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Grosse erreur

Par 12 juin 2020Alertes

« Je serai le plus grand président de l’emploi que Dieu ait jamais créé. »

– Donald Trump (18 juin 2015…)

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Et hop, rebond ! On n’allait tout de même pas terminer la semaine sur une note aussi morose que celle des derniers jours – et puis les marchés avaient une bonne raison de remonter puisque…

Puisque…

Euh… ben… euh…

Non, je renonce à comprendre : en fait, les marchés rebondissent juste « parce que », ou à peu près. Je vais aller me faire un petit thé, tiens, moi aussi « juste parce que » – voyons si cela m’éclaircit un peu les idées.


Tasse de thé
 

00:30 Alors ? Est-ce plus clair ? La tasséomancie nous permet-elle de déterminer des raisons solides et concrètes au changement d’orientation des cours ?

Eh bien… pas vraiment. Tournons-nous donc plutôt vers de vrais experts, pour voir si eux partagent l’optimisme actuel des marchés.

Là encore, on ne peut pas dire que les conclusions soient très encourageantes. Voici par exemple Eric Lewin qui dresse un panorama général des conditions actuelles dans La Bourse au Quotidien :

« Donald Trump doit être furieux. La dernière réunion de la Fed, mardi et mercredi, a en effet donné lieu à des prévisions guère encourageantes et qui ont quelque peu sapé le moral de Wall Street. D’après l’institution, souvent tancée par le président américain, le PIB de l’Oncle Sam devrait reculer de 6,5% en 2020, avant une hausse de 5% l’année suivante et de 3,5% en 2022.

Le taux de chômage est quant à lui attendu à 9,3% cette année. Il pourrait ensuite diminuer à 6,5% en 2021 et baisser encore d’un point d’ici deux ans. Ce faisant, il resterait nettement au-dessus des 3,7% enregistrés en décembre et qui équivalent à une situation de quasi-plein emploi.

La reprise en ‘V’ tant espérée par les intervenants s’éloigne donc à grands pas et on se dirige donc plutôt vers une reprise sous forme de racine carrée… »

La suite de l’article se trouve ici – Eric conseille d’ailleurs de songer à profiter de la hausse pour prendre quelques bénéfices… et si vous suivez ses conseils, vous avez pu en engranger quelques-uns ces derniers temps, d’ailleurs ! (Plus d’informations en cliquant ici.)

01:15 Revenons un peu à l’emploi US, tiens – après tout, c’est ce qui a motivé la hausse spectaculaire de la semaine dernière… et peut-être une bonne partie de la baisse qui s’est ensuivie.

Bill Bonner l’explique dans La Chroniqua Agora : les excellentes statistiques du chômage américain étaient en réalité… une grosse erreur.

Eric Verhaeghe, toujours dans La Chronique Agora, donne quelques détails supplémentaires :

« Les statistiques officielles américaines étaient fausses et ne reflétaient pas la réalité du chômage. Comme l’a indiqué BFM Business, des personnes étaient comptabilisées comme travailleurs alors qu’elles étaient sans emploi.

Le BLS a publiquement confessé son erreur quelques jours après la fausse annonce, écrivant :

‘Une hypothèse pourrait être que ces 4,9 millions de travailleurs supplémentaires qui ont été inclus dans cette catégorie auraient dû être classés comme chômeur mis en disponibilité temporairement.

Si ces travailleurs étaient plutôt considérés comme des chômeurs temporairement mis en disponibilité, le nombre de chômeurs en mai en base non corrigée des variations saisonnières augmenterait de 4,9 millions, passant de 20,5 millions à 25,4 millions.’

Vous avez bien lu, le gouvernement américain a ‘oublié’ de compter cinq millions de chômeurs en avril. Cela tombe bien, parce que cette légère a permis d’afficher un recul du taux de chômage là où il atteignait en réalité 16%.

Certes, 16%, c’est mieux que les 19% attendus par les analystes, mais c’est quand même 1,3 point de plus que le mois précédent. La différence est sensible et montre que les réactions des marchés reposent sur des éléments irrationnels.« 

02:00 Cet élément irrationnel est à surveiller de très près : il peut certes être à l’origine de mouvements de hausse spectaculaires (intéressants notamment pour les traders…) – mais aussi provoquer des baisses tout aussi considérables (dont on peut profiter aussi, ceci dit…).

Eric continue :

« On ne saurait donc trop mettre en garde contre les turbulences à venir des marchés, qui s’imposeront une fois que les différents éléments techniques auront épuisé leurs effets.

Ce n’est pas le propos ici d’expliquer en détail les raisons pour lesquelles les marchés s’emparent de n’importe quelle information bidon ou invraisemblable pour pousser des feux. Mais il est un fait que si les marchés surréagissent positivement, c’est par un intérêt temporaire qui aura une fin, soit en juillet, soit en octobre.

