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L ou V ?

Par 20 avril 2020Alertes

« La santé dépend plus des précautions que des médecins. »

– Bossuet

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 C’est le retour de la sobriété sur les marchés en ce lundi – en tout cas pour le CAC 40, qui s‘affiche en baisse à l’heure où je vous écris, après une séance de vendredi étincelante.

Tôt ou tard, les intervenants vont devoir accepter une réalité pas très riante, et à laquelle tous les plans de relance du monde ne sauraient remédier. On a beau inonder l’économie de sommes colossales… si personne ne veut dépenser/consommer, rien ne repartira.

Entre ceux qui seront pris à la gorge par le chômage et ceux qui seront trop effrayés par une résurgence toujours possible de l’épidémie… « quand ça veut pas, ça veut pas », disait mon grand’père.

Bon, peut-être que la demande accumulée pendant les semaines de confinement suffira à faire redémarrer la machine – mais cela reste à voir.

00:45 En attendant, comme dit, les chiffres restent peu encourageants, comme l’explique Eric Lewin dans La lettre PEA :

« [Les] indicateurs économiques demeurent passablement dégradés avec par exemple un effondrement de 8,7% des ventes de détail en mars aux Etats-Unis (-24% dans l’Hexagone !), où la production industrielle a également diminué de 5,4%, soit un recul sans précédent depuis 1946.

Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises ces dernières semaines, on assiste à un choc tant du côté de l’offre que de celui de la demande, alors qu’en Chine le décrochage de 6,8% du PIB au premier trimestre ne sera probablement pas compensé au deuxième trimestre, par-delà une multiplication des mesures de soutien à l’économie.

Les prévisions économiques sont par ailleurs catastrophiques, à l’image de la prophétie du FMI d’une chute de 7,5% du PIB de l’Eurozone et de 3% dans le monde. »

01:30 Mais qu’importe l’économie, n’est-ce pas, tant que les marchés tiennent ? Peu importe le « monde réel » tant que les cours s’envolent… mais là aussi, la route est loin d’être dégagée, comme l’explique encore Eric :

« [Si] les marchés tiennent, c’est parce que le fameux TINA (acronyme de ‘There is no alternative’) l’emporte dans l’esprit d’opérateurs rassurés par les initiatives récentes des banques centrales et par les investissements massifs des Etats pour soutenir l’économie, avec pour corollaire une remise des règles budgétaires aux calendes grecques.

Je suis également enclin à penser qu’ils estiment que le pic de la pandémie a déjà été atteint sur le Vieux Continent et le sera prochainement outre-Atlantique. Le nombre de cas quotidiens demeure cependant extrêmement élevé aux Etats-Unis, où la gestion des événements par Donald Trump divise. […] [Le président américain] estime par exemple que l’Oncle Sam pourra reprendre une activité normale sous réserve de réaliser entre 500 000 et 700 000 tests par jour, c’est-à-dire quatre fois plus que ce qui est entrepris aujourd’hui.

Attention à ne pas se précipiter, ce qui vaut aussi pour l’Europe, où il faudra être bien vigilant à ne pas déconfiner les populations trop vite afin de faire l’économie d’une deuxième vague potentiellement encore plus dévastatrice que la première…

Données macroéconomiques déprimantes, incertitudes sanitaires majeures, le tout dans une période de résultats durant laquelle il y aura de la ‘casse’. »

… Autant dire que les « stratégies de précaution » sont de mise : Eric en propose une aux lecteurs de La lettre PEA, avec une recommandation concrète à mettre en place de préférence avant que les marchés se remettent à vraiment chuter. Pour en profiter, c’est par ici.

02:15 Autre secteur, même difficultés – en pire : le pétrole a décidément bien du mal à se remettre de la crise du coronavirus. Rien en semble pouvoir enrayer sa dégringolade, comme l’explique Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :

« Affecté par la spectaculaire contraction du PIB chinois (-6,8% au 1er trimestre 2020), le baril de WTI (coté à New York) vient d’inscrire un nouveau plancher annuel et historique de 17,31$ (contrat mai), un plus bas de 21 ans (il faut remonter au mois d’avril 1999).

La pression baissière est amplifiée par l’anticipation d’une saturation des capacités de stockage dès fin mai/début juin.

Le pétrole est absorbé à 60% par le secteur des ‘transports’ (incluant la consommation représentée par les véhicules particuliers).

