Cher Lecteur,
« Comment un rachat d’entreprise peut-il se produire alors que l’acquéreur ne dispose même pas des capitaux ? »
C’est l’une des questions posées par un client de hedge fund, à l’époque où je travaillais dans la gestion d’investissements. Il avait investi dans une société qui avait reçu une offre de rachat, mais ne comprenait pas comment l’opération pouvait fonctionner.
Normalement, un acquéreur peut racheter une entreprise de trois façons :
- il peut payer le rachat de toutes les actions de la société en versant de l’argent [NDR : offre publique d’achat] ;
- il peut également proposer des actions, à la place [NDR : offre publique d’échange] ;
- et il peut proposer à la fois de l’argent et des actions.
Les rachats intégralement réglés en actions peuvent prêter à confusion, surtout si c’est la première fois que vous réalisez un gain important sur une opportunité de rachat.
En gros, l’acquéreur accepte de créer de nouvelles actions et de les échanger contre les actions de l’entreprise qu’il rachète.
Par exemple, les actionnaires de Pandora ont reçu 1,44 actions Sirius par action Pandora qu’ils possédaient lorsque ces deux entreprises ont fusionné en début d’année.
Donc, si vous déteniez 1 000 actions de Pandora, après l’annonce de l’acquisition en septembre dernier, elles ont été remplacées par 1 440 actions de Sirius lorsque l’opération a été finalisée.
Bien entendu, pour que l’opération fonctionne, les titres que les actionnaires reçoivent doivent valoir beaucoup plus que les titres qu’ils possédaient à l’origine. Sinon, ils refuseraient l’opération !
Chaque fois qu’une opération de rachat est annoncée, l’acquéreur diffuse les « conditions financières de l’offre ». Cela décrit exactement comment nous serons payés si nous conservons les actions de la société qui se fait racheter.
Que l’opération se réalise intégralement en versant de l’argent ou par l’attribution de nouvelles actions, le cours de l’action de l’entreprise rachetée grimpe nettement. Et c’est là que nous réalisons des gains importants, sur nos positions OPA Business Club.
La plupart du temps, lorsqu’une opération sera annoncée, je vous recommanderai d’encaisser vos gains une fois que le cours de l’action aura augmenté.
Parfois, nous prendrons la moitié de nos gains et, parfois, nous vendrons l’intégralité de la position. Cela dépend simplement de l’opportunité de gain supplémentaire qu’offre l’action en question.
Pour rappel : des opérations de rachat lucratives peuvent se produire même lorsqu’elles n’impliquent pas le versement d’une somme d’argent.
Et si l’une de vos positions OPA Business Club s’envole sur une opération réalisée par échange d’actions (l’acquéreur offre de vous payer en actions, et non en versant de l’argent), il peut être opportun de vendre une partie de votre position sur le marché afin de sécuriser ces gains importants.
À présent, jetons un coup d’œil sur nos positions…
Mise à jour du portefeuille
Kratos Defense & Security Solutions Inc. (KTOS)
Les activités de la branche « drones » de Kratos sont sur le point de bondir, et à plus forte raison dans un contexte où les tensions se durcissent dans le monde.
Or nous sommes parfaitement positionnés en cas d’offre de rachat.
À suivre…
Conservez.
JetBlue Airways Corp. (JBLU)
American Airlines a besoin d’acheter de nouveaux avions, notamment au moment où le transport aérien va s’intensifier cet été. Or, JetBlue serait l’acquisition idéale, pour que cette grande compagnie aérienne renforce sa flotte. Alors je m’attends à ce qu’une offre de rachat soit annoncée en un rien de temps !
Conservez.
Sohu.com Ltd. (SOHU)
Les tensions commerciales ne font que s’aggraver entre les États-Unis et la Chine. Et ces craintes ne sont pas favorables au cours de SOHU.
Mais je pense toujours que SOHU pourrait devenir un « rameau d’olivier » brandi par les négociateurs chinois, si ces derniers autorisaient une entreprise américaine à la racheter – ou l’une de ses filiales – en signe d’ouverture.
Conservez.
Graphic Packaging Holding Co. (GPK)
GPK offre un dividende de 2,30%, ce qui surpasse légèrement le dividende moyen du S&P 500, qui est de 1,95%. Ce joli dividende montre que la société est en bonne santé financière, ce qui pourrait inciter un acquéreur à faire une offre.
Conservez.
Marvell Technology Group Ltd. (MRVL)
Les voitures à conduite autonome exigent des réseaux de transmission de données très rapides pour pouvoir circuler en toute sécurité. Or, récemment, Marvel a racheté une société spécialisée dans ce type de réseaux.
Cette fusion fait de MRVL une candidate au rachat encore plus séduisante aux yeux de toute entreprise espérant transformer les véhicules à conduite autonome en réalité.
