« Ne sous-estimez pas les petits adversaires : un lion se voit, pas un virus. »
– Anonyme
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Aïe, décidément, le virus du Covid-19 peut se vanter d’avoir des effets délétères sur les marchés boursiers aussi bien que sur la santé humaine !
La généralisation du variant Delta vient perturber les réouvertures un peu partout en Europe, et fait pressentir un automne potentiellement difficile (voire confiné ?). Logiquement, les places boursières s’en ressentent, et le rouge est mis un peu partout de notre côté de l’Atlantique, du CAC 40 au DAX 30 en passant par le FTSE 100.
00:30 Aux Etats-Unis, on reste sur des nouvelles relativement bonnes sur le front de l’emploi (plus de postes créés que prévu, le mois dernier) – mais aussi et surtout sur la certitude que la Fed sera toujours là pour soutenir les intervenants.
Mathieu Lebrun invite cependant à rester réaliste sur les perspectives des marchés US. Ils sont certes en bonne forme… mais cela n’empêche pas l’essoufflement, comme il l’explique dans Jackpot Trader :
« L’orientation des bancaires US nous est favorable. En effet, hier encore, Morgan Stanley a relevé son dividende et augmenté son programme de rachats d’action. Et ce juste après la publication du résultat des stress tests américains dont la conclusion était très positive.
Ajouté à cela la nouvelle poussée des FANG et autres GAFAM – portés par Facebook qui remportait une manche contre les autorités américaines –, l’inertie haussière est active à Wall Street. Et cela risque de continuer.
Pour autant, avec les chiffres de l’emploi outre-Atlantique dans le viseur depuis vendredi, je pense désormais que l’upside est voué à se réduire drastiquement.«
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Mathieu a d’ailleurs profité de cette « inertie haussière » pour engranger pas moins de quatre gains consécutifs dans son autre service, SMS Cash Alert, depuis le début de la semaine : toutes les circonstances boursières sont porteuses d’opportunités… il suffit de savoir les saisir !
01:30 En parlant d’opportunités, les SPAC – dont nous vous parlons depuis quelques temps déjà, comme ici ou encore là – continuent leur ascension parmi les investisseurs. Après les Etats-Unis, ils débarquent en France, comme l’explique Eric Lewin dans MicroCaps Fortune :
« Très récemment, c’est avec DEE Tech que les choses se sont accélérées (même si le SPAC connaît des débuts timides en Bourse). Notons que l’un de ses principaux animateurs n’est pas un inconnu : en effet, Michael Benabou est connu pour avoir participé au développement de Vente Privée – devenu Veepee.
Benabou a indiqué sa volonté de lever quelques 150 M€ pour participer au développement de la tech européenne. Et ce nouveau SPAC – excusez du peu – est soutenu par la MACSF, premier assureur des professionnels de santé, ainsi que par la société de capital investissement IDI. Ce duo pourrait participer à hauteur de 40M€.
‘C’est une excellente alternative au private equity. Cela va également permettre à certaines sociétés de rester françaises et de ne pas succomber à la tentation américaine’, me disait un avocat d’affaires, avec qui je dînais mardi soir dernier.
Il est évident que l’on pourrait assister à des cotations boursières plus rapidement que prévu avec la montée en puissance des SPAC.
Il faut savoir qu’à travers l’Europe, ce sont plus de douze SPAC qui viennent de faire leur entrée, avec plus de 3 Mds€ levés… »
02:15 Cela dit, il va falloir garder la tête froide – parce qu’il en va des SPAC comme de la Samaritaine : on y trouve tout… le pire de la spéculation comme le meilleur des opportunités du moment.
Mieux vaut être extrêmement sélectif concernant les véhicules que vous déciderez de mettre en portefeuille. Eric Lewin a fait son choix, quant à lui :
« [Pour] être tout à fait honnête, je préfère les SPAC corporate à qui je prédis un grand avenir. Il vaut mieux en effet miser sur une société qui présente une vraie connaissance de son secteur et une expertise, plutôt que sur des individus.
