Cher Nouveau Rentier,
La saison des résultats est le moment de l’année que tous les investisseurs attendent avec impatience.
C’est tout à fait compréhensible. Les résultats des entreprises devraient être faciles à comprendre.
Si une entreprise prospère, le cours de son action augmente et vous gagnez de l’argent. Et si elle publie des résultats différents, vous pouvez toujours gagner de l’argent en prenant des positions courtes, via des options de vente par exemple.
Mais comme nous le savons, les choses ne se passent pas toujours ainsi.
Plus que jamais, les paris sur les résultats des entreprises méritent le nom de paris. Le fait que les spéculateurs en séance (« day traders » en anglais) nouent et dénouent rapidement des positions rend les cours des actions encore plus volatils après l’annonce des résultats.
Je souhaite bonne chance à ces spéculateurs à court terme : il y a sûrement de l’argent à faire pour quiconque mise sur le bon cheval.
Mais dans Le Nouveau Rentier, nous cherchons davantage de stabilité.
Cela ne veut pas dire que nous faisons totalement abstraction des publications de résultats.
Celles-ci peuvent contenir des informations très importantes, en particulier en ce qui concerne les entreprises qui versent des dividendes.
Par conséquent, s’il est possible d’ignorer en grande partie les fluctuations de cours journalières, cela vaut la peine de regarder ce qu’ont déclaré certaines entreprises que nous détenons en portefeuille lors des derniers entretiens téléphoniques sur les résultats (et ce que cela implique pour leurs dividendes).
Or, il se trouve que plusieurs entreprises que nous détenons actuellement en portefeuille ont publié leurs résultats ces dernières semaines.
Les grandes banques donnent le coup d’envoi
Comme le veut la tradition, la saison des résultats a commencé avec les grandes banques.
Les investisseurs ont passé les résultats au crible car les chiffres de ces entreprises constituent un bon indicateur de la trajectoire de l’économie.
JPMorgan (JPM) a publié ses résultats il y a deux semaines.
Sans surprise, contrainte de composer avec la faiblesse des taux d’intérêt, elle a vu ses bénéfices chuter par rapport aux années précédentes.
Cela étant, elle a publié des résultats meilleurs que prévu, signe que le vent pourrait tourner pour les banques.
Mais le véritable sujet de discussion a été le montant des provisions pour pertes sur prêts que les banques devront constituer.
Les banques sont tenues de mettre de l’argent de côté (et de déclarer aux autorités compétentes combien elles ont mis de côté) dans le cas où des gens se retrouveraient dans l’incapacité de rembourser leurs prêts. Plus elles mettent de côté pour compenser ces défauts de paiement, plus cela est de mauvais augure pour l’économie.
Au deuxième trimestre, les banques avaient mis de côté un montant historique de 28 milliards de dollars car elles s’attendaient à des pertes sur prêts colossales à cause de la pandémie.
Mais la donne a changé au troisième trimestre : JPMorgan a fortement diminué ses provisions pour pertes de crédit.
Malgré cette bonne nouvelle, l’entreprise a invité les investisseurs à surveiller les chiffres l’an prochain dans le cas où le chômage resterait élevé une fois que les injections d’argent visant à soutenir l’économie auront pris fin.
Mais dans l’ensemble, cela est de bon augure pour la plupart du secteur bancaire. Moins les banques mettent de côté pour d’éventuelles pertes de crédit, plus elles peuvent réinvestir dans l’entreprise et distribuer des dividendes aux actionnaires.
Et quand bien même le redressement prendra du temps, je pense que les banques s’ajusteront avec succès à ces conditions de financement difficiles.
Le secteur des télécommunications prend des risques pour rafler la mise
Plusieurs grandes capitalisations du secteur des télécommunications ont publié leurs résultats la semaine dernière, y compris AT&T (T) et Verizon (VZ), que nous détenons toutes deux en portefeuille.
Dans le cas de Verizon, l’entreprise a bénéficié de son haut taux de rétention client (la capacité à fidéliser ses clients à long terme). Cela lui permet d’afficher parmi les marges les plus élevées du secteur.
De plus, tablant sur une augmentation des ventes de l’iPhone 12, le groupe a rehaussé ses prévisions de bénéfices pour le quatrième trimestre.
AT&T a également publié de bons résultats, notamment grâce à une excellente performance de son segment « téléphonie mobile ».
L’entreprise a notamment augmenté le montant de son dividende après que le PDG du groupe a insisté sur le fait qu’AT&T était plus déterminé que jamais à rémunérer généreusement ses actionnaires.
L’augmentation des bénéfices, les perspectives réjouissantes et la stabilité des dividendes sont autant de bonnes nouvelles pour nous.
Mais je m’intéresse également au marché que Verizon et AT&T convoitent et c’est un sujet que leurs concurrents ont abordé dans leurs conférences téléphoniques sur les résultats.
Après s’être gardés de promouvoir de manière agressive l’iPhone pendant des années, AT&T et Verizon ont changé de stratégie et consacrent tous leurs efforts à vendre l’iPhone 12.
Les deux entreprises proposent des bouquets avec un iPhone 12 « gratuit » aux clients qui veulent remplacer un vieux téléphone ou à ceux qui souscrivent un contrat de téléphonie à durée indéterminée.
Les risques sont évidents.
Les offres promotionnelles réduisent les revenus de l’entreprise, ce qui pourrait s’en ressentir sur le dividende.
Mais l’iPhone 12 est le premier téléphone 5G d’Apple.
Et clairement, les opérateurs téléphoniques savent que le fait d’attirer et de fidéliser des clients 5G leur sera profitable à long terme. C’est l’unique raison pour laquelle ils promeuvent et commercialisent ce téléphone de manière aussi agressive.
Bien sûr, cela pourrait grever leur trésorerie au cours du prochain trimestre, mais la manne d’argent que représente l’arrivée de nouveaux clients 5G est un avantage dont il est impossible de sous-estimer l’importance et les opérateurs de téléphonie estiment que le jeu en vaut clairement la chandelle.
Le diable est dans les détails
Il n’y a rien de plus informatif que les résultats des entreprises.
Et on en apprend encore plus quand on se plonge dans l’analyse détaillée de ces résultats.
Lorsque l’on analyse tout cela de plus près, il ne s’agit pas simplement de savoir qui « dépasse les attentes », mais également de savoir ce que nous disent ces chiffres sur la santé de chaque entreprise et ce qu’elles anticipent pour la suite.
Reconstituer l’ensemble du tableau nous permet de savoir quand conserver nos participations pour collecter les dividendes et quand il est temps de dénouer notre position.
Je vous invite donc à ne pas vous contenter des gros titres et à chercher des informations plus précieuses qui ne figurent pas en première page.
Après tout, la saison des résultats est loin d’être finie.
Cette semaine, de nombreuses entreprises technologiques publient leurs résultats. Je vous invite donc à essayer de chercher toute information utile que pourraient publier les entreprises technologiques que nous détenons en portefeuille.
De mon côté, je garderai un oeil sur toute information susceptible d’avoir une incidence sur les dividendes que nous percevrons au quatrième trimestre.
Affaire à suivre !
J’espère que vous augmenterez vos revenus !
Zach Scheidt
Rédacteur en Chef