes en train de travailler à un tout nouveau projet, réunissant nos spécialistes les mieux placés pour vous aider à faire face à cette crise qui ne fait que commencer.
Tout est presque prêt… et vous devriez avoir tous les détails dès ce week-end : restez à l’écoute !
00:30 En attendant, l’éclaircie se poursuit sur les marchés… même si elle reste très fragile – le CAC 40 affichait plus de 4% de hausse ce matin, mais son avancée s’est réduite à moins d’1% à l’heure où j’écris ces lignes (peut-être aura-t-il repris du poil de la bête au moment où vous les lirez, ceci dit).
En tout cas, les marchés semblent sensibles aux mesures prises par les autorités, notamment américaines. Eric Lewin explique dans la dernière alerte de sa Lettre PEA que :
« Les investisseurs saluent les mesures drastiques prises par la Fed (achat illimité d’obligations, mécanismes d’aide directe aux entreprises, y compris les PME) et l’aval du Congrès américain à un plan de soutien à l’économie de plus de 2 000 Mds$. Sur le front des valeurs, j’observe notamment que LVMH (FR0000121014-MC) surperforme légèrement la tendance.«
Eric et ses lecteurs en profitent pour verrouiller une plus-value à deux chiffres sur le géant du luxe – c’est la deuxième de la semaine pour eux : une nouvelle preuve que les gains restent parfaitement possibles en ce moment… à condition de soigner son timing.
Eric est maître en la matière – et si vous voulez profiter de ses conseils détaillés, c’est par ici.
01:00 Ceci étant dit, les « mesures drastiques » en question sont-elles vraiment efficaces ? En d’autres termes, les tombereaux d’argent gratuit – et créé à partir de rien – que les autorités déversent actuellement dans le système auront-ils un véritable effet, au-delà de la simple stimulation des marchés boursiers ?
Jim Rickards nous donne son avis dans Intelligence Stratégique… avec une précision importante sur la nature de la consommation – et pourquoi certaines pertes actuelles sont irréversibles, du point de vue de l’économie :
« [Ne] vous méprenez pas sur l’impact du coronavirus. Les Etats-Unis sont en train de sombrer dans le pire effondrement économique enregistré depuis la Grande Dépression, en 1929.
[…] Pour les économistes, les questions qui se posent sont les suivantes : est-ce que laperte de production est permanente ou temporaire, et est-ce quela croissance américaine va revenir à sa tendance ou bien s’établir sur une nouvelle trajectoire inférieure à la tendance préalable au virus ?Pour certaines dépenses non réalisées, cela pourrait se limiter à une différence de timing. Si j’ai l’intention d’acheter une voiture neuve ce mois-ci, et que je décide de ne pas l’acheter avant le mois d’août, il n’y a qu’une différence de timing : la vente n’est pas définitivement perdue.
Mais si je ne sors pas dîner ce soir, mais que j’y vais dans un mois, je ne vais pas commander deux menus pour autant. Ce dîner raté est donc définitivement perdu. Malheureusement, 70% de l’économie américaine est fondée sur la consommation, laquelle est majoritairement composée de services plutôt que de biens.«
01:45 Cela fait naître une question encore plus fondamentale, comme l’explique encore Jim :
« [Est]-ce qu’il y aura un retour à la croissance tendancielle d’ici l’an prochain, ou bien une nouvelle croissance tendancielle, plus faible, va-t-elle s’installer ?
(Rappelez-vous que la croissance tendancielle de ces 11 dernières années a été de 2,2%, comparée à la croissance moyenne de 3,2% enregistrée lors de toutes les reprises économiques depuis 1980. Une nouvelle croissance tendancielle plus faible partirait d’une base déjà faible.)
On ne le sait pas, mais le résultat sera motivé aussi bien par la psychologie que par la politique. Si les consommateurs s’habituent à ne pas dépenser et décident qu’il vaut mieux épargner davantage et réduire leur dette pour mieux se préparer à un autre virus ou une catastrophe naturelle, alors la vitesse de circulation (‘vélocité’) de l’argent chutera et la croissance sera faible, quel que soit le volume d’argent imprimé par la Fed ou les dépenses du Congrès.
Ce qu’il faut retenir, c’est que ces lois budgétaires permettent de dépenser mais ne fournissent pas de stimulus.
