« Nouveau riche, c’est mieux que pas riche du tout. »
Imelda Marcos
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Commençons par ce constat implacable de la part de Bruno Bertez :
« La reprise depuis la fin de la Grande Récession à la mi-2009 a atteint sa dixième année, ce qui en fait la plus longue depuis 75 ans. Mais c’est aussi la reprise la plus faible depuis 1945.«
Voilà ! Pas de préambule, pas de précautions, pas de gants… et de quoi, peut-être, remettre un peu à leur place les politiciens des quatre coins du monde et leurs grands discours.
Bruno précise ensuite sa pensée :
« La croissance tendancielle du PIB réel et les investissements des entreprises restent bien inférieurs à ceux d’avant 2007. La reprise n’a été que cosmétique ; elle n’a profité qu’à une catégorie bien précise de la population, les 1%, et un peu aux 10% suivants.
Les autres vivent plus mal. L’inflation, la hausse des prix et des revenus, n’a concerné que les prix et les rendements des actifs financiers. »
Une situation qui n’est pas près de s’améliorer, analyse encore Bruno : les « superhéros » de la finance mondiale sont fatigués… et sinon à court de recette miracles, du moins à court de recettes miracles qui fonctionnent réellement.
La suite de son analyse se trouve ici – et elle est très éclairante quant aux difficultés dans lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui.
00:45 En sortir ne sera d’ailleurs pas facile, parce que c’est l’ensemble du système qui est désormais gangrené, fragilisé, à la merci du moindre coup de vent.
Jean-Pierre Chevallier tire d’ailleurs la sonnette d’alarme dans le dernier e-mail de sa Stratégie : si les questions de taux négatifs, d’assouplissement quantitatif etc. peuvent parfois sembler bien éloignées des préoccupations du citoyen comme vous et moi, la situation des banques y est intrinsèquement liée – et toute crise à ce niveau aura un effet direct (et fort désagréable…) sur votre vie quotidienne.
Jean-Pierre donne quelques explications supplémentaires :
« [Le] pessimisme sur la situation dans [la Zone euro] a été accentué par les déclarations particulièrement maladroites de Mario Draghi qui envisage de l’aggraver en réactivant la politique monétaire précédente dite du QE qui consiste à fournir des liquidités (qui n’existent pas) aux banksters de cette zone.
Il s’agit là d’une double faute qui consiste, d’une part, à mettre en circulation de l’argent qui n’existe pas (ce qui constitue une pure création monétaire massive et létale à terme) et, d’autre part, à augmenter la masse monétaire, ce qui ne fait que ralentir la croissance du PIB réel, en accentuant l’appauvrissement relatif et même absolu de beaucoup d’Euro-zonards. »
01:30
Côté bancaire, précise encore Jean-Pierre, la crise se précise – et cela risque de faire mal :
« [Les] banksters de la [Zone euro] commencent à avoir besoin de liquidités pour affronter les fortes turbulences de la fin du trimestre : ils ont été obligés de retirer dans la semaine se terminant au 14 juin… 40,469 milliards d’euros qu’ils avaient précédemment déposés auprès de la BCE afin de pouvoir survivre encore un peu.
Passif de la BCE au 14 juin 2019
Le cours de Deutsche Bank est proche de son plus bas historique (ses dirigeants viennent de reconnaître maladroitement que la situation de leur banque est… délicate). Celui de Société Générale a atteint un plus bas le 14 juin qui n’a été battu qu’en 2012 lorsque les big banks françaises étaient proches de la faillite. »
Si vous voulez approfondir cette analyse, cliquez ici – Jean-Pierre prévoit une crise bancaire majeure d’ici la fin juin… il y a donc urgence.
02:30 Mais à côté de ce délabrement généralisé de « l’ancien système », il y a aussi des nouveautés extrêmement porteuses qui surgissent.
La destruction créatrice de Schumpeter fait son oeuvre… et pour un investisseur, il vaut la peine d’identifier les vraies nouvelles tendances, celles qui ont des racines solides et dureront des générations.
Prenez les cryptomonnaies, par exemple : face à un système bancaire malade (voire à l’agonie), elles représentent une alternative possible… et de plus en plus attractive. Les autorités, en tout cas, soucieuses de préserver un ordre ancien complètement zombifié, n’hésitent pas à combattre avec virulence toute nouveauté en la matière.
Regardez ce qu’il se passe avec la cryptomonnaie de Facebook, appelée Libra et dont le lancement se concrétise, puisqu’il serait prévu dès l’an prochain. Gilles Leclerc nous en dit plus :
« Comme il fallait s’y attendre, ce projet ne fait cependant pas l’unanimité, avec des autorités (c’est un vocable) qui ont très vite basculé en mode ‘touche pas au grisbi’. Car l’argent est la chasse gardée des gouvernements et des banques centrales, et il n’est pas question dans leur esprit qu’il en soit autrement.
