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« Gros plein de soupe » et 490% de gain

Par 13 mai 2020Alertes

« La déception est bien moins pénible quand on ne s’est point d’avance promis le succès. »

– Sénèque

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Aujourd’hui, nous commençons par une déception.

Non, pas le fait que votre correspondante ne pourra pas revoir la ligne bleue de ses Vosges natales avant des semaines – et encore, en ayant dans la chance…


Vosges
00:15 … Mais un phénomène légèrement plus universel – et que nos spécialistes cryptos attendaient de pied ferme (nous en parlions ici ou encore ) : le halving, date à laquelle la récompense versée aux mineurs de Bitcoin serait divisée par deux.

« Historiquement », si l’on peut employer ce terme considérant la jeunesse du Bitcoin, chaque halving est suivi par une envolée du cours.

Or le dernier en date a eu lieu avant-hier, et cette fois-ci… eh bien… il ne s’est pas passé grand’chose. Pourquoi donc ?

Mathieu Lebrun nous en dit plus dans La Bourse au Quotidien :

« Sur le plan graphique, il apparaît qu’après avoir ‘acheté la rumeur’ (ou en tout cas la perspective du halving) depuis le début de l’année, et en particulier depuis le trou d’air de la mi-mars, les opérateurs vendent la nouvelle depuis le week-end dernier. Avec, techniquement parlant, un échec assez net dans la zone de résistance des 10 000 $.

Cette région de prix correspond à la fois au contact avec la borne haute de la large figure en place à moyen terme (visible en pointillés noirs sur mon graphique journalier ci-dessous), mais aussi à une importante zone de résistance horizontale testée à plusieurs reprises depuis la fin de l’année dernière (cf. le rectangle noir ci-dessous). »


graphique BTC
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir. BITCOIN / source : TRADINGVIEW
01:15 Est-ce que tout est perdu pour autant ? A court terme, tout dépend de ce seuil obstiné des 10 000 $, reprend Mathieu :

« Un franchissement de cette zone dure sera assurément tout l’enjeu des prochaines semaines sur le marché des cryptomonnaies.

Et si celui-ci devait se produire, cela ouvrirait clairement la voie à un probable retour vers les sommets de l’an dernier, soit au-dessus des 13 000 $. »

Une perspective intéressante… mais incertaine, considérant les conditions fondamentales exposées par Mathieu dans son article, disponible ici. Surveillez les graphiques, mais n’attendez peut-être pas de miracle dans l’immédiat.

01:45 Consolez-vous, cependant, et tenez bon : la bataille du halving semble perdue, mais la guerre des cryptos peut encore être gagnée. A long terme, le statut des cryptomonnaies – et plus particulièrement du Bitcoin – en tant que valeur refuge reste très intéressant.

La destruction des monnaies papier est plus que jamais à l’ordre du jour, avec des planches à billets chauffées au rouge un peu partout dans le monde et des gouvernements arc-boutés sur leur volonté de créer de l’inflation, voire de l’hyperinflation : lorsqu’ils y parviendront, l’or sera bien entendu un abri sûr, mais les cryptos attirent de plus en plus l’attention – y compris parmi l’élite de l’investissement, comme l’explique Bruno Bertez dans La Chronique Agora :

« L’un des plus grands parmi les grands investisseurs, Paul Tudor Jones (PTJ), a rendu public le fait que, face au nucléaire monétaire, il achetait du Bitcoin. Croyez-moi, PTJ n’est pas n’importe qui ; c’est l’une des personnes les plus compétentes de la planète. Christine Lagarde et autres Jerome Powell ne tiendraient pas 10 minutes face à un débat avec Paul. Je suis généralement avare de mes appréciations. »

A bon entendeur… conservez vos positions si vous en avez, et si ce n’est pas encore le cas, il vaut sans doute la peine de s’y intéresser.

02:30 Autre déception aujourd’hui, celle de la performance des marchés, nettement dans le rouge un peu partout. Les incertitudes liées à la corona-crise sont bien sûr un facteur… mais il vaut la peine de se concentrer un peu sur un autre élément qui vient compliquer la donne boursière : les relations Chine/Etats-Unis.

Donald Trump fait campagne pour sa réélection en novembre. Etant donné les circonstances, il lui est impossible de faire valoir son bilan économique. Ainsi privé de son principal argument électoral, il semble avoir décidé de recourir à la bonne vieille tactique du conflit pour unir le pays derrière lui –c’est la Chine qui en fait les frais, encore une fois, et sur tous les fronts.

Les Etats-Unis ont notamment rouvert le dossier Huawei… et cela pourrait faire mal, comme l’explique Etienne Henri dans Opportunités Technos :

« Suite à l’embargo décidé par Donald Trump, [Huawei] a simplement dû revoir ses produits pour s’assurer de ne plus intégrer un seul composant directement acheté à des usines américaines.

C’est désormais chose faite, et cette indépendance retrouvée irrite au plus haut point la Maison-Blanche.

Non content d’interdire aux opérateurs mobiles d’acheter du matériel Huawei, le Congrès a voté le 27 février une enveloppe de 1 Md$ pour financer le démontage des installations existantes. Plus question de simplement empêcher l’arrivée de nouveaux équipements sur le territoire, il s’agit maintenant de faire disparaître ceux déjà présents jusqu’au dernier.

Cette opération n’aura bien sûr aucune conséquence directe sur l’activité de l’entreprise chinoise, les ventes ayant déjà été conclues il y a des années. Les seules victimes seront les opérateurs contraints de remplacer des infrastructures dont ils maîtrisent le fonctionnement – et le contribuable américain qui financera l’opération.

