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Alerte n°4 – Nouveau signal du Moniteur de Krach : Pariez contre cette compagnie aérienne vulnérable

Par 5 juillet 2019Alertes

Jim Rickards

Cher lecteur,

Bienvenue dans ce nouveau numéro de Crash Speculator. Nous nous engageons à utiliser nos méthodes statistiques rigoureuses et nos analyses prédictives pour vous fournir des recommandations sur les actions, les indices et les ETFs qui ont le plus grand potentiel de surprendre les investisseurs avec un crash soudain. Et nous vous montrerons exactement comment profiter de ces crashs surprises qui se produisent souvent sur les marchés.

Notre nouvelle recommandation implique des options de vente sur la compagnie aérienne American Airlines Group (NASDAQ : AAL).

Jim Rickards sur le plateau de l'Altiplano, en Bolivie
Votre rédacteur visitant le site des ruines pré-incas sur le plateau de l’Altiplano en Bolivie en juin. J’ai pris l’avion de La Paz à Boston via Miami, puis je me suis envolé pour Phoenix le lendemain. Ces quatre vols ont été effectués par American Airlines et trois d’entre eux ont été retardés de plus de 3 heures chacun. J’ai également expérimenté des correspondances manquées et un service au sol hostile. Qu’est-ce qui ne va pas avec American Airlines ?

L’analyse des actions telle qu’elle est enseignée dans les programmes d’études supérieures comporte une analyse fondamentale ou technique. Les deux ont une place.

L’analyse fondamentale est quantitative et porte sur les progressions ou diminutions des bénéfices, les ratios du bilan, la solvabilité, les dépenses de recherche et développement et d’autres ratios numériques clés. L’analyse fondamentale comprend également un examen des performances historiques de la direction, de l’état de santé des concurrents, du passif éventuel (y compris les poursuites judiciaires et les conflits réglementaires), et de la perspective de nouveaux venus sur le marché.

L’analyse technique s’appuie sur des graphiques qui montrent l’évolution des cours boursiers par rapport à des tendances bien connues telles que les « plus hauts », les « plus bas », les « têtes et épaules » et de nombreuses autres figures. Sur la base de l’existence de ces figures et du comportement passé d’autres actions (ou de la même action) dans des conditions similaires, des prévisions sont faites quant à la prochaine hausse ou baisse du cours des actions.

L’analyse fondamentale et l’analyse technique sont différentes, mais existent côte à côte. Certains des traders les plus performants utilisent les deux. On apprend aux analystes à ne jamais se fier aux « preuves anecdotiques ». Il s’agit de ne jamais utiliser des histoires ou des expériences personnelles comme base pour tirer des conclusions générales. Votre anecdote ou expérience peut être aléatoire ou rare et ne s’applique pas forcément à l’entreprise d’une manière générale.

C’est une erreur. Certes, aucun analyste ne devrait trop se fier aux anecdotes, mais c’est une erreur encore plus grave que d’ignorer les histoires pertinentes. Le réel est le réel. Si vous avez vécu une expérience particulière, il y a fort à parier que vous n’êtes pas le seul. Dans certaines limites, des conclusions générales peuvent être tirées à partir d’échantillons restreints.

Mon expérience récente avec American Airlines est révélatrice à cet égard. J’avais terminé deux semaines sur le « Chemin Inca » en visitant des ruines incas et pré-incas au Pérou et en Bolivie. Au départ de Lima, au Pérou, notre groupe a voyagé en train, en bus, en bateau et à pied (avec des pousse-pousse à vélo pour nous aider) jusqu’à notre destination finale à La Paz, en Bolivie. Puis il était temps de rentrer à Boston, de La Paz via Lima et Miami.

C’est là que les ennuis ont commencé.

Mon vol de La Paz à Lima sur LatAm Airlines s’est bien passé. Le vol suivant (sur American Airlines), de Lima à Miami, a été retardé de 3 heures au sol à Lima en raison de « difficultés mécaniques ». Nous sommes arrivés à Miami trop tard pour faire la correspondance avec Boston. Il y avait un vol ultérieur, mais la compagnie aérienne n’a rien fait pour réserver des sièges aux passagers en correspondance.

