Cher lecteur,
Voici votre première alerte achat de Crash Speculator.
Nous utiliserons nos méthodes statistiques et analyses prédictives rigoureuses pour vous offrir des recommandations sur les actions, indices et ETF les plus susceptibles de surprendre les investisseurs par un krach soudain et apparemment imprévisible.
Et nous vous indiquerons de quelle façon, exactement, tirer parti de ces krachs surprises qui qui menacent toujours d’arriver.
Notre première recommandation concerne des options put sur PG&E Corporation (NYSE : PCG), société mère du géant de l’énergie californien Pacific Gas & Electric.
Pacific Gas & Electric, entreprise fondée en 1952, est l’un des plus grands fournisseurs d’énergie du pays et de la Californie. La société dessert une zone recouvrant le nord de la Californie, et alimente plus de 5,2 millions de clients.
PG&E fournit de l’électricité à partir de plusieurs sources, notamment les centrales électriques conventionnelles, l’éolien, le solaire (avec le projet de récupérer de l’énergie solaire dans l’espace, ce qui ne se limiterait pas aux heures où il fait jour sur Terre), l’énergie nucléaire et l’hydraulique, avec un réseau de 174 barrages, 99 réservoirs et 110 générateurs.
Bref, PG&E est un gigantesque producteur d’énergie exerçant dans l’un des Etats les vastes et les plus riches des Etats-Unis.
Avec un portefeuille de sources d’énergie diversifiées, une zone énorme desservie, une vaste clientèle et une concurrence limitée, PG&E était bien partie, apparemment, pour produire constamment des profits élevés.
Tout ce qu’il lui fallait, c’était une gestion saine, une réglementation souple et aucune manipulation des prix sur les marchés de l’énergie.
Hélas, PG&E a échoué dans ces trois catégories.
La direction de PG&E a toujours fait preuve de faiblesse, en ce qui concerne les systèmes de maintenance et la conformité à la réglementation. Elle a également souffert de manipulations de marchés criminelles, qui ont surtout été l’œuvre d’Enron, la société de courtage d’énergie corrompue basée à Houston, au Texas.
En 2000-2001, Enron a orchestré une pénurie d’électricité qui a fait flamber les coûts de PG&E. Les régulateurs de l’énergie de Californie ont refusé que PG&E augmente ses tarifs. Cette conjonction de hausse de ses coûts mais pas de ses recettes a contraint PG&E à dépenser énormément de trésorerie pour, finalement, se déclarer en faillite en avril 2001.
La société Enron s’est livrée à des fraudes boursières et comptables, à des délits d’initié et des manipulations de marché. Ses principaux dirigeants ont été jugés coupables d’activités criminelles et emprisonnés. Pour autant, du point de vue de PG&E, le mal était fait. Les poursuites contre Enron n’ont pas empêché sa faillite.
PG&E est sortie de la procédure de faillite en avril 2004 et a repris ses activités normales. Mais les problèmes étaient loin d’être terminés. Des opérations de maintenances reportées pendant des années par PG&E, ainsi qu’un mauvais entretien des forêts, du fait de l’Etat de Californie, ont abouti à ce gigantesque incendie, le « Camp Fire », qui a frappé le nord de la Californie, près de la ville de Paradise, dans le comté de Butte.
Cet incendie a été le plus meurtrier et le plus coûteux de l’histoire de la Californie. En mai 2019, la cause de ce feu de feu de forêt a été imputée à la négligence de PG&E concernant l’entretien des lignes et sous-systèmes électriques, et le fait que la société n’ait pas signalé à temps les problèmes. La responsabilité pénale et civile de PG&E a remis en question la stabilité financière de la société. En janvier 2019, PG&E s’est à nouveau déclarée en faillite, pour la deuxième fois en 18 ans.
A partir de là, quelles sont les perspectives, pour le titre PG&E ?
Depuis des décennies, les universitaires et les analystes de Wall Street affirment aux investisseurs qu’ils ne « peuvent pas battre le marché ».
Cette affirmation a pour vocation d’éloigner les investisseurs des fonds indiciels, des ETF sectoriels et autres produits d’investissement passifs qui peuvent suivre le marché (ou des secteurs du marché) mais qui ne surperforment pas. Ce sont des produits dont les frais de gestion sont peu élevés, achetés et conservés pour suivre un indice.
