Cher lecteur,
Alors que la vaccination contre le Covid se déploie de plus en plus dans tous les Etats-Unis, beaucoup de monde commence à espérer pouvoir retrouver une sorte de normalité, au quotidien, comme sortir de chez soi et avoir des activités sociales, par exemple.
Cela devrait ralentir la croissance de certaines entreprises ayant profité des confinements provoqués par la pandémie. Et la réussite engendre la concurrence. Alors les choses vont se compliquer d’autant plus, pour ceux qui rivalisent en vue de décrocher des clients parmi ceux qui cherchent encore à se distraire chez eux.
Voilà pourquoi notre recommandation d’aujourd’hui concerne Netflix, Inc. (Nasdaq : NFLX), l’un des services de streaming les plus performants.
Netflix a eu beaucoup de succès mais attire désormais la concurrence des deux côtés du spectre du streaming. Des géants comme Disney diffusent sur leurs propres plateformes de streaming. Les petits fournisseurs de contenus signent avec des agrégateurs tels que Struum, lequel facturera un forfait permettant d’accéder à de multiples plateformes. Le modèle de Netflix a peu de marge de manœuvre.
Nous avons déjà recommandé Netflix dans notre alerte Crash Speculator du 18 novembre 2020. Cela ne nous pose aucun problème, de revenir sur la même recommandation, lorsque le moment est propice.
Notre première recommandation a bien fonctionné, et nous identifions un potentiel de gain encore important, à présent. Nous sommes heureux de renouveler une recommandation quand nous identifions la possibilité de réaliser un gain pour la deuxième fois.
Inutile de présenter Netflix aux investisseurs américains. La plupart des Américains utilisent probablement ses services, qu’ils possèdent ou non ses actions. Et beaucoup d’entre eux en possèdent, d’ailleurs, soit directement, soit via des fonds indiciels. Pour autant, il est utile de revenir sur sa progression fulgurante.
Netflix a été fondée en 1997 à Scott Valley (Californie) par Reed Hastings et Marc Randolph. Aujourd’hui, son siège social est à Los Gatos (Californie), près de San Jose et de la Silicon Valley.
Son modèle économique, à l’origine, était la vente et la location de DVD. Elle était en concurrence avec Blockbuster, à l’époque, avec une différence : Blockbuster exigeait de se rendre dans un magasin alors que Netflix proposait un service par correspondance. Rapidement, Netflix n’a plus proposé que la location. Cela a eu un tel succès que Blockbuster, qui a mis du temps à s’adapter, s’est retrouvé en difficulté et a fini par faire faillite.
En 1999, Netflix a remplacé son modèle économique basé exclusivement sur la location par un modèle basé sur l’abonnement. Ces revenus récurrents lui ont permis de faire grimper sa valorisation. Netflix est entrée en Bourse en 2002, avec une émission de 5,5 millions d’actions à 15 $ l’unité. Le titre fait partie de l’indice Nasdaq.
Corrigé des splits [NDLR : fractionnement d’une action] réalisés en 2004 et 2015 (ce qui situe le cours d’introduction sur la même échelle que le niveau actuel, supérieur à 550 $) le cours d’introduction de NFLX ne représentait que 1,07 $ par action.
Ensuite, la société a étendu ses activité en offrant des services de streaming en 2007. Au départ, elle achetait les contenus via des accords de licence avec les principaux studios et détenteurs de catalogues de films, et a notamment conclu des accords avec DreamWorks, Universal, Sony Pictures et Walt Disney.
Enfin, en 2011, Netflix a commencé à acheter et créer des contenus originaux. Sa première production a été la série House of Cards, sur le thème de la politique, sortie en 2013. Plus récemment, Netflix est devenu l’un des plus grands producteurs de films et de séries en tous genres.
Aujourd’hui, Netflix affiche une capitalisation boursière de plus de 250 Mds$, non loin derrière les 313 Mds$ de capitalisation de Disney. En 2020 le revenu d’exploitation de Netflix a dépassé les 4,5 Mds$. Netfllix est notamment en concurrence avec Facebook, Amazon et Apple, dans le secteur du streaming, mais également avec Disney, Universal et Fox dans le secteur de la production de divertissements.
