Cher lecteur d’Alerte Guerre des Devises,
Je lis les gros titres à longueur de journée, et je me concentre énormément – si ce n’est exclusivement – sur l’or.
Si l’or est la meilleure forme de monnaie qu’il soit (c’est le cas), et si l’or possède des propriétés uniques en tant que monnaie (c’est le cas : c’est la seule forme de monnaie qui ne soit pas également de la dette), alors il mérite bien que l’on se concentre sur lui.
Cela étant dit, il est difficile de me surprendre, dans ce domaine. Au bout d’un certain temps, on pense avoir tout vu. Mais il y a des exceptions. Et j’ai donc été interloqué par ce gros titre : “La Banque de Russie pourrait envisager une cryptomonnaie adossée à l’or”.
L’idée en elle-même n’est pas nouvelle. La première fois que j’ai évoqué que la Russie pourrait acheter de l’or en ayant à l’esprit une nouvelle monnaie adossée à l’or, c’était dans le cadre d’une simulation de guerre financière à laquelle je participais, en 2009, dans un laboratoire top-secret du Pentagone.
Moi-même, à la mine d’or de Homestake, à Lead (South Dakota). Homestake a été l’une des mines d’or
les plus vastes et les plus productives de l’histoire des Etats-Unis, et elle est à l’origine de la fortune
de la famille Hearst. La production d’or mondiale stagne, ces dernières années, alors que la demande
en faveur de l’or demeure forte.
Dans mon dernier livre, Aftermath, je décris une entente monétaire plus complexe, entre la Russie, la Chine, l’Iran et d’autres nations, afin d’utiliser une cryptomonnaie adossée à l’or pour les règlements internationaux, quelque chose de très proche de ce que décrit l’article ci-dessus.
Mais la théorie est une chose et la réalité en est une autre.
Dans l’article en question, une banque centrale bien réelle prendrait des mesures réelles en vue de créer une cryptomonnaie adossée à l’or ! Bien entendu, cette information s’accompagne de multiples mises en garde concernant la nécessité de rester fidèle aux monnaies fortes. A ce stade, ce projet lié à l’or se limite à l’examen d’une proposition. Ce n’est pas un plan.
Pour autant, c’est une étape importante, s’inscrivant dans une démarche visant à échapper à l’hégémonie du dollar en tant que principale monnaie de réserve mondiale, et à s’orienter vers un autre système intégrant l’or.
En soi, cette information ne justifie pas de surcharger votre compartiment or. En fait, le cours de l’or au comptant (« spot ») a à peine bougé, à cette nouvelle.
Les cours de l’or ont beaucoup plus de chances d’être affectés par la vigueur ou la faiblesse du dollar américain, les taux d’intérêt réels, les perspectives d’inflation et les tensions géopolitiques.
Mais cette information est très significative à un autre égard. Elle signale que la demande en faveur de l’or physique émanant des principales banques centrales ne va pas disparaître.
Qu’une nouvelle cryptomonnaie adossée à l’or apparaisse l’an prochain ou dans cinq ans ne change rien au fait qu’il faut de l’or pour qu’une cryptomonnaie y soit adossée. Ni la Russie ni la Chine ne possèdent tout l’or nécessaire pour y parvenir, pour l’instant. Par conséquent, la demande en faveur de l’or va demeurer forte, même si l’offre stagne.
Et cela produit un trade asymétrique : l’or a de bonnes chances d’augmenter mais peu de véritables chances de baisser. Ce sont les meilleurs types de marché, pour le trading et l’investissement.
Alors si l’on prend en compte ces facteurs fondamentaux et techniques, quelles sont les perspectives, pour le cours de l’or en dollar et les minières aurifères, à court terme ?
En ce moment, nos analyses indiquent que les cours de l’or sont prêts à augmenter fortement après avoir longtemps évolué au sein d’une fourchette.
Le graphique ci-dessous retrace les récents mouvements de l’or et montre pourquoi il existe de bonnes perspectives de hausse à court terme.
Après avoir opéré un rally partant de 1 215 $ l’once fin novembre 2018 et atteignant 1 293$ l’once début décembre 2019, l’or s’est maintenu au sein d’une étroite fourchette. Ces cinq derniers mois, il s’est négocié entre un plus haut d’environ 1 340 $ l’once (19 février 2019) et un plus bas d’environ 1 270$ l’once (2 mai 2019).
Cela représente une variation de plus ou moins 2,7% autour d’un cours intermédiaire de 1 305$ l’once. Une fourchette de 2,7% n’a rien d’inhabituel, lorsque les gouvernements tentent « d’arrimer » deux monnaies entre elles. En fait, l’or est « arrimé » au dollar à 1 305$ l’once.
