Cher lecteur,
Les répercussions économiques de la pandémie actuelle seront graves et vont frapper de nombreux secteurs. Certains d’entre eux souffriront plus que d’autres, mais vous pouvez être sûr que les entreprises qui s’appuient sur la circulation piétonne et l’interaction avec les clients vont subir la crise de plein fouet.
Cette nouvelle réalité est la conséquence de la dépression qui a débuté en mars 2020 en raison du confinement national (et mondial) provoqué par le coronavirus (Covid-19). Les réseaux de transport et les réunions en face à face ont stoppé net. Les bars et les restaurants sont fermés.
Par conséquent, cela touche de façon accablante les services de VTC.
Voilà pourquoi Uber Technologies Inc. (NYSE : UBER) est notre recommandation du jour.
Inutile de présenter Uber. Il s’agit de l’application de VTC utilisée par des millions de personnes à travers le monde. Mais c’est bien plus que ça.
Uber, l’application VTC utilisée partout, permet de solliciter des VTC dans les grandes villes du monde entier et de payer en ligne, sans espèces ni pourboire. Récemment, le service s’est étendu aux vélos et scooters électriques et à la livraison de repas. Malgré sa popularité, Uber enregistre un déficit d’exploitation de plusieurs milliards de dollars et ses perspectives financières sont très incertaines.
La société, fondée en 2009, est rapidement devenue l’un des modèles économiques les plus « disruptifs » jamais constatés. Le produit initial est une application mobile permettant aux utilisateurs de se localiser et de demander une voiture pour se rendre à une destination donnée.
Le système Uber alerte les chauffeurs à proximité et signale qu’ils acceptent la course. Le système attribue la course à un chauffeur qui rejoint le client et le conduit à sa destination.
Aucun échange d’argent « de main en main » n’intervient dans le véhicule. Le coût de la course est calculé par Uber et prélevé sur le compte du client via sa carte de crédit (ou d’autres options de paiement). Aucun pourboire n’est exigé. Le chauffeur est payé par la société, déduction faite de la commission d’Uber. Tout ce processus est rapide, efficace et relativement bon marché.
L’application est devenue si populaire que la société s’est rapidement développée dans le monde. Aujourd’hui, Uber compte plus de 22 000 employés et exerce dans 63 pays, dont 785 grandes villes. La société compte plus de 111 millions d’utilisateurs dans le monde entier.
Cette société est plus qu’un complément aux modèles de transport existants. Les opérateurs de taxis de certaines villes ont été anéantis. D’autres villes ont interdit Uber pour protéger leurs taxis.
Certains Etats, notamment la Californie, ont exigé qu’Uber requalifie les chauffeurs comme des « employés » (plutôt que des prestataires indépendants), ce qui force Uber à prélever les taxes, payer sa part de charges sociales et rémunérer les heures supplémentaires.
Malgré ces obstacles juridiques et financiers, la société a continué de progresser.
Uber a également diversifié ses produits et services. Outre l’activité de VTC, elle propose des livraisons de repas à domicile (Uber Eats), des vélos et scooters électriques, la livraison de marchandises et possède un groupe technologique qui travaille sur les véhicules autonomes et d’autres technologies de transport.
Malgré ces succès bien connus, la société a été rongée par les erreurs de management, des scandales sur le plan des ressources humaines et une incapacité à transformer ses recettes brutes en bénéfices d’exploitation.
Bref, Uber « brûle » des milliards de dollars de capitaux et de revenus sans rapporter un sou à ses investisseurs.
En 2014, Uber a mené des opérations obscures visant à saboter les activités de son rival Lyft. La société a recruté des opérateurs qui utilisaient de faux noms pour créer des comptes factices chez Lyft. L’un de ces opérateurs a commandé puis annulé 300 courses, sur Lyft. Au total, « l’équipe Uber » a annulé environ 5 560 courses Lyft. Uber ne s’est jamais excusé de son implication dans ces pratiques de concurrence déloyales visant son concurrent.
En 2017, la société a essuyé une vagues d’accusations de harcèlement sexuel sur les employés. Dans un premier temps, ces accusations ont été étouffées et dissimulées. Mais elles ont fini par attirer l’attention du conseil d’administration, et une enquête externe a été déclenchée. Elle a été menée par le procureur général Eric Holder et supervisée par une administratrice externe, Arianna Huffington.
A la suite de cette enquête, plus de 20 employés ont été licenciés et le PDG et cofondateur Travis Kalanick a démissionné sous la pression des actionnaires.