Et comme si le palmarès de Netflix ne suffisait pas, dans le domaine des technologies et du divertissement, la société fait partie des principaux bénéficiaires des confinements décrétés dans le cadre de la pandémie de Covid. Alors que les PME ont été ravagées par la pandémie, et que les grands acteurs des compagnies aériennes, de l’hôtellerie et des complexes touristiques constatent un effondrement de 80% de leurs revenus, les services de streaming ont vu leurs recettes et le cours de leurs actions flamber dans le sillage du télétravail et des quarantaines imposées par les gouvernements.
Si les gens ne pouvaient plus sortir dans des bars, restaurants, stades ou concerts, en revanche ils ont pu « cocooner » sur leur canapé en enchainant d’innombrables séries et films proposés par Netflix. Et c’est ce qu’ils ont fait.
La réussite de Netflix est indéniable. Mais avec la réussite apparait la concurrence, notamment des attaques directes sur le modèle de Netflix, provenant d’entreprises de bien plus grande envergure dans le domaine du divertissement : Disney offre un service de streaming appelé Disney+, qui a conquis plus de 73 millions d’abonnés payants au cours de sa première année d’existence.
La croissance de Disney+ dépasse de loin celle de Netflix, en nombre de nouveaux abonnés. Disney+ a enregistré 47,2 millions de nouveaux abonnés payants, en 2020, contre 28 millions, seulement, pour Netflix. Et cette croissance ralentit rapidement, chez Netflix.
Les tarifs d’abonnement de Disney+ sont deux fois moins cher que ceux de Netflix, et Disney bénéficie d’une notoriété bien plus importante, à l’étranger, où se situe l’essentiel du potentiel de croissance des deux plateformes. Disney est également en position de force, dans la mesure où la société peut proposer Disney+ en complément (« cross market ») de ses plateformes existantes, ESPN+ et Hulu.
Disney n’est pas le seul concurrent ciblant Netflix. AT&T est en train de repositionner sa plateforme HBO, qui existe depuis longtemps, pour intégrer les innombrables contenus de WarnerMedia sur une nouvelle plateforme appelée HBO Max. Comcast déploie également des ressources considérables sur sa plateforme de streaming NBCUniversal appelée Peacock.
Disney, Warner et Universal possèdent des décennies de contenus de grande qualité, alors que Netflix doit se reposer sur de nouvelles productions pour développer en conséquence ses contenus.
Malheureusement pour Netflix, la concurrence ne se limite pas aux géants des médias. Il existe une foule de petits fournisseurs de contenus dont les plateformes ne sont pas très connues mais dont les contenus sont très respectés par les critiques et les fans. Bien entendu, la difficulté, pour ces plateformes, consiste à se faire un nom et à décrocher des abonnés.
Une nouvelle entreprise technologique appelée Struum, soutenue par un ancien dirigeant de Disney, est apparue et joue les intermédiaires entre ces petits fournisseurs de contenus et le gigantesque socle de spectateurs. Lorsqu’elle sera lancée au printemps 2021, cette plateforme a l’intention d’appliquer un modeste forfait en échange de crédits pouvant être utilisés auprès de n’importe quel fournisseur de contenus référencé chez Struum.
C’est pratique, pour l’utilisateur, dans la mesure où il peut accéder à divers fournisseurs sur une seule plateforme, et vital pour les petits fournisseurs pour qui il est difficile d’atteindre un public de masse. Le perdant, ce sera Netflix, qui dispose d’un contenu limité et ne peut offrir à ses abonnés un accès facile à des productions de niche.
Et même si la pandémie de Covid est peut-être loin d’être terminée, les formes de confinement extrême s’amenuisent. Les gens rompent avec le cocon de la quarantaine et cherchent des lieux publics où passer du temps et dépenser de l’argent.
Face à la dissipation de cette éthique consistant à rester chez soi, et à l’augmentation de la concurrence de grands studios tels que Disney et Universal, quelles sont les perspectives, pour Netflix, au cours des prochains mois ? Et que nous révèlent nos analyses concernant le cours de son action ?
