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Danger sur la Zone euro

Par 29 mai 2020Alertes

« Le chemin est long du projet à la chose. »

– Molière

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00Votre correspondante est comme le lapin blanc d’Alice : en retard. Enfin, pas exactement en retard… mais pressée – la rédaction se réunit pour discuter des projets de juin, et c’est généralement le genre de discussion qui dure !


Le lapin blanc, Sir John Tenniel
Le lapin blanc, Sir John Tenniel
Déconfinement, crise économique, avenir de la Zone euro, investissement aurifère, tendances de trading… Nous allons sans doute discuter de tout cela (sans oublier la petite voix qui s’élève, au fond, « et les cryptos, alors ? ») – pour en tirer les meilleurs conseils et stratégies pour vous.

Par conséquent, l’édition du jour va être un peu abrégée par rapport à d’habitude – j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.

00:30 Entrons tout de suite dans le vif du sujet avec une bonne nouvelle… pour les investisseurs dotés de patience. Elle nous vient de Jonas Elmerraji, dans Opportunités Technos :

« Il y a peu de temps, Global Financial Data a publié un indice de marché retraçant les mouvements des actions américaines depuis 1791.

Il est assez remarquable :


graphique US Stocks since 1971

Le graphique ci-dessus représente l’indice GFD 100 de 1791 à nos jours.

Au premier regard, il est difficile de ne pas voir la tendance globale du marché américain sur 229 ans. A long terme, le marché actions augmente de façon pratiquement linéaire. Et il est resté assez régulier, jusqu’à ce jour.

Certes, il y a eu des incidents en cours de route… Il est difficile de le dire à partir de ce graphique, mais certains d’entre eux se sont davantage apparentés à des tremblements de terre.

Pour autant, au bout du compte, même les krachs les plus douloureux semblent insignifiants, dans le contexte de la tendance de marché sur le long terme. »

01:30 Voilà de quoi envisager avec un peu plus de philosophie le coup de mou du CAC 40 aujourd’hui…

C’est bien gentil, me direz-vous, mais vous n’êtes pas le comte Dracula et n’avez donc pas 229 ans devant vous pour attendre le résultat de vos investissements… Ne vous inquiétez pas. Jonas reprend :

« En attendant, à bien plus court terme, les données encouragent toujours l’achat de ce qui fonctionne, à savoir des valeurs technologiques enregistrant une forte performance.

Par exemple, Nvidia (NASDAQ: NVDA), Amazon.com (NASDAQ: AMZN) et Microsoft (NASDAQ: MSFT), trois sociétés que nous avons considérées comme des trades de retournement, début avril, se sont appréciées de 22%, en moyenne, depuis.

C’est le double du rendement affiché par le S&P 500 lors de sa reprise.

Les grandes valeurs technologiques semblent toujours prêtes à surperformer à moyen terme.

Et à plus long terme, la tendance nous est encore plus favorable. »

La suite des explications se trouve ici – et bien sûr, Ray Blanco, spécialiste des nouvelles technologies, vous donne ses conseils et recommandations semaine après semaine dans NewTech Insider, juste ici.

02:15 C’est malheureusement la seule bonne nouvelle que j’ai pour vous aujourd’hui. Nos autres spécialistes sont d’humeur nettement moins joviale – à commencer par Olivier Delamarche, qui avertit d’une tendance plus qu’inquiétante dans les politiques actuelles : la soviétisation.

Comme il l’explique dans le dernier numéro de Delamarche en Liberté :

« Mme Lagarde veut tout racheter : l’Italie, la Grèce, bientôt les dettes corporate pourries… L’Etat va nationaliser Air France et peut-être la Société Générale.

Les secteurs sinistrés sont nombreux : l’aérien, l’automobile, le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, le BTP, la distribution non alimentaire, l’événementiel, le parapétrolier, bientôt les banques et les assureurs, la mode, les coiffeurs.

