Cher abonné,
Notre numéro mensuel paraîtra la semaine prochaine, mais pour un maximum de proactivité, je souhaitais vous soumettre dès ce jeudi le premier des deux conseils qu’il comportera.
Pour entrer immédiatement dans le vif du sujet, j’ai en cette mi-novembre jeté mon dévolu sur MADVERTISE (FR0010812230 – ALMNG). Créée en 2011, cette agence de marketing dédiée à la publicité sur mobile a développé une technologie propriétaire pour maximiser la visibilité des annonceurs et les revenus des éditeurs. Un excellent moyen de devenir un acteur incontournable de son secteur.
Un patron expert (MA NOTE : 5,5/8)
Je connais très bien Paul Amsellem, le PDG de MADVERTISE, avec lequel j’ai eu l’occasion d’animer de nombreuses tables rondes, notamment autour de l’univers des start-ups.
Paul n’est pas forcément un modèle de précision dans ses estimations chiffrées, mais il n’en demeure pas moins un vrai professionnel du business. Surtout, il a pour lui de ne jamais chercher à survendre sa société. Je me suis ainsi entretenu avec lui il y a quelques jours au téléphone alors qu’il se trouvait au Canada, et il m’a en toute franchise fait part de sa prudence concernant la fin de l’exercice en raison de la pandémie.
« Nous montons en puissance, mais je ne vais pas te mentir : nous avons peu de visibilité », m’a-t-il confié en substance, comme s’il n’avait pas envie de m’induire sur une fausse piste.
Dans ce contexte de crise sanitaire, sa société se recentre sur les produits à forte valeur ajoutée, comme en a témoigné la récente cession de la filiale Bemobee, une agence de design spécialisée sur la conception d’applications et de sites sur mobile. A contrario, MADVERTISE vient d’acquérir la totalité du capital de Sync, spécialiste du DeepTech qui a inventé et breveté une solution permettant d’afficher des formats publicitaires enrichis sur PC, tablettes ou smartphones synchronisés avec la télévision.
Cette stratégie me paraît particulièrement pertinente.
Une valeur ultra-liquide (MA NOTE : 4/4)
En dépit d’une capitalisation de seulement 6 M€, MADVERTISE peut se prévaloir d’une liquidité rare pour une société de cette taille. Il s’est en effet échangé, en moyenne, plus de 330 000 titres chaque jour au cours des trois derniers mois (!) C’est indiscutablement l’un des points forts de ce dossier, auquel on peut ajouter un flottant supérieur à 60% et un tour de table assez prestigieux puisque la Financière Arbevel et La Française AM sont toutes les deux au capital.
Pas de rentabilité, mais des pertes qui diminuent (MA NOTE : 2/4)
MADVERTISE n’est hélas pas encore rentable, mais cet impair est assez répandu dans ce secteur qui, pour être un acteur qui compte, nécessite beaucoup d’investissements.
Dans l’immédiat, le taux de marge brute s’établit à 35,3%, ce qui est encore faible, mais il devrait tout de même s’améliorer avec la montée en puissance d’activités davantage margées. Le groupe a de surcroît réussi à diviser ses pertes opérationnelle et nette par deux au premier semestre à respectivement 400 000 et 500 000 € (ses revenus ayant quant à eux diminué de 13,4% à 5,8 M€), à la faveur d’une baisse de 600 000 € des frais de personnel à 1,6 M€.
Encourageant !
Une VE/CA inférieure à la moyenne du secteur (MA NOTE : 2,5/4)
En partant de l’hypothèse d’un chiffre d’affaires de 12,5 M€ au terme de l’exercice 2020, force est de constater que l’action n’est pas très chère.
Elle se paie en effet sur une VE/CA de 0,6, attendu que l’endettement net du groupe ressort à 1,2 M€. Un ratio plus qu’intéressant dans ce secteur où il est relativement fréquent de payer sur une multiple de 1..