L’éventualité la plus probable, c’est que le cours de l’action Netflix va nettement chuter, par rapport à ses niveaux actuels, à mesure que l’impact conjoint de la concurrence, d’un vaccin contre le Covid et d’une évaluation très élevée, fera des dégâts.
Le graphique 1 ci-dessous retrace la performance de NFLX (bleu) et de l’indice Nasdaq Composite (IXIC, orange) ces six derniers mois.
NFLX et IXIC ont tous deux opéré un puissant rally à partir des plus bas du mois de mars liés à la pandémie. L’action et l’indice ont été étroitement corrélés sur la majeure partie de ce rally, ce qui était prévisible. NFLX est une importante composante du Nasdaq Composite, indice pondéré des capitalisations. L’indice a opéré un rally au diapason de celui des grandes capitalisations telles que Netflix.
Graphique 1 – Comparaison du cours de NFLX (bleu) et de l’indice Nasdaq Composite (orange) ces six derniers mois
Mais cette corrélation a commencé à se rompre en octobre 2020.
Netflix a brutalement chuté alors même que le Nasdaq grimpait. En partant d’un plus haut de 554 $ le 13 octobre, l’action Netflix a chuté à 470 $ le 9 novembre, soit une baisse de 15% en moins d’un mois.
Netflix a grimpé de façon spectaculaire le 19 janvier 2021, à la publication de bénéfices supérieurs aux attentes, et d’une augmentation du nombre d’abonnés également supérieure aux attentes. Le titre a bondi de 17%, en un seul jour, sur cette nouvelle, passant de 501 $ à 586 $.
Netflix a également indiqué qu’elle prévoyait de procéder à des rachats de titres, et d’afficher une trésorerie positive à court terme. Au moins dix grandes firmes de Wall Street ont relevé le cours qu’elles ciblaient pour NFLX, le faisant passer du range de 500 $ à 650 $ le titre, voire plus, pour bon nombre d’entre elles.
Mais cette euphorie reflète une vision à court terme et ne va pas durer. Le fait que Netflix ait pu surpasser les attentes trimestrielles (surtout après les avoir astucieusement abaissées en raison de la contraction économique et de la pandémie de Covid), ne veut pas dire grand-chose, par rapport aux difficultés qui la guettent, sur le long terme.
Les grands studios s’emploient frénétiquement à revoir leurs modèles économiques, que ce soient les sorties en salles ou les services de streaming. Les agents les plus prestigieux sont informés que les contrats de leurs clients sont rompus et remplacés par un modèle basé sur des royalties provenant davantage des abonnements que de tickets de cinéma. Et les agrégateurs tels que Struum offrent aux spectateurs une concurrence de qualité avec un accès à des fournisseurs de niche dont personne n’avait entendu parler.
Netflix court le risque de se retrouver coincé sur une place de marché que la société a contribué à créer. Cette société ne va pas disparaître. Mais le cours de son action se prépare à redescendre sur terre.
Notre analyste, Gaël, vous indique un moyen de profiter du ralentissement de croissance et de la rude concurrence guettant Netflix.
Lisez la suite pour découvrir ses recommandations.
Bien à vous,
Jim Rickards
Nouveaux trades sur NFLX et SCHW
Cher lecteur,
Bienvenue dans ce nouveau numéro de Crash Speculator !
Aujourd’hui, nous avons DEUX trades pour vous.
L’un est un ajustement de notre trade SCHW dont j’ai parlé dans l’alerte de vente du 14 janvier dernier.
Et aujourd’hui, nous ajoutons une nouvelle position au portefeuille avec NFLX !
L’ajustement SCHW ne concerne que la partie calls et est illustré ci-dessous.
Commençons donc par ce trade sur SCHW.
Mon conseil :
Nous ouvrons une position à 2 jambes sur des options d’expiration le 19 février 2021 (options mensuelles) :
1) Vendez 19 contrats calls SCHW FEB2021 60,50 C (prix actuel : 0,48 $) ;
2) Achetez 19 contrats calls SCHW FEB2021 61,50 C (prix actuel : 0,35 $).