Cela dépend des consommateurs. Et en ce moment, ils sont claquemurés. Il se pourrait que les derniers grands dépensiers aient quitté la ville.«
Nous assistons peut-être à la fin de l’économie de consommation telle qu’elle existe depuis plusieurs décennies maintenant. Serait-ce une bonne ou une mauvaise chose ? L’avenir nous le dira… mais la transition pourrait être douloureuse : prenez quelques précautions dès maintenant – afin d’être prêt si les choses se gâtent !
02:30 Un changement de fond est également en train de se produire dans un autre domaine : les rachats d’actions par les entreprises. Et là, pour le coup, la conclusion est assez nette – ce serait vraiment une bonne chose.
Philippe Béchade en parle dans La Bourse au Quotidien :
« C’est peut-être la fin d’une époque et ce n’est pas dommage : tant d’entreprises ont carbonisé leurs fonds propres, fait exploser leurs ratios d’endettement pour racheter leurs propres titres et faire grimper artificiellement les cours… Même Trump prévient que les milliers de milliards qui vont être déversés ne devront pas servir aux buybacks.
[…] L’annonce la plus emblématique du jour, c’est celle d’Intel qui a annoncé la suspension de ses rachats d’actions (20Mds$ au cours des 15 à 18 prochains mois, après 7,6Mds$ déjà exécutés au quatrième trimestre 2019) par ‘prudence’, compte tenu de l’incertitude quant à la durée et à la gravité de la crise économique à venir.Mais Intel rassure déjà ses actionnaires : la suspension des rachats d’actions n’aura pas d’impact sur le paiement des dividendes.
Voilà une promesse que fort peu d’entreprises sont encore capables d’honorer. »
Oui, les sociétés encore en mesure de verser des dividendes à leurs actionnaires commencent à se faire rares… mais il y en a encore – et si vous voulez savoir lesquelles et comment vous positionner, c’est par ici. En ces temps de disette du point de vue de la pure appréciation des cours, un peu de revenus réguliers ne fera pas de mal à votre portefeuille !
03:15 Nous terminerons avec une réflexion de fond sur « l’après » – quand nous émergerons de nos ermitages… et que la vie reprendra petit à petit son cours.
Les mesures spectaculaires prises par les autorités – quelles que soient leur efficacité – font peser un risque énorme d’inflation, voire d’hyperinflation, sur nos économies. Il faut en être conscient… et regarder les choses en face, afin de pouvoir anticiper correctement ce phénomène.
Alexandre Lauzier examine tout cela dans De zéro à la liberté financière :
« Depuis l’abandon de l’étalon-or, les devises que nous manipulons sont fiduciaires. Leur valeur n’est assurée que par la confiance que les acteurs économiques ont en elles.
Or, la confiance est un sentiment impalpable. Un optimisme qui durait depuis des années peut s’évaporer du jour au lendemain et se transformer en panique.
La perception que nous avons du risque présenté par l’épidémie de coronavirus en est l’exemple flagrant. Nous sommes passés en quelques semaines d’une bonhommie totale à la terreur. En février, il semblait incongru de cesser de se faire la bise ou de se serrer la main pour se protéger d’une maladie vue comme une ‘grippette’. Mi-mars, nous avons accepté de mettre en péril notre économie nationale pour éviter les morts à tout prix.
Pourtant, le virus n’est pas devenu plus virulent durant ces quelques semaines. Ce n’est pas le risque intrinsèque qui a changé, mais la perception que nous en avons. La même chose peut se produire pour les devises que nous utilisons au quotidien.
Tant que le reste du monde est disposé à échanger des biens et des services contre des euros, tout va bien pour notre épargne. Que la demande pour les euros se tarisse, ou que l’offre explose, et son cours risque de s’effondrer.
C’est exactement ce qui risque de se passer une fois que l’épidémie de Covid-19 aura touché à sa fin.«
Je vous recommande la lecture de cet article, disponible ici – Alexandre y explique clairement les tenants et les aboutissants d’un tel cas de figure… mais révèle aussi qui pourrait en sortir gagnant (car oui, c’est possible ! Un petit indice : pour en faire partie, c’est par ici…).
Nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve : en attendant, un jour à la fois, pour reprendre une phrase qui circule beaucoup sur les réseaux sociaux en ce moment… et tenez le cap !
Bonne soirée,
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
★★★ Le chiffre du jour ★★★ |
75%
Telle est la très belle plus-value engrangée par les lecteurs de Mathieu Lebrun et de La Bourse au Quotidien PRO ce matin… en un seul trade ! Ce n’est pas le seul gain qu’ils ont pu encaisser… et ce ne sera pas non plus le dernier : pour en profiter à votre tour, cliquez ici. |