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Le compte à rebours dont la date butoir était fixée au 15 décembre dans le énième épisode de la guerre commerciale entre les Etats Unis et la Chine a, comme attendu, été stoppé avant l’échéance fatidique.
A l’heure où j’écris, les termes de l’accord de Phase 1 conclu entre les deux pays ne sont pas connus dans les moindres détails. Mais qu’importe !
Le plus important n’est-il pas d’avoir conclu quelque chose. Ce quelque chose signifiant : « on a bien montré nos muscles, on a bien joué au yoyo avec les marchés financiers, plus personne n’est dupe, arrêtons là » ! Pour le moment du moins.
C’est en tous cas mon interprétation. Les marchés sont au plus haut. Les indices américains battent records sur records.
Bilan positif car c’était bien là un objectif affiché par Mr Donald Trump. Nul n’a perdu la face, bien au contraire.
Cette période de fêtes de fin d’année semble donc être le moment idéal pour faire baisser les tensions après des mois et des mois de « guerre ».
Et maintenant ?
On est en droit de penser que l’accalmie pourrait s’installer dans la durée. Jusqu’à présent, les marchés ont navigué entre doute et espoir.
De toute évidence l’espoir l’a emporté sur le doute. Sans cela, les performances des indices mondiaux n’auraient pas été celles que nous connaissons.
J’ai eu, dans l’une de mes précédentes lettres, l’occasion de vous parler du fameux adage boursier : « acheter la rumeur et vendre la nouvelle ». Sommes-nous dans cette situation ?
Même si, comme je viens de l’écrire, il est fort probable que nous assistions en cette fin d’année à une forme de trêve bienvenue, il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit là que d’un accord de Phase 1.
Cela veut dire que d’autres avancées sont à prévoir. Donc rien n’est totalement ni définitivement réglé. Cela n’est-il pas de nature à entretenir « l’espoir » ?
Cet espoir qui contrebalance le doute et rend les marchés financiers volatils et lucratifs pour les institutionnels et autres initiés.
La tendance des marchés est donc bel et bien haussière jusqu’à preuve du contraire et ceux qui ont anticipé un retournement en vendant « à découvert » en sont pour leur frais.
Si prendre des bénéfices en vendant une partie de ses actifs dans une tendance haussière est tout à fait légitime ; spéculer à la baisse c’est jouer à la roulette russe !
Il est évident que les marchés finissent toujours par se retourner. La difficulté, vous l’aurez compris, est de savoir « quand ».
Ne pas savoir « quand » équivaut à ne rien savoir ou si peu. L’humilité devrait nous pousser à admettre que nul ne le sait avec certitude.
Ma philosophie consiste à accompagner une tendance tant que celle-ci ne donne aucun signe de retournement : qu’il soit haussier ou baissier.
Comme vous le savez mes outils de prédilection pour construire mon opinion découlent très largement de la méthode que j’ai élaborée à partir de l’analyse technique des marchés financiers, elle-même reflétant l’analyse comportementale des investisseurs.
Certains niveaux de prix peuvent constituer des résistances ou des supports sur lesquels de nombreux investisseurs sont susceptibles de réagir. Cela est sain et parfaitement normal. C’est aussi cela qui provoque des « retracements » : mouvement des cours à contre-courant de la tendance de fond. La difficulté consiste à savoir s’il s’agit d’un simple retracement ou d’une amorce de retournement.
Il faut être bien conscient que si tous les retournements commencent par un retracement, tous les retracements ne provoquent pas des retournements ! Et heureusement !
Ils vont le plus souvent constituer des points d’entrée pertinents pour de nouveaux arrivants qui prennent ainsi le « train en marche » ou seront pour d’autres l’occasion de renforcer leur position.
En général, cela a pour effet, dans une tendance haussière, de provoquer de nouveaux points hauts de marché.
Une succession de points hauts toujours plus hauts et des retracements de moins en moins bas : voilà l’une des principales caractéristiques d’une tendance haussière telle que l’Américain Charles Dow, fondateur de l’analyse technique au XIXème siècle, la définit dans sa célèbre théorie.
Par déduction, un marché haussier qui n’arriverait plus à faire des hauts de plus en plus hauts serait susceptible de nous alerter sur une possible amorce de retournement baissier.
Dans de telles circonstances, il peut s’avérer opportun et légitime de vendre une partie de ses actifs et d’engranger une partie des bénéfices le cas échéant.
Certains niveaux de prix appelés « seuils psychologiques », le plus souvent des « chiffres ronds », peuvent aussi constituer des supports ou des résistances particulièrement puissants car tout le monde les a repérés. Ils sont à la fois des aimants et des repoussoirs de marché.
Des aimants car chacun les a en ligne de mire comme un objectif à atteindre et des repoussoirs car chacun s’attend à une réaction forte du marché sur ces niveaux.
Aux abords des 6000 points, le CAC40 se trouve précisément dans cette situation…
Très cordialement,
Antoine QUESADA