Le message de ces grands génies est le suivant : si vous ne pouvez pas battre le marché, alors n’essayez même pas. Contentez-vous de suivre l’indice.
Cette vision est très erronée. Les investisseurs peuvent battre le marché s’ils comprennent bien les dynamiques de marché et utilisent des modèles qui les reflètent avec précision.
Les universitaires partent du principe qu’il y aurait une « efficience de marché ». C’est faux. Les marchés sont extrêmement inefficients, dans la mesure où ils sont jalonnés d’expansions, d’effondrements et de tendances fondées sur un engouement passager. Il suffit d’observer le krach de 2000 ou celui des crédits hypothécaires de 2007 pour voir ce que je veux dire.
Les universitaires partent également du principe que les cours évoluent en douceur, d’un niveau à un autre, à mesure que de nouvelles informations parviennent sur le marché. C’est également faux. Les cours évoluent à la hausse ou à la baisse en opérant d’énormes mouvements ne laissant aucune opportunité d’investir au passage. Or si vous êtes bien positionné avant que ces mouvements ne surviennent, vous pouvez réaliser d’énormes profits. Sinon, vous pouvez perdre gros ou bien passer à côté de gains. Les cours bondissent ou s’effondrent d’un coup. Rien ne se passe en douceur.
Les universitaires partent également du principe que le comportement de marché est aléatoire (« random »), à l’image d’une pièce que l’on tire à pile ou face, ou de dés que l’on jette. Il n’y a aucun moyen de prédire si la pièce va tomber côté pile ou côté face, ou le chiffre que produira le dé. Rien dans le passé ne permet de prédire l’avenir.
Cette supposition est la plus erronée de toutes. En fait, les marchés ne sont pas aléatoires, ils affichent une « dépendance au sentier » (« path dependence »). Cela signifie que ce qui s’est produit auparavant exerce une énorme influence sur ce qui va se produire ensuite. Si vous savez comment examiner la partie immergée des données et ratios, vous pouvez établir des prévisions bien documentées sur ce qui va se produire ensuite.
Or c’est ce que nous faisons dans le cadre de Crash Speculator. Nous associons le Z-Score et le théorème de Bayes pour établir nos prévisions.
Le Z-Score est considéré comme l’une des avancées majeures du XXe siècle dans le domaine des statistiques. En voici la formule : Z = V1X1 + V2X2 +…+ VnXn.
Mais ne vous inquiétez pas, vous n’aurez pas faire à ce calcul. Nous nous en chargeons.
Le théorème de Bayes est une autre formule, utilisée pour actualiser une hypothèse initiale avec de nouvelles données fondées sur des probabilités conditionnelles. Il est utilisé par les physiciens et les analystes des services du renseignement depuis plus de 200 ans. Là encore, nous nous chargeons des calculs.
Nous calculons les deux formules, en les associant à d’autre indicateurs de marché et à des données ignorées par la plupart des analystes. Les recommandations que vous recevez sont basées sur les meilleurs modèles statistiques et analyses prédictives qui existent.
Alors, que nous révèlent Z-Score et le théorème de Bayes, en ce qui concerne les perspectives du cours de l’action PG&E ?
Le graphique ci-dessous est très révélateur, en ce qui concerne l’issue de la déclaration de faillite de PG&E version 2019. En fait, les investisseurs s’apparentent à des généraux livrant leur ultime bataille.
Dans le cadre de la faillite de 2001, les actionnaires s’en étaient plutôt bien tirés, ce qui est rare. PG&E avait été en mesure de rembourser 10,2 Mds$ aux créanciers en puisant dans un mélange de trésorerie et d’emprunts souscrits après la faillite, et grâce à un traitement plutôt indulgent de la part des régulateurs et de l’Etat de Californie.
L’Etat de Californie a opéré un sauvetage de facto de PG&E en rachetant très cher un excédent d’énergie électrique puis en le revendant beaucoup moins cher aux consommateurs. Ce cash-flow négatif reflétait la situation qui avait provoqué la faillite de PG&E, au départ, sauf que désormais, le coût incombait à l’Etat et non à la société.