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Toutefois, cette fourchette révèle une autre figure : des plus hauts toujours plus bas (« lower highs »). En haut de la fourchette, chaque pic est légèrement plus bas que le précédent. Nous observons des pics à 1 340$ l’once le 19 février, à 1 321$ l’once le 25 mars, à 1 307$ l’once le 10 avril, et à 1 300$ l’once le 13 mai.
A l’inverse, les creux de chaque mouvement sont plus resserrés, formant une sorte de plancher sous les cours de l’or. Nous observons des creux de 1 285$ l’once le 2 mars, de 1 287$ l’once le 1er avril, de 1 270$ l’once le 2 avril et de 1 273$ l’once le 22 mai. La variation autour de ces creux n’est que de 1,3%.
La conjonction de ce solide plancher et de plus hauts toujours plus bas comprime la fourchette des cours de l’or, laquelle est plus étroite entre le 15 avril et le 22 mai que celle enregistrée depuis le début de l’année, elle-même déjà très étroite.
Ce schéma présage une échappée. Bien entendu, la question est de savoir si l’or va s’échapper à la hausse ou à la baisse. Une échappée à la hausse expédierait le cours de l’or au-delà de ses plus hauts de février, vers les 1 340$, voire plus. Une échappée à la baisse le renverrait à ses plus bas de novembre 2018, aux alentours des 1 215$ l’once.
Il existe de solides éléments montrant que l’or est sur le point de s’échapper à la hausse. Ce plancher à 1 270$ l’once a quelque chose à voir avec l’offre et la demande fondamentale. La Russie et la Chine continuent d’acheter de l’or à un rythme prodigieux.
La Russie en achète entre 15 et 25 tonnes par mois, parfois plus, depuis plus de dix ans. Les réserves d’or de la Russie s’élèvent désormais à 2 183 tonnes, soit plus de 25% des réserves totales des Etats-Unis, mais son économie est bien plus modeste. La Chine est moins transparente, concernant ses acquisitions d’or, mais elle possède également plus de 2 000 tonnes, et peut-être davantage.
Ni la Russie ni la Chine n’ont atteint l’objectif qu’elles se sont fixées, concernant leurs réserves d’or. Il faudrait que la Russie possède 4 000 tonnes, et la Chine 8 000 tonnes, pour qu’elles atteignent une « parité » stratégique avec les Etats-Unis.
L’Iran et la Turquie se sont également efforcés d’accumuler de l’or. Toutes ces stratégies d’acquisition d’or ont un point commun : le désir d’échapper à l’hégémonie du dollar et aux sanctions basées sur le dollar, infligées par les Etats-Unis.
Pour ceux qui investissent dans l’or, voici ce que cela implique, concrètement : un solide plancher sous les cours de l’or, dans la mesure où l’on peut compter sur la Russie et la Chine pour acheter sur tous les replis.
Le principal facteur réprimant les cours de l’or est la vigueur du dollar. Le dollar lui-même a été propulsé par la politique de la Fed consistant à relever les taux d’intérêt et à réduire la base monétaire : le fameux « resserrement quantitatif » ou « QT ». Ces mesures de resserrement monétaire ont amplifié les tendances désinflationnistes et d’autant plus éloigné la Fed de son objectif de 2% d’inflation.
Toutefois, la Fed a fait marche arrière sur le relèvement des taux, en décembre dernier, en annonçant qu’elle mettrait fin au QT en septembre. Ces mesures vont rendre l’or plus attractif aux yeux de ceux qui investissent dans le dollar, et provoquer une dévaluation du dollar par rapport à l’or.
Les cours de l’or en euros, yens et yuans pourraient même grimper encore plus haut dans la mesure où la BCE, la Banque du Japon et la Banque populaire de Chine vont tout de même tenter de dévaluer leurs monnaies face au dollar, dans le cadre des guerres des devises actuelles. Les principales devises peuvent se dévaluer simultanément uniquement face à l’or, dans la mesure où elles ne peuvent se dévaluer simultanément les unes face aux autres.
Une situation dans laquelle le cours de l’or en dollar bénéficie d’un solide plancher, et où il existe une nécessité de dévaluer le dollar, ne signifie qu’une seule chose : une hausse des cours de l’or en dollar. Le prochain mouvement de l’or sera une échappée à la hausse.
Gaël, notre analyste, a identifié un excellent moyen de jouer la carte de la prochaine hausse des cours de l’or.
Lisez la suite pour découvrir sa recommandation et son analyse détaillée.
Bien à vous,
Jim Rickards,
Rédacteur, Alerte Guerre des Devises
Ce nouveau mastodonte de la production aurifère pourrait nous rapporter 200%
Cher lecteur,
L’histoire de redressement la plus excitante parmi les minières aurifères à grande capitalisation est en train de se dérouler avec Barrick Gold (NYSE : GOLD). Barrick est une société d’exploitation minière aurifère avec un important portefeuille de mines.
