Cher Nouveau Rentier,
J’avais le coeur lourd à la vue des images du crash aérien en Ethiopie cette semaine. Je ne peux imaginer la peine des familles des victimes en ce moment. Mes pensées et mes prières les accompagnent, en tout cas.
Chez moi, j’ai eu des conversations très sérieuses avec mes enfants.
Deux de mes ados avaient hâte de prendre l’avion pour partir en voyage scolaire ce printemps. À présent, naturellement, ils s’inquiètent et se demandent s’ils peuvent faire confiance aux compagnies aériennes.
En tant que père, je partage leurs inquiétudes. Mais en tant qu’homme d’affaires et analyste boursier, je peux les rassurer : les vols seront en fait plus sûrs suite à ce crash.
Dans les faits, de tels événements servent d’avertissement au secteur entier. Ils sortent les gens des routines qu’ils accomplissent sans réfléchir. Les mécaniciens regarderont de bien plus près leurs appareils, les pilotes réviseront leurs procédures d’urgence et tout le monde prendra plus de précautions que nécessaire.
Cela peut sembler contre-intuitif, mais le meilleur moment pour voler, c’est en fait après un accident qui retient l’attention de tout le monde.
Du côté des investisseurs, cela peut aussi être le moment idéal pour se positionner sur le titre d’une compagnie aérienne – la baisse du cours permettant de verrouiller un rendement plus élevé ainsi que la possibilité de profiter d’un rebond de l’action.
C’est exactement ce que je vous recommande de faire aujourd’hui.
Southwest et le problème du 737
Comme vous le savez sans doute désormais, l’avion Ethiopian Airlines qui s’est écrasé le week-end dernier était un modèle 737 MAX fabriqué par Boeing. C’était particulièrement troublant, car c’est le deuxième 737 MAX qui s’écrase en cinq mois.
Tous les 737 MAX sont désormais condamnés à rester au sol jusqu’à ce qu’une enquête plus approfondie soit menée. Boeing pense que ses avions sont sûrs mais soutient cette décision et espère que l’affaire sera élucidée.
Quel qu’ait été le problème ayant causé ces deux crashs, on finira par le trouver. Tout changement nécessaire (qu’il s’agisse de la formation des pilotes ou d’un problème mécanique) sera mis en place. Le 737 MAX pourra ensuite reprendre normalement les airs.
Mais tout comme mes enfants, les investisseurs se concentrent sur les mauvaises nouvelles au lieu de voir ce que cela signifie pour l’avenir. Ils évitent donc tout ce qui est associé au Boeing 737 MAX.
Cela nous donne l’occasion de nous positionner à très bon prix sur une compagnie solide à tous autres égards.
Southwest Airlines (LUV) a des liens très étroits avec Boeing – et avec le 737 plus particulièrement. En fait, la flotte entière de Southwest est composée de 737.
En utilisant un seul type d’avion, la compagnie n’a pas à se soucier de savoir quels pilotes sont qualifiés pour faire voler tel ou tel appareil. Les mécaniciens de Southwest savent aussi toujours à quels appareils ils ont affaire – ce qui assure par ailleurs qu’ils ont toujours les bonnes pièces à portée de main.
Dans les aéroports, toutes les portes de Southwest sont équipées pour un appareil 737, et l’entreprise peut vendre le même nombre de sièges sur chacun de ses vols.
Bref, n’utiliser que des 737 a permis à Southwest de faire des économies sur le plan du personnel, de la maintenance, des billets et bien d’autres encore.
Pour de nombreux investisseurs, cependant, le lien étroit entre Southwest et les 737 semble désormais un grave inconvénient. À mesure que les appels à immobiliser le 737 MAX se multipliaient, le cours de LUV baissait.
Lorsque le président Trump a annoncé que les États-Unis se joignaient au mouvement mondial d’interdiction des appareils suspects, les actions LUV étaient près de 6% inférieures à leurs cours de la semaine précédente.
Mais voilà…
Sur les 750 appareils de Southwest, seuls 34 sont des 737 MAX – moins de 5% de sa flotte totale. Oui, le fait qu’autant d’avions soient immobilisés est un coûteux désagrément. Mais ce n’est pas un problème si considérable qu’il justifie une telle baisse de prix, surtout qu’il pourrait être facilement réglé.
Cela nous donne une occasion d’investir dans LUV pour moins cher, et de profiter du rebond du prix une fois que le public aura surmonté ses inquiétudes quant au 737 MAX actuel.
Un générateur de revenus qui tombe à point nommé, avec un beau potentiel de rebond
Le fait est qu’en dépit des récentes tragédies, l’époque est plutôt favorable aux compagnies aériennes.
Comme d’habitude, c’est dû à l’effet richesse aux États-Unis – l’association de la baisse du chômage, d’une hausse des salaires et d’une baisse des impôts – qui donne aux consommateurs la confiance de dépenser plus d’argent.
En fait, selon l’Association internationale des transports aériens (IATA), le nombre de passagers aériens en 2019 sera près de 6% supérieur à l’an dernier. Elle pense aussi que les revenus et profits du secteur augmenteront cette année.
Ce sont d’excellentes nouvelles pour Southwest, dont les coûts restent bas grâce à sa flotte d’avions similaires. Elle utilise ces économies pour maintenir ses prix bas, ce qui attire plus de clients.
Tout cela fait que les analystes sont plutôt optimistes quant aux profits de l’entreprise. Selon le consensus, LUV devrait enregistrer des profits de 5,48 $ par action, une augmentation énorme par rapport aux 4,29 $ actuels.
Si cela ne suffisait pas à vous convaincre, la rumeur court que Warren Buffett veut lui-même acheter Southwest. Historiquement, partout où passe le « Sage d’Omaha », les profits suivent.
Considérant tout cela, les actions de l’entreprise pourraient facilement rejoindre les 60 $ – à peu près leur niveau de février. Si Boeing a l’autorisation de remettre le 737 dans les airs relativement rapidement, ou si Buffett se positionne sur l’entreprise, les actions pourraient vite dépasser les 64 $ atteints en septembre dernier.
En attendant, LUV verse un dividende de 64 cents par an – 28% de plus que l’an dernier – soit un rendement de 1,3% au cours actuel.
Étant donné qu’elle est étroitement liée à l’actualité, je n’ai pas encore eu le temps de faire passer l’entreprise par mes critères d’investissement rigoureux. Qui plus est, soyons lucides, l’affaire 737 MAX pourrait aussi être plus grave que ce que laisse entendre Boeing.
Tout de même, les investisseurs devraient bientôt réaliser que Southwest n’est que peu affectée par cette actualité. Vous pouvez vous attendre à ce que les actions entament bientôt un rebond.
Vous pouvez vous positionner aujourd’hui pour avoir une opportunité d’accompagner leur remontée – en collectant de jolis dividendes par la même occasion.
MON CONSEIL : Vous pouvez envisager d’acheter des actions Southwest Airlines (LUV) jusqu’à 52 $.
Gardez simplement en tête que ce n’est pas une recommandation officielle : je n’ajouterai donc pas Southwest Airlines à notre portefeuille.
Il se peut que je regrette ce choix si les actions rebondissent comme je le prévois… ou si Buffett profite de la baisse pour faire une offre.
Si vous pensez que de telles possibilités en valent la peine, positionnez-vous tant qu’il est encore temps.
Longue vie à vos revenus !
Zach Scheidt
Rédacteur en Chef
