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Alerte n°240 – Nouvel achat IMPACT : Misez sur les tirs croisés de la guerre commerciale !

Par 23 mai 2019AGD Alertes

Jim Rickards

Cher lecteur d’Alerte Guerre des Devises,

J’ai souvent signalé dans mes articles que Wall Street sous-estimait l’impact de la guerre commerciale opposant les Etats-Unis et la Chine.  Cette guerre a commencé de façon formelle en janvier 2018, au moment où le président Trump a appliqué d’importants tarifs douaniers sur les importations de panneaux solaires et de certains appareils électroménagers. Les victimes immédiates ont été la Chine, la Corée du Sud et le Canada.

Mais il ne fait aucun doute que la Chine était la première visée.

Pour autant, cette guerre couve depuis le début des années 2000. On a permis à la Chine de rejoindre toute une série de grandes organisations commerciales et financières. Elle a notamment obtenu la « clause de la nation la plus favorisée » dans le cadre de ses échanges commerciaux avec les Etats-Unis (2001), elle a été admise au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et sa monnaie – le yuan – a été intégrée dans le panier de devises fixant la valeur de la monnaie mondiale du FMI, les droits de tirage spéciaux ou « DTS », en 2016.

Photo de Jim Rickards en Corée

Moi-même en train d’évoquer la politique monétaire internationale avec l’ex-président de la Fed Ben Bernanke
lors d’une conférence à Séoul, en Corée du Sud. La Chine faisait partie des grands sujets de préoccupation,
car la Corée du Sud exporte des composants high-tech vers les usines d’assemblage chinoises.

C’est sous la houlette des Etats-Unis – d’autres nations ayant également suivi le mouvement – que ces privilèges en matière de commerce international ont été attribués à la Chine.

Leur vocation, selon les intellectuels américains et les élites chargées de ces politiques, était la suivante : si on intégrait la Chine au sein du système commercial mondial et si elle commençait à cerner les avantages du libre-échange en termes d’augmentation des richesses, alors, peu à peu – et à la faveur du libre-échange –, elle « nous ressemblerait davantage » et encouragerait la liberté d’expression et de vote.

Cette vision a toujours été erronée et n’a toujours été qu’un mirage.

La Chine est dirigée par le Parti communiste chinois (PCC). Or le PCC ne se préoccupe que d’une seule chose : perpétuer son propre pouvoir. Tout le reste est accessoire. Que la richesse et le bien-être augmentent grâce à l’intégration du pays au sein du système commercial international, soit, mais pas au détriment du pouvoir du PCC.

Lorsque j’ai souligné ce point aux mondialistes, dans les années 1990, ils m’ont systématiquement ridiculisé. Ces élites me disaient d’un ton condescendant : « Jim, les communistes ne sont plus qu’une poignée d’octogénaires au sein du Politburo. Les banquiers et les technocrates sont comme nous et attendent leur tour. Si nous faisons tourner la machine du libre-échange, ils s’enrichiront, les communistes disparaîtront et le pays finira par devenir une économie de marché ».

J’ai critiqué ce scénario optimiste, à l’époque et, aujourd’hui, les faits confirment mes mises en garde. La Chine déborde de camps de concentration notamment pour musulmans et Tibétains (nommés « centres de rééducation » par euphémisme), où les personnes visées subissent une incarcération illimitée jusqu’à ce qu’elles affichent une véritable repentance et adhèrent strictement à la pensée de Mao Zedong et de Xi Jinping.

La Chine a mis en œuvre un système de « crédit social » géré par un logiciel de reconnaissance faciale, ainsi que de multiples mesures de censure et de surveillance sur internet. Si vous dites ou faites quoi que ce soit qui ne se conforme pas strictement à la doctrine du PCC, votre crédit social diminue.

Cela peut vous valoir – à vous et aux membres de votre famille – une interdiction d’accès aux avions, aux trains, aux activités de loisir, à certains emplois et aux meilleures écoles. Cela se rapproche d’un contrôle total de la pensée et revient à contrôler totalement le comportement. La voilà, cette société du libéralisme que promettaient les élites. En réalité, c’est un cauchemar.

Et ce n’est pas le seul inconvénient découlant de cette fable du libre-échange. En dehors de sa politique intérieure, la Chine a immédiatement violé toutes les règles des organisations auxquelles elle venait d’adhérer.

