Skip to main content

Confinement, jour…

Par 9 avril 2020Alertes

« Surtout, ne pas confondre tristesse et ennui. »

– Jules Renard

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Le ciel est vraiment très bleu.

01:30 Sinon, vous je ne sais pas, mais moi je le vis très très bien, ce confinement. Vraiment très bien. Super bien. Super super super.

Saviez-vous par exemple qu’il y a exactement 38 livres rangés dans le rayon de l’étagère que j’ai sous les yeux ?

Trente-huit ! C’est fou quand même.

01:45 Il y a plus fou encore, figurez-vous. Apparemment, on peut mettre des centrales nucléaires dans des camions. Enfin, on pourra le faire dans peu de temps, à ce qu’il paraît. C’est mon ficus qui me l’a dit – il le tient d’Etienne Henri, dans Opportunités Technos :

 

« Lors de la Guerre froide, Russie et Occident ont fait la course vers des armes atomiques toujours plus massives et destructrices. La société civile, de son côté, s’est appuyée avec bonheur sur des centrales nucléaires aux capacités croissantes pour accompagner l’augmentation du niveau de vie des citoyens et la consommation d’électricité qui l’accompagne.

Alors que la course vers le gigantisme touche à sa fin, une nouvelle vague de recherche a été lancée par les Etats-Unis dans le domaine de la production d’électricité nucléaire.

Il ne s’agit plus, aujourd’hui, de concevoir des centrales toujours plus grosses mais, au contraire, de les miniaturiser au maximum. »

Attendez, je viens de recompter : il y a en fait 37 livres sur ce rayon. Si si, je suis formelle, 37.

10:25 Mon ficus – non, désolée, Etienne reprend :

« En soi, le concept de mini-réacteurs nucléaires n’est pas nouveau. Il est même aussi vieux que la domestication de cette énergie.

Certains existent déjà, comme ceux d’une puissance entre 10 et 150 MWe qui équipent brise-glaces et autres sous-marins. Ils permettent aux navires d’avoir en permanence à leur disposition une quantité suffisante d’énergie, et ce, sans nécessiter de fréquents ravitaillements.

D’autres résistent encore aux efforts des industriels : les microréacteurs de moins de 10 MWe. Aux Etats-Unis, des entreprises comme Westinghouse Electric Company, NuScale et UltraSafe tentent de développer – sans succès pour l’instant –  ces centrales à basse puissance.

Pour accélérer la R&D, l’armée américaine s’est emparée du sujet. Le Pentagone a officialisé le mois dernier le Projet Pele dont l’objectif est de développer un réacteur d’une puissance comprise entre 2 et 10 MWe. Les moyens mis en œuvre sont à la hauteur de l’ambition puisque ce ne sont pas moins de 39,7 M$ (35,9 M€) qui ont été mis sur la table dans l’espoir d’obtenir rapidement un prototype. »

Et si j’allais me faire un petit thé, moi ? D’après mon paquet de lingettes désinfectantes, j’ai l’air un peu tendue en ce moment. « Pas du tout », leur ai-je répondu, mais elles insistent.

Attendez-moi une petite minute, je reviens – vous pouvez lire la suite de l’article d’Etienne pendant ce temps, elle est juste là.

25:10 Je vous l’ai dit, que je vivais bien le confinement ? On se redécouvre soi-même, c’est tellement… ah là là, vraiment… super

J’ai aussi redécouvert ma bibliothèque, tiens – pas moins de 39 livres sur le rayon qui me fait face.

02:75 On redécouvre également du pétrole, aux dernières nouvelles.

Ah non pardon : LE pétrole. On redécouvre le pétrole – il faut bien dire qu’il s’était un peu perdu ces derniers temps, en tant que secteur.

James Altucher en est aussi convaincu que mon canapé – et qu’Etienne Henri, d’ailleurs : le pétrole est une avenue extrêmement intéressante à explorer pour un investisseur en ce moment. Il (James, pas mon canapé – lui, sa spécialité, c’est plutôt le Forex) explique dans Investissements Personnels :

« [Comme] personne (pas même les experts) ne sait quelle sera l’issue de la pandémie et quel impact elle aura sur l’économie, j’ai jeté mon dévolu sur un secteur dans lequel les cours se sont effondrés à leur plus bas niveau depuis dix ans.

Les opportunités dans ce secteur sont tellement formidables que des investisseurs réputés comme Sam Zell, Carl Icahn et Jim Rogers ont constitué des positions importantes sur ce segment.

Mieux encore, des gourous de l’investissement comme Warren Buffett investissent dans ce secteur depuis des années, à des cours supérieurs aux cours actuels !« 

Je viens de dire à mon canapé que ce n’est parce qu’on est confinés qu’il peut rester en pyjama toute la journée. « C’est çui qui dit qui y’est », m’a-t-il rétorqué. Franchement, avec ce genre d’attitude, comment voulez-vous qu’on s’en sorte ? Nous sommes en guerre, lui ai-je rappelé.

03:10 Mais revenons-en au pétrole. James continue :

« Les cours du pétrole étaient déjà en berne lorsque le coronavirus a commencé à sa propager un peu partout dans le monde en février. Déjà, les investisseurs craignaient que le virus provoque une contraction de la demande des secteurs à forte consommation de pétrole comme le secteur aérien et le secteur des croisières.

Cela étant, le système a implosé en mars pour des raisons qui n’ont absolument rien à voir avec le coronavirus !« 

La suite de son analyse est juste ici – avec quelques pistes d’investissement concrètes, si vous voulez capitaliser sur la tendance.