Dans le cadre de la procédure de faillite, la Californie a autorisé PG&E à appliquer à ses clients des tarifs supérieurs à ceux du marché pendant cinq ans, les clients devenant ainsi des prêteurs à long terme contre leur gré. Le coût total de ces solutions approuvées par l’Etat – entre autres – a représenté un sauvetage de 45 Mds$, dont la majeure partie a été prise en charge par les contribuables et les clients de PG&E.
Et l’action de PG&G a rebondi à la suite de ce sauvetage détourné. L’action a atteint un plus bas à 8,50 $ le 10 avril 2001, quelques jours après la déclaration de faillite. Après un nouveau plongeon opéré en août 2002, l’action a grimpé à 51,60$ fin avril 2007, puis s’est envolée à nouveau pour atteindre les 70$ en septembre 2017, offrant ainsi 725% de gains à ceux qui avaient survécu à la faillite et s’étaient accrochés pendant la crise financière de 2007-2008.
L’action de PG&E s’est à nouveau effondrée début septembre 2017, et jusqu’à sa déclaration de faillite. L’action a chuté de 70$ en septembre 2017 à 6,40$ en janvier 2019, une fois que les dégâts provoqués par le « Camp Fire » ont été clairement établis (la chute précédant la déclaration de faillite était liée à d’autres problèmes réglementaires, d’autres dégâts causés par le feu, et le fait que PG&E soit en sursis à la suite de condamnations pénales liées à l’explosion du gazoduc de San Bruno en 2010. Si PG&E est déclarée coupable de nouveaux délits dans le cadre de « Camp Fire », la condamnation liée à l’affaire de San Bruno peut être réactivée et de nouvelles amendes et pénalités pourraient être infligées). L’action PG&E est remontée à 18,50$ malgré la menace de ces responsabilités civiles et pénales.
En fait, les actionnaires de PG&E parient que la faillite de 2019 se passera comme celle de 2001, et que l’action remontera en flèche après que la procédure de faillite aura liquidé les recours des créanciers et obstacles juridiques empêchant les investissements et l’augmentation des tarifs.
Ce scénario de type « replay » est très erroné. Dans le cadre d’une faillite, les créanciers sont clairement prioritaires, par rapport aux actionnaires. PG&E est loin de disposer des mêmes arguments qu’en 2001, face à des poursuites potentielles. Contrairement à ce qu’il s’est passé en 2001, l’Etat de Californie sera un adversaire acharné et non un ami indulgent.
Avec Gavin Newsom, le tout nouveau gouverneur progressiste de Californie, l’Etat s’opposera à l’expansion de centrales conventionnelles et nucléaires. La Californie s’opposera également à une augmentation des tarifs permettant de combler la différence entre la trésorerie de PG&E et son passif.
La condamnation liée à San Bruno va énormément compliquer la façon dont PG&E devra gérer les nouvelles poursuites au pénal. Les responsabilités liées à « Camp Fire » sont bien plus vastes que celles des précédentes catastrophes, avec notamment la mort de 85 personnes et la destruction totale de la ville de Paradise.
Dans le cadre de cette nouvelle faillite, voici l’issue probable : les actionnaires existants vont tout perdre, les créanciers seront partiellement remboursés et la plupart des créances seront converties en actions d’une société nouvelle. On ne peut exclure que l’Etat de Californie prenne le contrôle de PG&E. Dans ce cas, les régulateurs californiens ne seront pas là pour offrir leur aide aux frais du contribuable ou des consommateurs.
Globalement, nous pensons que ces prochaines années, l’action de PG&E va tomber à zéro (pour les actionnaires existants), au fil des restructurations opérées dans le cadre de la procédure de faillite.
Notre analyste, Gaël, a identifié l’une des meilleures façons de profiter d’un effondrement brutal de l’action PCG.
Lisez la suite pour découvrir sa vidéo et son analyse détaillée.
Bien à vous,
Jim Rickards
Voici pourquoi les actionnaires de PG&E détiennent plus de passifs que d’actifs
Cher lecteur,
A la fin de cet email, vous allez retrouver la recommandation sur options pour profiter d’une baisse (ou stagnation) de PG&E.