Conservez.
Snap Inc. (SNAP)
Snapchat est en train de faciliter l’accès des petites entreprises à sa plateforme publicitaire, ce qui va lui rapporter de nouvelles recettes. Les utilisateurs de Snap et leur pouvoir d’achat sont très convoités et difficiles à atteindre qui plus est.
Dans un contexte où Snap innove et persuade davantage d’utilisateurs de dépenser leur argent, un concurrent pourrait souhaiter racheter la société dès maintenant, tant qu’il le peut !
Conservez.
Trupanion Inc. (TRUP)
Trupanion continue d’élargir sa base clients, dans un contexte où de plus en plus d’usagers apprécient la qualité de ce fournisseur d’assurances pour animaux de compagnie.
La société affiche un taux de fidélisation de plus de 98%…
Et si elle poursuit son expansion, un autre acteur pourrait avoir envie de s’en emparer avant qu’elle ne prenne plus d’ampleur.
Conservez.
Boingo Wireless Inc. (WIFI)
Boingo a réalisé un chiffre d’affaires de 66,47 M$ au 1er trimestre 2019, surpassant ainsi les estimations de Wall Street ainsi que ses résultats de l’an dernier à la même époque. Même si l’action n’a pas encore grimpé, la société a démontré sa valeur dans l’univers du Wi-Fi.
Ses projets d’avenir pourraient attirer l’attention d’une société de plus grande envergure… Alors attendez-vous à une offre de rachat très rapidement !
Conservez.
WageWorks Inc. (WAGE)
WageWorks n’a pas encore accepté l’offre de rachat d’HealthEquity… ce qui pourrait ouvrir la porte à une guerre des offres de rachat avec un autre concurrent. Alors conservons le reste de notre position pour l’instant.
Je surveille de près cette société.
Conservez.
Sleep Number Corp. (SNBR)
Le hedge fund Spark Investment Management a récemment augmenté de près de 200 000 actions la participation qu’il détient dans SNBR. Cette participation totalise désormais plus de 14 M$.
Il faut toujours suivre ce que font les grands investisseurs…
Or, en ce moment, ils se précipitent sur Sleep Number malgré la performance décevante de l’action. C’est un signe positif indiquant que quelque chose pourrait se tramer en coulisse.
Alors attendons !
Conservez.
Netflix Inc. (NFLX)
Disney se transforme chaque jour davantage en concurrent de taille pour Netflix.
Disney contrôle désormais totalement la plateforme de streaming Hulu. Netflix pourrait se servir d’un grand partenariat, elle aussi, pour conserver sa position de leader dans un contexte où la guerre du streaming s’intensifie.
Des pourparlers de rachat pourraient déjà être « dans les tuyaux » !
Conservez.
LivePerson Inc. (LPSN)
Dernièrement, LivePerson a révélé qu’elle envisageait une progression de plus de 25% de son chiffre d’affaires, au cours des prochaines années. Cette expansion potentielle pourrait décider un acquéreur à faire une offre sur LPSN.
Alors attendons de voir ! Mais les chances ont l’air plutôt bonnes !
Conservez.
Marathon Oil Corp. (MRO)
Les cours du pétrole ont chuté une nouvelle fois, ce qui a pénalisé les actions de beaucoup d’acteurs du secteur de l’énergie, comme Marathon.
Mais le pétrole à l’habitude de remonter pendant les mois d’été.
Par ailleurs, la baisse de l’action MRO pourrait offrir à un acteur du secteur une nouvelle chance de racheter cette société à bas prix.
Conservez.
Boston Scientific Corp. (BSX)
Les actions de Boston Scientific ont été pénalisées lorsque la FDA a ordonné à la société de cesser la production d’un produit controversé. Cela a effrayé les investisseurs et provoqué un sell-off.
Mais rappelez-vous : un fabricant de matériel médical tel que BSX s’expose toujours à ce type de controverses. Et la société déclare qu’elle va collaborer avec la FDA afin de régler le problème.
Le chemin qui s’ouvre devant elle sera peut-être semé d’embuches, ce qui pourrait l’inciter à étudier toute offre de rachat se présentant.
Conservez.
Discovery Inc. (DISCA)
DISCA continue de renforcer son portefeuille de contenus et a intégré une nouvelle grande chaîne sportive dans son offre de programmes.
C’est une grande nouvelle pour nous : cela signifie que la société devient une candidate au rachat plus séduisante que jamais ! Je pense que quel que soit l’accord de rachat qui surviendra, Discovery aura la main sur les négociations, ce qui fera flamber son cours.
Conservez.
Pour que toujours vos revenus croissent !
Zach Scheidt
Rédacteur en Chef, OPA Business Club