Elle a exploité sa « clause de la nation la plus favorisée » pour obtenir des tarifs douaniers peu élevés sur ses exportations, tout en continuant à imposer des barrières douanières et non-douanières à ses partenaires commerciaux. La Chine s’est servie de l’OMC pour exercer des recours contre des exportations subventionnées par d’autres pays, tout en faisant fi des règles de l’OMC concernant ses propres subventions.

La Chine a revendiqué le statut de grande puissance lorsque sa monnaie a été intégrée au panier de devises fixant la valeur de la monnaie mondiale du FMI mais, ensuite, elle a instauré le contrôle des capitaux en contrevenant aux règles du FMI. La Chine a menti, triché et volé pour se frayer un chemin au sein du système international, et ce en trahissant toutes les promesses qu’elle avait formulées.

Comme si sa doctrine communiste et ses mensonges répétés ne suffisaient pas, la Chine s’est engagée durant des décennies dans un détournement de propriété intellectuelle représentant des milliers de milliards de dollars visant toutes les économies développées et portant aussi bien sur la propriété privée que sur des informations d’Etat, notamment des informations classées secrètes.  Elle l’a fait via un réseau de pirates informatiques, d’informateurs, de traîtres et d’espions se faisant passer pour des « étudiants » dans les meilleures universités occidentales.

Bref, le rêve de l’élite, à savoir une Chine plus libérale, s’est fracassé contre le mur de la dure réalité. Et les élites elles-mêmes s’en rendent compte, bien qu’elles ne sachent pas du tout par quelles mesures y répondre. La guerre commerciale de Trump est un bon début. Mais ce n’est qu’un début. Les Etats-Unis et la Chine se situent à l’aube d’une nouvelle guerre froide.

Pour Wall Street, ce n’était pas du tout évident. Les analystes financiers ont affirmé que Trump ne faisait que « gesticuler », lorsque les premiers tarifs douaniers ont été appliqués. Lorsqu’ils se sont amplifiés, Wall Street a affirmé qu’il s’agissait simplement de « l’art de la négociation », et que Trump trouverait rapidement une voie permettant de conclure un accord.

Lorsque les tarifs douaniers entre la Chine et les Etats-Unis ont bondi vers la fourchette des 400 Mds$ de produits concernés, Wall Street a fondé tous ses espoirs sur le sommet de Mar-a-Lago, entre Trump et Xi, pensant qu’il résoudrait le conflit commercial une bonne fois pour toutes. A présent, Wall Street attend impatiemment des « pourparlers » devant se dérouler « en marge » du sommet du G20 à Osaka, fin juin.

Ces chimères se sont brisées une à une. La perspective que ces problèmes commerciaux soient résolus à Osaka n’est guère plus probable que celle des précédentes tentatives, qui ont déjà échoué. En vérité, la Chine est incapable de faire des concessions car elle craint de perdre la face et que des concessions n’altèrent le pouvoir du PCC. Les Etats-Unis ne veulent pas faire de concessions car Trump distingue l’avantage que représente la perception de droits de douanes, d’un côté, et la résurrection des emplois américains délocalisés ces dernières décennies dans des usines chinoises, de l’autre.

Aucun des deux camps n’a trop intérêt à résoudre la guerre commerciale, et les deux camps ont intérêt à poursuivre le combat. Ce n’est pas la voie idéale vers la paix et la stabilité, sur le front de la guerre commerciale.

Mais qu’est-ce que cette confrontation entre les Etats-Unis et la Chine a à voir avec la Corée du Sud ?

Réponse : « beaucoup de choses ».

La Corée du Sud est prise sous le feu de cette guerre commerciale et son économie, de même que son excédent commercial, vont être pénalisés.

La Chine et les Etats-Unis représentent deux des principales relations commerciales bilatérales de la Corée du Sud. Le pays est un grand exportateur de voitures, navires et produits électroniques grand public à destination des Etats-Unis. Parallèlement, la Corée du Sud est un grand fournisseur de composants pour iphones et autres téléphones portables assemblés en Chine.

Peu de gens ont conscience que la valeur ajoutée contenue dans les exportations chinoises à destination des Etats-Unis est relativement faible. Lorsque l’on calcule les excédents et déficits commerciaux, la valeur brute de chaque produit est comptabilisée. Cela signifie qu’un iphone à 1 000$ expédié de Chine vers les Etats-Unis représente 1 000$ d’exportation dans le calcul de l’excédent commercial de la Chine vis-à-vis des Etats-Unis.

Mais, pour la Chine, la valeur ajoutée de l’iphone ne représente que 60$ environ. La Chine doit importer 940$ de composants (ou payer des licences coûteuses) pour assembler l’iphone à 1 000$. Ces composants viennent de sources high-tech, notamment de Corée du Sud, du Japon et d’Allemagne.

