Cher lecteur,
Alors que la semaine close a été marquée par deux plus-values (+9% sur Prodware et +15% sur la moitié de VALLOUREC ), lesquelles faisaient suite à un autre gain de 18% sur le solde de High Co, le 6 décembre dernier, celle-ci est autrement plus calme.
A croire que la trêve des confiseurs est déjà commencée et que les gérants n’investissent plus, se bornant à expédier les affaires courantes.
L’actualité récente des penny stocks de la cote française a tout de même été marquée par le clap de fin de Biom’Up. Début octobre, le groupe avait décidé le report de l’arrêté de ses résultats semestriels, pour que le conseil d’administration puisse poursuivre la revue des options à sa disposition.
Talon d’Achille de Biom’Up, la trésorerie avait littéralement fondu, passant de 8,5 M€ fin juin à… 4,5 M€ à peine trois mois plus tard. Eh bien la société a annoncé avant-hier, consécutivement à l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire selon le jugement rendu le 30 octobre dernier par le Tribunal de commerce de Lyon, la cession de ses actifs et activités à Bison Medtech Midco, société constituée à cette fin par l’actionnaire et principal créancier de Biom’Up, Athyrium Capital Management LP.
C’est donc un clap de fin pour cette medtech lyonnaise qui rêvait de devenir un acteur majeur du marché des produits hémostatiques et qui s’était introduite en Bourse à 10,50 € l’action en octobre 2017 à la suite d’une levée de fonds d’un peu plus de 38 M€.
Les titres ne valent plus rien aujourd’hui et les déboires de Biom’Up m’amènent à vous prodiguer deux conseils que je vous demande de toujours garder à l’esprit. Pour commencer, n’allez pas sur les introductions en Bourse, les déceptions étant souvent au rendez-vous. Dans mon ouvrage intitulé Ce qu’on ne vous dira jamais sur les marchés financiers, paru en fin d’année dernière, j’évoque d’autres exemples de mariées trop belles, avec un véritable « hameçonnage » des investisseurs à partir de business plans fantasmagoriques. Les déconvenues sont monnaie courante et, d’une manière générale, je vous invite à ne pas vous précipiter sur les sociétés qui tentent l’aventure boursière. Disons que le cas de la Française des Jeux est l’exception qui confirme ce qui s’apparenterait presque à une règle.
Ensuite, ce n’est pas parce qu’une entreprise ne vaut que quelques centimes en Bourse qu’il faut se précipiter dessus. Attention aux fausses bonnes affaires, comme je l’ai également confié à mes abonnés à un autre de mes services, MCF, qui cible principalement les sociétés OPAbles, sous les radars des investisseurs et/ou disposant d’une avance technologique, mais aussi, depuis peu, des sociétés aurifères (avec l’idée de surperformer la hausse du cours de l’or, une tendance lourde de mon point de vue.
Trêve de digressions, il y a rarement de fumée sans feu et si l’action d’une société tombe sur ces niveaux, c’est rarement par accident. J’en veux pour preuve Cybergun, spécialiste du tir de loisirs dont le titre va de Charybde en Scylla en raison de levées de fonds très dilutives pour l’actionnaire et, plus globalement, d’un newsflow franchement médiocre.
Disons que ces dossiers sont purement spéculatifs et que les fondamentaux ne sont pas au rendez-vous les concernant. Le jeu n’en vaut donc pas la chandelle, en tout cas de mon point de vue, et il y a plus à perdre qu’à gagner sur les micro penny stocks…
Update du portefeuille
Concernant nos positions ouvertes, je vous invite donc à placer un ordre de vente sur le solde de VALLOUREC (FR0000120354-VK) à 2,90 €. Rappelons que nous sommes revenus sur le spécialiste des solutions tubulaires premium fin novembre sur des niveaux de 2,35 €.
Nous sommes à ce stade à distance respectable des 2,90 € et les volumes sont réduits, mais il peut y avoir de brusques impulsions sur ce dossier.
Pour le reste, l’action BIO-UV GROUP(FR0013345493 ALTUV) a cédé 8% depuis un mois sans raison particulière. Je penche ici pour des « habillages » de fin d’année, sachant que le groupe vient de conclure un accord majeur avec HCT (Hai Cheung Trading), spécialiste chinois des équipements et services pour l’industrie maritime.
Il renforce par là même sa présence commerciale dans l’Empire du Milieu, qui concentre à lui seul plus des deux tiers des constructions de l’industrie maritime dans le monde. Conservez.
Conservez également VERIMATRIX (FR0010291245-VMX), qui percevra 65 M$, entièrement en numéraire, dans le cadre de la cession de sa division « Silicon IP & Protocoles » à Rambus Inc. Cette somme englobe un complément de prix de 20 M$ conditionné à la réalisation de certains objectifs de chiffre d’affaires.
Amicalement,
Eric Lewin