Skip to main content

Vous reprendrez bien un p’tit ver de terre ?

Par 26 juin 2020Alertes

« Si tu te fais ver de terre, ne te surprend pas si on t’écrase avec le pied. »

– Emmanuel Kant

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 C’est décidé, tranché, plié : nous ne sommes pas dans une reprise en « V », en « L » en « U » ni même en « racine carrée ».

Non, nous sommes dans une reprise en « ver de terre ».

Qu’est-ce donc qu’une reprise en ver de terre ? Eh bien, c’est une reprise qui monte, descend, ondule, se tortille et au final… ne ressemble pas à grand’chose.

Il me semble que cela décrit assez bien le contexte actuel ; j’envisage d’ailleurs de breveter le concept.

Ver de terre
Il y a aussi le côté visqueux et peu ragoûtant, qui ajoute une touche de réalisme quant à la conjoncture économique du moment

00:30 Prenez le parcours du CAC 40 ces derniers jours : envolée, chute, stagnation, reprise aujourd’hui… et qui sait ce à quoi il ressemblera la semaine prochaine !

Un ver de terre, vous dis-je.

Eric Lewin nous donne un aperçu un peu moins géodrilologique (oui, c’est un vrai mot) de la situation dans un e-mail de La lettre PEA :

« Globalement stable sur la semaine, le CAC 40 demeure de facto sur des niveaux élevés, dans une fourchette comprise entre 4 950 et 5 000 points.

On saluera une fois de plus la résilience des marchés actions dans un contexte sanitaire toujours très complexe, avec une recrudescence de cas de contaminations au Covid-19 dans certaines contrées européennes qui ont amené des reconfinements de dimension locale, et une pandémie toujours galopante aux Etats-Unis et en Amérique Latine.

Sur le plan macroéconomique, le FMI a une nouvelle révisé ses prévisions à la baisse, aussi les investisseurs me paraissent-ils toujours déconnexés des réalités. Quant au scénario de reprise en ‘V’ ardemment souhaité par tous, force est d’admettre qu’il n’est pas l’hypothèse la plus probable, c’est pourquoi nous nous devons de rester prudents. Prendre ce qui est bon à prendre en somme… »

C’est d’ailleurs exactement ce que les lecteurs d’Eric ont pu faire aujourd’hui, en sécurisant une plus-value partielle de 15% sur une très belle valeur française : si vous voulez les rejoindre, c’est par ici.

01:15 Gilles Leclerc se penche sur la question du point de vue de l’analyse technique pour sa part, dans La Bourse au Quotidien, et préconise lui aussi la temporisation. Regardez le graphique ci-dessous (notez au passage que la ressemblance avec un lombric est tout à fait frappante), et voyez ce qu’en dit Gilles :

« Pour l’heure, il semblerait […] qu’il en faille davantage pour inquiéter les algorithmes, plus préoccupés par les habillages de fin de trimestre que par ce qui peut bien se passer dans le monde ‘réel’, et un petit canal de tendance de très court terme (en blanc ci-dessous) a fait son apparition au niveau graphique.

img 1
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Les impacts (cf. petites flèches blanches) sur son support et sa résistance sont toutefois beaucoup trop précis et réguliers pour être ‘honnêtes’ : plus artificiel, tu meurs !

Nous resterons donc haussiers, attendu que les ‘algos’ donnent le la, et à titre personnel je ne prendrai pas d’initiative à la veille de cette clôture de fin de trimestre (et de semestre). Si néanmoins le CAC 40 devait trouver les ressources pour remonter vers les 5 100/5 150 points, nous aurons alors sans doute un point de short permettant de se replacer dans le cadre d’une consolidation potentielle à venir.« 

La suite de l’analyse de Gilles se trouve juste ici – quelques éléments et seuils à surveiller pour les jours qui viennent… en gardant en tête cette idée de prudence, qui risque d’être à l’ordre du jour pendant encore longtemps (ce qui n’empêche pas les opportunités et les « jolis coups », d’ailleurs – la preuve se trouve juste ici…).

02:15 Jim Rickards vient lui aussi ajouter de l’eau au moulin de la prudence, rappelant dans une alerte Crash Speculator que le marché avance en milieu instable… très, très instable, même :

« Les investisseurs se croient une fois de plus invulnérables, très assurés que le marché baissier est terminé car ‘la Fed assure leurs arrières’.

Mais quelle entité soutient véritablement les investisseurs ? Qui assure leurs arrières ?

– Pas la Fed, car la Fed n’achète pas d’actions. La Fed fait déjà un exercice d’équilibriste, politiquement, en achetant une petite quantité d’obligations d’entreprises. C’est une démonstration de force pour tenter de raviver le goût du risque. La Fed préfère voir les investisseurs du secteur privé acheter des actifs risqués que prendre le risque politique d’acheter elle-même des actifs risqués.

– Pas les programmes de rachats d’actions des entreprises, qui représenteront des centaines de milliards de moins en 2020, par rapport à 2019.

– Pas les investisseurs étrangers, qui sont déjà saturés d’actions américaines après les avoir accumulées pendant des années.