Tôt ou tard, quoi qu’en dise par calcul l’administration Trump, les fondamentaux de l’économie, qui sont mauvais, risquent de nuire profondément aux profits boursiers. Disons même que les ingrédients sont réunis pour une crise en ‘L’, c’est-à-dire avec une stagnation longue, très loin des scénarios idylliques que la presse française aime à propager comme un charbonnier brûle des cierges dans une église. »

Hmm… nos deux Eric (Lewin et Verhaeghe – l’un en « L », l’autre en « V », comme les types de reprises : hasard ? Complot ? Je vous laisse trancher !!), nos deux Eric, donc, ont la même analyse et en tirent les mêmes conclusions : prudence et pas d’excès d’optimisme. A prendre en compte pour vos futures décisions d’investissement…

02:45 Nous pouvons compléter cela par l’analyse technique, qui elle aussi incite à la prudence, selon Philippe Béchade dans Béchade Confidentiel :

« Le CAC 40 vient de refermer le gap des 4 782 points et l’Euro Stoxx 50 celui des 3 168, ce qui peut constituer la base d’un rapide rebond technique… mais d’autres gaps attendent ces indices bien plus bas, comme 4 620 et 4 540 sur le CAC 40, ou 3 086 et 2 871 sur l’Euro Stoxx 50, sans oublier la vulnérabilité du S&P 500 avec deux gros gaps à 2 956 puis, surtout, celui des 2 856 du 15 mai.

Tous les rebonds nous semblent constituer une bonne opportunité d’allègement de positions et de couverture pour les ‘grosses mains’ qui se sont fait coincer les doigts à partir du 19 février dernier.

La folle remontée des indices orchestrés par la Fed, avec une succession de prétextes surréalistes (pour masquer cette gigantesque manipulation des cours) pourrait n’avoir eu comme véritable objet que de permettre aux gros poissons de s’échapper par une déchirure dans le filet, avant qu’il ne soit remonté quasiment vide à la surface à la surface et promptement réparé par l’équipage du chalutier (les analystes, les économistes et stratèges des grandes banques). »

03:20 Les « grosses mains » pourraient bien fuir les marchés – en emportant leurs gains –, et ensuite, la porte est ouverte à tous les excès… y compris à la baisse.

Philippe continue :

« En ce qui concerne les ‘suiveurs’, ils n’auront aucun état d’âme si les indices rechutent de 10% supplémentaires à appuyer de toutes leurs forces pour enfoncer tous les supports qui se présenteront et déclencher à la baisse les mêmes stops qui avaient été pulvérisés à la hausse.

S’ils ont le nombre pour eux, ils ne pèsent pas bien lourd en regard des 1% d’actionnaires qui détiennent 85% des actifs financiers et qui ont l’opportunité de s’alléger à moins de 10% des sommets annuels en faisant la moyenne du Nasdaq et du S&P 500, c’est-à-dire bien au-delà des sommets estivaux de l’année 2019, quand les gains s’élevaient à 25% par rapport au 1er janvier 2019, alors que la hausse des profits était déjà en panne depuis un an. »

« Prenons nos gains… et après nous le déluge », en gros : oui, décidément, il est sans doute temps de sécuriser les plus « mûres » de vos plus-values.

04:00 Pour terminer, je vous propose une « lecture du week-end » dépaysante, puisque nous partons planter du riz en Asie… avec des drones !

C’est Etienne Henri qui nous en parle dans Opportunités Technos :

« Mi-avril, l’entreprise chinoise XAG a réalisé dans la région de Canton la première démonstration de semage automatisé de riz. Utilisant un drone équipé d’un système de dispersion propriétaire, ses équipes ont semé 1 200 mètres carrés de rizière en deux minutes seulement.


Drone

 

En parallèle, des ouvriers agricoles ont été chargés d’effectuer la même mission. Pour couvrir une surface identique, il leur a fallu 25 minutes de travail laborieux.

Dans cette première version, le drone s’avère ainsi plus de dix fois plus rapide que le travail manuel. A terme, XAG annonce une performance de 50 000 m² par heure, soit une augmentation de productivité d’un facteur 50 à 60 par rapport au labeur manuel. Mieux encore, XAG dispose d’une technologie de navigation nocturne. L’activité pourra ainsi avoir lieu la nuit, lorsque le vent se calme, augmentant d’autant la précision du semage.

[…] Il est naturel, dans le contexte de chômage que nous traversons en France, d’avoir un réflexe de méfiance face aux innovations technologiques dont l’objectif affiché est de faire disparaître des emplois manuels peu qualifiés.

N’oublions pas toutefois que l’Asie fait face à un double défi : maintenir sa sécurité alimentaire tout en gérant la disparition de sa main d’œuvre agricole. Son objectif premier n’est pas de trouver comment occuper ses jeunes diplômés, mais d’éviter les famines dans les prochaines années.« 

Du rôle de l’agriculture dans le développement aux avancées technologiques en la matière, Etienne vous explique tout en détails dans la suite de son article, ici même.

Une preuve de plus (s’il en fallait) que les nouvelles technologies sont dans tous les domaines… comme les opportunités qu’elles ouvrent aux investisseurs.

Je vous souhaite un excellent week-end, à lundi !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 


★★★  Le chiffre du jour  ★★★
+15%

Hop, une plus-value de plus pour Mathieu Lebrun et ses lecteurs – c’est le portefeuille de SMS Cash Alert qui se trouve ainsi augmenté de 150 € (pour un investissement initial de 1 000 €)… alors même que les marchés dégringolaient !

Ne manquez pas le prochain trade : il suffit de vous inscrire en cliquant ici.

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