Note : ces opérations effectuées ensemble apportent un crédit net total approximatif d’environ 247 $ au moment de l’initiation du montage, et ont une probabilité de finir en zone de gain de 76%.
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir.
En ce qui concerne la transaction sur NFLX…
Comme Jim l’a mentionné, la concurrence plus acharnée des géants de l’industrie du divertissement ainsi qu’un vaccin contre le Covid qui fera sortir plus de gens de chez eux entraîneront un ralentissement de la croissance de Netflix dans un avenir proche.
Cela mettra la pression sur son titre et c’est pourquoi nous pensons que NFLX est prêt pour une correction de son cours.
Rappelez-vous, notre style de trading est la façon qu’ont les professionnels des marchés d’aborder leurs trades.
Bien qu’il soit plus compliquée à exécuter, il a une probabilité de succès beaucoup plus élevée et il limite également votre risque.
Je vous explique tout ce que vous devez savoir ci-dessous.
Comme toujours, n’oubliez pas de passer en revue si besoin notre série de tutoriels figurant en bas d’email. Et vous pouvez aussi commencer à trader avec un compte virtuel pour vous familiariser avec les montages sur options.
Nous vous conseillons vivement de bien vous informer avant de commencer à trader. Un investissement en vous-même est essentiel à la réussite à long terme de l’exécution de nos opérations.
Netflix (NFLX) a répondu à nos critères de sélection pour cette alerte.
Voici donc notre proposition de trade baissier sur NFLX.
TRADE PRO
Mon conseil :
Nous ouvrons une position à 4 jambes sur des options d’expiration le 19 mars 2021 (options mensuelles) :
1) Achetez 1 contrat put NFLX MAR2021 480 P (prix actuel : 5,90 $) ;
2) Vendez 1 contrat put NFLX MAR2021 475 P (prix actuel : 5,23 $) ;
3) Vendez 2 contrats calls NFLX MAR2021 655 C (prix actuel : 7,18 $) ;
4) Achetez 2 contrats calls NFLX MAR2021 665 C (prix actuel : 6,18 $).
Note : ces opérations effectuées ensemble apportent un crédit net total approximatif d’environ 133 $ au moment de l’initiation du montage.
Comme vous pouvez le voir sur le graphe P&L ci-dessous, les gains s’accumuleront (jusqu’à 633 $) si l’action NFLX baisse.
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir.
Le risque à la hausse est de 1 867 $ et les probabilités mathématiques de finir dans la zone de profit sont de 86%.
Je vous rappelle que vous pouvez tout à fait augmenter votre position en traitant un nombre d’options multiples de ceux présentés ci-dessus (1/1/2/2 sert de référence, mais vous pouvez faire 2/2/4/4, 3/3/6/6, etc).
Informations importantes :
Certaines plateformes de trading ne permettent pas de faire le trade à quatre jambes en une seule fois.
Si c’est votre cas, faites-le en deux fois, les calls, puis les puts (ou inversement).
Je vous rappelle que vous devez ajuster votre entrée en position et vous adapter au prix du marché du moment (entre le bid et le ask) pour les options car l’action bouge constamment et les prix ci-dessus sont de ce fait indicatifs.
C’est pour cela qu’il est fortement recommandé d’avoir l’abonnement aux données de marchés des options en temps réel auprès de votre broker.
Soyez par ailleurs assuré que le marché américain est ouvert au moment où vous placez votre ordre (pour avoir un carnet d’ordres reflétant le marché à ce moment et ne pas risquer de placer un ordre non cohérent par rapport au marché).
Note sur le risque : Les trades sur options peuvent être volatils et comportent tous des risques. Bien que cette idée de trade soit bien documentée et que le trade est professionnel et à risque maîtrisé, rien n’est garanti. Ne pariez que de l’argent que vous pouvez vous permettre de perdre. Assurez-vous de diversifier vos risques et de ne pas investir tout votre argent dans un seul trade.
Bons trades,
Gaël Deballe