Pour continuer de nuire à Huawei, Donald Trump doit aller plus loin et utiliser des entreprises tierces dans un dangereux coup de billard à trois bandes. »

Etienne démonte tout cela dans la suite de son article, juste ici : une affaire à suivre – pas seulement à cause de ce qu’elle implique pour vos investissements… mais aussi en tant que « thermomètre » de la cordialité (ou non) des relations entre les deux pays.

03:30 Jim Rickards nous permet d’élargir le champ dans Intelligence Stratégique, en démontrant que le terrain commercial n’est pas le seul sur lequel Etats-Unis et Chine déplacent leurs pions :

« Les tensions entre la Chine et les Etats-Unis ont atteint un niveau jamais enregistré depuis le massacre de la place Tiananmen, en 1989.

A l’époque, cela avait provoqué le gel des relations entre les Etats-Unis et la Chine, et la détente n’était pas intervenue avant 1994.

J’en sais quelque chose : je me suis rendu dans des villes de Chine intérieure (y compris Wuhan) en 1992 et 1993. A l’époque, iI n’y avait pas un seul Américain à perte de vue, et j’étais chaperonné par de pseudo-guides touristiques dépêchés par les autorités chinoises.

Aujourd’hui, les Etats-Unis attaquent la Chine pour sa mauvaise gestion et la dissimulation de l’épidémie initiale du virus de Wuhan.

Si la Chine avait été transparente et compétente, plus de 200 000 Américains, Italiens, Espagnols, Britanniques et bien d’autres seraient encore en vie aujourd’hui.

De son côté, la Chine s’est lancée dans une propagande mondiale malveillante menée par un nouveau genre de représentants officiels appelés ‘Wolf Warriors’ [NDLR : littéralement, ‘guerriers-loups’].

Ils accusent les Etats-Unis d’avoir propagé le virus lors de la visite de militaires américains en Chine, l’an dernier. Ils accusent les Etats-Unis d’avoir dissimulé leurs propres recherches biologiques menées à Fort Detrik (Maryland) et dans d’autres endroits. Les Chinois qualifient le secrétaire d’Etat Mike Pompeo de ‘démon‘, et de ‘gros plein de soupe‘ car il refuse de s’incliner devant les mensonges et la propagande de la Chine. »

Voilà qui nous permet de constater que les Chinois n’ont rien à envier à Donald Trump au niveau de l’élégance et de la rhétorique…

04:15 … Mais il faut dépasser un peu les noms d’oiseaux pour découvrir le véritable enjeu de tout cela. Jim continue :

« Derrière toute cette animosité, il y a une arme secrète américaine : le dollar américain.
Tant que le monde dépendra du dollar pour effectuer les paiements, régler le solde des balances commerciales et définir le cours du pétrole et d’autres matières premières, les Etats-Unis domineront l’économie mondiale.

La Chine ne peut que se plier aux souhaits des Etats-Unis (malgré la propagande) car elle est piégée par l’hégémonie mondiale d’un dollar contrôlé par les Etats-Unis.

Selon cet article, le directeur du Shanghai Gold Exchange réclame l’instauration d’un système de ‘monnaie super souveraine’ au sein duquel le dollar ne jouerait pas le rôle de principale monnaie de réserve, et aucun pays ne pourrait saisir ou geler les actifs d’un autre.

Bonne chance. Le dollar aura peut-être des problèmes qui lui sont propres, à l’avenir, mais il ne sera pas facilement remplacé par une monnaie concoctée par la Chine.

En outre, nous possédons déjà une monnaie super-souveraine, et qui ne peut être gelée : l’or. »

Après le match « coronavirus/économie mondiale », allons-nous assister en 2020 au match « dollar/yuan » ? Pas sûr que les combattants s’en relèvent indemnes… ni que cela se termine par une poignée de mains et un sourire.

A suivre…

05:00 Je termine en dépassant un peu sur l’horaire, mais la nouvelle en vaut la peine : les lecteurs de Zach Scheidt ayant appliqué ses conseils dans OPA Business Club ont pu déboucler hier quelques positions sur des gains… eh bien… qui se passent de commentaire.

Je laisse la parole à Zach :

« [Nous] lançons un ordre de prise de profit sur le reste de notre position de Niveau 3 sur Novavax Inc. (NVAX).

Les actions de NVAX ont explosé à la hausse suite à la publication des bénéfices de la société hier. Ce qui a vraiment attiré l’attention du marché, c’est que Novavax a annoncé qu’elle allait recevoir jusqu’à 388 millions de dollars de financement pour la recherche sur un vaccin Covid-19.

Et maintenant, les investisseurs se précipitent sur ce titre… envoyant nos options d’achat au sommet !

[…] Nous sommes actuellement assis sur un gain de plus de 490%, et il ne reste que quelques semaines avant l’expiration de ces options d’achat. »

Non, je n’ai pas oublié de virgule ni rajouté un zéro : +490% en un seul trade ! A quoi vient encore se rajouter un deuxième gain, de « seulement » 98%, sur une autre valeur… sachant qu’une première prise de bénéfices avait permis de verrouiller une plus-value initiale de +215% sur cette position.

Pas mal, non, considérant le contexte boursier ! Si vous voulez en savoir plus sur OPA Business Club – et recevoir la prochaine recommandation de Zach, c’est par là.

Très bonne soirée,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★  Le chiffre du jour  ★★★


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