Voilà pourquoi je compte surveiller de très près les investissements du SPAC Accor Acquisition Company, qui vient de lever dans le cadre d’un placement privé 300 M€. Ce SPAC vise des acquisitions dans de nombreux domaines dont la restauration, le bureau partagé, le bien-être, le divertissement, l’évènementiel ainsi que les technologies liées à l’hôtellerie.
Je fais le pari que dans les prochains mois, de nombreuses sociétés du CAC 40 vont créer leur SPAC afin de compléter leur palette d’activités. »
Un dossier à surveiller attentivement, donc… et notez au passage qu’Eric et son équipe suivent quelques SPAC très prometteurs dans MicroCaps Fortune : pour profiter de ces conseils, cliquez ici.
03:00 Toujours au rayon « opportunités », partons avec Arthur Toce du côté de l’internet et des réseaux sociaux. Après le revirement de Zach Scheidt sur les GAFAN et la nouvelle réglementation américaine qui pourrait bouleverser la donne du secteur…
… Penchons-nous sur le sort de Snapchat, ce « petit géant de la tech US » :
« Pour demeurer en permanence à la tête de la course dans sa partie, l’entreprise rachète en moyenne une société par mois… Elle a dépensé 830 M$ en 2020 afin de rester au top de la technologie sur l’intelligence artificielle et la réalité augmentée.
Le but pour Snapchat est d’acquérir les meilleures technologies pour aider au développement de ses services… Et il est bien plus simple de racheter les meilleurs dans leur domaine que d’essayer de les copier et de les égaler.
Ce mécano qui consiste d’abord à construire une base utilisateurs, puis à intégrer des services en allant acquérir de la compétence est le modèle de développement suivi par de nombreux géants de la tech en formation. C’est le chemin qu’a suivi Facebook ou Google et que chercher à reproduire Snapchat, Uber ou Square, mais aussi Twitter qui est reparti de l’avant dans ses acquisitions. Cela montre bien l’importance pour ces groupes d’acquérir des talents et des technologies.
La monétisation est tardive. La phase d’investissement à pure perte dure au moins 10 ans, mais pour ceux qui y parviennent, l’ARPU (revenu moyen par utilisateur) finit par exploser et assure alors une rente phénoménale.
C’est vraiment une toute nouvelle façon de créer de la valeur qui va à l’encontre de beaucoup de théorie de gestion d’entreprises.
Malheureusement, les nouvelles règles que pourrait imposer le législateur américain risquent de freiner cette stratégie de développement adoptée par la plupart des plateformes.«
Snapchat reste donc une valeur intéressante en tant que telle – comme le démontre Arthur dans la suite de son article, sur le site d’Opportunités Technos : il faudra simplement être vigilant quant à l’évolution de la législation US… et garder des ambitions réalistes quant à l’évolution du cours !
04:00 Pour finir, j’attire votre attention sur un article ultra-complet, signé Nicolas Perrin dans La Chronique Agora, donnant les dernières nouvelles du secteur des matières premières.
Après une longue période de stagnation, ennuyeuse à souhait, les choses semblent commencer à bouger pour les commodities, explique Nicolas, en se basant sur le rapport publié par le prestigieux gérant de fonds Incrementum :
« Le creux du creux du cours des commodities n’avait finalement pas été touché en février 2016 puisque les indices des matières premières avaient continué de piquer du nez avec un plongeon d’environ 50% entre décembre 2019 et avril 2020 !
Cependant, fin avril 2020, le CRB et le BCOM sont brutalement sortis de leur sommeil.
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[Incrementum évoque] un ‘phénix qui se redresse’ au travers d’une ‘évolution en V’ sur les 12 derniers mois, laquelle s’est d’ailleurs prolongée au mois et de mai et début juin.
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La vie n’est donc pas de tout repos sur le secteur des matières premières…
Quoi qu’il en soit, pour [Incrementum], ‘le vent semble désormais avoir tourné en faveur des matières premières’, comme ils l’avaient (à nouveau) annoncé dans leur précédent rapport. »
La suite se trouve par là : entre le pétrole et les métaux précieux (or en tête), décidément… il vaut la peine de vous intéresser à ce secteur cette année !
Très bonne soirée,
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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