Quelques heures plus tard, il y avait un autre vol pour Boston et deux sièges étaient disponibles. Le responsable d’Americain Airlines m’a appelé et m’a dit : « Venez vite, on va vous garder ces places. » J’ai couru à travers l’aéroport de Miami et suis arrivé à la porte d’embarquement pour voir clignoter le panneau « Vol fermé ». Ils n’ont pas réservé les sièges (je vais laisser de côté les détails de ma discussion animée avec le manager. Je suis un client ayant parcouru plus de 1 million de kilomètres et ai le statut Executive Platinum. Sa dernière remarque était : « Je vous ai exclu de ce vol et je vais vous virer du prochain aussi et mettre votre compte sur la liste noire. » Elle ne l’a pas fait).

J’ai enfin eu un vol de correspondance pour Boston. Devinez quoi ? Encore 3 heures d’arrêt au sol. Je suis rentré à la maison vers minuit le deuxième jour de ce qui s’était transformé en un voyage épique, pour ne pas dire cauchemardesque.

Le lendemain matin, je me suis levé tôt pour prendre un autre vol American Airlines à destination de Phoenix pour rencontrer mon collègue, Robert Kiyosaki, travaillant aussi pour les éditions Agora. Ce vol s’est bien déroulé, mais le vol de retour s’est heurté – vous l’avez deviné – à un autre retard de 3 heures pour rentrer à Boston.

Ça fait quatre vols American Airlines en 3 jours. Trois d’entre eux ont subi des retards de 3 heures, en plus des correspondances manquées et d’un conflit verbalement violent avec le manager. Le slogan d’American Airlines, « Great is what we’re going for », n’a pas été à la hauteur de mon expérience.

Que se passe-t-il chez American Airlines ?

Je pourrais me dire que ce genre de choses arrive et que mon expérience n’a peut-être été qu’un coup de malchance. Mais il y a quelque chose de plus substantiel derrière tout ça. Mes deux voyages impliquaient des plaques tournantes américaines clés (Miami et Phoenix).

En particulier, Miami est l’aéroport principal concerné par la pénurie d’avions Boeing 737 MAX 8. Il s’agit du 737 modifié avec des moteurs surdimensionnés qui a été bloqué dans le monde entier en raison d’accidents mortels en Indonésie (octobre 2018) et en Ethiopie (mars 2019). American Airlines est l’un des quatre principaux utilisateurs du MAX 8 avec Southwest Airlines, Air Canada et China Southern Airlines.

Un voyageur chevronné peut détecter qu’un avion plus ancien a été mis en service (pas d’écran sur les dossiers des sièges, tapis usés, tables à plateaux brisées, etc.). En termes simples, American Airlines s’efforce de faire face à l’interdiction du 737 MAX 8 et la tension commence à se faire sentir.

En raison de ces problèmes et d’autres problèmes de performance, les actions d’American Airlines sont passées de 43,60$ par action à la fin septembre 2018 à environ 32,60$ par action aujourd’hui, une baisse de 24%. Une partie de cette baisse est attribuable à la baisse globale du marché d’octobre à décembre 2018, mais il convient de noter qu’American Airlines ne s’est pas redressée aussi fortement que le reste du marché et a atteint un creux intermédiaire de 27,00$ par action début juin 2019.

Les problèmes d’American Airlines ne se limitent pas au fiasco du 737 MAX 8. American connaît actuellement un ralentissement du travail des mécaniciens. Associated Press a rapporté la semaine dernière que les mécaniciens ont défié les ordres du tribunal de reprendre les heures normales de travail. Le ralentissement se poursuivra jusqu’à la tenue d’une nouvelle audience et peut-être même au-delà.

American a reconnu que ce ralentissement a perturbé les opérations aériennes pendant la saison estivale très chargée. Plus de 175 000 passagers ont vu leurs plans de voyage perturbés jusqu’au 14 juin et de nombreuses autres perturbations sont prévues en juillet et en août.

Boeig 737 MAX 8
Un Boeing 737 MAX 8 d’American Airlines en vol. Les nouveaux moteurs « surdimensionnés » sur un fuselage conçudans les années 1960 nécessitaient un code informatique réadapté pour le système d’assistance des manœuvres pour  fonctionner correctement. Des erreurs dans ce code sont peut-être à l’origine de deux accidents récents mortels. Ces avions sont actuellement cloués au sol.

