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Un « cadeau »

Par 8 septembre 2020Alertes

« C’est aux esclaves, non aux hommes libres, que l’on fait un cadeau pour les récompenser de s’être bien conduits. »

– Spinoza

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Je viens de voir passer une déclaration du Premier ministre – elle remonte à quelques jours – affirmant que le fameux plan de relance est « un cadeau fait à la France pour lutter contre le chômage ».

Et là, pardon, mais il faut tout de même rectifier un petit quelque chose : ce n’est pas un cadeau.

Il n’y a pas de trésor qui, comme dans les contes, ne se vide jamais et où nos dirigeants peuvent puiser comme bon leur semble sans rendre de comptes à personne.

Coffre

L’argent utilisé pour ce plan de relance vient de nous, de vous et moi, de nos impôts – ou encore de la dette que nous contractons, en tant que citoyens français, à l’étranger.

Un petit détail que nos gouvernants semblent régulièrement oublier… tout comme les Français eux-mêmes, d’ailleurs : certains réclament des largesses toujours plus abondantes – en semblant ignorer que leur financement ne se fait pas tout seul.

00:30 Bruno Bertez formule cela bien mieux que moi dans La Chronique Agora, expliquant :

« [N]’oubliez jamais qu’un gouvernement ne peut dépenser que ce qu’il prend aux contribuables et aux victimes de l’inflation. Toute dépense supplémentaire par un gouvernement réduit donc d’autant les dépenses des citoyens.

Le gouvernement est une entité économique à part entière, tout comme la banque centrale est une banque également.

Toutes les erreurs viennent du fait qu’on les considère comme étant d’’ailleurs’, comme étant des entités qui échappent à la loi de la valeur et de la rareté. En d’autres termes, on croit que pour ces deux entités, il y a des choses qui tombent du ciel.

C’est faux.« 

Une erreur à ne pas commettre, surtout si vous tenez à votre épargne, qui sera en première ligne si – ou plutôt « quand » – l’heure de payer la facture sonnera. Non, l’Etat ne fait pas de cadeau, et ce qu’il donne d’une main, il le reprend de l’autre : c’est le principe de la solidarité nationale, certes…

… Mais elle risque de coûter encore plus cher que de coutume dans les années qui viennent. Prenez quelques mesures de précaution dès aujourd’hui.

01:15 Voilà : maintenant que le rappel est fait, entrons dans le vif du sujet – et faisons un petit point sur trois des secteurs essentiels pour notre stratégie d’investissement.

Commençons par le tandem or-marchés boursiers, sur lequel Mathieu Lebrun fait un point bienvenu dans La Bourse au Quotidien. Ils connaissent une évolution presque parallèle, ces dernières semaines, ce qui est un peu surprenant : d’ordinaire, l’or a tendance à baisser quand les actions sont en pleine forme, et inversement.

Mathieu nous en dit plus – et s’intéresse notamment aux conséquences de leurs récents sommets :

« L’or s’est envolé au-delà des 2 000 $ et a atteint un plus haut historique début août, avant de rentrer quelque peu dans le rang suivant une phase de consolidation tout ce qu’il y a de plus logique. Le S&P 500 n’a pas été en reste puisqu’il a quant à lui dépassé les 3 500 points la semaine dernière.

S’il existe des raisons spécifiques à l’emballement de la relique barbare et à la poussée de l’indice élargi américain, leurs conséquences sont très similaires, avec dans les deux cas de gros trous d’air à la ressemblance frappante, comme en témoignent les graphiques ci-après.

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[…] Les deux graphiques susmentionnés nous rappellent une réalité quelque peu oubliée ces temps-ci : plus les marchés montent au préalable, plus la baisse qui s’ensuit peut être vigoureuse, d’où certaines formules et images du type ‘les marchés prennent l’escalier pour monter et l’ascenseur pour descendre’.« 

Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas moyen de faire des gains, au passage : les abonnés de Mathieu ont notamment pu engranger des gains de 40% et 50% grâce à ces récents décrochages, et vous pouvez les rejoindre en cliquant ici.

Mathieu continue son analyse juste ici – expliquant notamment pourquoi ses indicateurs avaient vu juste… une fois encore !

02:30 Après l’or et les actions, prenons des nouvelles d’une autre classe d’actifs auquel nous nous intéressons de longue date en tant qu’investissement alternatif : les cryptomonnaies.

James Altucher fait un parallèle intéressant dans la dernière alerte de ses Dossiers, comparant l’évolution des cryptos avec celles des valeurs technologiques. Selon son analyse :

« Les principales cryptomonnaies, l’Ethereum et le Bitcoin, ont chuté de plus de 7,50% chacune, la semaine dernière, dans un contexte où les investisseurs se sont calmés à l’égard des valeurs technologiques très élevées.