MA NOTE GENERALE : 14/20
J’attribue à MADVERTISE (FR0010812230 – ALMNG) la note globale de 14/20, ce qui est suffisant pour intégrer notre portefeuille. Sur la voie de la rentabilité et dirigée par un patron de haut vol, la société, qui a plutôt bien résisté en Bourse depuis le début de l’année, peut de mon point de vue atteindre les 0,90 €, ce qui représenterait un doublement de l’action par rapport aux niveaux actuels.
Je vous invite à l’acheter autour de 0,45 € et à hauteur de 2,5% de notre portefeuille.
Update du portefeuille
Concernant nos positions ouvertes, le sauveur s’appelle Pfizer ! En annonçant lundi que son candidat-vaccin contre le Covid-19, développé avec le groupe allemand BioNTech, était « efficace à 90% », le laboratoire américain a en effet suscité un gigantesque vent d’euphorie sur les marchés actions, au point de faire grimper le CAC au-dessus des 5 400 points.
Celui-ci a d’abord profité aux valeurs issues des secteurs les plus durement touchés par la crise. Les Klépierre, Total et autres Airbus Group ont en effet largement surperformé. A contrario, la spéculation a joué en défaveur des sociétés du segment de la santé, les investisseurs semblant anticiper la fin de la pandémie. Dans ces conditions, avec le recul, l’exécution de notre ordre de vente à 6,40 € sur les 50% restants de BIO-UV GROUP (FR0013345493-ALTUV) le 4 novembre dernier est d’autant plus satisfaisante. L’action du spécialiste de la désinfection a en effet cédé du terrain depuis, touchant même un point bas à 5 € lundi. Nous avons donc échappé à ces dégagements et vendu la valeur sur une plus-value globale d’un peu plus de 15%.
Dans le sens inverse, la forte poussée haussière sur les Bourses occidentales a aussi profité à INNELEC MULTIMEDIA (FR0000064297-INN), qui a quitté notre portefeuille en début de semaine à la suite du déclenchement de notre ordre de vente sur le solde à 5,20 €. Nous sortons donc de ce dossier sur un gain moyen d’un peu moins de 12%.
Exit également ARTEFACT (FR0000079683-ALATF), vendu hier à 2,70 €, soit une plus-value de près de 16%. Rappelons en effet que le spécialiste de l’intelligence artificielle, l’une de nos plus anciennes lignes, avait intégré notre portefeuille en février 2019 à 2,33 €. Nous fûmes très longtemps en difficulté avec cette valeur et je me réjouis bien sûr de cette issue.
Pour le reste, nous demeurons placés pour vendre PRODWARE (FR0010313486-ALPRO) à 6,50 €, quand bien même nous sommes encore loin de ces niveaux. Une bonne nouvelle, quelle qu’elle soit, pourrait en effet faire grimper très rapidement le titre.
EKINOPS (FR0011466069-EKI) vient pour sa part de repasser au-dessus de notre cours d’entrée alors que Swisscom, entreprise leader en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC) en Suisse, vient de retenir le groupe dans le cadre d’un contrat portant sur la fourniture d’une nouvelle solution de réseau virtualisé sur des routeurs d’accès universels sur sites d’entreprises (uCPE/Universal Customer Premises Equipment). Nous restons très positifs sur cette société, qui pourrait encore signer des contrats intéressants au cours des prochains mois. Conservez précieusement.
Un dernier mot enfin concernant AST GROUPE (FR0000076887-ASP), le troisième constructeur français de maisons individuelles, qui a réussi à stabiliser son chiffre d’affaires sur le troisième trimestre à 41,3 M€, d’où un recul de 19% de ses revenus à compter du début de l’année par rapport aux neuf premiers mois de 2019 à 122 M€.
Je demeure positif sur ce dossier, même si dans l’immédiat le reconfinement s’applique également aux visites d’appartement, compromettant de facto les ventes immobilières. Nous conservons.
Amicalement,
Eric Lewin