Que l’on s’amuse avec du bitcoin et diverses cryptomonnaies virtuelles passe encore, mais qu’un groupe de l’envergure de Facebook essaye de toucher au magot et puisse remettre en question la mainmise des ‘autorités’ sur leurs monnaies, c’est tout simplement impensable de leur point de vue.
‘Que Facebook crée un instrument de transaction, pourquoi pas. En revanche, que ça devienne une monnaie souveraine, il ne peut pas en être question’, a ainsi tonné le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. La France (qui préside le G7 cette année) a par ailleurs demandé un rapport sur le sujet pour le mois prochain aux banques centrales des sept pays membres.
Plus important encore, aux États-Unis, la présidente démocrate de la commission des services financiers de la Chambre des représentants Maxine Waters a exhorté Facebook à suspendre le développement du projet Libra tant qu’il n’aura pas été ‘été étudié par les parlementaires et les autorités fédérales concernées’.
Et de poursuivre : ‘avec l’annonce de son projet de création d’une cryptomonnaie, Facebook poursuit son expansion incontrôlée et étend son emprise dans la vie de ses utilisateurs’. »
03:30 Bien entendu, Facebook n’est « pas un saint », si vous me passez l’expression – son influence et sa maîtrise de nos données personnelles restent des facteurs à surveiller. Il reste tout de même intéressant de voir les autorités vent debout contre ce qui vient bousculer leur confortable monopole.
Du point de vue de l’investissement pur, continue Gilles, il va falloir, en tout cas, faire preuve de prudence :
« A contrario, et ce n’est pas surprenant non plus, le marché a salué l’annonce de Facebook. Pour ce qui me concerne, je ferai néanmoins extrêmement attention à ce dossier qui certes recèle un potentiel énorme, mais qui au vu de la rhétorique actuelle des décideurs risque fort de se voir torpiller par ces derniers. »
Gilles assortit cela d’une analyse graphique complète, que vous pouvez découvrir en cliquant ici.
(Au passage, la dernière recommandation de son système exclusif est encore accessible jusqu’au 23 juin : cliquez ici pour en savoir plus.)
04:15 Les autorités s’intéressent aussi actuellement à un tout autre marché (quoique relativement neuf, tout comme les cryptos) – mais cette fois-ci, leur influence pourrait être bénéfique, comme l’explique Ray Blanco dans Opportunités Technos.
Il s’agit du secteur du cannabis légal, où les choses commencent tout juste à se mettre en place. Analyse de Ray :
« Reconnaissons que ce marché est aujourd’hui une sorte de Far West. La FDA a notamment présenté une étude qui prouvait que nombre de produits à base de CBD contenait aussi des ingrédients qui n’auraient pas dû être présents… ou encore que les étiquettes n’étaient pas assez précises et induisaient en erreur sur le dosage en CBD.
Le problème est donc bien dans l’encadrement et les contrôles sanitaires de ces produits totalement nouveaux.
Il faut bien comprendre que les processus d’homologation de médicaments basés sur les molécules actives du cannabis n’ont rien à voir avec la pléthore de produits de grande consommation à base de CBD : crèmes, tisanes, nourritures pour chien, compléments alimentaires, boissons… Il s’agit ici de mesurer les risques d’intoxication.
Le cannabis est encore un marché tout nouveau, aux États-Unis comme ailleurs. Les acteurs doivent savoir quand et comment ils peuvent faire affaire en toute légalité. Le fait que la FDA commence à évoquer de possibles réglementations est donc un développement plutôt positif pour cette industrie à long terme. Le marché du cannabis, qui se structure actuellement sous nos yeux, a besoin d’un cadre légal pour pleinement se déployer.
Les déclarations de Sharpless sur la sécurité vont dans ce sens. Elles pourraient permettre d’initier de nouvelles études, lesquelles aideront à vérifier certains des bénéfices que les utilisateurs de CBD attribuent au composé.
Si cette incertitude continue de peser sur le cours des actions, le chargé de mission de la FDA, le Dr Amy Abernathy reconnaît qu’il est urgent d’encadrer ce marché ‘au vu de la vitesse à laquelle il se développe’. Il ne s’agit donc pas d’un retour en arrière mais bien d’une nouvelle étape dans le processus de légalisation actuellement en cours. »
Le marché du cannabis légal commence à se stabiliser… à se consolider… et à se pérenniser : en vous positionnant maintenant, vous pouvez profiter du mouvement haussier – qui devrait rester spectaculaire –, tout en ayant évité les dangers liés à la phase « Far West » du secteur.
Cela vaut la peine d’y réfléchir, en tout cas !
Excellente soirée,
Françoise Garteiser
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