Mais tout d’abord, je voudrais revenir plus en détails sur le bilan de l’entreprise.
Jim vient de passer en revue l’histoire récente de PG&E et les raisons pour lesquelles d’énormes responsabilités liées aux incendies de forêt l’ont amenée à se déclarer en faillite, en vertu du chapitre 11 de la loi sur les faillites des Etats-Unis, le 29 janvier 2019.
Aujourd’hui, je vais expliquer pourquoi l’actif de PG&E vaut probablement moins que son passif et pourquoi il y a de très bonnes chances que l’action PCG atteigne zéro, ou une infime fraction de son cours actuel.
Dans le communiqué de presse annonçant le dépôt de bilan, John Simon, PDG par intérim, a déclaré :
« Tout au long de ce processus, nous nous engageons pleinement à améliorer nos efforts en matière de sécurité contre les incendies de forêt, ainsi qu’à contribuer aux efforts de restauration et de reconstruction dans les collectivités touchées par les feux de forêt dévastateurs qui ravagent le nord de la Californie. Nous avons également l’intention de collaborer avec nos clients, nos employés et d’autres intervenants afin de créer une base plus durable pour la prestation d’un service sûr, fiable et abordable dans les années à venir. Pour être clair, nous avons entendu les appels au changement et nous sommes déterminés à prendre des mesures tout au long de ce processus pour bâtir le système énergétique que nos clients veulent et méritent. »
Inutile de dire que l’entreprise PG&E est fortement réglementée. Cela signifie qu’elle doit répondre de sa responsabilité devant les politiciens fédéraux, étatiques et locaux de manière beaucoup plus fréquente et forte que la plupart des autres types d’entreprises. PG&E compte 24 000 employés qui se consacrent à la fourniture de services de gaz naturel et d’électricité à 16 millions de personnes dans sa zone d’activité.
La plupart des politiciens, des clients et des employés veulent clairement que PG&E reste intacte et fonctionne aussi bien que possible à mesure que le dossier de faillite avance.
Mais cela ne signifie pas pour autant que les actionnaires du groupe PG&E sortiront du chapitre 11 avec leur droit de propriété intact. En fait, les droits des actionnaires sont susceptibles d’être soit anéantis, soit massivement dilués par le processus du chapitre 11.
A 22$ par action, la capitalisation boursière de PG&E s’élève à 11,5 milliards de dollars. Les actionnaires qui détiennent les actions à ce prix font le pari implicite que les actifs de la compagnie valent au moins 11,5 milliards de dollars de plus que son passif.
Les actifs de PG&E ne valent pas autant que les haussiers l’espèrent. Malgré l’avantage de pouvoir demander constamment des hausses de prix des services publics pour payer les dépenses en immobilisations, PG&E a brûlé une quantité incroyable d’argent au cours de la dernière décennie. Voici les totaux cumulatifs des 10 dernières années :
– Flux de trésorerie liés à l’exploitation : 40,9 milliards de dollars ;
– Investissements en capital : 49,5 milliards de dollars ;
– Flux de trésorerie disponible : négatif de 8,6 milliards de dollars ;
– Croissance de la dette totale : 10,4 milliards de dollars ;
– Produit de la vente des actions PCG (détenues en propre par l’entreprise) : 6 milliards de dollars ;
– Versement de dividendes : 7,1 milliards de dollars.
La valeur d’une entreprise est égale à la valeur actualisée de ses flux de trésorerie disponibles futurs. PG&E dépense depuis longtemps plus d’argent liquide qu’elle n’en encaisse. Il s’agit d’un modèle d’affaires épouvantable avec un dividende qui a été financé par des emprunts supplémentaires, et non par des flux de trésorerie disponibles.
Les 10 prochaines années seront probablement encore pires. La production électrique californienne est de moins en moins centralisée avec la croissance du solaire et de l’éolien. Il y a un risque qu’un plus grand nombre de ménages et d’entreprises à revenu élevé quittent la Californie, où les impôts sont élevés, une tendance qui est déjà en marche.