En août 2018, Uber a versé 7 M$ à 480 travailleurs sur des accusations de discrimination fondée sur le sexe, de harcèlement sexuel et d’environnement professionnel hostile.
Même si les coûts financiers de ces scandales ont été énormes, les véritables dégâts ont été provoqués par la révélation d’un environnement de travail hors de contrôle, et un manque d’intérêt au plus haut niveau de la direction pour le bien-être des salariés de l’entreprise. Les dégâts que cela a provoqué sur la marque Uber ont été bien plus graves que le coût financier de ces scandales.
Etant donné cet ensemble de réussites et d’échec de management, quelles sont les perspectives, pour le prix de l’action Uber, au cours des semaines et mois à venir ?
Ses problèmes vont bien plus loin qu’une culture du management toxique et de la détérioration de sa marque.
Lors de la dernière publication de ses résultats (6 février 2020), Uber a affiché une perte de plus de 110 M$, soit 0,64 $ par action. Ses pertes d’exploitation étaient de 4,1 Mds$ en 2017, 3 Mds$ en 2018 et 8,6 Mds$ en 2019.
Uber s’apparente à un fourneau qui brûle de l’argent.
Je n’identifie aucune probabilité de rentabilité, à court terme.
Comme l’indique le graphique 1 ci-dessous, le cours de son action (en bleu) sous-performe l’indice S&P 500 (orange) tout en affichant une plus grande volatilité.
Sur le plan de la gestion de portefeuille, il s’agit du pire type de performance. Une volatilité élevée devrait être « récompensée » par un rendement plus élevé, mais Uber offre moins que le marché.
Graphique 1
Comparaison du cours de l’action UBER (bleu) et de l’indice S&P 500 (orange),
d’octobre 2019 à avril 2020
Ses problèmes ne s’arrêtent pas là.
Non seulement la société ploie sous les pertes, mais elle est ensevelie de dettes.
Elle a émis 500 M$ d’obligations dues en 2023, 1,5 Md$ d’obligations dues en 2026 et 1,2 Md$ d’obligations dues en 2027.
Au total, cela représente 3,2 Mds$ de dettes à un taux de 7,5% (pour les obligations à échéance 2023 et 2027) et de 8% (pour les obligations à échéance 2026).
Ces obligations ponctionnent environ 250 M$ par an d’intérêts versés sur ce qui devrait être de la trésorerie disponible.
Les chauffeurs d’Uber restent chez eux, pour éviter d’être contaminés au coronavirus par les clients. De même, les clients évitent les courses de peur d’être contaminés par les chauffeurs ou les passagers précédents.
Uber Eats a enregistré une modeste hausse de ses activités dans la mesure où les clients ont recours à la livraison de repas au lieu d’aller au restaurant ou de faire les courses, mais c’est très loin de compenser la baisse catastrophique menaçant son cœur de métier.
Uber commence à ressembler à la licorne WeWork : une technologie « disruptive » théoriquement saine évoluant autour d’une conjonction de mauvais management, de surendettement, et d’un choc sur ses recettes provoqué par le Covid-19.
Notre analyste, Gaël, vous indique un moyen de profiter de ces résultats décevants attendus.
Lisez la suite pour découvrir ses recommandations.
Bien à vous,
Jim Rickards
Nouveau trade sur Uber
Cher lecteur,
Une chose est sûre : les marchés continuent à fluctuer de façon sauvage pendant la pandémie.
Les entreprises qui sont fortement endettées et qui perdent des revenus ont du mal à rester solvables. C’est ce que vit Uber à l’heure actuelle.
Nos analyses nous ont permis de repérer une nouvelle opportunité de baisse avec Uber. Le fait que le marché ait bien rebondi ces deux derniers jours favorise un timing propice.
Comme Jim l’a mentionné, nous pensons qu’Uber va souffrir dans les semaines à venir, car les clients potentiels se conforment aux directives « restez à la maison » et les conducteurs réduisent leur temps de travail de peur de contracter le coronavirus par leurs passagers.
Ces conditions, ajoutées à la faiblesse des fondamentaux du titre, expliquent pourquoi Uber est notre opportunité du jour.
Même si l’action Uber surperformait le S&P 500 avant cette crise, il sous-performe maintenant l’indice et nous pensons qu’il y a maintenant beaucoup plus de potentiel à la baisse qu’à la hausse. Ce risque asymétrique est de bon augure pour notre modèle Crash Speculator.
Rappelez-vous que nous offrons deux façons de trader une opportunité dans chaque alerte de Crash Speculator.