Cela signifie que les exportations chinoises d’iphones sont en vérité des exportations sud-coréennes de semi-conducteurs et de « gorilla glass » [NDLR : verre employé pour les écrans de téléphones] expédiés via une chaîne d’assemblage low-cost chinoise.

Lorsque les Etats-Unis infligent des tarifs douaniers sur les iphones provenant de Chine, les véritables perdants sont les Sud-Coréens ainsi que d’autres fournisseurs de composants.

La performance du cours du principal ETF sud-coréen a fortement évolué à la baisse, ces derniers mois.
Nous pensons que cette tendance va persister en raison des répercussions de la guerre commerciale entre
les Etats-Unis et la Chine, et de l’accroissement des tensions avec la Corée du Nord.

Cours des marchés sud-coréens

Les guerres commerciales peuvent également affaiblir l’économie sud-coréenne en entraînant une baisse du tourisme en provenance de Chine. Cela s’explique par la dépréciation de la monnaie chinoise et le contrôle des capitaux imposé aux consommateurs chinois et notamment aux touristes.

La Corée du Sud est perdante directement et indirectement. Une guerre commerciale aussi vaste que celle qui oppose les Etats-Unis et la Chine a tendance à faire baisser la croissance économique mondiale. Une baisse de la croissance mondiale signifie une diminution des exportations directes de voitures de la Corée du Sud vers les Etats-Unis, outre la diminution des exportations indirectes de composants assemblés dans d’autres pays.

Enfin, la Corée du Sud se retrouve au beau milieu des tensions entre les Etats-Unis et la Chine à propos du programme d’armement nucléaire nord-coréen. Les Etats-Unis comptent sur la coopération de la Chine, concernant les sanctions infligées à la Corée du Nord, afin de forcer ce pays à s’asseoir à la table des négociations. Le processus a bien fonctionné en 2018, après avoir frôlé la guerre fin 2017.

A présent, les négociations ont été rompues avec la Corée du Nord, laquelle a repris les tests de missiles qu’elle avait suspendus en novembre 2017. Les Etats-Unis ont recommencé à renforcer la pression financière et les sanctions économiques à l’encontre de la Corée du Nord.

Mais cette fois-ci, la coopération chinoise n’est pas acquise, en raison de la détérioration des relations entre les Etats-Unis et la Chine. Toute montée de l’hostilité entre la Corée du Nord et les Etats-Unis provoquera une baisse de confiance à l’égard de l’avenir économique de la Corée du Sud. Cela pourrait provoquer une baisse des investissements directs étrangers (IDE), ce qui constituerait un nouveau frein à la croissance.

La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine (une nouvelle guerre froide, en réalité) va infliger de multiples coûts de tous les côtés. Le principal perdant ne sera ni les Etats-Unis ni la Chine mais plutôt la Corée du Sud.

Notre analyste, Gaël, a identifié l’une des meilleures façons de profiter des obstacles géopolitiques auxquels est confrontée l’économie sud-coréenne.

Lisez la suite pour découvrir sa recommandation et son analyse détaillée.

Bien à vous,

Jim Rickards,
Rédacteur, Alerte Guerre des Devises

Ce dommage collatéral de la guerre commerciale sino-américaine pourrait nous rapporter plus de 200%

  

Gaël Deballe

Cher lecteur,

Le marché boursier coréen est très exposé à la faiblesse du commerce mondial.

Les données commerciales préliminaires pour le mois de mai ont été publiées en début de semaine par le service des douanes coréennes. Les exportations au cours des vingt premiers jours de mai ont chuté de 11,7% d’une année à l’autre. Il s’agit d’une détérioration supplémentaire par rapport à la baisse de 8,7% des exportations en avril.

Les puces semi-conductrices sont en tête du déclin. Les exportations coréennes de puces avaient bondi de près de 30% en 2018. Mais cette croissance est en train de s’inverser. Les exportations de semi-conducteurs ont chuté de 33% au cours des vingt premiers jours de mai.

Le Financial Times rapporte ce qui suit :

« La quatrième économie d’Asie est fortement tributaire des ventes de composants électroniques de haute technologie, comme les semi-conducteurs, à la Chine. Les données préliminaires d’exportation du pays fournissent un signal précoce concernant la santé du secteur technologique de la région, qui a été affectée cette année par une correction cyclique après des années de croissance, conjuguée au ralentissement de l’économie chinoise et aux préoccupations croissantes concernant le conflit commercial entre les deux principales économies du monde.