Quel est le passif de PG&E ? Selon le bilan de décembre 2018, juste avant le dépôt en vertu du chapitre 11, le passif de PG&E s’élevait à 22 milliards de dollars de dettes, à 3 milliards de dollars de créances et à 14 milliards de dollars en réclamations pour dédommagement dû aux incendies de forêt.
Elle a également de nombreux contrats d’achat d’électricité qui ont été conclus à une époque où le prix de la production éolienne et solaire était beaucoup plus élevé. En décembre 2018, PG&E avait 39,8 milliards de dollars de passif au titre des contrats d’achat d’électricité futures. La majeure partie de ce passif (34,7 milliards de dollars) se rapporte à des accords d’achat d’énergie renouvelable. PG&E tentera de rejeter ces obligations en cas de faillite, mais rien ne garantit qu’elles seront réduites.
Le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, a déjà apporté un soutien important aux actionnaires de PCG en proposant des modifications des lois de l’État sur la responsabilité en cas de « condamnation inverse ». Un changement donnerait à PG&E et aux autres services publics plus de protection contre leur responsabilité légale en cas d’incendies de forêt à l’avenir.
Cependant, l’aide du gouverneur Newsom n’est pas illimitée. D’un point de vue politique, il ne peut pas se permettre de renflouer les hedge funds qui détiennent des actions PCG aux dépens des clients des services publics. De plus, le passage à des lois de « condamnation inverse » prendrait probablement des années à mettre en œuvre et ferait l’objet de vives contestations dans le système judiciaire.
La plupart des entreprises font d’importants investissements en capital avec le risque que les rendements futurs de ces investissements ne se concrétisent pas comme prévu. Les investisseurs aiment posséder des services publics réglementés comme PG&E parce que, contrairement aux sociétés plus exposées à la concurrence, leurs investissements en capital profitent d’un rendement des capitaux propres plus sûr car réglementé.
Dans le cas de PCG, cela signifie qu’elle demande l’autorisation de la California Public Utilities Commission (CPUC) de facturer aux clients l’électricité suffisamment cher pour récupérer le coût des investissements nécessaires à l’entretien du réseau (ce que l’on appelle un « besoin de revenus »). Le dernier rapport financier 10-Q explique :
« Le 22 avril 2019, le service public a déposé une demande auprès de la CPUC, lui demandant d’autoriser la structure du capital et les taux de rendement du service public pour sa production d’électricité, sa distribution d’électricité et de gaz naturel et sa base tarifaire de transport et de stockage de gaz naturel à compter du 1er janvier 2020. Dans sa demande, le service public a demandé au CPUC d’approuver la structure du capital proposée (c.-à-d. la pondération relative des capitaux propres ordinaires, des capitaux propres privilégiés et de la dette), ainsi que le rendement des capitaux propres proposé, et le coût de la dette. Le service public a demandé un taux de rendement des capitaux propres de 16 % pour 2020, ce qui se traduirait par une augmentation de 1,2 milliard de dollars de ses besoins en revenus. L’augmentation estimative des produits d’exploitation est fondée sur l’assiette tarifaire actuelle et ne tient pas compte des investissements prévus dans les infrastructures en 2019 et au-delà.
Le coût du capital et la structure du capital proposés seront essentiels pour que le service public puisse attirer de nouveaux capitaux d’investissement pour moderniser et entretenir son infrastructure énergétique de base. Le service public a indiqué dans sa demande qu’au cours des quatre prochaines années (2019-2022), il prévoit de financer jusqu’à 28 milliards de dollars en investissements dans les infrastructures énergétiques, dont 21 milliards de dollars dans la sécurité et la fiabilité des réseaux d’électricité et de gaz, 4 milliards de dollars en nouveaux gazoducs et lignes électriques, 1 milliard de dollars en production d’électricité et 2 milliards de dollars en technologie, matériel et installations informatiques. »
Les actionnaires de PCG doivent faire approuver régulièrement ce genre de demandes auprès du CPUC pour récupérer la valeur de leurs investissements en capitaux propres. Cela crée essentiellement un conflit entre les actionnaires et les clients des services publics au sujet de la partie qui devrait assumer le coût de l’amélioration et de l’entretien du réseau de manière à réduire au minimum les risques d’incendie de forêt.
