L’épidémie de coronavirus s’étend. Le nombre de victimes a dépassé 1100 et le nombre de personnes contaminées atteint désormais les 44000.
Il est trop tôt pour dire qu’un pic a été atteint. Les conséquences négatives sur l’économie chinoise dans un premier temps et sur la croissance mondiale dans un second vont crescendo.
Tout va dépendre de la durée du fléau. Les spéculations sur cette durée vont bon train. Mais en réalité nul ne sait quand et comment l’épidémie sera définitivement enrayée.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) n’affiche plus le même optimisme qu’au moment du déclenchement de l’infection tout en ne voulant pas se montrer trop alarmiste. C’est bien là le paradoxe !
Et pendant ce temps les marchés américains battent de nouveaux records historiques et les indices européens se portent très bien aussi.
Merci les Banques Centrales !
Les anges gardiens existent ! Oui, oui ! Ce sont les Banques Centrales.
Les marchés peuvent compter sur elles. Elles insufflent la confiance quand le doute pointe le bout de son nez. Une sorte de mère protectrice et réconfortante bien présente lorsqu’une angoisse légitime envahit les investisseurs.
Il est vrai que nous connaissons tous les bienfaits de la pensée positive qui entretient l’optimisme et la confiance en l’avenir. Quand on est investisseur ou trader le sang-froid est une qualité majeure sans laquelle point de succès durable.
Si vous m’avez suivi ces dernières semaines vous connaissez mon point de vue sur le fait qu’une solution devrait être trouvée rapidement pour éradiquer l’épidémie de coronavirus.
Les enjeux humains et économiques sont tels que les grandes puissances mondiales ont intérêt à ce que ce fléau ne s’éternise pas.
En clair, le temps joue contre nous. Chaque jour qui passe accentue la dégradation du fragile équilibre économique mondial et risque de paralyser les échanges à travers la planète.
Alors bien sûr il y a les Banques Centrales. La chinoise, l’américaine, l’européenne !
Toutes sont à la manœuvre pour amortir, à coup de milliards, l’impact négatif du virus sur l’économie planétaire. Et qui s’en plaindra me direz-vous ? Elles sont parfaitement dans leur rôle.
C’est vrai ! Un rôle qu’elles connaissent par cœur et qu’elles savent jouer avec brio.
La question est : jusqu’à quand ?
Le fragile équilibre entre le doute et l’espoir repose principalement sur leur soutien.
« Le doute est le commencement de la sagesse » (Aristote)
C’est ce que proclamait le célèbre philosophe grec dans l’Antiquité.
Le doute permet en effet de se remettre en question, d’analyser froidement une situation, de se poser les bonnes questions et de prendre finalement la ou les « bonnes » décisions.
Ce raisonnement qui était valable dans l’Antiquité a traversé toutes les époques et toutes les frontières pour arriver jusqu’à nous. Aurait-il perdu toute sa pertinence ?
Force est de reconnaitre que les marchés ne semblent douter de rien face à l’épidémie de ce que l’on a rebaptisé le Covid-19.
Si le chef du troupeau n’a pas peur, alors le troupeau n’a pas peur et le troupeau suit. C’est ce que l’on appelle le Panurgisme bien connu.
Mais si dans les jours ou les semaines qui viennent les Banques Centrales se mettent à exprimer ouvertement leurs doutes sur la bénignité des conséquences du Covid-19 sur la croissance mondiale alors les craintes pourraient bien se transformer en peur et la panique pourrait bien se substituer à l’euphorie.
Je ne cherche nullement à me montrer pessimiste ou alarmiste. Je dis seulement que les marchés font une confiance aveugle aux Banques Centrales.
Au point de battre records historiques sur records historiques en pleine épidémie mondiale dont on ne sait avec certitude quand on en viendra à bout.
On peut se demander quelle sera leur réaction si les mêmes Banques Centrales se mettent à exprimer des doutes.
Le Panurgisme fonctionnera-t-il dans les deux sens. On peut légitimement le craindre. L’excès masque souvent la vision objective d’une situation et peut engendrer par réaction l’excès inverse.
Nous n’en sommes pas là mais le compte à rebours est lancé. Il y a urgence à ce que des nouvelles concrètes et objectives nous confirment que le combat contre le Covid-19 est en passe d’être gagné.
Si le doute s’installe vraiment, la tendance des marchés pourrait bien s’infléchir…
Très cordialement,
Antoine QUESADA
Update du portefeuille
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