– Pas les investisseurs institutionnels, dont la plupart ont l’obligation stricte de rééquilibrer leurs portefeuilles en prenant leurs distances avec les actions et en se reportant sur les obligations lorsque les actions surperforment.« 

03:00 Bon mais… si tous ces soutiens « traditionnels » ont cédé, qui reste-t-il pour assurer les marchés ? La réponse de Jim n’est pas franchement rassurante :

« Voici ce qui assure les arrières des investisseurs haussiers, au bout du compte : la masse d’argent frais provenant des investisseurs haussiers.

Dernièrement, les médias se sont énormément intéressés à une nouvelle génération de day traders qui utilisent les versions modernes des forums des années 1990, sur internet, pour partager leurs idées de trade.

La qualité de ces idées est extrêmement médiocre, comme le montre la récente frénésie d’achat sur des actions d’entreprises en faillite, comme Hertz, qui ne valent clairement rien, et d’entreprises en difficultés, comme American Airlines, qui pourraient ne plus rien valoir d’ici la fin de l’année 2020.

Néanmoins, une idée populaire temporaire (peu importe qu’elle ait fait l’objet de très peu d’analyses) peut avoir un effet surdimensionné sur la détermination des cours du marché. Pourquoi ?

Je pense qu’il s’agit de la conjonction suivante : la faible profondeur des carnets d’ordre, en ce qui concerne beaucoup d’actions, et les firmes de trading haute fréquence qui sont les premières à remarquer les comportements frénétiques des petits investisseurs.

[…] Il se pourrait que cette génération de petits investisseurs adeptes du day trading influence le cours des actions bien au-delà de ce que l’on pense en général. Le pouvoir d’achat des petits investisseurs a été multiplié par la façon dont le système de trading a évolué.

Autrement dit : les cours de bon nombre d’actions sont fixés par les investisseurs les moins informés et les moins expérimentés, car leur pouvoir d’achat est amplifié par les achats du trading haute fréquence.

Si l’on ajoute à ce phénomène à une tendance à l’investissement passif colossale (les fonds indiciels et les ETF), on obtient un marché qui est essentiellement animé par des investisseurs mal informés. »

Pas exactement de quoi alimenter une hausse saine et solide des cours, n’est-ce pas ?

Alors… prenez toute hausse des cours avec un grain de sel… regardez où vous mettez les pieds avant d’investir (ne prenez pas le risque d’écraser un annélide kantien)… et adoptez une stratégie qui vous permettra de profiter des baisses et des faillites, au lieu de les subir ! Plus d’explications par ici.

04:00 Terminons sur la lecture du week-end, qui nous invite à prendre un peu de hauteur vis-à-vis des vicissitudes boursières au jour le jour… et même vis-à-vis de la crise actuelle elle-même.

Car si elle semble occuper tout l’espace en ce moment, tandis que les pronostics sur ses conséquences se multiplient, un peu d’humilité et de recul s’imposent, explique Alexandre Lauzier dans De Zéro à la liberté financière, en commençant par une citation de Bill Gates :

 

« Nous surestimons toujours les changements à venir dans les deux prochaines années et sous-estimons les bouleversements qui arriveront dans la prochaine décennie.« 

04:15 Alexandre reprend ensuite :

« Nous sortons (timidement) d’une crise sanitaire et économique sans précédent. Nos sociétés ont vécu une parenthèse encore inédite dans l’histoire, et nous cherchons tous à déterminer de quoi sera fait le ‘monde d’après’. Distanciation sociale, télétravail, mobilité : de nombreux facteurs conditionneront la performance de nos investissements sur la prochaine décennie.

Dans cette période de grande incertitude, quelques principes peuvent nous permettre de concilier manque de visibilité et investissement sûr pour protéger et faire croître notre patrimoine quelle que soit l’évolution de la situation sanitaire.

Bill Gates nous rappelle, avec son franc-parler d’ingénieur, que les êtres humains sont très mauvais lorsqu’il s’agit d’évaluer les durées des grands cycles.

Les bulles immobilières mettent des décennies à se former. Les cycles de taux d’intérêt durent bien plus longtemps (jusqu’à un demi-siècle). En revanche, les épidémies aigües ne durent que quelques mois, avec éventuellement des rebonds.

Nul ne sait aujourd’hui s’il sera possible d’éradiquer le coronavirus. Peut-être faut-il s’attendre à une seconde vague dans les prochaines semaines ; peut-être connaîtrons-nous une résurgence l’hiver prochain ; peut-être le virus deviendra-t-il chronique comme la grippe saisonnière ou le VIH.

Cette incertitude qui taraude hommes politiques, médecins et citoyens inquiets n’est en fait que secondaire pour nos investissements.« 

Concentrez-vous plutôt sur de vraies tendances de fond et des investissements ouvrant des perspectives de revenus solides ; ne vous laissez pas distraire par le « bruit » du quotidien… et vous devriez sortir gagnant là où beaucoup y laisseront des plumes.

La suite de l’article d’Alexandre se trouve ici.

Je vous souhaite une bonne lecture… et un excellent week-end !

A lundi,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

 

★★★ Le chiffre du jour ★★★


x15
C’est ce que vous pourriez engranger en investissant sur une seule action… mais pas n’importe laquelle !Il s’agit tout simplement de « l’Action Parfaite » – et comme vous le verrez en cliquant ici, elle a de quoi remplir toutes ses promesses. Agissez vite !

 

FERMER