La Californie offre déjà l’un des rendements les plus élevés de l’industrie des services publics aux États-Unis. Par conséquent, une hausse du taux de rendement des capitaux propres à 16% est une demande énorme.
De plus, le président du CPUC, Michael Picker, a annoncé le 30 mai qu’il avait l’intention de se retirer de la commission cet été. Il avait une feuille de route très favorable aux services publics. Le gouvernement Newsom choisira le prochain président de la CPUC. Il y a de bonnes chances que ce prochain président ne soit pas aussi généreux avec les services publics en accordant des taux de rendement sur capitaux propres aussi élevés.
Une chose est claire : il faudra des milliards et des milliards de dollars pour satisfaire les réclamations juridiques des victimes d’incendies de forêt, rattraper le retard dans l’entretien négligé des réseaux pour atténuer les risques de dommages futurs causés par les incendies de forêt, payer les employés et les retraités et rembourser les créanciers. N’oubliez pas que toutes ces obligations ont priorité sur les droits des actionnaires.
Bien que cinq mois se soient écoulés depuis l’entrée en vigueur du chapitre 11, PG&E n’a toujours pas présenté de plan de réorganisation valable. La saison des feux de forêt de 2019 est en cours et elle pourrait accroître considérablement les réclamations juridiques auprès de PG&E.
Dans un texte déposé mardi dernier auprès du tribunal des faillites (dossier n°2741), un comité de créanciers de premier rang (détenteurs de bons senior) de PG&E a présenté une liste de conditions qui décrivent les investissements nécessaires pour donner à PG&E une assise financière suffisamment solide pour qu’elle puisse sortir du chapitre 11.
Le point principal évoque un besoin d’argent frais de 30 milliards de dollars (« nouveaux investissements ») pour payer en entier ce qui suit :
– le financement des dettes arrivant à échéance en janvier 2019 ;
– toutes les obligations, tous les emprunts à terme et tous les emprunts renouvelables d’échéance au plus tard décembre 2022 ;
– le financement d’un nouveau trust pour payer 16 milliards de dollars en réclamations pour incendies de forêt (et peut-être plus) ;
– la distribution des coupons pour les obligations en circulation d’échéance avant janvier 2023 ;
– toutes les créances commerciales (comptes créditeurs) et toutes les obligations liées aux pensions.
Cette proposition du comité des créanciers pourrait gagner du terrain dans les semaines et les mois à venir. Dans l’affirmative, ce serait une mauvaise nouvelle pour les actionnaires de PG&E à cause de la dilution que ces 30 milliards de dollars de levée de fonds engendrerait.
Plus le dossier de faillite se prolonge, plus les frais juridiques proviendront des poches des actionnaires. Et plus la faillite durera longtemps, plus il y aura de possibilités que de nouvelles réclamations liées aux incendies de forêt fassent disparaître la toute petite valeur spéculative restante des actions PCG.
Si les actionnaires de PCG obtiennent quelque chose dans une société restructurée, il est probable qu’il s’agisse d’une infime fraction de la valeur actuelle de 22$ par action.
Mon conseil :
Nous ouvrons une position sur plusieurs options :
1) Achetez 1 contrat put PCG SEP2019 19 P (prix actuel : 1,93$)
2) Vendez 1 contrat put PCG SEP2019 17 P (prix actuel : 1,26$)
3) Vendez 6 contrats calls PCG SEP2019 23 C (prix actuel : 4,35$)
4) Achetez 6 contrats calls PCG SEP2019 25 C (prix actuel : 3,45$)
Je vous rappelle que vous devez ajuster votre entrée en position et vous adapter au prix du marché du moment (entre le bid et le ask) pour chaque option car l’action bouge constamment et les prix ci-dessous sont de ce fait indicatifs.
Note sur le risque : Les trades sur options peuvent être volatils et comportent tous des risques. Bien que cette idée de trade soit bien documentée, rien n’est garanti. Ne pariez que de l’argent que vous pouvez vous permettre de perdre ici. Et n’oubliez pas que c’est à vous de décider du montant que vous aimeriez mettre dans chaque trade. Assurez-vous de diversifier vos risques et de ne pas investir tout votre argent dans un seul trade.
Bons trades,
Gaël Deballe