Avec l’échec du 737 MAX 8 et la grève des mécaniciens en plein essor, où vont aller les actions d’American Airlines à partir de maintenant ?

Que nous apprennent le Z-Score et la règle de Bayes sur les perspectives du cours de l’action AAL ?

Nous ne prévoyons pas la faillite d’American Airlines (bien que nos modèles indiquent cette direction à plus long terme), mais AAL est très vulnérable à une valorisation à la baisse en raison de son levier financier élevé.

Pas plus tard que ces derniers mois, Wall Street et les analystes baissiers (Credit Suisse et Morningstar) prévoyaient que l’action d’American Airlines résisterait et conserverait ses supports graphiques grâce à deux raisons.

La première était que les problèmes du logiciel du 737 MAX 8 seraient résolus et que l’avion serait de retour dans les airs à la mi-août. La seconde est que les prix du pétrole (et, par extension, du kérozène) étaient en baisse en raison d’une offre excédentaire mondiale et d’un ralentissement économique mondial.

Ces deux hypothèses se sont avérées totalement fausses. Les derniers rapports indiquent que les problèmes logiciels du 737 MAX 8 étaient plus importants que prévu et que l’avion pourrait rester au sol jusqu’en 2020. Par ailleurs, il a été signalé qu’une grande partie du changement du logiciel d’origine, qui est à la base du problème, avait été confié à des travailleurs temporaires à 9$ de l’heure en Inde plutôt qu’à des ingénieurs aéronautiques plus expérimentés aux États-Unis.

Les analystes se sont également trompés sur les prix du pétrole. Ils ont récemment fait un bond en avant en raison de préoccupations géopolitiques au Moyen-Orient, y compris deux attaques de l’Iran contre des pétroliers près du détroit d’Ormuz, un détroit d’une importance critique. Le résultat le plus probable est que ces tensions vont se poursuivre et peut-être s’aggraver, ce qui exercera une pression à la hausse encore plus forte sur les prix du pétrole.

Les analystes continuent d’anticiper une baisse des prix du pétrole et la remise en service rapide du 737 MAX 8, deux problèmes qui risquent de traîner en longueur. Le cours des actions AAL ne reflète pas pleinement l’impact négatif de ces deux évolutions majeures. Une forte correction à la baisse est encore en vue.

Notre analyste Gaël Deballe vous explique ci-dessous la meilleure façon de profiter du décrochage d’American Airlines. Voici sa recommandation :

 

Gaël Deballe

Cher lecteur,

Mon conseil :

Nous ouvrons une position sur plusieurs options pour miser sur le fait que AAL va rester dans un range entre 26,5$ et 36$ dans les deux prochains mois :

1) Achetez 3 contrats put AAL AUG2019 32 P (prix actuel : 1,25$)

2) Vendez 5 contrats put AAL AUG2019 30 P (prix actuel : 0,61$)

3) Vendez 11 contrats call AAL AUG2019 36 C (prix actuel : 0,45$)

4) Achetez 11 contrats call AAL AUG2019 38 C (prix actuel : 0,19$)

Le gain maximal de 816$ est atteint si AAL clôture à 30$ à l’expiration.
Les pertes à la hausse sont limitées à 1984$ si AAL clôture au-dessus de 38$.
La stratégie est créditrice initialement de 216$.

Je vous rappelle que vous devez ajuster votre entrée en position et vous adapter au prix du marché du moment (entre le bid et le ask) pour chaque option car l’action bouge constamment et les prix ci-dessous sont de ce fait indicatifs.

Note sur le risque : Les trades sur options peuvent être volatils et comportent tous des risques. Bien que cette idée de trade soit bien documentée, rien n’est garanti. Ne pariez que de l’argent que vous pouvez vous permettre de perdre ici. Et n’oubliez pas que c’est à vous de décider du montant que vous aimeriez mettre dans chaque trade. Assurez-vous de diversifier vos risques et de ne pas investir tout votre argent dans un seul trade.

Nous vous souhaitons un bon trade,

Jim Rickards et Gaël Deballe

Portefeuille Crash Speculator au 05/07/2019

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