L’amélioration financière constante de Barrick depuis que l’entreprise s’est lancée dans un programme de réduction de la dette il y a plusieurs années plaide en faveur d’une hausse du cours des actions. L’amélioration de ses coûts opérationnels et la vente de certains actifs ont permis à Barrick de rembourser une partie importante de sa dette. La dette de Barrick, déduction faite de la trésorerie, n’est plus que de 3,6 milliards de dollars contre 10,3 milliards de dollars à la fin de 2014.
Nous pensons que les options d’achat ci-dessous sur Barrick Gold pourraient augmenter de 200% d’ici janvier prochain.
En septembre 2018, Barrick a annoncé une fusion globale avec Randgold Resources. Il est important de noter que les actionnaires de Randgold n’ont reçu pratiquement aucune prime pour leurs actions lors de l’annonce de la fusion.
Plutôt que de profiter d’une prime à court terme, typique d’une fusion, les actionnaires de Randgold ont voté en faveur de la création de valeur à long terme, avec une participation intéressante dans l’entreprise fusionnée.
Mark Bristow, PDG de Randgold, est un créateur de valeur légendaire dans l’industrie de l’or. Il a réalisé d’excellentes performances pour les actionnaires de Randgold en tant que PDG de 1995 à 2018. Et il a accepté de devenir PDG de l’entreprise fusionnée à partir de 2019.
Bristow pense comme un actionnaire et dirige donc Barrick comme un actionnaire. C’est rare dans l’industrie, qui compte de nombreux PDG qui cherchent à croître sans tenir compte des coûts d’exploitation et ainsi à percevoir de gros bonus.
Même avant la fusion avec Randgold, Barrick était un excellent pari pour miser sur la hausse du prix de l’or. Grâce à la création de valeur qui a commencé lors de la fusion avec Randgold en janvier 2019, et la création de valeur supplémentaire probable dans les années à venir, le titre GOLD est devenu encore plus attrayant.
La nouvelle entreprise Barrick Gold possède maintenant cinq des dix principaux actifs aurifères de niveau 1 de l’industrie : Cortez et Goldstrike au Nevada ; Kibali en République démocratique du Congo ; Loulo-Gounkoto au Mali ; et Pueblo Viejo en République dominicaine.
Deux autres sites ont le potentiel de devenir des actifs aurifères de niveau 1 : Goldrush/Fourmile et Turquoise Ridge, tous deux situés au Nevada.
Barrick a maintenant les coûts de financement les plus bas parmi ses pairs de l’exploitation aurifère.
Barrick a présenté son premier rapport trimestriel au titre de société fusionnée début mai. Elle a livré une production de 1,367 million d’onces d’or à des coûts totaux de production de 825$ l’once. Ce coût a été une bonne surprise. C’est bien en deçà de l’objectif de 870 à 920$ l’once établi pour l’ensemble de l’année 2019. Et Barrick est en bonne voie pour produire de 5,1 à 5,6 millions d’onces en 2019.
L’entreprise a formé une coentreprise avec Newmont Mining afin de regrouper ses activités au Nevada et de réaliser des économies. La coentreprise devrait être finalisée d’ici la fin du mois de juin. La direction de Barrick s’attend à ce que l’entreprise génère des synergies avant impôts de 4,7 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années.
Nous pensons que GOLD pourrait atteindre 16$ si l’or casse sa résistance de 1 350$. L’action pourrait s’envoler bien au-delà de 20$ si le prix de l’or rejoint la fourchette entre 1 400$ et 1 500$ l’once.
NOTRE CONSEIL :
Achetez des calls GOLD JAN2020 12C (calls de strike 12$ et d’échéance le 17 janvier 2020) au prix limite de 1,80$.
Le contrat cote actuellement environ 1,10$ (bid à 1,07$ et ask à 1,12$).
Avec ce prix d’entrée, la plus-value sera de 50% si GOLD rebondit rapidement à 13$.
Si la hausse se poursuit vers 15,30$, ce qui est tout à fait réaliste, la plus-value serait alors de 200%.
Dans un scénario de forte remontée du cours de l’or, avec une envolée au-delà des 1400$ l’once, alors un cours de 20$ ou plus pour GOLD est probable. Dans ce cas, ce sont 620% de plus-value qui nous attendent.
Note sur le risque : Les trades sur options peuvent être volatiles et comportent tous beaucoup de risques. Bien que cette recommandation soit bien documentée par Jim, rien n’est garanti. Ne pariez pas de l’argent dont vous avez besoin ici. Et n’oubliez pas que c’est à vous de décider combien vous aimeriez mettre dans chaque trade. Assurez-vous de diversifier vos risques et de ne pas mettre tout votre argent dans un seul trade.
Bon trade,
Gaël Deballe