Les valeurs technologiques comptent parmi celles qui ont enregistré les meilleures performances, cette année : des géants tels qu’Amazon et Apple se sont envolés de plus de 100% par rapport à leurs plus bas de mars. Et depuis le début du mois de mai, les valeurs technologiques de l’indice S&P 500 ont gagné près de 40%.

Face à la croissance rapide de ce secteur, certains pensent que ces valeurs pourraient avoir atteint le sommet d’une bulle.

Les petits investisseurs se sont rués sur les marchés ces derniers mois, peut-être en raison de l’ennui provoqué par les quarantaines, peut-être en raison d’un marché en plein essor.

Dans certains cas, cet afflux a produit des évaluations ‘décoiffantes’ qui ne correspondent pas à des attentes réalistes, à terme.« 

03:15 James prend l’exemple de Tesla, dont la valorisation est désormais supérieure à la valeur totale des 18 plus grands constructeurs automobiles au monde (moins Toyota, précise-t-il). Il en tire la conclusion suivante, très intéressante si vous envisagez de vous positionner en cryptomonnaies, ou si vous l’êtes déjà :

« [Du] point de vue d’un investisseur rationnel, il est très improbable que [Tesla] soit capable de conserver son cours actuel, à long terme.

Et c’est peut-être une très bonne nouvelle, finalement, pour ceux qui investissent dans les cryptomonnaies. Selon la société d’investissement Abra, l’action Tesla a toujours été très populaire auprès de ces investisseurs.

Entre autres, ces investissements offrent des opportunités affichant un rapport risque/rendement élevé, avec des cours qui changent rapidement.

Pour cette raison, il est très possible qu’une chute brutale du cours de Tesla incite certains investisseurs à revendre leurs actions Tesla et à se reporter sur les cryptomonnaies.

Je pense que cela pourrait être le cas au cours des prochains mois, surtout si l’incertitude liée aux élections américaines affecte le marché actions. Pour les investisseurs qui recherchent des investissements à forte croissance, les cryptomonnaies pourraient être une alternative à l’action Tesla.« 

Les cryptos comme « plan B » en cas de chute des technos ? Une hypothèse intéressante… et qui vient rajouter une corde à l’arc du Bitcoin et consorts : si vous voulez investir, n’attendez pas – James vous livre tous ses conseils ici même.

04:10 Ceci dit, la baisse des technos enregistrée la semaine dernière avait peut-être aussi beaucoup à voir avec les fameux algorithmes, qui nourrissent désormais la majeure partie des mouvements de marché.

Ils se pourraient cependant aussi qu’ils soient en train de montrer leurs limites, comme l’explique Edern Rio dans Opportunités Technos :

« [De] nombreux hedge funds basés sur l’analyse quantitative et technique des marchés se sont créés. Parmi eux, le Voleon Group gère tout de même 6 Mds$ et est connu pour ses excellentes performances avec un rendement moyen à deux chiffres.

Mais, récemment, il semble que leur AI soit perdue. L’un de ses fonds a ainsi perdu 9 % sur l’année comme le révélait hier le Financial Times.

C’est un exemple qui doit vous aider à comprendre clairement ce qu’est l’IA aujourd’hui : de l’analyse statistique extrêmement poussée qui permet d’automatiser les tâches. Mais elle n’est en rien intelligente et elle ne sait surtout pas s’adapter – pour l’instant – à des changements de paradigme. C’est déjà ce qu’avait révélé les dysfonctionnements sur les stocks d’Amazon (NASDAQ : AMZN) lors du confinement où la consommation de certains produits avait été totalement modifiée (oui, je pense au papier toilettes…).

Dans le cas de notre IA tradeuse, selon les gérants interviewés, l’IA aurait appris à acheter le creux (buy the dip) dans les marchés globalement haussiers des dernières années et se serait ainsi retrouvée empêtrée dans le corona-krach de février.

Pour couronner le tout, alors que l’IA était selon toute probabilité en train d’apprendre à gérer la situation, les dirigeants ont décidé mi-mars d’arrêter les frais et l’ont donc coupée pour revenir à une gestion plus classique… »

L’IA reste très intéressante dans de nombreux domaines, en conclusion – mais il ne faut pas oublier qu’elle n’est pas infaillible : la confiance aveugle n’est donc pas de mise… même si les accidents algorithmiques peuvent aussi représenter de très belles opportunités, comme vous pourrez le constater juste ici.

De quoi nous laisser un peu d’espoir, à nous pauvres humains que les ordinateurs – censément plus rapides, plus intelligents, plus efficaces – menacent de laisser sur le bord de la route !

Très bonne soirée, à demain,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes


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