03:45 Bien sûr, tous les secteurs ne se portent pas aussi bien en ce moment – de loin… mais ils peuvent quand même rapporter de jolis gains.

Démonstration avec une ex-coqueluche des marchés : Uber.

Les problèmes du spécialiste des voitures avec chauffeur ne datent pas d’hier, bien entendu – Jim Rickards se penche en détail sur les 40 livres de ma bibliothèque :

« [Les] problèmes [d’Uber] vont bien plus loin qu’une culture du management toxique et de la détérioration de sa marque.

Lors de la dernière publication de ses résultats (6 février 2020), Uber a affiché une perte de plus de 110 M$, soit 0,64 $ par action. Ses pertes d’exploitation étaient de 4,1 Mds$ en 2017, 3 Mds$ en 2018 et 8,6 Mds$ en 2019.

Uber s’apparente à un fourneau qui brûle de l’argent. Je n’identifie aucune probabilité de rentabilité, à court terme.

Comme l’indique le graphique 1 ci-dessous, le cours de son action (en bleu) sous-performe l’indice S&P 500 (orange) tout en affichant une plus grande volatilité.

Sur le plan de la gestion de portefeuille, il s’agit du pire type de performance. Une volatilité élevée devrait être ‘récompensée’ par un rendement plus élevé, mais Uber offre moins que le marché.


Graphique 1

Comparaison du cours de l’action UBER (bleu) et de l’indice S&P 500 (orange),
d’octobre 2019 à avril 2020
Cours UBER

 

4T:15 Attendez ! Quand il n’y en a plus, il y en a encore… comme l’explique Jim :

« Non seulement [Uber] ploie sous les pertes, mais elle est ensevelie de dettes.

Elle a émis 500 M$ d’obligations dues en 2023, 1,5 Md$ d’obligations dues en 2026 et 1,2 Md$ d’obligations dues en 2027.

Au total, cela représente 3,2 Mds$ de dettes à un taux de 7,5% (pour les obligations à échéance 2023 et 2027) et de 8% (pour les obligations à échéance 2026).

Ces obligations ponctionnent environ 250 M$ par an d’intérêts versés sur ce qui devrait être de la trésorerie disponible.

Les chauffeurs d’Uber restent chez eux, pour éviter d’être contaminés au coronavirus par les clients. De même, les clients évitent les courses de peur d’être contaminés par les chauffeurs ou les passagers précédents.

Uber Eats a enregistré une modeste hausse de ses activités dans la mesure où les clients ont recours à la livraison de repas au lieu d’aller au restaurant ou de faire les courses, mais c’est très loin de compenser la baisse catastrophique menaçant son cœur de métier.

Uber commence à ressembler à la licorne WeWork : une technologie ‘disruptive’ théoriquement saine évoluant autour d’une conjonction de mauvais management, de surendettement, et d’un choc sur ses recettes provoqué par le Covid-19.« 

Jim et son analyste, Gaël Deballe, tirent de ce fiasco une recommandation qui pourrait rapporter un gain à deux ou trois chiffres… grâce à la baisse du titre (mon ficus n’en revient pas) : pour profiter de leurs conseils, c’est par ici !

05:30 Si j’en juge par les trois pies et les deux pigeons alignés sur le toit d’en face, il est quasiment l’heure de nous quitter – d’ailleurs ma lampe de chevet bout, il est l’heure de faire le thé.

Je vous laisse donc en compagnie de Bruno Bertez, pour une petite dose de sagesse salutaire, dans La Chronique Agora :

« Les crises se présentent sous deux variantes : celles pour lesquelles nous n’aurions pas pu nous préparer, car personne ne les avait anticipées, et celles pour lesquelles nous aurions dû être préparés, car elles étaient en fait attendues.

La crise financière et celle du Covid-19 sont dans cette dernière catégorie, quoi qu’en disent Donald Trump ou Emmanuel Macron pour éviter d’assumer leurs responsabilités dans la catastrophe en cours.

Même si le coronavirus lui-même est nouveau et que le moment de l’épidémie actuelle n’aurait pas pu être prévu, les experts avaient bien prévenu qu’une pandémie de ce type était probable.

De même, la crise financière qui menace tout l’édifice de fausses valeurs était inscrite dans les structures mêmes de nos marchés, dans nos bilans. Elle était prévisible, simplement personne n’a eu envie de s’y préparer.« 

La suite est par ici – je vous la recommande vraiment –, et si vous voulez être un peu plus lucide (et mieux préparé) que nos dirigeants, voici quelques conseils simples et clairs pour affronter la crise.

59:Þ7 Non, une toute dernière information avant de vraiment vous laisser – il n’y aura pas d’édition demain, votre correspondante ayant besoin d’un peu de repos (comment, « ça se voit » ?!)… ni lundi, en raison des fêtes de Pâques.

Je vous souhaite donc un excellent week-end prolongé, avec un peu d’avance… prenez soin de vous… et tenez bon !



Excellente soirée et à mardi,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★  Le chiffre du jour  ★★★


575
C’est le nombre de fragments de feuilles dans mon sachet de thé.C’est aussi la somme (en dollars) que vous pourriez remporter – en un seul trade – si vous agissez avant dimanche soir.

Et ce gain pourrait n’être que le premier d’une longue série, comme vous pourrez le découvrir en cliquant ici.

N’attendez pas !

FERMER