Les analystes et les entreprises avaient prévu une reprise au second semestre de 2019, les fabricants de puces et leurs clients ayant dû faire face à des stocks élevés en début d’année. Toutefois, une amélioration plus lente que prévu des prix des puces  et l’incertitude liée à la guerre commerciale ont brouillé cette image optimiste. »

Les actions coréennes ont le potentiel de chuter encore davantage. Pour profiter de ce mouvement, le meilleur moyen est d’acheter des options de vente sur l’ETF iShares South Korea (NYSE : EWY).

EWY pourrait tomber à 45$ d’ici octobre. Si c’est le cas, notre recommandation permettrait d’obtenir un gain de plus de 200%.

Production de gas naturel aux USA depuis 2004

Une combinaison de valorisation trop élevée et de risques liés à la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis pourrait faire chuter le cours d’EWY dans la zone des 45$. C’est là que l’ETF se négociait au début 2016.

De tous les secteurs de l’économie sud-coréenne, l’électronique à faible valeur ajoutée est celui qui a le plus d’impact sur le cours de l’ETF EWY…

Samsung Electronics est un fournisseur important de smartphones, de téléviseurs et de puces mémoire. Ce conglomérat a une philosophie d’entreprise claire : indépendamment des rendements, les dirigeants de Samsung poursuivent des projets de croissance et accélèrent les dépenses en immobilisations. Ils ont renforcé leur capacité de production dans des marchés qui en ont déjà beaucoup. C’est une stratégie « mercantiliste » qui vise la part de marché plutôt que le rendement du capital.

Le décor est planté pour un retournement dramatique de tendance pour Samsung, une fois qu’une récession mondiale aura frappé et qu’une guerre des prix dans les smartphones et les composants informatiques sera déclenchée. Les revenus et les marges de Samsung devraient diminuer en 2019.

En fait, la baisse des marges a déjà commencé…

Il y a deux mois, Samsung a averti que le revenu pour le premier trimestre de l’année serait seulement de 52 000 milliards de won. C’est inférieur aux estimations consensuelles de 53 200 milliards de won des analystes. La direction a cité des tendances négatives dans les puces mémoire et les télévisions.

Depuis lors, les conditions sur le marché des puces mémoire n’ont fait qu’empirer. Les dernières données sur les exportations de puces en mai le confirment.

Samsung a une pondération massive de 21% dans le portefeuille d’EWY.

Nous avons examiné les rapports financiers des cinq derniers exercices des entreprises détenues par EWY. La croissance des revenus, les marges bénéficiaires, la croissance des flux de trésorerie disponibles et le rendement des capitaux propres de ces sociétés ne sont pas impressionnants. Compte tenu de l’ampleur des dépenses globales consacrées à la technologie au cours des cinq dernières années, les paramètres énumérés ci-dessus auraient dû être bien meilleurs. Ce n’est pas le cas car les entreprises technologiques sud-coréennes font face à une concurrence féroce de la part des acteurs chinois, taïwanais et japonais.

Les actionnaires d’EWY détiennent un portefeuille dont la valorisation reflète un avenir trop rose pour être réaliste : pas de récession mondiale et pas d’escalade dans la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. 

NOTRE CONSEIL :

Achetez des puts EWY OCT2019 60 P (puts de strike 60$ et d’échéance le 18 octobre 2019) au prix limite de 4,80$.

Le contrat cote actuellement environ 5,10$ (bid à 4,95$ et ask à 5,25$).

Vous pouvez rentrer à ce prix mais je préfère attendre une légère remontée de EWY pour optimiser l’entrée sur ce put.

La plus-value sera de 100% si EWY chute à 50$ dans les quatre prochains mois, ce qui est tout à fait réaliste. Si la chute se poursuit vers 45$, qui est notre objectif, la plus-value serait alors de 212%.

Note sur le risque : Les trades sur options peuvent être volatiles et comportent tous beaucoup de risques. Bien que cette recommandation soit bien documentée par Jim, rien n’est garanti. Ne pariez pas de l’argent dont vous avez besoin ici. Et n’oubliez pas que c’est à vous de décider combien vous aimeriez mettre dans chaque trade. Assurez-vous de diversifier vos risques et de ne pas mettre tout votre argent dans un seul trade.

Bon trade,

Gaël Deballe

Portefeuille AGD du 23/05/2019
Pour afficher le portefeuille en grand, cliquez ici

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