Le secteur aérien (kérosène) représente 7% de la consommation de pétrole dans le monde. Le trafic va demeurer quasi nul durant l’été 2020 et aucun retour à la normale n’est anticipé avant 2022. »

Là aussi, quelle sera la sortie de crise ? En « L » ou en « V » ? Et à quel horizon peut-on l’attendre ?

A suivre, une fois encore…

03:00 … Mais au milieu de cet océan d’incertitudes, vous pouvez compter sur une chose absolue, inamovible et imprescriptible : les interventions des autorités… désormais sans plus la moindre limite ni précaution

Dan Denning nous en dit plus dans La Chronique Agora, graphique à l’appui :

« Comme le montre le graphique ci-dessous, le bilan de la Fed représente plus de 6 300 Mds$ – soit 29,3% du PIB américain (chaque nouveau dollar au bilan de la Fed représente un dollar qu’elle a injecté dans l’économie).


Actifs de la Fed
Cliquez sur l’image pour l’afficher en grand.

 

La Fed a augmenté son bilan de près de 600 Mds$ par semaine du 18 mars au 1er avril, en achetant des bons du Trésor US et des titres adossés à des crédits hypothécaires. Au total, elle a augmenté son bilan de plus de 1 500 Mds$ en l’espace de seulement un mois, depuis le 18 mars. La barre des 10 000 Mds$ devrait être facilement atteinte d’ici à la fin de l’année.

L’année dernière, j’avais calculé que le bilan de la Fed devrait gonfler encore davantage pour atteindre 40% du PIB lorsque la prochaine crise sera terminée. A présent, cette estimation semble franchement conservatrice.

Idem pour ma prédiction selon laquelle la dette publique américaine devrait exploser pour atteindre 40 000 Mds$ au cours des 10 prochaines années (contre 23 000 Mds$ aujourd’hui). Elle pourrait même atteindre 50 000 ou 60 000 Mds$ d’ici la fin de cette crise.

Au regard de ces chiffres, nous pensons que la déflation du prix des actifs ouvrira la voie à une inflation massive. C’est une bonne nouvelle pour l’or. Mais attention, il y a un piège…« 

Quel piège exactement guette les investisseurs aurifères – et y a-t-il d’autres actifs « utiles » en ces temps agités ? Dan nous donne des éléments de réponse dans la suite de son article, juste ici.

En ce qui vous concerne, vous pouvez encore acheter de l’or… mais n’attendez pas trop longtemps. Les cours ont nettement grimpé, et une accélération est à prévoir dans les semaines qui viennent : pour vous positionner correctement, c’est par ici.

04:00 Nous terminerons sur une note toute différente – toujours concernant la sortie de crise, mais sous un angle bien différent : on sait désormais que le déconfinement sera indissociable d’un dispositif général de tests et d’un meilleur pistage des cas existants. On parle beaucoup d’un suivi des smartphones – avec toutes les interrogations que cela soulève.

Ray Blanco fait un point concret sur ces questions dans Opportunités Technos, précisant notamment une chose :

« Ce processus ne se sert pas des données de géolocalisation.

Alors vous êtes moins ‘traçable’ qu’avec toutes les caméras de télésurveillance qui vous entourent.

Considérez votre téléphone comme un radar, et ceux des autres comme des points qui clignotent sur un écran.

Votre téléphone vous notifiera si vous avez été exposé à d’autres utilisateurs atteints de Covid-19, et on vous invitera à télécharger une application des autorités de santé publique.

On ne vous révèlera pas qui est atteint de Covid-19, pour des questions d’anonymat. Vous serez simplement informé du risque potentiel.« 

Traçabilité, risques de piratage, traitement des données… Ray couvre toutes ces questions dans la suite de son article, que vous pouvez lire en cliquant ici. Reste à savoir si on peut vraiment faire confiance à ceux qui, tout au sommet, se portent garants de la transparence et de l’utilisation des informations.

Sans tomber dans la paranoïa et le complotisme, il faudra tout de même rester vigilant quant à la préservation des libertés individuelles : on ne peut pas tout sacrifier sur l’autel de la sécurité sanitaire – surtout quand on sait que les mesures « d’urgence » décidées en pleine crise ont souvent une fâcheuse tendance à perdurer bien après que ladite crise se soit apaisée.

A suivre donc… et je vous souhaite quand même une excellente soirée en attendant !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes


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