Ce sera encore plus difficile pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI, plus de 250 salariés et moins de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires), qui ne bénéficient pas des mêmes accès aux marchés financiers et aux prêts bancaires. Ces entreprises se voient appliquer des critères d’éligibilité au prêt garanti par l’Etat plus stricts que pour les PME. Elles doivent se conformer à des ratios qu’elles ne peuvent pas respecter.

L’Etat va donc être sollicité, que ce soit pour participer aux futures augmentations de capital des groupes dont il est déjà actionnaire comme Renault ou PSA, voire la SNCF, ou pour intervenir dans les sociétés privées en difficultés. L’addition devrait se chiffrer en centaines de milliards d’euros. A titre de comparaison, dans les 600 milliards d’euros annoncés par le gouvernement allemand, 100 milliards sont prévus pour stabiliser le capital des entreprises de taille intermédiaire.

Bruno Le Maire a déjà donné quelques pistes : ‘il est légitime que l’Etat soit garant de la protection des entreprises qui font partie du patrimoine culturel, celles où beaucoup d’argent public a été investi, sous forme de crédit d’impôt ou autre, celles qui emploient des centaines de milliers de salariés’. En bref, tous mes potes !

Le ministre de l’Economie a prévenu qu’il irait jusqu’à la nationalisation si nécessaire, ou la vente à des groupes étrangers s’il y a moyen de faire un petit billet au passage. »

Ce n’est pas bon signe pour le dynamisme de l’économie et la liberté d’entreprendre… mais ce n’est pas bon signe non plus pour votre épargne. Olivier vous donne tous les détails – et un plan de protection – dans sa lettre : vous pouvez le rejoindre en cliquant ici.

03:00 Enfin, avant de vous quitter pour rejoindre ma salle de réunion virtuelle, la traditionnelle lecture du week-end… qui est dans la droite ligne de l’analyse d’Olivier : toutes ces subventions, ces nationalisations et autres termes en –ion, il va bien falloir les financer…

… Et cela laissera les Etats endettés, fragilisés, voire carrément en faillite. Non, ce n’est pas notre catastrophisme habituel qui parle, mais bien l’avis de la BCE elle-même, comme l’explique Eric Verhaeghe dans La Chronique Agora :

« La revue semestrielle de stabilité financière publiée mardi 26 mai en dit long sur ce que les banquiers européens ne peuvent pas dire officiellement, mais qui les taraude : la crise financière directement issue du confinement (et de la guerre des prix pétroliers, redisons-le) devrait mettre de nombreux Etats-membres de l’Union en difficulté, au point de faire défaut et de devoir sortir de la Zone euro.

Cette perspective, inaudible en France et considérée comme proche de la trahison nationale quand elle est évoquée, doit être prise très au sérieux, surtout chez nous !

La France devrait en effet se situer en première ligne dans le groupe des pays attaqués par les marchés pour leur endettement excessif, et accessoirement dans le groupe des pays qui ne tiennent pas leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers.

Pour l’instant, les cigales françaises sont loin de ces angoisses macro-économiques. L’opinion de notre pays se complaît à croire, emmenée par des esprits qui mélangent allègrement le souverainisme et le rejet de toute règle budgétaire, qu’il suffit de décréter que l’argent n’est pas un problème pour qu’il n’en soit plus un. »

La suite de cette analyse est juste ici – et je dirais qu’elle est vraiment importante à lire pour comprendre ce qui nous attend dans les mois qui viennent.

03:45 C’est tout pour aujourd’hui… et jusqu’à mardi : pas de parution en ce lundi férié. En attendant, je vous souhaite un excellent week-end prolongé !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★  Le chiffre du jour  ★★★


40%
C’est le cumul des plus-values engrangées rien que cette semaine par les lecteurs de Mathieu Lebrun dans La Bourse au Quotidien PRO…… Et la prochaine opportunité est pour bientôt ! Pour tout savoir sur la stratégie de Mathieu, et en profiter vous aussi, cliquez ici.

 

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