La première n’est qu’une simple « spéculation ». Il s’agit simplement d’acheter une option de vente directe et c’est très simple à exécuter. Vous pouvez faire davantage d’argent sur ce trade que sur le deuxième, mais c’est aussi plus risqué.
La deuxième transaction est ce que j’appelle une transaction de niveau « Pro », car c’est ainsi que les investisseurs professionnels abordent leurs transactions. Bien qu’elle soit plus compliquée à exécuter, elle a une probabilité de succès beaucoup plus élevée et il limite également votre risque.
Je vous explique tout ce que vous devez savoir ci-dessous.
Comme toujours, n’oubliez pas de passer en revue si besoin notre série de tutoriels figurant en bas d’email. Et vous pouvez aussi commencer à trader avec un compte virtuel pour vous familiariser avec les montages sur options.
Nous vous conseillons vivement de bien vous informer avant de commencer à trader. Un investissement en vous-même est essentiel à la réussite à long terme de l’exécution de nos opérations.
Uber Technologies Inc. (UBER) a répondu à nos critères de sélection. Nous pensons qu’une nouvelle baisse va se développer sur ce titre, car les consommateurs restent chez eux pendant la pandémie et les entreprises sont fermées.
Voici donc nos deux types de trades baissiers sur Uber.
TRADE SIMPLE SPECULATIF
Achetez 1 contrat de l’option de vente UBER MAY2020 1st 23 P (put sur Uber d’expiration 1er mai 2020 et de strike 23 $) à un prix approximatif de 1,50 à 1,60 $.
Sur votre compte de courtage, trouvez l’option sur Uber Technologies (UBER) d’expiration le 1er mai 2020 et de strike 23 $ :
- Pour info, code boursier : UBER200501P00023000.
- Recherchez les options figurant sous le code UBER.
- Sélectionnez la bonne date d’expiration : 1er mai 2020.
- Choisissez le « strike » de 23 $.
- Sélectionnez option « put » (option de vente).
- Sélectionnez le nombre de contrats que vous voulezacheter (je recommande 1 contrat, pour des questions de gestion de risque).
- Une fois que vous avez sélectionné le bon contrat, cliquez sur « acheter ».
- Sélectionnez « limit order » (ordre à prix limite). Cela fixe le prix du trade.
- Utilisez un ordre à cours limité entre le bid (meilleur acheteur) et le ask (meilleur vendeur) du moment.
TRADE PRO
Mon conseil :
Nous ouvrons une position à 4 jambes sur des options d’expiration le 1er mai 2020 (options hebdomadaires) :
1) Achetez 1 contrat put UBER APR2020 23 P (prix actuel : 1,55 $) ;
2) Vendez 1 contrat put UBER APR2020 22,5 P (prix actuel : 1,65 $) ;
3) Vendez 5 contrats call UBER APR2020 33 C (prix actuel : 0,24 $) ;
4) Achetez 5 contrats call UBER APR2020 36 C (prix actuel : 0,07 $).
Note : Ces opérations effectuées ensemble apportent un crédit net total approximatif d’environ 75 $ au moment de l’initiation du montage.
Comme vous pouvez le voir sur le graphe P&L ci-dessous, les gains s’accumuleront (jusqu’à 113 $ au maximum) si l’action UBER continue à baisser.
L’« investissement » ou risque maximum est de 1 437 $ et les probabilités de finir dans la zone de profit sont de 85%.
Informations importantes :
Certaines plateformes de trading ne permettent pas de faire le trade à 4 jambes en une seule fois.
Si c’est votre cas, faites-le en deux fois, les calls, puis les puts (ou inversement).
Je vous rappelle que vous devez ajuster votre entrée en position et vous adapter au prix du marché du moment (entre le bid et le ask) pour les options car l’action bouge constamment et les prix ci-dessus sont de ce fait indicatifs.
C’est pour cela qu’il est fortement recommandé d’avoir l’abonnement aux données de marchés des options en temps réel auprès de votre broker.
Soyez par ailleurs assuré que le marché américain est ouvert au moment où vous placez votre ordre (pour avoir un carnet d’ordres reflétant le marché à ce moment et ne pas risquer de placer un ordre non cohérent par rapport au marché).
Note sur le risque : Les trades sur options peuvent être volatils et comportent tous des risques. Bien que cette idée de trade soit bien documentée et que le trade est professionnel et à risque maîtrisé, rien n’est garanti. Ne pariez que de l’argent que vous pouvez vous permettre de perdre. Assurez-vous de diversifier vos risques et de ne pas investir tout votre argent dans un seul trade.
Bons trades,
Gaël Deballe
